Quelques milliers de notes et réflexions interactives sur la vie et la foi, à partir de lectures souvent théologiques et à la lumière d'un Autre... Petit "blog" catholique d'un apprenti théologien (Bac canonique), perdu dans l'immensité de la toile... (ordonné diacre en septembre 2018)...
18 juin 2017
Lire les psaumes - Ambroise de Milan
17 juin 2017
Église sacrement
Sur ce point j'ai longtemps glosé sur le fait qu'on considérait que le lavement des pieds n'avait pas besoin d'être identifié comme sacrement puisque l'Église serviteur était le coeur même de sa destination. (2)
(1) L'événement Vatican II op. Cit. p. 245
(2) l'idée est ancienne. Il me semble qu'elle est reprise par Moingt. Je la développe dans plusieurs ouvrages
16 juin 2017
Juridisme, cléricalisme et triomphalisme - Mgr de Smedt
Qu'en est-il 55 ans plus tard ? Les propos du pape au cardinal Ouellet déjà cités ne soulignent pas autre chose. La réception de Vatican II n'est pas terminée.
(1) John W. O'Malley op. Cit. p. 206
(2) p. 215
10 juin 2017
Un discours inductif - 3, nouvelles tendances pour l'Église
09 juin 2017
Un discours inductif - 2
"Les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps, des pauvres surtout et de tous ceux qui souffrent, sont aussi les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des disciples du Christ, et il n'est rien de vraiment humain qui ne trouve écho dans leur cœur." GS 1 (2).
Elles entrent dans cette contemplation de l'humanité, de cette terre si chère à Bérulle où Dieu se fait chair.
Elles préparent aux versets du par. 16 :". Au fond de sa conscience, l'homme découvre la présence d'une loi qu'il ne s'est pas donnée lui-même, mais à laquelle il est tenu d'obéir. Cette voix, qui ne cesse de le presser d'aimer et d'accomplir le bien et d'éviter le mal, au moment opportun résonne dans l'intimité de son cœur : « Fais ceci, évite cela ». Car c'est une loi inscrite par Dieu au cœur de l'homme ; sa dignité est de lui obéir, et c'est elle qui le jugera. La conscience est le centre le plus secret de l'homme, le sanctuaire où il est seul avec Dieu et où sa voix se fait entendre. C'est d'une manière admirable que se découvre à la conscience cette loi qui s'accomplit dans l'amour de Dieu et du prochain. Par fidélité à la conscience, les chrétiens, unis aux autres hommes, doivent chercher ensemble la vérité et la solution juste de tant de problèmes moraux que soulèvent aussi bien la vie privée que la vie sociale. Plus la conscience droite l'emporte, plus les personnes et les groupes s'éloignent d'une décision aveugle et tendent à se conformer aux normes objectives de la moralité." GS 16.
Nous ne sommes pas là dans une morale culpabilisante ou un jugement a priori sur l'homme, mais bien au coeur d'un travail inductif, c'est-à-dire intérieur qui plonge l'homme dans la danse d'un Dieu agenouillé, d'une inhabitation du Verbe, d'un souffle trinitaire et kénotique. Le Concile croit en l'homme.
08 juin 2017
Panégyrique, épidictique, inductif ou pastoral
Le grand saut du Concile dans le monde de notre temps est de comprendre que les temps ont changé, que le monde n'est plus capable d'entendre des condamnations venues d'en haut, mais est avide de sens. Là est la dimension pastorale.
"Sa façon d'enseigner (...) passe par la suggestion, l'insinuation et l'exemple. Il a pour instrument la persuasion, non la contrainte". (1)
"Il vise la réconciliation (...) crée et encourage la prise de conscience" (...) travaille de l'intérieur vers l'extérieur (...) partage l'espérance et la joie" (2)
(1) L'événement Vatican II, ibid. p. 71
(2) p. 73
07 juin 2017
La véritable autorité
" Le véritable enseignement fuit d'autant plus vivement ce vice de l'orgueil, même en pensée, qu'il attaque plus ardemment par les flèches de ses paroles celui qui est en personne le maître de l'orgueil. Il veille à ne pas mettre en valeur par ses manières hautaines celui qu'il combat avec de saintes paroles dans le coeur de ses auditeurs. Il s'efforce de recommander par ses paroles et de manifester par sa vie l'humilité qui est la maîtresse et la mère de toutes les vertus, afin de l'inculquer aux disciples de la vérité par la conduite plus encore que par la parole.
C'est pourquoi Paul a dit aux Thessaloniciens, comme s'il oubliait la grandeur de sa propre fonction d'Apôtre : Nous nous sommes faits tout petits au milieu de vous. L'Apôtre Pierre disait d'abord : Vous devez toujours être prêts à vous expliquer devant tous ceux qui vous demandent de rendre compte de l'espérance qui est en vous. Et il ajoutait, pour montrer la manière dont on doit enseigner, tout en faisant connaître la doctrine : Mais faites-le avec douceur et respect, en gardant une conscience droite.
Lorsque saint Paul dit à son disciple Timothée : Voilà ce que tu dois prescrire et enseigner avec autorité, il ne lui recommande pas une domination tyrannique, mais cette autorité qui vient de la façon de vivre. En effet, on enseigne avec autorité ce que l'on pratique avant de le professer. Car on manque de confiance pour enseigner, lorsque la mauvaise conscience fait obstacle à la parole. Aussi est-il écrit, au sujet du Seigneur : Il parlait comme un homme qui a autorité, et non pas comme les scribes et les pharisiens. Car il fut le seul, d'une façon unique et primordiale, à parler en vertu d'une parfaite autorité, parce qu'il n'a jamais commis aucun mal par faiblesse. La puissance de sa divinité lui permettait de nous servir ainsi par l'innocence de son humanité." (1)
A méditer
(1) Saint Léon le grand, commentaire du livre de Job, source AELF
06 juin 2017
Une tradition dynamique
"Selon cette définition, précise John W. O'Malley, la tradition n'est pas inerte, mais dynamique" (1).
Je m'amuse à retrouver chez l'Américain cette expression qui est l'une de mes préférés dans mon essai sur la dynamique sacramentelle. Elle est l'enjeu pour moi d'une remise en question pastorale des conditions d'inculturation de la foi, non pour sombrer dans un relativisme tiède, mais parce qu'un travail à la périphérie nécessite une souplesse qui permet de rejoindre au plus près ceux qui n'ont plus accès à la source, à l'image de Celui qui mangeait avec les prostituées et les pécheurs.
Mais l'enjeu n'est pas pour autant de changer pour changer, mais bien un retour aux sources évangéliques, à ce qui fait le coeur de notre agir chrétien, un mouvement qui est proche de ce ressourcement prôné par Congar et Lubac (2)
(1) John W. O'Malley, Vatican II, p. 61
(2) ibid. p. 66
03 juin 2017
Pierre et Jean, commentaire du commentaire d' Augustin
La tension ouverte entre Pierre et Jean est pratique et théorique. Elle entre en écho avec celle de Marthe et Marie, mais plus largement entre dans le cercle qui fait danser écoute, contemplation et action. Sans entrer dans la polémique entre Paul et Jacques ou celle soulevée par Luther, c'est surtout en nous que la tension doit demeurer pour que notre réflexion ne soit pas stérile, que notre contemplation porte des fruits de charité.
Là est notre chemin. Les grandes paroles ne suffisent pas. Si moi même prend plaisir dans les grands discours, ma tâche est ailleurs.
(1) Saint Augustin, Sermons sur l'évangile de Jean, n° 124 ; CCL 36, 685 (trad. Orval)
02 juin 2017
Dialogue, charisme, partenariat et amitié
01 juin 2017
Fidélité et changement
Et en même temps, l'unité de l'Eglise est aussi à maintenir. Une danse ?
John W. O'Malley, L'Évenement Vatican II, Bruxelles, Lessius, 2011, p. 22 et 24
31 mai 2017
Visitation, tressaillements et inhabitation
À contempler.
Ces femmes qui dérangent nos prêtres
Question complexe et projet de réponse caricaturale et discutable : La lecture sexiste et cléricale du sacerdoce féminin pose question. Est-ce parce que la psychologie masculine et les tentations qu'elle sous tend fait craindre à nos pasteurs la présence des femmes à l'autel pour deux raisons inavouables ? : la distraction que le corps de la femme implique sur la concentration spirituelle de nos assemblées, mais aussi un risque de perte de pouvoir, plus souterrain ?
La femme, dans sa sensibilité propre apporterait pourtant un plus à l'Église.
Elle l'apporte déjà à sa manière.
Est-ce qu'en cassant la tradition nous changerions les choses ? L'Église, encore crispée sur des questions de tradition n'est pas prête à faire ce pas. Pourtant il n'empêche pas de s'interroger.
Sur ce point les arguments de Borras semblent insuffisants.
On oublie trop vite la place des femmes dans l'Église primitive. Les premières au tombeau, les diaconnesses sont occultées à dessein, alors qu'un sitz im leben permettrait d'aller plus loin.
Il y aurait intérêt à pousser plus loin l'argumentaire.
À méditer.
Précarité pastorale
L'analyse d'Alphonse Borras dont je viens d'achever la lecture(1) n'est pas d'un optimisme béat. Il rejoint malheureusement mes propres observations sur le terrain et notamment dans deux des trois diocèses que je fréquente. La raréfaction des prêtres comme des fidèles soulève des enjeux que l'on ne peut ignorer. Les solutions proposées par Borras, du 517.2 à l'utilisation de prêtres étrangers n'adressent pas le fond du problème, celui de la remise en route de la dynamique sacramentelle propre et commune des baptisés.
Borras repousse le sacerdoce féminin, n'exclut pas la question du diaconat féminin et prône l'utilisation parcimonieuse et raisonnable des viri probati,
Mon expérience pousserait plus dans les directions de fond proposée par Moingt(2) ou Théobald(3), celle d'une nouvelle évangélisation des fidèles qui met plus l'insistance sur l'évangile que le rite. Cela demande d'adresser le coeur du problème : mon expérience propre est que l'évangile n'est plus au coeur de la foi. Remettre le Christ au centre, par la lecture pastorale et commune des évangiles en maison d'Evangile comme nous tentons de le faire(5) ne porte plus sur des questions de présidence qui semble obséder Borras, mais sur l'inhabitation de l'homme en Christo qui conditionne tout le reste. Les travaux de la nouvelle école d'évangélisation de Versailles va probablement aussi dans ce sens(4). Elle ne vise pas la conversion des autres mais notre propre rapport au Christ. Alors la question du pouvoir n'est plus, car nous n'agissons plus. C'est Christ qui agit malgré nous.
A discuter.
(1) Quand les prêtres viennent à manquer, op. Cit.
(2) cf. L'Évangile sauvera l'Église (voir mes notes sur le tag Joseph Moingt).
(3) cf. ses analyses sur la Pastorale d'engendrement
(4) hommage discret à ma petite soeur....
(5) en lien avec les recherches du diocèse d'Arras. Voir aussi mes travaux sur ce thème.
24 mai 2017
Monopole 3
Quelles sont les conditions d'une vie paroissiale féconde pour la communauté ?
"Soit le curé collabore et la vie paroissiale se développe, soit il ne collabore pas et la vie paroissiale végète" (1) nous dit Borras.
L'adage est vrai aussi pour les laïcs.
Cela demande pour le canoniste due soit identifiable :
1. une cible (une mission définie),
2. une cohésion (faire corps)
3. et un ancrage dans l'Évangile (faire sens).
4. Borras ajouté l'importance d'une loyauté institutionnelle (faire face)(2),
L'ensemble permettant de créer une Église participative qui stimule et encourage chacun.
Bien sûr tout cela demande que "le vent souffle" au sein même de la communauté, ce qui suppose d'y être à l'écoute pour que les tentations du pouvoir et du valoir soient tempérées à bon escient.
(1) p. 122
(2) p. 124
18 mai 2017
Monopole 2
17 mai 2017
Corpus permixtum 4 - l'oeuvre commune
La suite va plus loin et j'y adhère d'autant plus qu'elle rejoint là encore ma quête sur la dynamique sacramentelle. Borras évoque, à la suite des propos du Pape déjà commenté sur le "flair du peuple", l'idée qu'une Église synodale a pour responsabilité commune d'entrer dans une "dynamique" où les baptisés ne sont pas seulement suscités pour leur participation à la mission mais aussi dans sa réforme :"la reformatio de l'Église l'entraîne à se conformer à la forma Christi dans une dynamique de discernement et de purification de ce qui la "déforme"(2) au sens d'une "conversion ecclésiale".
Il y a bien là une extension du sens rituel du sacrement en ce qui devient signe réel et efficace...
(1) p. 73
(2) p. 75, cf. aussi EG 30
NB : Borras rappelle par ailleurs p. 76 les propos du Pape sur les deux obstacles majeurs à une Église vraiment synodale : le cléricalisme et l'ecclésiocentrisme (EG 102).
16 mai 2017
Corpus permixtum 3
C'est là en effet le danger principal auquel s'ajoute certainement la difficulté de ne pouvoir départager des prises de pouvoir qui s'instaurent entre laïcs, en dépit de leur désir de faire communauté.
On rejoint l'oxymore de l'autorité et du service qui incombe aux ministres.
On est au coeur du sujet.
Pourquoi le prêtre aurait-il plus de pouvoir que les laïcs est en droit de se demander un observateur extérieur ?
On répondra probablement (2), en se basant sur le droit canon, par deux ou trois arguments : parce qu'il est image du Christ (ce qui doit être probablement modulé et restreint au sacrifice eucharistique), parce qu'il a reçu le sacrement de l'ordre et la grâce associée et qu'il est berger/pasteur de son troupeau...
Cela n'empêche pas, dit en substance, Ratzinger dans les principes de la foi catholique(3) qu'il puisse être incompétent. Pour autant, on doit lui reconnaître une autorité qui ne vient pas de lui...
L'enjeu est de maintenir cette tension, qui relève in fine de la surveillance de l'épiscope et probablement du pape. Cette dimension verticale n'empêche pas la conscience des laïcs et l'importance d'une horizontalité. Elle apporte néanmoins un contre pouvoir à ces derniers et aide à structurer l'ensemble. On voit bien aussi le danger : l'excès de pouvoir où l'excès de contestation. L'art est d'introduire tout ça dans une dynamique trinitaire qui conduit le pasteur lui-même à considérer sa double fonction : berger et serviteur.
La question de l'autorité est toujours à relire à l'aune de celle du Christ, qui lui-même s'en réfère au Père. "Tu n'aurais pas d'autorité si elle ne t'avait été donnée"... dit-il à Pilate.
El l'enjeu, comme le souligne Borras page 68ss est de garder en tension unité et catholicité.
(1) p.67
(2) J'anticipe probablement sur les développements à venir de Borras. Mais c'est le jeu de ces "chemins de lecture : se laisser interpeller, quitte à trouver ensuite des éléments de réponse et de contradiction.
(3) Je commente et développe ce point dans "Humilité et miséricorde, tome 3".
15 mai 2017
La tête et le corps - corpus permixtum 2
C'est là où Borras intègre l'analogie du corps, pour marquer l'importance du Christ-tête de l'Église. Difficile argumentation qui soutient pourtant depuis l'origine la difficile articulation de l'unité et de la diversité.
"Ce rapport d'altérité tête-corps est proprement symbolique car les ministères ordonnés signifient le lien intrinsèque du corps à la tête (...) il instaure un rapport à un tiers et, de ce fait, il y a trois termes : le corps ecclésial de tous les fidèles, les pasteurs à leur tête et le Christ-tête de son corps."(1)
Est-ce comme le dit Borras un modèle et plus encore un modèle normatif qui structure toute communauté ecclésiale.
J'en parlais avec un ami prêtre qui me racontait en retour l'expérience dun retour de pèlerinage en terre sainte et à Rome où des protestants présents lui avait fait part de leur découverte à Rome du sens et de l'importance de la primauté papale. Le danger d'un corpus permixtum est d'oublier la transcendance et l'unité au milieu de la diversité.
Il y a un balancier à toujours reconstruire entre communion et unité, liberté et autorité, charismes et relectures, corps et tête.
(1) ibid. p. 66
14 mai 2017
Corpus permixtum
(2) p. 64
13 mai 2017
Monopole du prêtre ?
Pour autant son analyse est disruptive puisque plus loin, rejoignant d'ailleurs la lettre du pape au cardinal Ouellet, il invite tout chrétien à un "sacerdoce d'existence" qui est pour lui "plus radical encore qu'un sacerdoce de fonction"(2). Cela ne nie pas la grâce sacramentelle de l'ordre mais donne à celle du baptisé toute sa puissance. C'est bien cela que je qualifie de dynamique sacramentelle.
(2) p. 61
12 mai 2017
La danse trinitaire - Élisabeth de la Trinité
(1) Bienheureuse Élisabeth de la Trinité, cité par le CEC
11 mai 2017
Sacerdoce commun - Alphonse Borras
Je reprends la lecture de Borras(1) Ce qui me frappe dans son chapitre 2 tient d'abord à la dynamique sacramentelle qu'il développe pour tous les baptisés, appelés et convoqués à la même fonction sacerdotale.
Pour lui, l'enjeu reste que tous baptisés se sentent "disciples missionnaires" et qu'ils "intercèdent devant Dieu pour le monde" au sein d'un "sacerdoce commun à tous les baptisés [qui] s'inscrit dans le Sacerdoce du Christ qui s'offre au Père et reconduit vers lui toute l'humanité"(1).
Il évoque nos églises actuelles comme des "minorités témoins, au sens sacramentel", rejoignant ce que je décris de mon côté dans "la dynamique sacramentelle"(2).
C'est pour moi à la fois l'enjeu et l'interpellation. Comme je l'écris après Theobald, la question sacramentelle doit être vue ici au sens le plus large. L'enjeu est une communauté qui est signe pour le monde, plus que dans la seule commémoration de l'eucharistie pour autant essentielle, mais à travers elle dans ses fruits d'unité et de charité, ce que Borras developpe en évoquant la multitude des charismes.
(1) Alphonse Borras, quand les prêtres viennent à manquer, Paris, Mediaspaul, 2017, p. 59
(2) cf mon livre éponyme.
10 mai 2017
Circumincession - Cardinal Journet
La relation intra-trinitaire est de l'ordre de la danse. Les pères de l'église parle à ce sujet de la circumincession. Il nous faut contempler la Trinité "qui vient à nous dans ce chemin de l'Incarnation, cette voix de la tendresse de Dieu venant au milieu de nous pour nous parler, non plus à distance du haut du Ciel, mais nous parler à travers une voix humaine, un langage humain" (1).
(1) Cardinal Charles Journet (1891-1975),
Conférences données à Genève de 1972 à 1974 sur l'Évangile selon S. Jean (Texte publié par la fondation Cardinal Journet, pp.253-257 ; rev.)
09 mai 2017
La danse des âmes
(1) retrouve-t-on ici une idée déjà citée de Thérèse d'Avila : "tout est rien" ?
(2) Sainte Thérèse d'Avila, Les relations, œuvres complètes, tome 1 p. 418
08 mai 2017
De la beauté à la grâce -Saint Basile
"SI les prémices sont aussi belles, qu'en sera-t-il de la plénitude totale ?" (1)
(1) Saint Basile, traité sur l'Esprit Saint, source AELF
07 mai 2017
Ultime renoncement - Simone Weil
06 mai 2017
L'âme et la beauté
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(1) variation personnelle sur une allusion à Bach par François Cheng, De l'âme, Paris, Albin Michel, p.139
05 mai 2017
La douceur
"Sur ce bois [de la Croix] (...) fut greffée la douceur, pour que nous reconnaissions en lui le chef auquel ne résiste nulle créature." (1)
(1) Saint Ephrem, Homélie sur le Seigneur, source AELF
04 mai 2017
Voyage of Time -Terence Malik
Quand un film devient prière...
Malik a transformé l'essai...
À la différence de ses films précédents, il entre dans le bruit d'un fin silence.
Dès les premières images, on est subjugué...
A voir et revoir sans modération.
Voir la bande annonce : https://youtu.be/YlWe_YcBWDY
L'épée de l'infini - Kierkegaard
(1) François Cheng, De l'âme, op cit. p. 79.
03 mai 2017
Le flair du peuple de Dieu - Pape François
Mais il y a là comme un contrepoids à une lecture trop figée de la Parole et des traditions, qui permet au souffle d'agir, de déplacer, de réveiller ce qui pourrait se statufier. C'est peut-être cela la dynamique à venir : voir dans le flair pastoral des baptisés une porte de sortie à un cléricalisme qui se meurt de son auto-référence. Il faut relire la lettre du pape au cardinal Ouellet qui insiste pour dire qu'avant d'être prêtre tout le monde est baptisé : "Personne n’a été baptisé prêtre ni évêque. Ils nous ont baptisés laïcs et c’est le signe indélébile que personne ne pourra jamais effacer. Cela nous fait du bien de nous rappeler que l’Église n’est pas une élite de prêtres, de personnes consacrées, d’évêques, mais que nous formons tous le saint peuple fidèle de Dieu(3)". Il nous faut percevoir le souffle d'une communauté qui s'éveille et bouge dans le sens du bien.
En disant cela je ne critique en rien les efforts des ministres. Je défends plutôt une vision synodale qui sans nier la primauté voit dans le flair d'une communauté plus que les perceptions individuelles (4)
(3) Lettre du pape François au Cardinale Marc Ouellet du 19 mars 2016
(4) cf. sur ce thème mes développements dans Cette Eglise que je cherche à aimer.
02 mai 2017
L'incarnation du Verbe - Athanase
Il a eu pitié de notre race, Il a eu compassion de notre faiblesse ; il a condescendu à notre corruption ; il n'a pas accepté que la mort domine sur nous ; il n'a pas voulu voir périr ce qui avait commencé, ni échouer ce que son Père avait accompli en créant les hommes. Il a donc pris un corps, et un corps qui n'est pas différent du nôtre. Car il ne voulait pas seulement être dans un corps, ou seulement se manifester. S'il avait voulu seulement se manifester, il aurait pu réaliser cette théophanie avec plus de puissance. Mais non : c'est notre corps qu'il a pris. ~
Dans le sein de la Vierge, il construisit pour lui-même le temple de son corps ; il en fit son instrument adapté, pour se faire connaître et pour y demeurer. Après avoir pris parmi nos corps un corps de même espèce, comme nous sommes tous soumis à la corruption de la mort, il le livra à la mort pour nous tous, et l'offrit à son père. Il a fait cela par amour pour les hommes." (1)
Sans commentaire
(1) Saint Athanase, discours sur l'incarnation du Verbe, source AELF
01 mai 2017
Lectures pastorales
Pour avis, mes "Lectures pastorales" sont devenues une longue saga qui compte maintenant une quinzaine de tomes, la plupart vendues à prix coûtant et publiés en "créative commons*" (parce que ces commentaires ne m'appartiennent pas et me dépassent) :
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1- A genoux devant l'homme, (Jean) 2012
2- Chemins de miséricorde, (Luc) 2013
3 - Chemins d'Eglise (Actes des apôtres)
4 - Serviteur de l'homme, kénose et diaconie (n°3 + lettres de Paul) 2014
5 - Sur les pas de Marc, 2015
6 - Sur les pas de Jean, 2015
7 - Chemins croisés (Matthieu), 2015
8 - Chemins d’Évangile (Recueil rassemblant les n° 2, 5, 6 et 7), 2015
9 - Le chemin du désert (de Gn et Ex à Mat 4 et Jn 21)
10 - Nouveau testament commenté, tome 3 (autres lettres)
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12. Décentrement et communion, tome 2
13. Miséricorde, un chemin en Église, tome 3
Puis elles viennent d'être complétées par :
14 - Lire l'Ancien Testament, tome 1 - une lecture pastorale des livres d'Osée et de la Genèse, 2016
15 - Dieu n'est pas violent, lire l'Ancien Testament, tome 2 (à partir des travaux publiés en 10,11 et 19)
16 - Chemins de prière, nouvelle édition - lire l'Ancien Testament, tome 3 (les psaumes)
Reste en préparation :
17 - Lectures pastorales (une version synthétique des tomes 14, 15 et une relecture du n°5).
18 - Une lecture pastorale des prophètes ?
* Libres de droits, ils sont reproductibles avec mentions de la source.
Les premiers tomes sont aussi disponibles en epub gratuits.
Discours du Pape François au Caire
(...) Trois orientations fondamentales, si elles sont bien conjuguées, peuvent aider le dialogue : le devoir de l'identité, le courage de l'altérité et la sincérité des intentions. (...)
Dieu, qui aime la vie, ne se lasse d'aimer l'homme et c'est pourquoi il l'exhorte à s'opposer à la voie de la violence, comme présupposé fondamental de toute alliance sur la terre."
Refusant tout syncrétisme facile, le pape nous invite à progresser dans "
l'effort qui tend à instaurer une fraternité universelle".
À méditer
PS : lire bien sur l'intégrale sur Vatican.va
http://m.vatican.va/content/francescomobile/fr/speeches/2017/april/documents/papa-francesco_20170428_egitto-conferenza-pace.html
La vie partagée
(1) Cheng, op. Cit. p. 77
30 avril 2017
La danse de l'âme
(1) Hildegarde de Bingen, citée par Cheng p. 50
29 avril 2017
Une âme ?
L'âme est "une basse continue qui résonne en chacun de nous" disait Jacques de Bourbon Busset(1). Elle est reliée au "Souffle originel" précise Cheng.
La encore, je résonne avec le "bruit d'un fin silence" qui a marqué ma recherche. Quand l'esprit s'enferme dans sa raison, le souffle est ailleurs, il n'est pas dans le tonnerre ou le vent, mais dans ce souffle imprévisible qui nous conduit ailleurs.
(1) Cheng, ibid. p. 42
28 avril 2017
La tentation irénique du dialogue interreligieux
Il serait faut de croire que le dialogue est facile et que beaucoup de chose nous rapproche. S'il est possible de trouver des rayons de Vérité (Nostra Aetate 2) chez l'autre, il serait dangereux de croire que nous partageons le même socle commun que le Isha des musulmans est le même que le Jésus que nous venérons. Le dialogue demande autant humilité et écoute que compréhension de nos différences. Espérons que les impasses réciproques de nos fondamentalismes nous conduisent à trouver des lieux pour progresser vers l'Amour.
Il est temps d'aborder les choses de "manière moins naïve"(1), de "se regarder sans se compromettre"(2) et en même temps il faut faire un pas vers l'autre.
(1) Mgr Pontier, Lourdes 2007, cité par François Jourdain, Islam et Christianisme, comprendre les différences de fond, Vézelay, L'artilleur, 2015, p. 200
(2) Jean XXIII ibid. p. 201
Y a-t-il une âme masculine ?
On pourra aussi relire sur ce point les propos de mon ami Christophe Gripon sur la sagesse (2)
(1) François Cheng, De l'âme, p. 41
(2) cf. Tag de 2016.
27 avril 2017
L'ombre mystérieuse - Le Clézio
Face à la mort
A méditer à l'aune du pessimisme ambiant. Qu'est-ce que cet Ouvert ?
(1) op cit p. 35
25 avril 2017
Une nécessaire interprétation
(1) Claude Geffré op. Cit. p. 53
(2) à paraître
(3) Geffré p. 54
De l'âme - François Cheng
"Cette simplicité de l'âme, nous consacrons notre vie à l'acquérir, ou à la retrouver si nous l'avons connue, car c'est un don de l'enfance qui le plus souvent ne survit pas à l'enfance. Il faut très longtemps souffrir pour y rentrer, comme tout au bout de la nuit on retrouve une autre aurore..."(2)
(1) François Cheng, De l'âme, Albin Michel, 2016
(2) Bernanos, Blanche de la Force dans le dialogue des Carmélites cité par Cheng p. 28
23 avril 2017
Raymond Aron - Le spectateur engagé
(1) https://www.collegedesbernardins.fr/content/raymond-aron-1905-1983
22 avril 2017
Gandhi, le pape François et la Vérité
Face à l'explosion actuelle de la violence, notre Pape à raison d'aller en Égypte au péril d'une Vérité à dévoiler en commun.
(1) op cit. p. 42
21 avril 2017
Une Vérité cachée - de Jn 18 à Claude Geffré
Geffré parle de la "verité-manifestation qui renvoie à une plénitude qui demeure encore cachée (...) dévoilement fugitif qui s'accompagne d'un voilement simultané". Il fait mention de l'aletheia d'Heidegger tout en soulignant son "ignorance étonnante de la vérité au sens hébraïque"(1).
"La vérité entière n'est vérité que parce qu'elle est part de Dieu" souligne-t-il plus loin. "C'est l'essence même de la vérité d'être en partage" (...) car la vérité la plus sacrée, la plus absolue, est toujours livrée dans la contingence d'un langage historique", ce qui rend le dialogue interreligieux d'autant plus essentiel (3) car c'est là où s'éclaire nos propres contingences.
(1) Claude Geffré, Le christianisme comme religion de l'Évangile, op. Cit. p. 40
(2) p. 41
(3) voir mon "dialogue avec Yasmina" à paraître.
20 avril 2017
Idolâtrie de l'unicité
Geffré va plus loin et est très actuel quand il condamne à la fois, à la suite de Mohammed Arkoun (1) le triangle violence-sacré-vérité d'un islam semi-fanatisé(1) et l'idolâtrie plus large qui consiste "à conférer à un peuple, à une Église, une communauté, un livre, une unicité exclusive qui n'appartient qu'à Dieu" (2).
Cet tentation d'affirmer qu'on détient la vérité nous fait oublier que la Vérité est une personne divine, par définition non préhensile comme l'affirme si bien Monique Baujard dans le Dvd 2 du bien commun de la CEF(3)
(1) op. Cit. p. 36
(2) p. 37
(3) editions de l'atelier
Pluralisme et dialogue interreligieux, de Geffré au Pape François en Égypte
"Il y a un mauvais pluralisme, celui qui coïncide de avec une idéologie qui désespère de toute vérité et de toute hiérarchie des valeurs. Mais un bon pluralisme est possible qui témoigne simplement d'une humanité plurielle qui fait de la diversité une chance dans la conquête progressive de la vérité" (1)
Rejoint-on là l'ouverture tracée par Nostra aetate (2) qui voit dans les autres religions des parcelles d'un bien commun ? Nous savons que Christ est chemin, vérité et vie. Mais le christianisme n'est pas forcément le tout de la Vérité car il n'est qu'un héritage parfois défiguré de ce que le Christ cherche à apporter. Le pluralisme devient alors une ouverture et une interpellation pour nous conduire vers le Christ véritable, ce corps trinitaire vers lequel nous cherchons à tendre, cette danse à laquelle nous sommes appelés.
Prions pour qur le voyage du pape François en Égypte fasse grandir le dialogue interreligieux dans cette direction.
(1) Claude Geffré, Le christianisme comme religion de l'Évangile, op. Cit. p. 31
(2) " L’Église catholique ne rejette rien de ce qui est vrai et saint dans ces religions. Elle considère avec un respect sincère ces manières d’agir et de vivre, ces règles et ces doctrines qui, quoiqu’elles diffèrent sous bien des rapports de ce qu’elle-même tient et propose, cependant reflètent souvent un rayon de la vérité qui illumine tous les hommes. Toutefois, elle annonce, et elle est tenue d’annoncer sans cesse, le Christ qui est « la voie, la vérité et la vie » (Jn 14, 6), dans lequel les hommes doivent trouver la plénitude de la vie religieuse et dans lequel Dieu s’est réconcilié toutes choses" Nostra Aetate n.3
Empreinte du Christ
L'office des lectures nous redonne à méditer une vieille catéchèse baptismale qui donne à penser : "Nous savons très précisément que notre baptême, s'il est purification des péchés et nous attire le don de l'Esprit Saint, est aussi l'empreinte et l'image de la passion du Christ. C'est pourquoi saint Paul proclamait : Ne le savez-vous pas ? Nous tous, qui avons été baptisés en Jésus Christ, c'est dans sa mort que nous avons été baptisés. Nous avons donc été mis au tombeau avec lui par le baptême."
Il y a là une piste à creuser en termes de dynamique sacramentelle. Qu'est-ce qu'être empreinte du Christ, comment celui-ci transforme nos vies en profondeur ? Lui laissons nous toute la place ?
19 avril 2017
les conversions d'Amoris Laetitia - Alain Thomasset
Emmaüs - Saint Grégoire le Grand
Par cette épreuve, le Seigneur voulait voir si ceux qui ne l'aimaient pas encore comme Dieu étaient du moins capables de l'aimer comme voyageur. La Vérité cheminait avec eux ; ils ne pouvaient donc pas demeurer étrangers à l'amour : ils lui ont proposé l'hospitalité, comme on le fait pour un voyageur. Pourquoi d'ailleurs disons-nous qu'ils lui ont proposé, alors qu'il est écrit : « Ils le pressèrent. » Cet exemple nous montre bien que nous ne devons pas seulement offrir l'hospitalité aux voyageurs, mais le faire de façon pressante.
Les disciples mettent donc la table, offrent de quoi manger ; et Dieu, qu'ils n'avaient pas reconnu à l'explication de l'Écriture Sainte, ils le reconnaissent à la fraction du pain. Ce n'est donc pas en entendant les commandements de Dieu qu'ils ont été éclairés, mais en les mettant en pratique." (1)
14 avril 2017
Sermon sur la Passion -Saint Léon le grand
"Le Seigneur est livré à ceux qui le haïssent. Pour insulter sa dignité royale, on l'oblige à porter lui-même l'instrument de son supplice. Ainsi s'accomplissait l'oracle du prophète Isaïe : Il a reçu sur ses épaules le pouvoir. En se chargeant ainsi du bois de la croix, de ce bois qu'il allait transformer en sceptre de sa force, c'était certes aux yeux des impies un grand sujet de dérision mais, pour les fidèles, un mystère étonnant : Le vainqueur glorieux du démon, l'adversaire tout-puissant des puissances du mal, présentait sur ses épaules, avec une patience invincible, le trophée de sa victoire, le signe du salut, à l'adoration de tous les peuples.
Comme la foule allait avec Jésus au lieu du supplice, on rencontra un certain Simon de Cyrène, et on fit passer le bois de la croix des épaules du Seigneur sur les siennes. Ce transfert préfigurait la foi des nations, pour qui la croix du Christ devait devenir, non un opprobre, mais une gloire. En vérité, le Christ, notre Pâque, a été immolé. Il s'est offert au Père en sacrifice nouveau et véritable de réconciliation, non dans le Temple, dont la dignité avait déjà pris fin, mais à l'extérieur et hors du camp, pour qu'à la place des victimes anciennes dont le mystère était aboli, une nouvelle victime fût présentée sur un nouvel autel, et que la croix du Christ fût cet autel, non plus du temple, mais du monde.
Devant le Christ élevé en croix, il nous faut dépasser la représentation que s'en firent les impies, à qui fut destinée la parole de Moïse : Votre vie sera suspendue sous vos yeux, et vous craindrez jour et nuit, sans pouvoir croire à cette vie. Pour nous, accueillons d'un cœur libéré la gloire de la croix qui rayonne sur le monde. Pénétrons d'un regard éclairé par l'Esprit de vérité le sens de la parole du Seigneur annonçant l'imminence de sa Passion : C'est maintenant le jugement du monde, c'est maintenant que le prince de ce monde va être jeté dehors. Et moi, une fois élevé de terre, j'attirerai tout à moi. " (1)
À contempler en ce jour du vendredi saint...
(1) Saint Léon le grand, Sermon sur la Passion, source AELF
( 2) voir aussi mon chemin de croix 2016 sur http:/prierdieu.blogspot.fr et "le dernier pont" cherz lulu.com
13 avril 2017
vérité et humilité
À méditer
12 avril 2017
Entrer en dialogue - 2
On retrouve là, avec d'autres mots, ce que je cherche à exprimer dans Pastorale du seuil.
(1) le bien commun, tome 2, op. Cit p. 22ss
Judas et le mal
07 avril 2017
Entrer en dialogue - 1
Le tome 2 du livre "notre bien commun" (1) publié par la CEF et le SNFS insiste particulièrement sur l'importance du dialogue comme approche particulière de notre monde. Monique Baujard cite non seulement Eclesiam Suam 67 "l'Église se fait conversation", mais Ad Gentes 11 : "engager conversation avec" comme démarche présynodale nécessaire. Le dialogue n'a rien de facultatif dit elle. J'ajouterai qu'il est essentiel dans toute pastorale du seuil, à défaut de quoi l'homme ne peut ouvrir son coeur.
(1) Notre bien commun, tome 2, Paris, éditions de l'atelier, 2016, p16ss
05 avril 2017
Six beaux parcours de croyants musulmans
(3) à paraître prochainement sur Amazon
Le pluralisme religieux toujours à penser
(1) Anne-Bénédicte Hoffner, La Croix du 30 mars 2017