Balthasar note que "dans le christ est ouvert de par Dieu cet espace personnel de liberté dans lequel les personnes particulières reçoivent leur visage humain ultime, leur mission où leur rôle qui leur est confié pour qu'elles le jouent de manière accordée ou non." Il considère ainsi que le "principe du Christ" est aussi un principe humain qui offre un espace divin de liberté d'en haut, tout en étant médiation entre l'humain et divin dans le mystère de l'Eucharistie" Pour le lui, le Christ "se prodigue de telle manière que par la puissance de l'Esprit Saint, il est dispersé sans perdre son caractère unique". (1) Cette dispersion de l'infini dans le fini, tout en respectant sa liberté, reste unie à l'infini, par le don en chacun de cette parcelle d'infini dont on se fait le réceptacle. On retrouve cette invitation à la danse trinitaire que j'évoquais à propos du tome précédent...
On peut comprendre alors la vision du théologien qui voit l'Eucharistie comme la "multiplication" des "moyens de grâce" sacramentels par lesquels l'homme créé parvient à l'état d'enfant du Père.
Cette filiation, qui nous fait participer à la première filiation est la simple constatation de la parole du semeur. Rien n'est semé sans qu'elle ne revienne au Père. Il n'y pas déperdition d'amour, mais partage et réconciliation.
On peut bien sûr objecter que le refus de Dieu conduit au "gâchis de l'amour", mais la comptabilité céleste doit être autre, car si certains grains meurent sans porter de fruits, d'autres doivent donner à raison d'un pour mille...
En cela, l'Eglise se conçoit comme il le dit plus loin comme un "germe du Royaume" bien que "comme telle elle se dépasse essentiellement elle-même" (2)
(1) d'après Urs von Balthasar, ibid p. 31 et 32
(2) ibid p. 36
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire