Je suis plongé depuis novembre dans la lecture de quelques ouvrages de Lytta Basset.
Actuellement la lecture de "Je ne juge personne" fait rebondir en moi quelques idées qui m'habite.
Une grande surprise cependant. Cette notion de peur. Peur de Jésus pendant sa vie. Peur de la mort.
Ce soir une phrase m'a marqué. La peur la plus insondable dit-elle est la peur de ne pas être entendu. Est-ce cette peur qui me pousse à écrire sur ce blog. Peut-être, en espérant que d'autres entendront... Un chemin ?
2 commentaires:
Cher Claude!
Eh bien je vais tester cette possibilité de laisser des commentaires. Et cette question de la peur de Jésus pourrait ma foi aussi faire un sujet de discussion sur la liste "ECN" (pub!)
Peur de Jésus? Je n'ai pas lu le livre de Lytta Baset, mais ma femme avec qui je viens d'en parler l'a lu et confirme ce que tu évoques.
Je ne suis pas convaincu pour autant. Certes Duval Arnould (cf texte sur "Choisis d'aimer", 2° pub!) montre bien que Jésus a connu toutes les passions humaines, car le péché, dit-il, n'est pas dans les passions mais dans le désordre des passions.
C'est évidemment à l'agonie que l'on pense en premier. Mais pour moi avoir *le corps* qui se tord dans les affres de la peur parce que "la bête" ne veut évidemment pas mourir, c'est un automatisme physiologique, ce n'est pas une inhibition. Je n'emploierais pas le mot peur à ce sujet.
Jésus a trop souvent dit "n'ayez pas peur", et a tellement affirmé "le père et moi nous sommes un", que jenevois pas ce sentiment négatif en lui.
Je répète, pour moi c'est l'animal qui se révolte à l'agonie, le mot peur ne me parait pas convenir: Jésus doit soutenir le combat contre son corps, comme il devra le lendemain soutenir son dernier combat physique contre la violence déchaînée contre lui.
Ma femme me dit que c'est notamment lors de l'épisode de la femme adultère que Lytta Basset parlerait de peur: car selon sa réponse, Jésus risque d'être lapidé lui aussi.
Au total, si par peur on entend une sensation physique, alors oui; si on entend une sorte d'hésitation à agir, je ne le crois pas. Jésus est le premier a savoir qu'il ne faut pas avoir peur,car le Père est là avec lui.
Mais son corps a ses propres réactions...
Amitiiés!
Cher Ph.L
Je comprends tes objections, mais la lecture récente de la "douloureuse passion" de la Bienheureuse Anne Catherine Emmerich, avec toute la distance que demande l'interprétation de Brentano, m'a conforté sur mon interprétation de l. Basset. La peur fait partie de la tentation. Elle s'inscrit pour moi dans l'humanité assumée du Christ. Peur que tout cela ne serve à rien.
Peur de souffrir (éloigne de moi cette coupe...) mais aussi peur de mourir pour rien.
Et cette peur est légitime. Elle est intrinsèque pour moi à l'incarnation. Cela n'enlève en rien les éléments de réponse. Face à cette peur humaine, la présence aimante du Père, la prière permet d'aller au-delà, de la dépasser. C'est justement dans le dépassement de cette peur que peut se faire le décentrement véritable, la capacité d'aller au-delà de notre manque de confiance et de recevoir d'un autre, du Père la force d'aller plus loin, la grâce de l'espérance.
Mais à l'inverse, ne pas connaître la peur serait nier l'humanité du Christ. Le faire sur-homme. Il a assumé nos émotions, nos souffrances, pas seulement physiques, mais aussi nos émotions et les a déposer devant le père. C'est le secret indicible de l'agonie qu'Anne Catherine Emmerich traduit si bien dans son texte.
Amitiés
Claude
PS : Je t'autorises à lancer ça sur ECN, si tu veux... :-)
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