On ne peut que s'incliner devant la clairvoyance de Tertullien qui résume si bien, à sa manière l'hymne des Philippiens :
: "Dieu ne pouvait pas vivre avec les hommes, à moins de prendre une manière humaine de penser et de réagir. C'est pourquoi il a voilé sous l'humilité l'éclat de sa majesté, que la faiblesse humaine n'aurait pas pu supporter. Tout cela n'était pas digne de lui, mais c'était nécessaire à l'homme, et du coup cela devenait digne de Dieu, car rien n'est aussi digne de Dieu que le salut de l'homme... Tout ce que Dieu perd, l'homme le gagne, si bien que tous les abaissements que mon Dieu a soufferts pour être près de nous sont le sacrement du salut des hommes. Dieu agissait avec les hommes, pour que l'homme apprenne à agir sur le plan divin. Dieu traitait d'égal à égal avec l'homme, pour que l'homme puisse agir d'égal à égal avec Dieu. Dieu s'est fait petit pour que l'homme devienne grand" (1)
Je retiens surtout cette allusion aux abaissements comme sacrements, car il donne au mot sa dynamique propre(2).
(1) Tertullien, Contre Marcion, 2, 27 ; PL II, 316-317, source AELF
(2) cf. aussi sur ce thème ma trilogie ou "dynamique sacramentelle".
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