Pour Balthasar, la dramatique n'existe plus dans le christianisme (1). Elle est diluée lyriquement dans la spiritualité ou épiquement dans la théologie. Toute rencontre de l'homme avec Dieu s'inscrit pourtant dans le drame du Christ.
Cela me conforte d'une certaine façon dans la découverte récente qu'au delà d'une esthétique liturgique, nous devrions prendre le temps, à chaque Eucharistie de méditer sur le fait que nous ne faisons pas mémoire d'un repas entre ami, mais bien d'un coeur transpercé par le glaive et ouvert pour l'humanité. Nier le drame, c'est effacer le sens même de la mort du Christ, l'étouffer sous une mièvre vision d'un amour béat.
Le danger à l'inverse est d'en rester à la souffrance du Christ et il me semble que la difficulté, c'est de saisir que le Christ n'est pas venu pour mourir mais pour nous, pour accompagner notre mort, lui donner un sens. C'est en cela qu'il nous faut à la fois prendre conscience de sa mort, ne pas la nier, mais réaliser en même temps que notre vie est ailleurs, sur les pas de l'espérance et que dans notre propre douleur, Dieu est là souffrant mais aussi simplement présent à nos côtés.
(1) cf. Hans Urs von Balthasar, DD 3, L'action p. 52
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire