Un coeur large et ouvert se heurte à la prise de conscience que le monde reste marqué par des forces qui sont contraires à l'amour. Et il est possible que des systèmes religieux développés ne soient de fait que des oeuvres humaines, pleine de sagesse, mais qui passe à côté de l'essentiel. C'est un peu la conversion intérieure que m'apportent ces "chemins de lecture". Je ne peux et ne veux pour autant sombrer dans l'excès inverse...
Ici encore Balthasar donne à penser, quand il note que "l'universalité chrétienne n'est pas une synthèse d'éléments mais un singulier dépassant le nombre complet des lois et des vérités religieuses des nations, un singulier qui s'introduit d'en haut dans tout ce qui cherche à s'élever et l'élève sur un plan qualitativement nouveau" (1) Cela doit conduire pour lui à une conversion totale. Et il rappelle que la réponse réelle est "cachée aux sages et aux habiles, mais révélée aux tous petits et que nul ne connaît le Père si ce n'est le Fils et celui à qui le Fils veut bien le révéler (Mt 11, 25-27).
C'est peut-être là où notre orgueil de catholicité est toujours mis en défaut, car si nous connaissons le chemin, il nous reste inaccessible sans un décentrement véritable : celui qui nous conduit au Christ... De plus, notre orgueil, ce n'est pas nous mêmes mais le Christ qui peut être en nous. A nous de nous laisser saisir (cf. Phil. 3).
(1) Urs von Balthasar, ibid DD 2,2 p. 336
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