29 mai 2007

Le jugement de Dieu

Jean situe le jugement dans l’événement de la croix » (Jn 12, 31) et affirme à partir de là que celui qui croit au Fils n’est « pas soumis au jugement mais est passé de la mort à la vie » (Jn 5,24). Pour Hans Urs von Balthasar (1) ce jugement consiste dans la « participation aux souffrances du Christ » (1 P 4,13) et donc est grâce (3,14). « Il devient pour le chrétien gloire et béatitude. Dans la mort et la résurrection du Christ, les liens de la mort sont rompus, l’éternité est la récompense proposée. Dès lors la visée vétéro-testamentaire qui proportionne la rétribution ici-bas selon les œuvres s’effondre. Il existe désormais une asymétrie fondamentale, dans la mesure où le jugement de Dieu est tombé une fois pour toutes avec la mort et la résurrection de Jésus. Tout ce qui pourra encore survenir par la suite ne sera que le déploiement de cet acte. »

C’est pourquoi, la joie du tourment des damnés est inacceptable. Pour G. Martelet (2) « Il n’y aura jamais de mal-aimés de Dieu qui est l’amour même. L’enfer comme refus absolu de l’amour n’existe jamais que d’un seul côté, je veux dire du côté de celui qui le crée constamment pour lui-même »

Pour J. Ratzinger, « le Christ ne destine personne à sa perte (…) elle naît du fait que l’individu persiste dans son propre égoïsme » (3)

(1) Hans Urs von Balthasar, , Dramatique Divine, IV, Le Dénouement, Culture & Vérité, Namur 1993 p. 253-5
(2) G. Martelet, in l’au-delà retrouvé, Desclée, 1974, 181-188 cité par Hans Urs von Balthasar p. 253
(3) J. Ratzinger, Eschatologie, Puster, 1977, 169

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