Sans commentaires
(1) Angelo Roncali - Jean XXIII , journal de l'âme, Paris, Cerf, 1964, p. 181
Quelques milliers de notes et réflexions interactives sur la vie et la foi, à partir de lectures souvent théologiques et à la lumière d'un Autre... Petit "blog" catholique d'un apprenti théologien (Bac canonique), perdu dans l'immensité de la toile... (ordonné diacre en septembre 2018)...
En première lecture on ne se sent pas concerné par l'évangile d'aujourd'hui (Mat 8, 28-34) ou l'évangéliste nous raconte que Jésus chasse d'un seul homme un troupeau entier de porcs. Et pourtant, le prisme d'une lecture spirituelle nous fait voir toutes ces distractions qui, en nous habitant, viennent embrumer notre âme, loin du "tout est rien" de Thérèse (cf. plus haut)
Pépite du jour :
"Lire, écouter et méditer assidûment la parole de Dieu sans la mettre en pratique, est une faute que l'Esprit de Dieu a condamnée à l'avance... Il a même interdit à celui qui se trouve dans de telles dispositions de prendre le livre saint dans ses mains. A l'impie, Dieu déclare : « Qu'as-tu à réciter mes lois, à garder mon alliance à la bouche, toi qui n'aimes pas les reproches et rejettes loin de toi mes paroles ? » (Ps 49,16-17)... Celui qui lit assidûment les Écritures sans les mettre en pratique trouve son accusation dans sa lecture ; il mérite une condamnation d'autant plus grave qu'il méprise et dédaigne chaque jour ce qu'il entend chaque jour. Il est comme un mort, un cadavre sans âme. Des milliers de trompettes et de cors peuvent bien sonner aux oreilles d'un mort, il ne les entendra pas." (1)
Au boulot. Comme disait le cardinal Marty, on embauche !
(1) Philoxène de Mabboug, Homélie 1, 4-8 (trad. Delhougne, Les Pères commentent, p. 103, cf SC 44, 27-31), source AELF
Marc 14:51-52 BCC1923
Un jeune homme le suivait, couvert seulement d'un drap; on se saisit de lui; mais il lâcha le drap, et s'enfuit nu de leurs mains.
Un chiasme est à observer dans la version grecque de petit récit de Marc 14 entre les deux évocations du drap et de la fuite, au jardin des Oliviers.
Certains y voient une évocation possible de l'évangéliste. Moi j'y contemple surtout ma fuite du réel.
Belle homélie de mon curé, le père Tryphon, sur ce thème hier à propos du texte de Job. J'ai retenu deux choses sur son interprétation de l'apparent silence de Dieu :
1) Dieu est compassion
2) il nous laisse libre de devenir adulte et responsable face aux "lois de la nature". Cela rejoins ce que j'essaie d'exprimer dans mon essai éponyme à propos de l'appel que Dieu nous fait, mais je dois avouer que sa manière de dire était plus limpide.
La notion de responsabilité est elle à entendre à l'aune de Lévinas? À creuser. Dans ce sens cela s'appliquerait autant au mal de faute qu'au mal de peine.
On trouve souvent chez Paul cette notion de Koinonia (1 Cor 10, 16) cet appel à la prière communautaire. En 1 Cor 11, 18-22 notamment, il insiste pour que nos assemblées ne doivent pas être des lieux d'égoïsme où on mange sans attendre les autres, où les riches sont repus alors que les esclaves se nourrissent des restes. Ses propos sont durs. "J'apprends que, lorsque vous vous réunissez en assemblée, il y a des scissions parmi vous, — et je le crois en partie; lors donc que vous vous réunissez ce n'est plus le repas du Seigneur que vous célébrez; car, à table, chacun commence par prendre son propre repas, en sorte que tels ont faim, tandis que d'autres se gorgent. N'avez-vous pas des maisons pour y manger et boire? ou méprisez-vous l'Eglise de Dieu, et voulez-vous faire un affront à ceux qui n'ont rien?"
On retrouve un peu cela chez saint Cyprien (1) que nous donnait à lire le lectionaire d'hier : "Notre prière est publique et communautaire. Avant tout, le Christ, (...) n'a pas voulu que la prière soit individuelle et privée, comme si l'on ne priait que pour soi. Nous ne disons pas : « Mon Père, qui es aux cieux », ni : « Donne-moi aujourd'hui mon pain de ce jour». Chacun ne demande pas pour lui seul, que sa dette lui soit remise (...) Notre prière est publique et communautaire, et quand nous prions, ce n'est pas pour un seul, mais pour tout le peuple, car nous, le peuple entier, nous ne faisons qu'un." Une perspective intéressante.
(1) commentaire de saint Cyprien sur la prière de Notre Seigneur, source AELF.
"Du côté du Christ endormi sur la Croix, surgit l'Église" nous rappelle saint Bonaventure (1) en ajoutant que "la sagesse divine a bien voulu que la lance d'un soldat ouvre et transperce ce côté. Il en sortit du sang et de l'eau, et c'était le prix de notre salut qui s'écoulait ainsi. Jailli de sa source, c'est-à-dire du plus profond du cœur du Christ, il donne aux sacrements de l'Église le pouvoir de conférer la vie de la grâce et, à ceux qui ont déjà en eux la vie du Christ, il donne à boire de cette eau vive qui jaillit jusque dans la vie éternelle".
Nous retrouvons là l'essence même de ce que j'appelle la dynamique sacramentelle...
(1) in L'Arbre de vie, 29-30, 47 (trad. cf bréviaire Sacré Cœur et Orval) source AELF, office des lectures en la solennité du Sacré Coeur.
Dans une belle méditation sur la Samaritaine et la soif du Christ qui est une "soif de rencontre" et de dialogue, le pape nous invitait à une unité qui "se fait sur le chemin, (...) en marchant"
« L’engagement commun à annoncer l’Évangile permet de dépasser toute forme de prosélytisme et la tentation de compétition », a-t-il souligné à Saint-Paul hors les murs le 25 janvier 2015. « Nous sommes tous au service de l’unique et même Évangile ! », a-t-il conclu, faisant de nouveau ressortir le fait que ceux qui persécutent aujourd’hui les chrétiens dans le monde ne distinguent pas l’Église à laquelle ils appartiennent. Ce que le pape François appelle « l’œcuménisme du sang ».
Cela souligne aussi pour moi cette inguérissable souffrance de la séparation. Pouvons nous continuer à déchirer la tunique unique au lieu de travailler sens à construire l'unité, dans et au seuil de nos églises.
De là viennent (...) la distribution des dons spirituels (...), la danse avec les anges, la joie sans fin, la demeure en Dieu, la ressemblance avec Dieu".
À la veille de la Pentecôte, confions au Seigneur cette envie de danser. Qu'elle embrase l'Église d'un brin de folie pour son Dieu...