15 avril 2021

Homélie du troisième dimanche de Pâques


Que se passe t il ce soir de Pâques ?
Jésus est ressuscité disent les pèlerins d’Emmaüs, mais les disciples sont encore frileux, peureux, enfermés dans le passé. 
Ils n’ont pas été accompagnés dans leur marche jusqu’à la fraction du pain, n’ont pas encore reçu cet Esprit qui les rendra libres...
Une petite image personnelle si vous le voulez bien.
Le jour de Pâques trois belles tulipes ont jailli de mon jardin, mais le froid est revenu et les voilà couchées à nouveau sous la neige ou le froid. 



Et tous les matins je les retrouve couchées et tremblantes.
Le printemps tarde à venir.
Qui va gagner, l'hiver ou le printemps...? 

Et nous, où en sommes-nous dans nos vies ?
Nous sommes encore, parfois, comme les disciples, dans l'entre-deux.
Christ est ressuscité mais l'est-il pour autant en nous ?
Les textes de ce dimanche traduisent cette opposition. Pierre dans les Actes évoque le reniement des chrétiens, Jean dans sa première lettre évoque le péché qui nous éloigne. L'Evangile reprend le doute des Apôtres.
De quel côté sommes-nous ?
Jean donne une piste qu'il ne faut pas négliger : garder la Parole en nous. Se laisser habiter...
La laisser creuser en nous la place essentielle, première, ranimer en nous l'étincelle qui rallume en nous l'espérance que Dieu a mis en nous par la grâce de notre baptême...

Laissons germer en nous les paroles de Jean, comme une éternelle interpellation :

En celui qui garde sa Parole, Dieu ouvre l'intelligence de l'Ecriture.

En celui qui garde sa Parole, Dieu mettra la force de croire...

En celui qui garde sa Parole, l'amour de Dieu atteint sa perfection...

Le but du chemin c'est Jésus, vrai homme et vrai Dieu.
Vrai homme comme Jésus lui même le souligne dans l'Evangile. Mettez le doigt dans mon côté, laissez moi manger avec vous, partagez votre vie.
Vrai Dieu parce qu'il reste en même temps divin, au delà de nos adhérences au mal, charité espérance sur notre chemin.

Laissons germer en nous les paroles de Jean, comme une éternelle interpellation :

En celui qui garde sa Parole, Dieu ouvre l'intelligence de l'Ecriture. Que faisons nous de cette Parole ? Reste-y-elle sur nos lèvres où vient-elle bousculer notre vie ?

En celui qui garde sa Parole, Dieu mettra la force de croire.
Manquons nous à notre devoir d’espérance ? Laissons nous Dieu relever nos âmes frigorifiées par le froid du monde comme mes tulipes transies chaque matin, ? Où sommes-nous vraiment porteurs de cette petite espérance dont Dieu nous comble ? 

En celui qui garde sa Parole, l'amour de Dieu atteint sa perfection... comment laissons nous l’amour prendre le dessus ? Est que la Parole est l’engrais de nos actes. 

Levons nous, marchons, soyons témoins ! 
Dieu n’a pas besoin de nous disent les théologiens...
J’ose aujourd’hui aller un pas plus loin. Dieu peut se suffire à lui même mais il ne rêve que d’une chose, c’est que nous entrions dans sa danse. 
Dans cinq minutes vous allez avancer vers l’autel, comme nous le faisons maintenant depuis près d’un an. Que cette marche ne soit pas un geste banal, mais qu’il exprime votre désir d’avancer, de choisir de croire, de choisir d’aimer... de choisir d’espérer....
Il est ressuscité !
Creusons en nous cette place pour Dieu, que sa présence réelle, que notre ouvre aux Écritures, nous rendent capables d’accueillir l’Esprit....



2 commentaires:

Patricia a dit…

Pas bcp de temps cette semaine pour y réfléchir...tes propositions sont intéressantes et mêlent la force des Ecritures, la beauté de la nature, la comtemplation..la nécessité de savoir s'arrêter, de faire silence car pour donner la paix, il fait commencer par être en paix soi-même.savoir où nous allons, demande d'accepter le doute comme moteur de recherche, comme facteur d'incertitude pour avancer sur le chemin d'un Dieu amour qui pardonne la faiblesse de l'homme.Jésus Christ fait homme pour partager notre condition et nous aider à entrer dans sa résurrection même en doutant..😊mais la foi demeure en vous car vous avez recu l'onction du baptême .."laissons Dieu relever nos âmes." Comme tu l'écris..

klod a dit…

Merci Patricia, tu pointes bien sur ce qui manquait dans ma version 3 - ce contexte particulier de l’Evangile, cet entre deux