Quelques milliers de notes et réflexions interactives sur la vie et la foi, à partir de lectures souvent théologiques et à la lumière d'un Autre... Petit "blog" catholique d'un apprenti théologien (Bac canonique), perdu dans l'immensité de la toile... (ordonné diacre en septembre 2018)...
29 décembre 2016
L'Église au XVIème siècle
O'Malley évoque ainsi une réforme spontanée du clergé, surtout dans les ordres religieux.
Si je résume c'est un peu comme dire que l'église actuelle se résume aux crimes et abus de certains. La tentation de l'amalgame ignore le travail de l'Esprit dans le Corps...
Sommes-nous des pécheurs pardonnés ?
La sainteté de l'Eglise est-elle un but à atteindre ici-bas...?
La coexistence entre une Église sainte et pécheresse reste une tension. Affirmer le contraire serait présomptueux, ce que l'on ne peut plus se permettre.
(1) O'Malley, Le concile de Trente ibid. p. 57
Langue vernaculaire 2 - Concile de Trente
Souffrance - Saint Bernard
28 décembre 2016
Anima ecclesiastica
Dante a cultivé ce qu'Hans Urs von Balthasar appelle à la suite d'Origène et jusque dans les commentaires médiévaux du Cantique des Cantiques l'anima ecclesiastica, cette "âme dont l'expérience et la sensibilité, la pensée et le vouloir, se sont dilatés jusqu'à l'universalité de la Sponsa Christi, l'épouse de l'Agneau, la Jérusalem céleste, jusqu'à la communauté de tous les saints et de tous ceux qui aiment". (1)
On a là une description presque poétique de la Koinonia paulinienne, cette unité à construire en dépit de la nécessaire diversité décrite par lui en 1 Co 12, 14.
Une unité en Christ à construire.
À méditer.
(1) GC2 p. 365
Contempler la grâce - Dante
"Ouvrez vos yeux et regardez : car avant que vous fussiez elle vous aima, préparant et ordonnant votre venue". (1)
On peut contempler en écho cette phrase de Dante sur la grâce et l'idée de prédestination chez Paul (cf notamment Eph. 1, 7), non au sens d'une perte de liberté mais dans celui du rêve de Dieu pour nous. Car s'il ne veut agir contre notre liberté, on peut penser qu'il rêve sans cesse de nous voir prendre le chemin de vie qu'il trace devant nos pas.
Certes les souffrants auront du mal à entendre cela. C'est ignorer que Dieu souffre à nos côtés ou prépare pour nous le creuset d'une tendresse qui nous permettra dans ce temps ou dans l'autre de comprendre l'inacceptable.
(1) Dante, Conv. 3, 15, (Le Banquet) cité par Hans Urs von Balthasar in GC2 p. 359
24 décembre 2016
Silo, berger de Palestine - extrait 1
Extrait du conte interactif Silo le berger
"1. Silo et le vieil homme
Il s’approche. Il est là.
- Bonjour petit, tu peux me tirer de l’eau. Mes mains sont usées et le puits est profond.
Tu hésites. Tu ne connais pas l’homme. Il est habillé comme un prêtre, mais sa tunique est rapiécée. Pourtant tu te lèves, un peu malgré toi. Toi non plus, tu n’es pas riche. Et tes sandales sont usées par ces courses sans fin derrière le troupeau.
Tu lâches le seau. Il arrive au fond du puits et tu tires sur le bout de chanvre, pour qu’il se redresse et se remplisse à moitié. Et puis tu le hisses, à nouveau. Tes mains calleuses sentent les nœuds de la corde. La sueur coule sur ton front. D’un œil, tu surveilles tes brebis, qui boivent lentement. Bientôt le seau apparaît, tout près. Tu le soulèves dans un dernier effort et le présentes à l’homme.
- Comment t’appelles-tu, petit ?
- Silo, fils de Bénabath.
- C’est ton troupeau ?
- Oui, enfin, une partie. Mon père est là-haut, sur la crête.
L’homme te regarde, te dévisage. Il a une bonne tête, le regard qui pétille, au milieu de ses rides. Il ne dit rien. Puis soudain, il se met à parler.
- Je m’appelle Zacharie, dit-il, de la tribu d’Aaron. Je vais à Jérusalem, au Temple.
Tu ne réponds rien. Son regard t’intimide.
- Je vais prier le Dieu de nos pères, lui demander de nous envoyer le Messie.
- Le Messie, demandes-tu ?
- Oui, le sauveur de notre peuple. Celui que l’on attend.
Tu restes en silence. Il te parle encore un moment, assis sur la margelle. Tu l’écoutes, tout en surveillant tes brebis. Elles semblent ragaillardies. L’homme se lève, sourit et reprend sa route. Tu rejoins ton troupeau. Le soir, tu retrouves les tiens dans le campement itinérant, installé par ta mère, Judith, et tes deux grandes sœurs, Esther et Rebecca. Le petit Tobie est là, lui aussi, dans les bras de ta sœur aînée. Il n’a que six mois, mais déjà il pousse sur ses jambes et te tend les bras. Tu l’attrapes, le fais sauter en l’air, par trois reprises. Il rit de bon cœur.
Quand le soleil s’approche des collines, tu t’empresses d’y pousser tes brebis. Quand tout va bien, l’ensemble du troupeau est réuni par Félix et Nestor les deux chiens de ton père. Tu aides à la traite, puis tu retrouves ton frère et tes sœurs, au coin du feu. Là, tu manges en silence, les yeux tournés vers le ciel qui chaque nuit s'emplit d'étoiles. Ta vie est toute simple. Pourtant, la phrase du vieux Zacharie te taraude. Un Messie ? Est-ce possible ?"
Pour en savoir plus : voir post précédent....
22 décembre 2016
Dieu Trinité - Emmanuel Durand
Gageons que son nouveau livre(1) vaut le détour.
J'aime déjà sa conclusion citée dans la Croix du 22/12 : "il faut avant tout croire, espérer, aimer, célébrer, agir et… se taire."
(1) Emmanuel Durand, Dieu Trinité. Communion et transformation, Paris, Cerf, 2016.
21 décembre 2016
Bach, échelle de larmes
À méditer
(1) Un aphorisme cité par Bruno de Cessole lors d'une conférence aux Bernardins de novembre 2016
20 décembre 2016
Le phénomène érotique - Dante
J'emprunte à Jean-Luc Marion le titre de son livre pour décrire ce que Hans Urs von Balthasar nous dit de Dante. Par l'éros de Béatrice et la notion du voile et du dévoilement, il nous prépare en effet à cette révélation du divin qui culminera dans sa Divine Comédie : "la force de persuasion de la belle femme qui nous séduit en vue du mieux et qui voile et dévoile ses charmes, mais les voile en permettant de les dévoiler" est pour Hans Urs von Balthasar le prélude chez Dante de ce "désir éternel" vu comme contradiction, impossibilité et même éthiquement une abomination.
Cependant, ajoute-il plus loin, l'éros nous purifie ainsi en nous rappelant l'humilité, (...) il nous entraîne toujours plus haut, jusqu'à cette figure ultime que Dante nous dévoilera dans la rose céleste (1).
Il y a donc là une dynamique qui n'est autre que celle de l'incarnation. En rejoignant l'homme jusque dans ses tensions charnelles, en les purifiant jusqu'à comprendre leurs limites, Dieu nous conduit à sa danse (un autre concept qui nous vient aussi de Dante).
(1) GC2 p. 359
18 décembre 2016
Moise et la captation de Dieu
Ce que je commente dans mon livre à la suite de certains exégètes sur le quiproquo d'Exode 33, aboutit finalement, à la lecture de Hans Urs von Balthasar, à une question : Comment peut-on parler de Dieu ? Tout cela n'est-il pas une mise en exergue de nos propres désirs de mettre Dieu en bouteille, c'est-à-dire de le faire entrer dans nos cases, comme le judaïsme a pu le faire jusqu'au déchirement du voile de Marc 15,38 et ce que nous ne cessons de faire à notre tour. Comment peut-on parler de Dieu ? Lui seul est maître de sa révélation. Et tous nos propos ne peuvent être que de la théologie négative : Dieu n'est pas....
Seul le Fils et l’Esprit dévoilent le Père...
À méditer
(2) La Gloire et La Croix, Théologie, Ancienne Alliance, p. 46
(3) ibid.
14 décembre 2016
Les profondeurs de la souffrance du Fils - Saint Jean de la Croix
"Il est impossible de parvenir à la profondeur de la sagesse et des richesses de Dieu sans pénétrer dans la profondeur de la souffrance de mille manières, l’âme y mettant sa joie et ses désirs (afin de comprendre avec tous les saints quelle en est la largeur et la longueur, la hauteur et la profondeur) ! L’âme qui désire vraiment la sagesse désire aussi vraiment entrer plus avant dans les profondeurs de la Croix qui est le chemin de la vie ; mais peu y entrent. Tous veulent entrer dans les profondeurs de la sagesse, des richesses et des délices de Dieu, mais peu désirent entrer dans la profondeur des souffrances et des douleurs endurées par le Fils de Dieu : on dirait que beaucoup voudraient être déjà parvenus au terme sans prendre le chemin et le moyen qui y conduit." (1)
À méditer...
(1) Saint Jean de la Croix, Cantique spirituel, source AELF
13 décembre 2016
Silo le berger, un conte de Noël
08 décembre 2016
Langue vernaculaire
07 décembre 2016
L'apostolat de la bonté - Charles de Foucauld
A contempler
(1) Mgr Claude Rault Évêque de Ghardaïa (Algérie), La Croix du 4 décembre 2016
05 décembre 2016
Le flair du laïc - PF2
Quel est l'enjeu ? Ne pas se focaliser sur la Vie sacramentelle mais bien au contraire transformer la vie entière en sacrement, aider le peuple de Dieu à vivre, habiter l'espace public. Le berger ne doit pas "dicter" ce que le peuple doit faire, il "le sait mieux que lui", mais il doit le soutenir et "l'accompagner" (2)
(1) Pape François, LME, op. Cit. p. 20
(2) p. 21
03 décembre 2016
Rite et Passion
J'ajouterai que contempler l'hostie sans penser au don de son Corps, c'est mal comprendre le sens même du sacrement.
(1) Bonaventure, praep. ad. Miss., 10 (VIII, 103a) cité in GC2 p. 319
02 décembre 2016
La tentation cléricale - Pape François
"La foi de notre peuple (...) manifeste une présence authentique de l'Esprit" (2)
(1) pape François, Les laïcs, messagers de l'Evangile - lettre apostolique du pape François au cardinal Marc Ouellet du 19 mars 201, Paris, Salvator, 2106 (ci-après LME).
(2) ibid.
01 décembre 2016
Humilité et pauvreté chez Bonaventure
Ce "baiser nuptial" de Dieu en Croix est mouvement descendant et sponsal...
(1) Bonaventure, cité par Hans Urs von Balthasar, in La Gloire et la Croix, tome 2 (GC2) p. 318-9
30 novembre 2016
Humilité de Dieu chez Bonaventure
Cette "sortie dans le néant" fait que son apparition devient son obscurité et se dépouille de sa beauté native. Christus deformis, le bien-aimé est dépouillé, mais sa laideur extérieure conserve en même temps intérieurement la beauté (...) puisque en lui habite toute la plénitude de la divinité" (2).
On pourrait suivre là Philippiens 2 et évoquer le relèvement, mais Hans Urs von Balthasar s'interroge sur la perception de la déréliction chez Bonaventure (sujet sur lequel il reviendra dans sa Dramatique) et nous conduit sur le cœur ouvert, la blessure visible qui rend visible l'invisible de l'âme (3)
(1) Bonaventure notamment dans Brevil. 4,1 (V , 241b), cité par Hans Urs von Balthasar in GC2 p. 315
(2) p. 317
(3) p. 318
29 novembre 2016
Beauté et gratuité
(1) Hans Urs von Balthasar, GC2 p. 312
28 novembre 2016
Beauté et bonté chez Platon
"Tout ce qui est bon (agathon) est beau (kalon) et la beauté n'est pas sans mesure intérieure(2)".
Cette notion de mesure, qui inspirera le livre de la Sagesse puis saint Augustin nécessite une bataille contre le principe de plaisir, qui va être, selon Balthasar, le grand combat de Platon. L'enjeu est d'inverser le principe subjectif du plaisir (édonisme) pour caractériser objectivement la beauté sur une autre échelle, non plus celle de l'extérieur mais de l'agir. Est beau ce qui rayonne et transpire de bonté. Sur cette dimension objective le Christ peut alors être placé en haut alors qu'à l'inverse nos beautés apparentes se fanent à la mesure de nos hypocrisies.
Mais Hans Urs von Balthasar note une autre difficulté, celle du plaisir procuré par sa propre bonté, sa rectitude qui procure une certaine béatitude(3) et donc peu être source d'orgueil.
Là se comprend que les grands saints restent éprouvés jusqu'au bout. Car cette épreuve qui est aussi celle du Christ est la condition pour ne pas considérer que la bonté vient de l'homme mais bien de Dieu. Elle est théologale.
(1) Hans Urs von Balthasar, GC6 p. 162
(2) Platon, Le Timée, cité in GC6. p. 164.
(3) ibid.
26 novembre 2016
La sagesse, véritable beauté chez Bonaventure
"La véritable beauté réside dans la beauté de la Sagesse" ajoute-t-il. Tout en la ramenant au Verbe, "splendeur et expression du Père" (2).
Retrouve-t-on là l'oxymore de la beauté du Christ en Croix, image du donateur qui s'efface dans une kénose invisible pour les yeux mais éclatante pour le cœur ?
(1) Bonaventure, cité in GC2 p. 303
(2) p. 304
25 novembre 2016
Circumincession chez Bonaventure
Qu'est-ce à dire ? On ne parle pas ici d'une beauté apparente mais de cette unité des Personnes divines qui dans l'unité révèle le sublime. Pour Peter, Bonaventure élève la sensibilité à ce qui conduit distinctement les 5 sens vers une "rencontre directe avec l'essence divine". (2)
Il y a là un chemin délicat entre une contemplation mystique et par nature risquée et ce chemin dynamique d'interaction entre Dieu et nous, dans cette invitation discrète et kénotique du divin jusqu'en nous pour nous élever à la seule beauté qui vaille, celle du don, de l'unité et de la vérité qui ne se révèle pleinement que dans la mort en Croix et la résurrection.
(1) GC2 p. 300
(2) p. 301
24 novembre 2016
Christ au centre
(2) De Don. Sp. Sti. 1, 10, ibid. p. 296
22 novembre 2016
Sens spirituels et inspiration
Après un longue diatribe sur les cinq sens spirituels chez Bonaventure, Hans Urs von Balthasar apporte une précision qui mérite d'être contemplée à l'aune de nos élans mystiques. Ces sens ne sont accessibles que s'ils sont inspirés par Dieu (Verbum inspiratum).
"Si la Parole de Dieu ne retentit pas à l'oreille du coeur, si l'éclat éternel n'illumine pas l'œil spirituel, si le parfum du Dieu tout puissant n'est pas sensible à l'odorat et sa suavité au goût, si l'éternité ne pénètre pas dans l'âme, alors tu n'es pas apte à comprendre les visions."(1)
À méditer.
(1) Bonaventure, cité par Hans Urs von Balthasar in GC2 p. 293
20 novembre 2016
Le chemin intérieur
(1) d'après GC2 p. 277
19 novembre 2016
Tourné vers
Je la conçois comme cette ouverture intérieure aux deux tables, à cette Parole et ce Corps livrés qu'il nous faut accueillir jusqu'au "jointures intérieures" (cf. Heb 4,12) de l'âme pour balayer ces adhérences qui nous éloignent de Lui.
(1) GC2 p. 274
18 novembre 2016
Avis de publication - 2016-2022
- Sur les pas de Marc
- Chemins de miséricorde (Luc)
- Chemins croisés (Matthieu)
- Sur les pas de Jean (une nouvelle édition de "A genoux devant l'homme")
- Chemins d'Evangile (1 à 4 en un recueil)
- Chemin d'Eglise (Actes)
- Serviteur de l'homme, Kénose et Diaconie (Actes et Paul)
- Commentaire du NT, tome 3
- Humilité et miséricorde - Tome 1 : L'humilité de Dieu (qui reprend "Sur les pas de Jean")
- Humilité et Miséricorde - Tome 2 : Décentrement et communion
- Humilité et Miséricorde - Tome 3 : Miséricorde, un chemin en Eglise
:
- Lire l'Ancien Testament, tome 1 - une lecture pastorale des livres d'Osée et de la Genèse (Os, Gn)
- La dynamique sacramentelle - quatrième édition
- Dieu n'est pas violent - Lire l'Ancien Testament, tome 2 - une lecture pastorale de l'Exode (parution le 18 octobre 2016)
Proximité divine
On ne peut s'empêcher de penser aux montées successives de Moïse vers le mont Moriah qui culmine en Ex. 34. (2). Pour Hans Urs von Balthasar, on touche là également au "point central de la spiritualité de saint Bonaventure, et en même temps de son esthétique : l'esprit humain ne peut s'accomplir que dans la foi, car c'est alors qu'il se comprend lui-même comme expression de la vie trinitaire (...) et voit apparaître en lui l'image immanente du Dieu trinitaire" (3).
On rejoint là aussi mes propos sur la danse trinitaire, mais également cette découverte humble que cette inhabitation de Dieu en nous n'est qu'éphémère de peur qu'elle se traduise en orgueil et manque de nous conduire à la communion in Christo.
Nos élans mystiques n'ont pas d'autres buts que de nous rapprocher de nos agir in ecclesia, porte étroite de notre vie en Christ.
(1) S 2 de Nativ. (IX, 110a) cité in GC2, p. 272
(2) voir Dieu n'est pas violent, une lecture de l'AT, tome 2
(3) GC2 p. 273
17 novembre 2016
De la trace à l'image - Bonaventure
Ce qui me marque en deuxième lecture est le double rapport entre l'image et le beau souligné plus bas par Hans Urs von Balthasar : soit comme "renvoi à l'archétype", soit comme représentation ( donc réceptacle) de l'archétype. (2)
L'enjeu souligne-t-il est de n'être pas seulement un simple renvoi ou rappel de l'existence de Dieu, comme la fleur qui signale la création, mais devenir en soi une représentation. Comment est-ce possible ? Probablement par le travail intérieur de l'humilité et de la miséricorde (3) qui nous rend temple de l'Esprit et signe efficace de sa présence. C'est pour moi l'enjeu décrit dans ma "dynamique sacramentelle".(4)
Cette attitude n'est belle et vraie que dans la mesure où elle reproduit celle du Fils envers son Père(5). Le Fils ne veut être rien d'autre que l'image du Père.
"Contrairement à la trace, l'imago en l'homme est une assimilatio expressa et de proximo à Dieu", probablement en phase avec les propos de Paul en Philippiens 3 (du saisissement à l'imitation).
(1) GC2 p. 271, repris notamment dans "Aimer pour la vie".
(2) Ibid. p. 271.
(3) cf. Ma recherche éponyme.
(4) idem.
(5) De red. art., 8 (V, 322 a), cité par Hans Urs von Balthasar GC2 p. 270
(6) 2 d 16, 1 q.1, ibid. p. 272
16 novembre 2016
Qu'est ce que l'amour?
"Qu'est-ce que l'amour » ? L'amour est ce par quoi nous aimons." (1) il ne vient pas de nous, il nous vient de Dieu. Je suppose que c'est ce que veut dire l'expression vertu thélogale.
A méditer à l'aune de la distinction augustienne entre amare amari, amare amare et amare (aimer être aimé, aimer aimer, et aimer tout court).
(1) Saint Augustin, commentaire du psaume 63, source office des lectures
12 novembre 2016
Une théologie de l'excès - Bonaventure
C'est peut-être là qu'une juste interprétation de ce que nous disions plus haut chez Anselme prend du sens. Devant l'amour infini de Dieu nous sommes comme un homme debout dans le fleuve, une petite amphore à la main, et notre réponse n'est peut-être pas dans le désir de retenir le don mais de se laisser porter par l'amour qui vient.
(1) Hans Urs von Balthasar, GC2 p. 256
11 novembre 2016
Science et sagesse chez Bonaventure
Par cette affirmation Bonaventure prend de la distance avec le thomisme grandissant et renvoie "à l'étude approfondie de l'Écriture (...) mais il ne faut pas verser dans le vin de l'Écriture tant d'eau de philosophie que le vin devienne de l'eau, ce serait un bien triste miracle"(2)...
Ce qui compte chez l'homme c'est l'événement intérieur, la venue du Christ dans l'esprit, "se laisser porter par la lumière surnaturelle de la foi, autrement dit par l'inspiration divine qui ne peut se tromper"(3)
(1) Hex. 2, 3, cité par Hans Urs von Balthasar, in GC2 p. 251.
(2) ibid. p. 252.
(3) p. 254
10 novembre 2016
Union spirituelle avec le Syrien de Mossoul
À la suite de mes propos sur François d'Assise et en union de prière avec les chrétiens de Mossoul, contemplons la méditation du jour donnée par Isaac le Syrien :
" Dieu et ses anges désirent l'homme qui cherche Dieu dans son cœur jour et nuit avec ferveur, et qui repousse loin de lui les agressions de l'ennemi. Le pays spirituel de cet homme pur en son âme est au-dedans de lui : le soleil qui brille en lui est la lumière de la Sainte Trinité ; l'air que respirent les pensées qui l'habitent est le Saint Esprit consolateur. Et les saints anges demeurent avec lui. Leur vie, leur joie, leur réjouissance sont le Christ, lumière de la lumière du Père. Un tel homme se réjouit à toute heure de la contemplation de son âme, et il s'émerveille de la beauté qu'il y voit, cent fois plus lumineuse que la splendeur du soleil.
C'est Jérusalem. Et c'est « le Royaume de Dieu caché au-dedans de nous », selon la parole du Seigneur. Ce pays est la nuée de la gloire de Dieu, où seuls entrerons les cœurs purs pour contempler la face de leur Maître (Mt 5,8), et leur entendement sera illuminé par les rayons de sa lumière." (1)
(1) Isaac le Syrien (7e siècle), moine près de Mossoul
Discours ascétiques, 1ère série (trad. DDB 1981 rev.)
09 novembre 2016
Les 4 fleuves du Paradis - saint Bonaventure
Ils résonnent aussi pour Bonaventure avec les 4 mystères cachés : l'essence divine, la sagesse, la puissance et la miséricorde(3).
(1) cf. le livre éponyme dont le titre est une libre adaptation d'un texte parlant de la Seine et d'une cruche, cité par Hans Urs von Balthasar in GC2 p. 244
(2) ibid. p. 241
(3) p. 244
Une expression de l'amour du crucifié - stigmates de saint François
08 novembre 2016
Anselme et Bonaventure - Convergences
Le verbe saisir renvoie à Philippiens 3, mais nous retrouvons aussi cette distinction déjà notée chez Anselme entre un Dieu qui ne fait pas que venir en nous, mais nous tire toujours plus loin. Le bonheur ne peut être intérieur longtemps. S'il n'est pas communion sponsale ou surtout ecclésiale il est une cymbale qui résonne dans le vide (1 Cor 13). Le bonheur se conjugue avec le sens symphonique du "une seule chair" de Gn 2, 24 (2)
(1) Bonaventure citant Anselme in Hans Urs von Balthasar, GC2, p. 239
(2) cf. Lire l'Ancien Testament, tome 1, Genèse et Exode.
04 novembre 2016
Le gérant malhonnête - Luc 16
Paul nous le souligne dans la première lecture : "Ils ne pensent qu’aux choses de la terre. Mais nous, nous avons notre citoyenneté dans les cieux, d’où nous attendons comme sauveur le Seigneur Jésus Christ". ( Ph. 3). On pourrait y voir un élitisme. Ne s'agit il pas plutôt d'une exhortation, car en nous réside bien les deux extrêmes, cette adhérence au monde et l'appel divin ?
Cette interprétation prépare une clé de lecture de ce texte difficile du gérant malhonnête (Luc 16, 1-10). Elle est donné par la petite Thérèse (1) : si les gens de ce monde sont habiles en générosité, combien plus devrions nous faire oeuvre de charité, nous qui avons reçu de Dieu des biens en abondance. "Donne nous un double Amour", demande-telle, soulignant qu'il nous viendra de Dieu. Reste ensuite à agir.
(1) Thérèse de Lisieux, Manuscrit autobiographique B, 4r°
03 novembre 2016
Trois lectures de l'Écriture - Saint Jérôme
"La science de la loi de Dieu, nul ne peut la recevoir si elle ne lui a été donnée par le Père des lumières qui illumine tout homme venant en ce monde". Jérôme continue plus loin en précisant : "Une triple manière nous est chère pour exposer les Écritures. La première est de les comprendre selon le sens historique, la seconde selon la tropologie [sens éthique], la troisième selon l'intelligence spirituelle". (1) Dans le dernier niveau, il ajoute que "la méditation de la vie courante devient ainsi la figure du bonheur futur". Henri de Lubac, dans ses exégèses médiévales parlera, sur la base d'autres Pères de l'Église de quatre sens. Il distingue la lecture spirituelle de la téléologique qui sont contenues, de fait, dans ce troisième point. Personnellement je travaille notamment à la croisée de ces deux points. Mes 8 tomes de lectures pastorales cherchent pour l'instant à réveiller dans l'aujourd'hui de nos vies, les pas de Dieu vers nous. Les 4 sens sont présents mais ce qui prime, c'est le chemin du Verbe jusqu'au coeur.
(1) Saint Jérôme, Lettre 120 à la veuve Hédypia, cité in Claude Ollivier, Jérôme, Paris, Éditions Ouvrières, 1993, p. 101.
31 octobre 2016
Miséricorde - suite
parce que tu peux tout.
Tu fermes les yeux sur leurs péchés,
pour qu'ils se convertissent. (...)
Ceux qui tombent, tu les reprends
peu à peu,
tu les avertis, tu leur rappelles en quoi
ils pèchent,
pour qu'ils se détournent du mal
et croient en toi, Seigneur." (Sg 11, 22 – 12)
Le psaume 144 souligne cela avec tendresse,
reprenant l'affirmation d'Exode 34 :
"Le Seigneur est tendresse et pitié,
lent à la colère et plein d'amour ;
la bonté du Seigneur est pour tous,
sa tendresse, pour toutes ses œuvres."
La tendresse du Christ
pour Zachée (Lc 19, 1-12),
se révèle quant à elle quand il
qui veut habiter chez le publicain.
Que nous dit tout cela ?
La faute de l'homme ne demande
pas une "expiation infinie" mais
"qu'il se redresse et se relève
par lui-même" nous dit saint Anselme (1).
Et pour offrir ce choix, le seul chemin
tracé par Dieu est la voie
prise librement par l'homme-Dieu
et qui interpelle notre liberté
tout en criant cet "où es-tu ?" (Gn 3)
qui nous réveille et nous invite
à la danse. Cette voie n'est pas de l'ordre
de la réparation, mais de la justification
au sens paulinien et non français :
Dieu n'exige rien, il pleure et il souffre
de nos erreurs, il meurt de nos violences,
Il est partout où l'homme souffre et meurt,
Il est crucifié de nos collusions au mal,
Et son cri n'a qu'un but : nous aider à prendre
le chemin de la justice, à suivre le fils
aimant et en cela à nous "justifier", à devenir juste
c'est-à-dire à choisir le destin auquel ils nous appellent.
Cf. Rom 8, 30.
(1) Anselme, CDH 2, 8 cité par Hans Urs von Balthasar in GC2 p. 226
30 octobre 2016
Suivre nu, le Christ nu...
Saint Jérôme, lui, n'hésite pas : "Si l'Évangile ordonne à ceux qui ont des terres et des richesses de tout vendre, de tout donner aux pauvres, et de suivre, nus, le Christ nu, tu dois, mon respectable ami, dans le cas où tu serais riche, faire ce qui t'est commandé. (...) cette humble veuve de l'Évangile qui mit dans le tronc deux petites pièces de monnaie est au dessus de tous les riches. Toi donc, ne cherche pas ce que tu dois donner, mais donne ce que tu as acquis afin que le Christ reconnaisse le courage (...) et que le Père aille joyeux à ta rencontre (...) et te donnes l'anneau (Lc 15) (1)".
(1) Saint Jérome, Lettre 146 au prêtre Evangelius, cité par Claude Ollivier, op. Cit p. 62
29 octobre 2016
Portrait d'un prêtre
À contempler
(1) Saint Jérôme, lettre n°60 à Héliodore, éloge du prêtre Népotien, cité in Claude Ollivier, Jérôme, Paris, Les Éditions ouvrières, 1993, p. 56
28 octobre 2016
De la théorie du rachat au tout amour de Dieu
Qu'est-ce à dire pour nous ? La liberté du Christ, son adhésion au projet du Père n'est pas sacrifice inutile, il s'inscrit pleinement dans cette pédagogie de Dieu qui met l'amour au centre, couronnement d'un refus de la violence. La mort du Fils est le jusqu'au bout de la non-violence de Dieu (2).
(1) Hans Urs von Balthasar, GC2 p. 223.
(2) je rejoins là mon dernier travail : "Dieu n'est pas violent".
La liberté comme victoire - Anselme de Cantorbéry
Un deuxième apport d'Anselme peut être de concevoir la liberté non comme un droit mais comme une victoire(1), celle d'accéder à la veritable liberté sur toutes les "adhérences humaines", addictions, tentations, péchés qui nous éloignent de ce à quoi nous sommes destinés (la joie en Dieu) et nous éloignent de Dieu.
Cette distinction conceptuelle est pleine d'intérêt car elle ne voit plus le pêché originel comme un boulet incontournable, mais comme une vision temporaire, anti-pélagienne et incomplète de notre réalité humaine. Nous sommes créés en vue de cette joie à venir... Et tout ce qui nous retient de marcher vers Dieu est chemin, lieu d'effort, de conversion, d'écoute, de décentrement en direction du seul but à atteindre, considérer :
- le passé comme balayure (cf. Ph. 3) et en même temps chemin de conversion et d'apprentissage
- et l'avenir comme appel et joie à venir, celle d'être porté par la grâce et d'être saisi en Christ (Ph 3) pour participer librement au Royaume.
Il reste un point à ajouter. C'est l'insistance sur la grâce, car nos adhérences au mal nous retiennent souvent d'accéder à cette victoire et nos addictions nous empêchent d'avancer. Là plus qu'ailleurs la prière prend du sens car Dieu seul peut nous aider à surmonter cet obstacle qui est de fait de l'ordre de l'originel. Si nous ne pouvons aller seul plus loin, c'est parce que la médiation du Christ est essentielle, point de basculement qui fait de nous des êtres assoiffés de cette grâce qui nous conduira à la victoire finale.
(1) cf. Hans Urs von Balthasar, GC2 p. 217
Une joie pour tous - Joie en Dieu -Toussaint
Une distinction intéressante chez Anselme appelle à la réflexion. Ce n'est pas "la joie de Dieu qui entrera dans le coeur humain, mais les cœurs bienheureux qui entreront dans la joie toujours plus grande de Dieu" (1). Où est la différence ? Elle est probablement de même ordre que toute mystique qui ne constitue pas une inhabitation de Dieu en l'homme mais bien une dynamique qui nous conduit à construire la demeure de Dieu. J'ai déjà souvent commenté cette idée de "custode" chez Theilhard de Chardin, de ce Christ qui vient en nous, dans l'écrin et le temple que nous constituons pour Dieu, mais qui se garde bien d'y rester, s'échappe aussitôt pour nous tirer plus loin, vers la cathédrale des vivants. "Vous aussi, [soyez] les éléments d'une même construction pour devenir [] demeure de Dieu par l'Esprit Saint" (Éph 2, 22). L'enjeu n'est pas d'être demeure de Dieu mais de construire l'Église, et à terme, le royaume. La danse des anges n'est pas individuelle mais communion collective et union avec le cercle trinitaire qu'évoque Francois à la fin de Laudato Si.
En ce jour de la Toussaint où l'Église nous invite à méditer Apocalypse 5 et 7, cette dynamique prend un sens particulier.
(1) Hans Urs von Balthasar, GC2 p. 214
Dans un registre proche je n'oublie pas mes deux derniers romans : La caresse de l'ange et La danse des anges.
Un Dieu de miséricorde
27 octobre 2016
La gloire et l'agir
(2) cf. Sur ce thème, Hans Urs von Blathasar, La gloire et la Croix, 3, Théologie, Ancienne alliance, Aubier, n°82, (ci-après GC4) p. 16ss. : "L'homme croit toujours avoir une compréhension globale (de Dieu), (...) mais en présence de la gloire qui s'avance, il tombe à genoux".
25 octobre 2016
Les Pépites
Un documentaire qui vous prend aux tripes. L'histoire d'un couple au service des plus pauvres au Cambodge, fondateurs de l'association"Pour un sourire d'enfant" www.pse.org. Actuellement en salle. À ne pas manquer.
23 octobre 2016
Les mains vides
22 octobre 2016
Image et ressemblance - suite
"Saint Paul nous apprend que deux hommes sont à l'origine du genre humain : Adam et le Christ. Deux hommes égaux quant au corps, mais inégaux en mérite ; vraiment tout à fait semblables par l'agencement de leurs membres, mais vraiment tout à fait dissemblables par leur origine. Le premier Adam, dit-il, a été créé comme un être humain qui a reçu la vie ; le dernier est un être spirituel qui donne la vie.
Le premier a été créé par le dernier de qui il a reçu l'âme qui le ferait vivre ; il a été formé par son Créateur ; et celui-ci n'attendait pas que la vie lui soit donnée par un autre, puisque c'est lui seul qui donne la vie à tous. Le premier est modelé d'un limon très vil le dernier est né du sein très noble de la Vierge ; chez l'un, la terre se transforme en chair ; chez l'autre, la chair est élevée jusqu'à Dieu.
Que puis-je dire encore ? Le second Adam a établi son image dans le premier Adam, alors qu'il le modelait. De là vient qu'il en a endossé le rôle et reçu le nom, afin de ne pas laisser perdre ce qu'il avait fait à son image. Premier Adam, dernier Adam : le premier a commencé, le dernier ne finira pas. Car le dernier est véritablement le premier, comme il l'a dit lui-même : Je suis le Premier et le Dernier.
Je suis le Premier, c'est-à-dire sans commencement. Je suis le Dernier, c'est-à-dire sans fin. Mais, dit l'Apôtre,ce qui est apparu d'abord, ce n'est pas l'être spirituel, c'est l'être humain et, ensuite seulement, le spirituel. En effet, la terre précède le fruit ; mais la terre n'a pas autant de valeur que le fruit. Celle-là exige des gémissements et des travaux. Celui-ci donne la richesse et la vie. Le prophète a raison de tirer gloire d'un tel fruit lorsqu'il dit : Notre terre donnera son fruit. Quel fruit ? Celui dont il dit ailleurs : C'est un fruit de tes entrailles que je placerai sur ton trône. Comme dit encore saint Paul : Pétri de terre, le premier homme vient de la terre ; le second, lui, vient du ciel. Puisque Adam est pétri de terre, comme lui les hommes appartiennent à la terre ; puisque le Christ est venu du ciel, comme lui : les hommes appartiennent au ciel.
Comment des hommes dont la naissance n'est pas céleste pourront-ils devenir célestes, en ne gardant pas la nature de leur naissance mais en persévérant dans celle de leur seconde naissance ? (...) l'Esprit Saint féconde le sein de la source virginale du baptême, en y introduisant sa lumière : ainsi, des hommes terrestres, que leur extraction du limon de la terre avait introduits dans une condition misérable, sont enfantés à la vie du ciel et ramenés à la ressemblance de leur auteur. Puisque maintenant nous sommes renés, remodelés à l'image de notre Créateur, accomplissons le précepte de l'Apôtre :De même que nous avons porté l'image de celui qui est pétri de terre, portons aussi l'image de celui qui vient du ciel. (...)
Maintenant renés à la ressemblance de notre Seigneur, comme nous l'avons dit, (...), réalisons une image parfaite par une ressemblance parfaite avec notre Créateur, non par la gloire, qu'il est seul à posséder, mais par l'innocence, la simplicité, la douceur, la patience, l'humilité, la miséricorde, la concorde, puisque c'est par ces vertus qu'il a daigné venir et demeurer en communion avec nous."(1)
18 octobre 2016
Dieu n'est pas violent - Lire l'Ancien Testament, tome 2 - une lecture pastorale de l'Exode
Après une lecture pastorale du Nouveau Testament (6 tomes), et la lecture de Gn et Os, ce 8ème tome nous conduit toujours plus loin vers la contemplation des pas de Dieu vers l'homme.
Claude Hériard, titulaire d'une licence (bac canonique) de théologie a publié dans la même collection 7 lectures pastorales du Nouveau et de l'Ancien Testament dont "A genoux devant l'homme", "Sur les pas de Jean", "Chemins de miséricorde", "Serviteur de l'homme - Kénose et Diaconie".
Ces livres, vendus à prix coûtant s'intègrent, depuis la publication de "Pastorale du seuil" dans une longue recherche pastorale de la "périphérie" qui anime l'auteur depuis plus de 30 ans.
"Dieu n'est pas violent (Lire l'Ancien Testament, tome 2 - une lecture pastorale de l'Exode)" comprend aussi en bonus :
1. Une suite commune à Le chemin du désert - un itinéraire spirituel et à Dynamique sacramentelle
2. La course infinie - Une étude de La vie de Moïse de Grégoire de Nysse
07 octobre 2016
Dynamique sacramentelle - suite
Il nous reste à entrer dans cette danse liturgique qui n'est autre qu'une réponse symétrique au don de Dieu.
(1) GC2 p. 160
(2) p. 161
06 octobre 2016
Exode 34 et l'indicible
(1) Mth, 3 (1033 BC), œuvres p. 182, cité en GC2 p. 159
(2) GC2, ibid.
(3) Hier. cel. p. 191, GC2 ibid.
Le feu chez Denys l'Aéropagite
Le feu est pour lui, "à la fois totalement lumineux et comme secret, inconnaissable en-soi (...) insoutenable et impossible à regarder (...) revifiant par sa chaleur vitale, éclairant par ses illuminations sans écran, impossible à maîtriser, sans mélange, dissociateur, inaltérable, tendant vers le haut, agissant vite, sublime et exempt de toute faiblesse (...) saisissant et insaisissable, n'ayant besoin de rien d'autre, s'accroissant en secret et révélant sa propre grandeur selon les matières qui l'accueillent, actif, puissant, invisiblement présent à tout être (...) se manifestant de manière soudaine" (1)
Une description qui pourrait presque s'adapter à ce passage d'Exode 3, dit du buisson ardent et qui, à sa manière sert d'antichambre à Dieu.
(1) Denys l'Aéropagite, CH XV, 2 (239 AC, Hiér. Cél. p. 168-171, cité par Hans Urs von Balthasar in GC2 p. 165
05 octobre 2016
Le voile -2 - Où es-tu, mon Dieu ?
04 octobre 2016
Le voile iniatique
Chez Denys, qui réfléchit à la ressemblance, on aimera la notion de "peintres divins" pour les saints "qui se soucient fort peu d'attirer le regard des hommes" mais regardant immuablement Dieu cherchent à se conformer à l'exacte ressemblance (indalma) du modèle (1) et se heurtant à deux limites : le possible et le permis cherchent la mesure et la modération (2).
Sur ce chemin le voile qui cache Dieu est pour eux initiation. Tout est voile sacré (3) y compris la liturgie qui ouvre le coeur au langage de Dieu.
(1) Hans Urs von Balthasar, La gloire et la Croix, Styles. D'Irenée à Dante, tome 2, Cerf Ddb, 1967-1993 (ci-après GC2) p. 152.
(2) p. 155.
(3) p. 158.
L'épiphanie du visage
Cet axe n'est autre que celui tracé par Jn 5 ou Matthieu 25.
Chez Jean 5,6 , dans l'attitude du Christ pour cet homme souffrant, chez Matthieu 25,36 dans cet appel à voir tout homme comme s'il s'agissait du Christ. Cet axe est l'appel même qui nous pousse à aimer Dieu et autrui d'une même intensité.
(1) Emmanuel Lévinas, Totalité et infini, op. Cit. p. 43.
02 octobre 2016
Platon et le don
C'est probablement là que la philosophie rejoint le christianisme de près.
(1) GC6 p .142.
01 octobre 2016
Euripide
Au bout du don de soi, Euripide nous ouvre le chemin de la liberté ; le héros dépasse "le ténébreux destin qui lui est imposé, pour accéder à un oui lumineux, jaillissant des richesses insondables du coeur, et c'est alors comme si on quittait une sombre caverne pour émerger dans la lumière du jour et retrouver la liberté et la beauté de l'existence" (2)
(1) Hans Urs von Balthasar, GC6 p. 111
(2) 112