L'Avent nous permet de faire le long chemin des prophètes. Je retombe sur un livre commencé de A. von Speyr, qui a de très belles phrases sur ce temps de l'Avent : "Il entend la voix de Dieu", dit-elle (1), "il a maintenant une oreille pour la percevoir (...) l'obscure captivité de ce monde est suspendue (...) il est entré dans le monde de Dieu, avec des sens qui peuvent le saisir. (...) Il se voit soudainement tout entier transporté dans une nouvelle existence (...) il découvre
tout d'un coup le sens du nom de "Père". Plus loin (2) elle précise qu'il est "affaibli, aveuglé, chancelant". Il est pris de "tremblement". "Il se sent comme un jeune garçon devant son père, il guette sa parole, la comprend jusqu'à un certain point, mais la cohérence et les motifs lui de ce que fait le Père lui restent voilés." (...) il obéit (...) avec une obéissance qui fait voler sa vie en éclats et la recompose de façon neuve selon un plan pour lui intelligible (...) il est dépouillé de lui-même, car Dieu l'a tellement associé à la sphère de sa volonté (...) qu'il exécute".
C'est sous cet angle que l'on peut contempler le texte de Matthieu 11,11-15 "En ce temps-là, Jésus déclarait aux foules : " Amen, je vous le dis : Parmi les hommes, il n'en a pas existé de plus grand que Jean Baptiste; et cependant le plus petit dans le Royaume des cieux est plus grand que lui.
tout d'un coup le sens du nom de "Père". Plus loin (2) elle précise qu'il est "affaibli, aveuglé, chancelant". Il est pris de "tremblement". "Il se sent comme un jeune garçon devant son père, il guette sa parole, la comprend jusqu'à un certain point, mais la cohérence et les motifs lui de ce que fait le Père lui restent voilés." (...) il obéit (...) avec une obéissance qui fait voler sa vie en éclats et la recompose de façon neuve selon un plan pour lui intelligible (...) il est dépouillé de lui-même, car Dieu l'a tellement associé à la sphère de sa volonté (...) qu'il exécute".
C'est sous cet angle que l'on peut contempler le texte de Matthieu 11,11-15 "En ce temps-là, Jésus déclarait aux foules : " Amen, je vous le dis : Parmi les hommes, il n'en a pas existé de plus grand que Jean Baptiste; et cependant le plus petit dans le Royaume des cieux est plus grand que lui.
Depuis le temps de Jean Baptiste jusqu'à présent, le Royaume des cieux subit la violence, et des violents cherchent à s'en emparer.
Tous les Prophètes, ainsi que la Loi, ont parlé jusqu'à Jean.
Et, si vous voulez bien comprendre, le prophète Élie qui doit venir, c'est lui.
Celui qui a des oreilles, qu'il entende !"
Saint Augustin dira à ce sujet : "Jusqu'à Jean Baptiste la Loi et les prophètes comportaient des préfigurations qui avaient pour but d'annoncer l'avenir. Mais les sacrements de la nouvelle Loi, ceux de notre temps, attestent la venue de ce que les anciens proclamaient à venir. Et Jean a été, de tous les précurseurs du Christ, le messager qui l'annonce de plus près. Car tous les justes et tous les prophètes des siècles antérieurs avaient désiré voir l'accomplissement de ce qu'ils discernaient déjà dans cet avenir dont l'Esprit Saint leur soulevait le voile. Le Seigneur Jésus le dit en personne : « Bien des justes et bien des prophètes ont désiré voir ce que vous voyez et ne l'ont pas vu, entendre ce que vous entendez et ne l'ont pas entendu » (Mt 13,17). C'est pourquoi il a été dit de Jean Baptiste qu'il était « plus que prophète » et qu'« aucun des enfants des femmes ne l'a surpassé » (Mt 11,9-11). En effet, les justes des premiers temps avaient eu seulement la faveur d'annoncer le Christ ; Jean Baptiste, lui, a eu la grâce de l'annoncer encore absent et de le voir enfin présent. Il a vu à découvert celui que les autres ont désiré voir. C'est pourquoi le signe de son baptême appartient encore à l'annonce du Christ qui vient, mais à l'extrême limite de l'attente. Jusqu'à lui, il y avait eu des prédictions du premier avènement du Seigneur ; maintenant, après Jean, cet avènement du Christ, on ne le prédit plus, on le proclame." (3)
Voir Dieu... Dans la deuxième partie de l'Amphore et le fleuve, j'ai donné une longue analyse du texte d'Exode 33 et 34 où je décris le désir de Moïse de voir sa face et la façon dont Dieu lui répond. C'est dans cet axe Moïse, Elie, Isaïe, ..., Jean, Jésus que nous pouvons entrer, à l'aube de Noël. C'est notre chemin de l'Avent.
(1) Adrienne von Speyr, La face du Père, P. Letheilleux,1984 p. 47
(2) ibid. p. 49ss
(3) Saint Augustin, Traité anti-donatiste « Contre les lettres de Petilianus » livre 2, §87 (trad. Bibliothèque augustinienne, DDB 1986, vol. 30, p. 341), source : Evangile au quotidien
Tous les Prophètes, ainsi que la Loi, ont parlé jusqu'à Jean.
Et, si vous voulez bien comprendre, le prophète Élie qui doit venir, c'est lui.
Celui qui a des oreilles, qu'il entende !"
Saint Augustin dira à ce sujet : "Jusqu'à Jean Baptiste la Loi et les prophètes comportaient des préfigurations qui avaient pour but d'annoncer l'avenir. Mais les sacrements de la nouvelle Loi, ceux de notre temps, attestent la venue de ce que les anciens proclamaient à venir. Et Jean a été, de tous les précurseurs du Christ, le messager qui l'annonce de plus près. Car tous les justes et tous les prophètes des siècles antérieurs avaient désiré voir l'accomplissement de ce qu'ils discernaient déjà dans cet avenir dont l'Esprit Saint leur soulevait le voile. Le Seigneur Jésus le dit en personne : « Bien des justes et bien des prophètes ont désiré voir ce que vous voyez et ne l'ont pas vu, entendre ce que vous entendez et ne l'ont pas entendu » (Mt 13,17). C'est pourquoi il a été dit de Jean Baptiste qu'il était « plus que prophète » et qu'« aucun des enfants des femmes ne l'a surpassé » (Mt 11,9-11). En effet, les justes des premiers temps avaient eu seulement la faveur d'annoncer le Christ ; Jean Baptiste, lui, a eu la grâce de l'annoncer encore absent et de le voir enfin présent. Il a vu à découvert celui que les autres ont désiré voir. C'est pourquoi le signe de son baptême appartient encore à l'annonce du Christ qui vient, mais à l'extrême limite de l'attente. Jusqu'à lui, il y avait eu des prédictions du premier avènement du Seigneur ; maintenant, après Jean, cet avènement du Christ, on ne le prédit plus, on le proclame." (3)
Voir Dieu... Dans la deuxième partie de l'Amphore et le fleuve, j'ai donné une longue analyse du texte d'Exode 33 et 34 où je décris le désir de Moïse de voir sa face et la façon dont Dieu lui répond. C'est dans cet axe Moïse, Elie, Isaïe, ..., Jean, Jésus que nous pouvons entrer, à l'aube de Noël. C'est notre chemin de l'Avent.
(1) Adrienne von Speyr, La face du Père, P. Letheilleux,1984 p. 47
(2) ibid. p. 49ss
(3) Saint Augustin, Traité anti-donatiste « Contre les lettres de Petilianus » livre 2, §87 (trad. Bibliothèque augustinienne, DDB 1986, vol. 30, p. 341), source : Evangile au quotidien
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