Même l'amour, même la haine, l'homme ne les comprend pas : pourtant tout est devant lui. (Qohelet 9, 1)
Nous voyons l'amour et nous passons notre chemin.
Notre cœur est dur à croire.
Écoutons Saint Grégoire d'Agrigente : « Va, mange ton pain dans la joie et bois de bon cœur ton vin, car déjà Dieu a agréé ta conduite. Que tes vêtements soient blancs, et que l'huile ne manque pas sur ta tête » Si nous vivons avec droiture, si nous sommes attachés à la doctrine d'une foi pure envers Dieu, nous mangerons notre pain dans la joie et nous boirons notre vin de bon cœur. Alors nous ne tomberons pas dans des doctrines mauvaises ni dans une conduite perverse. Au contraire, nous aurons toujours des pensées droites et, de tout notre pouvoir, nous accorderons notre miséricorde et nos bienfaits aux malheureux et aux pauvres. Car, évidemment, Dieu se complaît en ceux qui ont de tels soucis et qui agissent de la sorte. (...) Mais l'interprétation spirituelle nous élève à des réflexions plus hautes. Elle nous fait penser au pain céleste et sacramentel qui descend du ciel et qui donne la vie au monde ; de même, elle nous invite à boire de bon cœur le vin spirituel, c'est-à-dire celui qui a jailli du côté de la vraie vigne, lors de la Passion qui nous sauve. C'est à ce sujet que l'Évangile du salut nous dit : Jésus, ayant pris le pain, le bénit et dit à ses saints disciples et Apôtres : Prenez, mangez : ceci est mon corps, qui est rompu pour vous en vue du pardon des péchés. De même pour la coupe, il a dit : Buvez-en tous : ceci est mon sang, celui de la nouvelle Alliance, qui est répandu pour vous et pour la multitude en vue du pardon des péchés. En effet, ceux qui mangent ce pain et boivent ce vin sacramentel se réjouissent vraiment et pourraient s'écrier : Tu as mis la joie dans notre cœur !
En outre, à mon avis, c'est encore ce pain et ce vin que désignait, dans le livre des Proverbes, la Sagesse divine en personne, le Christ notre Sauveur, lorsqu'elle dit : Venez, mangez mon pain et buvez le vin que j'ai préparé pour vous, ce qui suggère notre participation sacramentelle au Verbe.
Ceux qui ont accès à cette participation doivent en être dignes : en tout temps, ils doivent porter des vêtements blancs, c'est-à-dire des œuvres de lumière, ainsi que le Seigneur dit dans l'Évangile : Que votre lumière brille devant les hommes ; alors, en voyant ce que vous faites de bien, ils rendront gloire à votre Père qui est aux cieux. Quant à l'huile que l'on verra sans cesse baigner leur tête, c'est l'Esprit de vérité qui les protège et leur épargne toute atteinte du péché ».(1)
(1) Saint Grégoire d'Agrigente, Commentaire sur l'Ecclésiaste, source bréviaire, office des lecteurs du 1/3/19 AELF
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