Nous sommes nombreux à s’interroger sur l’avenir de notre Église. J’évoquais déjà l’ecclésiologie du « Reste » avec ses limites que l’on trouve déjà dans 1 Rois 19, dans mon billet 46 (et notamment l’illusion fréquente d’être seuls gardiens d’une vérité). Je vous signale dans La Croix de jeudi dernier, le bel article d’Elodie Maurot sur le livre d’Hans Joas et notamment sa conclusion qui articule « quatre enjeux pour le christianisme :
1. développer une éthique universaliste de l’amour capable de répondre aux différentes formes d’individualisme ;
2. défendre la personne contre le retour d’une vision scientifique naturaliste et réductrice de l’humain ;
3. maintenir une spiritualité à forte dimension communautaire où l’Église est une « communauté qui rend possible l’individualité » ;
4. rappeler l’idée de transcendance contre tous les phénomènes d’auto-sacralisation totalitaires. »(1)
Un chemin qui va s’avérer difficile si l’on en juge les clivages actuels.
Je suis personnellement sensible aux points un et trois ... et preneurs de vos commentaires.
En attendant je poursuis mes citations de ce journal : « Soit l’Église est communion et exprime donc la paternité qui la garantit, soit elle risque de devenir une simple force sociale ou politique, ou bien une organisation de philanthropie », écrit le cardinal de Bologne dans le même journal. Il martèle : « L’Évangile, j’insiste, désamorce la haine à la racine. »(2)
Doit on désespérer ? Attendre le salut d’ailleurs.
Je crois personnellement au retour aux sources :
En suivant l’intuition de Joseph Moingt, dans notre désert rural, une maison d’Evangile où l’on ne partage pas le pain mais un bon gâteau et l’Evangile redonne du souffle et notre Église reprend goût à partager. Le souffle de l’Esprit ne viendra pas forcément de l’étranger.. c’est à nous de le faire revivre... 😉 théologie du Reste ?
C’est en tout cas l’intuition de Moingt ou de Theobald dans la Creuse, le chemin tracé dans le diocèse d’Arras avec leurs fiches de lectures. Ne baissons pas les bras !
(1) Dans le vif du christianisme, Élodie Maurot, La Croix du 8 avril à propos de « La foi comme option. Possibilités d’avenir du christianisme » de Hans Joas, Salvator.
(2) cardinal Matteo Zuppi, Tu haïras ton prochain. La fraternité n’est pas négociable Salvator, cité également dans La Croix du 8/4/21
PS : voir aussi dans le journal de vendredi l’article sur le diocèse de Versailles et ses contrastes - et l’excellente initiative lancée là bas par l’ESE...
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