Il y a un équilibre à trouver entre l'humilité et l'image. "On ne comprend pas les choses chrétiennement, si l'on insiste seulement sur la distance, c'est à dire sur l'opus operatum a Christo dans toute l'indignité et la peccabilité du prêtre. L'intelligence chrétienne n'existe que si l'on voit l'imitation du Christ et la remise de la fonction comme une seule figure qui en tant que telle, garantit au prêtre, par la grâce du Christ, de pouvoir tenir la place du Christ - le seul qui soit vraiment serviteur(1)".
Nous avons ainsi à contempler nos prêtres dans ce qu'ils ont à la fois de fragile et de représentatif. S'ils sont opérant dans le sacrifice eucharistique au nom du Christ, Dieu leur donne le plus souvent la grâce d'être image et parfois même ressemblance de celui qui est notre unique médiateur et nous devons intégrer sans sur investir cela, comme un don de Dieu. Ils sont étoiles de nos chemins, tout en étant nos compagnons fragiles. S'ils sont pécheurs comme nous, ils sont aussi les instruments privilégiés de notre salut, car l'Esprit agit en eux comme il devrait agir en nous.
Dans une ambiance souvent critique sur certaines dérives et certains abus, il nous faut discerner, au delà, ce que Dieu a à nous dire de cette fonction sacerdotale.
(1) Hans Urs von Balthasar, GC1 op Cit p. 506.
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