14 avril 2020

Au fil de Jean 20 - Mon Seigneur


« on a enlevé mon Seigneur (Jean 20, 17)». Le grec « τν Κύριόν μοu » littéralement « Le Seigneur de moi » m'interpelle ce matin. Non sur cette dévotion particulière et légitime de Marie Madeleine qui doit au Seigneur le retour à la vie, mais sur notre tentation de privatisation qui a été jusqu'à cette interprétation fermée de : « hors de l'Église point de salut ».

Le Christ est venu pour moi comme pour tous. Les semences du Verbe évoquées par saint Justin et reprises dans Vatican II ne sont pas réservées aux chrétiens. Elles sont l'amour en nous, dépôt fragile d'un Dieu qui se donne et nous conduit à la vie.
« Ne me touche pas » devient une invitation à ne pas enfermer le Seigneur dans une clé d'interprétation fermée.

La nouvelle traduction liturgique est d'ailleurs plus ouverte en dépit du verbe grec aptou : « Ne me retiens pas, car je ne suis pas encore monté vers le Père. Va trouver mes frères pour leur dire que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. »

On veut souvent toucher et prendre. La chasteté est de se laisser toucher, saisir (cf. Ph. 3) bien au contraire, c'est-à-dire retourner de l'intérieur.

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