Le Fils sur la croix a tellement pris sur lui la totalité du péché que Dieu ne peut plus toucher le pécheur sans l’atteindre lui-même. (1) Et c’est pourquoi la colère est d’une certaine manière apaisée par l’amour du Fils souffrant. Rappelons que ce concept même de colère est à concevoir comme l’expression de l’amour qui ne peut supporter la faute.
On conçoit alors que lors du Samedi Saint, le Christ soit, d’après Adrienne von Speyr, qui rejoint ainsi d’autres mystiques, convié au dévoilement du mystère des ténèbres, à l’ultime secret de la personne de Dieu, sa zone de ténèbre, un lieu qui sera visité par le Fils-Homme.
Ce qui est dévoilé est ce péché, permis par Dieu et sa conséquence : « l’enfer ». La rencontre du Fils avec l’enfer est ainsi considérée par Adrienne von Speyr comme la « disponibilité totale » qui permet d’expier le péché. Il s’agit pour elle de l’expérience par l’Homme-Dieu du « brasier de Dieu », ce feu d’amour et de souffrance. Et cette expérience, nous révèle Dieu comme un être de feu et de souffrance, révélant le caractère essentiel du Dieu Trinitaire qui « ne supporte rien que ni soit pur et consume toute impureté… »
(1) Adrienne von Speyr, cité par Hans Urs von Balthasar, , Dramatique Divine, IV, Le Dénouement, Culture & Vérité, Namur 1993 p. 244 et 255
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