Nous touchons là également le paradoxe entre une nécessaire unité autour d'une Grande Tradition apostolique et ses implications sur l'extérieur ? Notre rôle est complexe et fragile et je rejoins là la thèse de C. Théobald citée plus haut.
Mais plus fondamentalement je crois à notre Eglise. Car c'est dans l'unité de nos chemins et de nos différences, dans la fidélité aux expériences de tous ceux qui ont vécu le même chemin au travers des âges que repose ce trésor de la foi. A nous de raviver l'essence, au delà de ce qui n'est plus essentiel, pour trouver toujours plus d'humanité et parvenir à cette ressemblance archétypale de celui qui reste l'unique médiateur.
Même si "l'Eglise ne doit pas s'isoler comme l'Eglise des purs, des élus" (1) la fidélité à notre Eglise est pour moi un chemin difficile mais incontournable, si l'on ne veut pas se perdre dans d'orgueilleuse considération peut-être plus ouverte ou moderne, mais qui se coupe de ce qui fait notre force, la succession apostolique, garante d'une unité dans le temps.
Etre fidèle à l'Eglise, c'est être patient, mais aussi responsable et chercher toujours plus, le décentrement véritable, celui où sans me perdre, je laisse un Autre habiter ma vie, rayonner et transcender à travers mes faiblesses la véritable lumière.
Si j'avais du temps, j'écrirais un livre qui s'appellerait "Je crois à l'Eglise"
(1) Urs von Balthasar, ibid DD 2,2 p. 352
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