04 septembre 2005

Incarnation

Il faut que l'esprit pour être vraiment au dessus, descende vraiment en bas, dans la chair, c'est ainsi seulement qu'il peut élever celle-ci en le spiritualisant véritablement mais pour cela il faut un modèle qui vive les deux mouvements vers le bas et vers le haut. (1)
Je pense que l'on ne peut comprendre l'intérêt de l'incarnation du Christ sans cette prise de conscience de son humanité pleine et véritable. Toute tentative de faire du Christ un sur-homme qui bénéficierait de l'aide divine où de sa divinité pour échapper à la condition humaine conduirait à lui retirer le sens même de cette descente, de cette kénose et enlèverait à l'homme la possibilité d'accéder au salut. Le danger cependant d'un tel discours serait d'introduire une vision où l'homme peut se sauver seul. Dans le mystère de l'incarnation repose aussi pour moi cette qualité d'ouverture et de décentrement qui fait que Jésus pleinement homme n'agit pas pour lui mais pour le Père, devenant ainsi réceptacle de la grâce qu'il reçoit alors sans compter.
On perçoit alors l'incarnation comme un véritable mouvement trinitaire où les personnes divines accèdent à une communion, une symphonie...
(1) d'après Hans Urs von Balthasar, ibid p. 317-318

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