Contempler ou faire silence...
La kénose ou l’humilité de Dieu est au cœur de ce travail intérieur.
Ici se présente à vous ma trilogie :
Une suite presque complète de mes lectures pastorales rassemblée en trois gros volumes à découvrir gratuitement sur Kobo et le site de la Fnac... (ou en 5 tomes « papier » à prix coutant sur Amazon (1)
Environ 2000 pages de lectures commentées de la Parole de Dieu, lent travail interactif entre la lettre et l’agir, éternelle interpellation d’un glaive tranchant qui interpelle et fait grandir.
Ces pages constituent en quelques sortes le fondement de ma vocation.
Le tome central (A genoux devant l’homme) est intégré dans le premier volume, mais se distingue tellement qu’il peut être aussi une porte d’entrée...
Une série plus vaste de mes travaux de recherche est détaillée partiellement dans le billet précédent.
Quel est l’enjeu de cette écriture toujours évolutive ?
Peut-être est-ce de retracer mon propre chemin intérieur. Si j’ai résisté 25 ans à l’appel au diaconat, honte à moi ? (*) Il fallait probablement que je me transforme de l’intérieur et ce chemin n’est pas terminé. Me voici diacre depuis deux ans. Qu’est-ce que cela fait de plus ? La question mérite d’être posée. Comme le dit Paul en Ph. 3 le passé est balayure. L’important c’est de « se laisser saisir par le Christ ». Mon ordination ne fait pas de moi un surhomme, mais continue de m’interpeller. Pourquoi ? En vue de quoi ? Je travaille sur la réponse... je reviendrai vers vous sur ce point. Ce qui est certain, c’est que le grand danger est d’entrer dans le système de ce que j’appelle la « tentation cléricale » au lieu de percevoir et de stimuler le mouvement complet de l’Église vers sa dimension diaconale.
Pour moi, c’est toute l’Église qui doit basculer d’une tentation ritualisante vers une dynamique diaconale (2), pour retrouver comme le suggère Jean, à la différence des synoptiques que l’important n’est pas le faire mémoire d’un repas partagé mais l’agenouillement devant l’homme qu’est la kénose.
Passer d’un « entre soi » à un « pour autrui... » c’est en tout cas la thèse que je commence à développer ici. Saint Augustin le dit très bien entre les lignes dans sa méditation sur les pasteurs (cf. L’office des lectures du mardi 22/9 que je viens de méditer par hasard). Aux ossements desséchés doit faire place des pasteurs qui ne cherchent pas leur intérêt mais la vigne, celle du Seigneur. Cette transformation est totale...
Écoutons Augustin : « Par toutes les montagnes et toutes les collines, mes brebis sont dispersées sur toute la surface de la terre. Que signifie : sont dispersées sur toute la surface de la terre ? Cela désigne ceux qui s’attachent à tous les biens terrestres, à ce qui brille sur la surface de la terre ; voilà ce qu’ils aiment, ce qu’ils chérissent. Ils ne veulent pas mourir pour que leur vie soit cachée dans le Christ. Sur toute la surface de la terre, parce que les brebis égarées par l’amour des biens terrestres sont sur toute la surface de la terre. ~ Elles sont en divers lieux, mais elles ont toutes été enfantées par une seule mère, la fierté orgueilleuse, de même que notre seule mère, l’Église catholique, a enfanté tous les fidèles chrétiens répandus dans le monde entier.
Il n’est donc pas étonnant que l’orgueil enfante le désaccord, tandis que la charité enfante l’unité. Cependant la Mère catholique elle-même, avec le pasteur qui est en elle, cherche partout les égarés, fortifie les faibles, soigne les malades, bande les membres fracturés ; elle s’occupe de ceux-ci aussi bien que de ceux-là ; ils ne se connaissent pas entre eux, mais elle-même les connaît tous, car elle est répandue partout. ~
Elle est comme une vigne qui, en se développant, se répand partout ; eux sont comme des sarments inutiles, coupés par la serpe du vigneron à cause de leur stérilité, pour que la vigne soit élaguée, mais non pas ravagée. Ces sarments-là demeurent à l’endroit où ils ont été coupés. Tandis que la vigne se développe de tous côtés, et elle connaît ses sarments ; ceux qui sont restés sur elle et près d’elle, ceux qui ont été coupés.
C’est pourquoi elle rappelle les égarés, car l’Apôtre dit des rameaux brisés : Dieu a le pouvoir de les greffer de nouveau. Que tu parles des brebis égarées loin du troupeau, que tu parles des branches détachées de la vigne, Dieu peut bien ramener les brebis et greffer les branches, car il est le souverain berger, il est le vrai vigneron. Elles ont été dispersées sur toute la surface de la terre, personne ne s’en préoccupe, personne ne va les chercher, parmi les mauvais pasteurs, personne ne s’en préoccupe, mais il y a eu un homme pour cela.
C’est pourquoi, berger, écoutez la parole du Seigneur : Aussi vrai que je suis vivant, parole du Seigneur Dieu.Voyez comment cela commence. C’est comme un serment de Dieu, une attestation de sa vie. Aussi vrai que je suis vivant, parole du Seigneur. Les pasteurs sont morts, mais les brebis sont en sécurité, car le Seigneur est vivant. Aussi vrai que je suis vivant, parole du Seigneur Dieu. Quels sont les pasteurs qui sont morts ? Ceux qui cherchent leurs propres intérêts, non ceux de Jésus Christ. Y en aura-t-il donc, en trouvera-t-on, des pasteurs qui ne cherchent pas leurs propres intérêts mais ceux de Jésus Christ ? Oui, il y en aura ; oui, on en trouvera, ils ne manquent pas et ils ne manqueront pas » (3)
(1) Les titres des 5 tomes papier équivalent à cette trilogie numérique et disponibles notamment sur Amazon sont les suivants : Pédagogie divine, chemins de miséricorde, chemins croisés, à genoux devant l’homme, Serviteur de l’homme.(2) cf. mon essai La dynamique sacramentelle
(3) Saint Augustin, sermon sur les pasteurs, office des lectures de la 25eme semaine.
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