Évoquer le mot de tension dans l'Ancien Testament est un euphémisme. "Les éléments qu'Israël conçoit et enfante successivement sont humainement considérés, absolument disparates et irréconciliables. Ils forment une chaîne de figures extrêmement impressionnantes et dramatiques, d'un sérieux religieux et moral sans exemple dans l'histoire du monde. Mais cette série de figures n'engendre elle-même aucune figure, elle requiert, et avec toute l'urgence que comporte le fragment de figure, un accomplissement transcendant vers l'avant dans [une] deuxième perspective prophétique"(1).
C'est Dieu dans sa Trinité sainte qui donne un sens à tout cela et fait jaillir de ce magma le germe d'une nouvelle alliance. Et pourtant ce chaos primitif est d'une certaine manière notre histoire. Il peut nourrir notre contemplation humble de la désespérance humaine devant ses adhérences et faire jaillir en nous un chemin vers Christ-Sophia(2), cette Sagesse qui plane sur les eaux tumultueuses de nos vies et laisse apparaître "la trace divinement pensée"(3)".
(1) Hans Urs von Balthasar, GC1 op Cit p. 542
(2) Pour reprendre l'expression de mon ami Christophe Gripon.
(3) Goethe contemplant Schiller, cité par Hans Urs von Balthasar, ibid.
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