25 avril 2006

Quand on refuse la grâce de Dieu

Mon ouverture peut être naïve me faisait penser qu'à tout homme reste offert la grâce, même quand il ne peut la saisir. Pour Balthasar (1), "dans le cas d'un refus de la grâce unique et indivisible, le maintien d'une offre de grâce de la part de Dieu serait absurde et même indigne de lui".
Je conçois ce point de vue et pourtant, cette décision qui de toute façon n'appartient qu'à Dieu, me semble difficile à imaginer quand je m'attarde sur la vision d'un Christ lavant les pieds de Juda, ou quand résonne en moi la phrase d'Ezéchiel : "Dieu ne veut pas la mort du pécheur, mais qu'il se convertisse et qu'il vive". Reste le saut définitif dans l'abandon et le rejet de Dieu. Mais cela n'est pas à nous de le juger et de l'apprécier.
Selon Ratzinger, note Balthasar, ce qui ont rejeté la grâce sont des non personnes, la ruine de l'être personne. (2)
Je conçois également, à la suite de Bernanos, que le malheur des "pierres embrasées qui furent des hommes, c'est qu'elles n'ont plus rien à partager".

(1) ibid p. 394
(2) Dogma & Verkündigung 1973, p. 233

4 commentaires:

Anonyme a dit…

La grâce....
Merveille et en même temps tragédie pour celui qui dans sa liberté (?)
la refuse.
Ce point névralgique de notre vie en Dieu
me taraude.
En effet, "où" en suis-je réellement
de l'accueil de la grâce dans ma vie?
Combien de grâces ai-je du refuser ou négliger?
La seule grâce que je suis sûre d'accueillir c'est la certitude de la miséricorde infinie de Dieu.
Puissé-je avoir toujours avoir....
la grâce! d'accueillir cette grâce.
Angelica

klod a dit…

La grâce est un don permanent de Dieu. Certes souvent nous passons à côté, mais Dieu est aussi miséricorde, alors "oubliant le chemin parcouru, laissons nous saisir par le Christ" (Phil 3) sans culpabilité. Pour moi, en effet, la culpabilité n'est pas chrétienne, elle nous empêche de marcher à la suite du Christ.

Anonyme a dit…

Je suis tout-à-fait d'accord,la culpabilité ne vient jamais de Dieu mais de "l'accusateur".
Lorsque j'évoque les refus"inévitables" de la grâce ce n'est pas la culpabilité mais la contrition qui jaillit. c'est aussi la lucidité devant notre réalité que notre créateur connait mieux que nous .....
et surtout , je le répète, la certitude de la miséricorde infinie du Père qui dit au pécheur:"même si ton coeur te condamne,je suis plus grand que ton coeur!"

klod a dit…

Alors nous sommes sur la même longueur d'ondes :-)
Amicalement en Christ
Claude