Quelques milliers de notes et réflexions interactives sur la vie et la foi, à partir de lectures souvent théologiques et à la lumière d'un Autre... Petit "blog" catholique d'un apprenti théologien (Bac canonique), perdu dans l'immensité de la toile... (ordonné diacre en septembre 2018)...
08 mars 2018
Dynamique 14 - engagement en tension
Sans commentaire
(1) Emmanuel Mounier, L'engagement de la foi, Paris, Parole et silence, 2017, p. 96-97
07 mars 2018
Dynamique 13 - engagement
Ici on sent l'accent christique du discours, mais n'est-ce pas notre chemin.
(1) Emmanuel Mounier, L'engagement de la foi, Paris, Parole et silence, 2017, p. 86
06 mars 2018
Dynamique 12 - Adsum
Pas fragile de celui qui médite l'appel de Dieu et ne saisit pas encore où cela va le mener...
(1) Emmanuel Mounier, L'engagement de la foi, Paris, Parole et silence, 2017, p. 85
Dynamique 11 - L’engagement chez Mounier
C'est dans l'agir chrétien que se vérifie et rayonne le fruit de la grâce reçue dans le sacrement. La dynamique sacramentelle se joue dans cette continuité.
Et sur ce chemin que seul le Christ a parcouru jusqu'au bout nous nous trouvons petit, car nos œuvres sont vaines si elles ne viennent pas de Dieu.
(1) Emmanuel Mounier, L'engagement de la foi, Paris, Parole et silence, 2017, p. 81
26 février 2018
Dynamique 10 - la grâce reçue du Christ -Saint Jean Chrysostome
"Tu as vu le Christ dans sa gloire. Et Paul s'écrie : Nous, à visage découvert, nous reflétons, comme dans un miroir, la gloire du Seigneur. (...) vous, ce n'est pas seulement par la grâce du nouveau Moïse mais par votre obéissance.(...) nous avons, nous, un autre Moïse, Dieu lui-même, qui nous guide et nous commande.Quelle était, en effet, la caractéristique de ce Moïse ? Moïse, dit l'Écriture, était le plus doux de tous les hommes qui sont sur la terre. On peut sans erreur en dire autant de notre Moïse. En effet, il est assisté de l'Esprit très doux, qui lui est intimement consubstantiel. Alors Moïse a levé les mains vers le ciel et en a fait descendre le pain des anges, la manne ; notre Moïse lève les mains vers le ciel et nous apporte la nourriture éternelle. Celui-là frappa la pierre et fit couler des fleuves d'eau ; celui-ci touche la table, frappe la table spirituelle et fait jaillir les sources de l'Esprit. C'est pourquoi, comme une source, la table de l'autel est placée au milieu de l'église afin que, de toutes parts, les troupeaux des fidèles affluent à la source pour s'abreuver à ses flots qui nous sauvent.Puisque nous avons là une telle source, une telle vie, que la table regorge de mille bienfaits et que, de toutes parts, elle nous comble de dons spirituels, approchons avec un cœur sincère et une conscience pure pour obtenir grâce et miséricorde et recevoir du secours en temps voulu."(1)
(1) Saint Jean Chrysostome, catéchèse baptismale, source AELF, office des lectures, lundi semaine 1
Dynamique 9 - pauvreté - Mère Térésa
"Je suis habitée par le sentiment que sans cesse, partout, est revécue la Passion du Christ. Sommes-nous prêts à participer à cette Passion ? Sommes-nous prêts à partager les souffrances des autres, non seulement là où domine la pauvreté mais aussi partout sur la terre ? Il me semble que la grande misère et la souffrance sont plus difficiles à résoudre en Occident. En ramassant quelqu'un d'affamé dans la rue, en lui offrant un bol de riz ou une tranche de pain, je peux apaiser sa faim. Mais celui qui a été battu, qui ne se sent pas désiré, aimé, qui vit dans la crainte, qui se sait rejeté par la société, celui-là éprouve une forme de pauvreté bien plus profonde et douloureuse. Et il est bien plus difficile d'y trouver un remède. Les gens ont faim de Dieu. Les gens sont avides d'amour. En avons-nous conscience ? Le savons-nous ? Le voyons-nous ? Avons-nous des yeux pour le voir ? Si souvent, notre regard se promène sans se poser. Comme si nous ne faisions que traverser ce monde. Nous devons ouvrir nos yeux, et voir." (1)
A méditer
(1) Sainte Teresa de Calcutta, No Greater Love (trad. Il n'y a pas de plus grand amour, Lattès 1997, p. 65)
25 février 2018
Dynamique 8 - la tentation mystique
" Et Pierre répondit à Jésus : Rabbi il est bon que nous soyons ici. » Marc 9, 2-10.
"Quand je lis les Écritures et que je comprends spirituellement quelque enseignement sublime, moi aussi je ne veux pas descendre de là, je ne veux pas descendre à des réalités plus humbles : je veux faire dans mon cœur une tente pour le Christ, la Loi et les prophètes. Mais Jésus qui est venu pour sauver ce qui était perdu, qui n’est pas venu pour sauver ceux qui sont saints mais ceux qui se portent mal, sait que, s’Il reste sur la montagne, s’Il ne redescend sur terre, le genre humain ne sera pas sauvé" (1).
J'appelle cela la tentation mystique. Ce que Mounier souligne à sa manière en décrivant le risque bourgeois des bonnes idées qui ne passent pas à l'acte.
A méditer à l'aune de notre agir. Aimer Dieu n'est rien si l'on n'aime son frère dans sa pauvre réalité et sans retour, un chemin autrement plus difficile.
Dieu en nous donnant son fils unique nous conduit sur les pas d'Abraham (Gn 22) vers le don total.
"Il n’a pas épargné son propre Fils,mais il l’a livré pour nous tous :comment pourrait-il, avec lui,ne pas nous donner tout ?" Rom 8, 31
(1) Saint Jérôme, Homélies sur Marc, n°6, SC 494 (p. 165,167,161,172, trad. SC)
22 février 2018
Dynamique 7
Mon vis à vis n'est plus ce « néant immobile (...) mais à proprement parler une hostie, un sacrement, un miracle au détour de la rue, une présence inédite de Dieu, un temple de Jésus-Christ (...) sa réalité, ce n'est pas seulement lui fasse à moi, c'est nous deux ; le lien qui nous unit en une seule chair spirituelle dans le Corps mystique du Christ (...) un tu »(1)
Nous approchons une fois de plus de cette dynamique sacramentelle qui fait de nos rencontres des sacrements de la rencontre ultime et eschatologique.
Mounier reprend ici des concepts qui trouveront écho chez Emmanuel Lévinas sur le regard, le visage et la présence à l'autre. Une convergence qui trouve sa source commune chez Jaspers ?
Je retiendrais plus loin la conclusion du chapitre « je n'existe que dans la mesure où j'existe pour autrui, et, à la limite : être, c'est aimer » (2)
(1) Emmanuel Mounier, L'engagement de la foi, Paris, Parole et silence, 2017, p. 44
(2) ibid p. 53
Chaire de saint Pierre et mystère de l'unité
"C'est le seul Simon que le Seigneur a établi comme rocher et porteur des clefs de l'Église et qu'il a fait pasteur de tout son troupeau (Jn 21,15s) ; mais la charge de lier et de délier qui a été confiée à Pierre (Mt 16,19), on la voit également impartie au collège des apôtres uni à son chef (Mt 18,18 ; 28,16-20). Ce collège, en tant qu'il est composé de plusieurs membres, reflète la variété et l'universalité du Peuple de Dieu ; et en tant qu'il est rassemblé sous un seul chef, il signifie l'unité du troupeau du Christ." (1)
Ce que rappelle le Concile est le coeur fragile de ce qui fait notre Église. Fragile car Pierre et ses successeurs restent des "pécheurs pardonnés" comme le rappelle si bien le pape François.
Coeur, parce que cette difficile unité est l'un des lieux central, pneumatique et eschatologique de la grandeur de notre Catholicité.
"Tu es Pierre, c'est-à-dire : moi, je suis le rocher inébranlable, la pierre d'angle, qui fais l'unité de deux réalités séparées, le fondement tel que nul ne peut en poser un autre ; mais toi aussi, tu es pierre, car tu es solide par ma force, et ce que j'ai en propre par ma puissance, tu l'as en commun avec moi du fait que tu y participes.Et sur cette pierre je bâtirai mon Église, et la puissance de la mort ne l'emportera pas sur elle. Sur cette solidité j'érigerai un temple éternel, et la hauteur de mon Église, qui doit la faire pénétrer dans le ciel, s'élèvera sur la fermeté de cette foi.Les puissances de l'enfer n'arrêteront pas cette confession, les liens de la mort ne l'enchaîneront pas : car cette parole est une parole de vie.(...) Elle porte jusqu'au ciel ceux qui la confessent." (2)
(1) Lumen gentium
(2)Saint Léon le Grand, sermon pour l'anniversaire de son ordination
17 février 2018
13 ans de blog...
Ces billets sont restés confidentiels. Mais ils ont tracé un chemin pour moi,
ont donné lieu à maintenant près de 2.000 billets...
plus de 100.000 visites (mais combien de robots ?)
Ces "posts" ont aussi donné naissance aussi à une centaine de livres...
et surtout, par le biais des index, à plusieurs centaines de mots clés (tags) qui me sont souvent utiles
pour retrouver mes notes.
Visiteur, si vous appréciez ces pages, dites-le moi...
Ce chemin reste personnel.
Si je le partage, cela peut être parfois par vanité (qui échappe à l’orgueil ?)
mais surtout parce que j'espère qu'il peut donner sens, un jour, à quelqu'un...
Bonne lecture...
Dynamique 6 - Saint Irénée et la gloire de Dieu
" Les hommes qui sont dans la lumière n'illuminent pas, eux, la lumière, mais par elle sont illuminés et par elle resplendissent : loin d'apporter quoi que ce soit à la lumière, ils en bénéficient et sont illuminés par elle.Ainsi en va-t-il du service de Dieu : à Dieu, il n'apporte rien, car Dieu n'a pas besoin du service humain. Mais à ceux qui le suivent et le servent, Dieu procure la vie incorruptible et la gloire éternelle. Il accorde ce bienfait à ceux qui le servent, parce qu'ils le servent, et à ceux qui le suivent, parce qu'ils le suivent, mais ne reçoit d'eux nul bienfait : car il est riche, parfait, et sans besoin.Dieu sollicite le service des hommes par bonté et miséricorde pour combler de bienfaits ceux qui le servent avec persévérance. Car autant Dieu n'a besoin de rien, autant l'homme a besoin de la communion de Dieu. La gloire de l'homme, c'est de persévérer et demeurer au service de Dieu. Et c'est pourquoi le Seigneur disait à ses disciples : Ce n 'est pas vous qui m'avez choisi, mais moi qui vous ai choisis ; il voulait dire par là qu'eux ne le glorifiaient pas en le suivant, mais que, pour avoir suivi le Fils de Dieu, ils étaient par lui glorifiés. Et il disait encore : Je veux que là où je suis, là ils soient aussi, pour qu'ils voient ma gloire."
Saint Irénée, Contre les hérésies, source AELF, Bréviaire 1er samedi de Carême, office des lectures
16 février 2018
Dynamique 5
« Celui qui pratique le jeûne doit comprendre le jeûne : il doit sympathiser avec l'homme qui a faim s'il veut que Dieu sympathise avec sa propre faim ; il doit faire miséricorde, celui qui espère obtenir miséricorde. Ce que nous avons perdu par le mépris, nous devons le conquérir par le jeûne ; immolons nos vies par le jeûne, parce qu'il n'est rien que nous puissions offrir à Dieu de plus important, comme le prouve le prophète lorsqu'il dit : « Le sacrifice qui plaît à Dieu, c'est un esprit brisé ; le cœur qui est broyé et abaissé, Dieu ne le méprise pas » (Ps 50,19). Offre donc à Dieu ta vie, offre l'oblation du jeûne pour qu'il y ait là une offrande pure, un sacrifice saint, une victime vivante qui insiste en ta faveur. Mais pour que ces dons soient agréés, il faut que vienne ensuite la miséricorde. Le jeûne ne porte pas de fruit s'il n'est pas arrosé par la miséricorde ; le jeûne devient moins aride par la miséricorde ; ce que la pluie est pour la terre, la miséricorde l'est pour le jeûne. Celui qui jeûne peut bien cultiver son cœur, purifier sa chair, arracher les vices, semer les vertus : s'il n'y verse pas les flots de la miséricorde, il ne recueill pas de fruit. Toi qui jeûnes, ton champ jeûne aussi s'il est privé de miséricorde ; toi qui jeûnes, ce que tu répands par ta miséricorde rejaillira dans ta grange. Pour ne pas gaspiller par ton avarice, recueille par tes largesses. En donnant au pauvre, tu donnes à toi-même ; car ce que tu n'abandonnes pas à autrui, tu ne l'auras pas." (1)
(1) Saint Pierre Chrysologue, Homélie sur la prière, le jeûne et l'aumône ; PL 52, 320 (trad. bréviaire, 3e mercredi de Carême)
15 février 2018
Dynamique 4 - du personnalisme sacramentel
Là se crée la deuxième phase de la dynamique sacramentelle que je cherche à décrire.
(1) Emmanuel Mounier, L'engagement de la foi, Paris, Parole et silence, 2017, p.42
Dynamique 3
Mais voici revenus les jours plus spécialement marqués par les mystères qui ont renouvelé les hommes, les jours qui précèdent immédiatement la fête de Pâques ; nous sommes donc invités à nous y préparer plus activement par une religieuse purification. ~
La solennité pascale a ceci de propre que toute l'Église s'y réjouit de la rémission des péchés. Cette rémission se réalise non seulement chez ceux qui renaissent par le baptême mais encore chez ceux qui déjà font partie de la communauté des fils adoptés par Dieu.
Le bain de la nouvelle naissance a pour effet principal de faire des hommes nouveaux ; toutefois, il incombe à tous de se renouveler quotidiennement pour combattre la routine de notre condition mortelle et, dans les étapes de notre progrès, chacun doit toujours devenir meilleur ; tous doivent faire effort pour qu'au jour de la rédemption personne ne demeure dans les vices de sa vie ancienne.
Ce que chaque chrétien doit faire en tout temps, mes bien-aimés, doit donc être recherché maintenant avec plus d'empressement et de générosité. C'est ainsi que nous accomplirons le jeûne de quarante jours institué par les Apôtres ; nous ne nous contenterons pas de réduire notre nourriture, mais nous nous abstiendrons absolument du péché. ~
Rien n'est plus profitable que de joindre aux jeûnes spirituels et religieux la pratique de l'aumône ; sous le nom de miséricorde, elle englobe beaucoup d'actions de bonté qui méritent l'éloge, et c'est ainsi que les âmes de tous les croyants peuvent se rejoindre dans un même mérite, malgré l'inégalité de leurs ressources.
En effet, l'amour que l'on doit avoir tout ensemble pour Dieu et pour le prochain n'est jamais entravé par de tels obstacles que ce désir du bien ne soit librement à sa disposition. Les anges ont dit :Gloire à Dieu dans les hauteurs et paix sur la terre aux hommes pleins de bienveillance parce que non seulement la vertu de bienveillance, mais aussi le bien de la paix rend bienheureux celui qui compatit par sa charité à toutes les misères dont souffrent les autres.
Les œuvres de bonté sont extrêmement vastes, et leur diversité même permet aux vrais chrétiens de participer à la distribution des aumônes, s'ils sont riches et dans l'abondance, et même s'ils sont de fortune modeste ou dans la pauvreté ; et ceux qui, pour faire des largesses, sont inégaux en ressources, se ressemblent pourtant par les sentiments profonds." (1)
14 février 2018
Dynamique chez Mounier 2
C'est pour moi le premier pas de cette dynamique sacramentelle qui fait de nos corps des temples de Dieu dans cette dynamique déjà évoquée chez Bonaventure entre vestiges et ressemblances (Hans Urs von Balthasar parle de traces et de miroir)
(1) Emmanuel Mounier, L'engagement de la foi, Paris, Parole et silence, 2017, p. 31sq.
Dynamique sacramentelle chez Emmanuel Mounier
Outre cette filiation à la pensée de Blondel déjà évoqué dans mes chemins de lecture, je découvre cet auteur longtemps ignoré à tort.
A partir de l'évocation de Gabriel Marcel que je connais mieux, le voici qui évoque la tentation de l'avoir. « Mais l'homme n'est pas créé pour posséder les choses et développer sur elle son instinct de puissance, mais d'abord, dit la Genèse pour les nommer, c'est à dire en introduisant avec elle un dialogue en tu ». Suit chez Mounier une évocation du rapport à la nature de notre frère François et du lien entre vestiges et ressemblances chez Bonaventure, mais la nouveauté est pour moi l'évocation du « caractère sacramentel de l'univers chrétien » d'une « sorte de sacrement naturel qui contribue à le tourner vers Dieu (...) dans un geste d'accueil et de salut ».(1) Il y a des germes de Laudato Si dans ce passage...
(1) Emmanuel Mounier, L'engagement de la foi, Paris, Parole et silence, 2017, p. 30
12 février 2018
Une vérité sur soi-même
« Si l'exagoreusis(l'"examen-aveu" pratiqué par les moines) incline à s'examiner soi-même et sans répit, ce n'est ni pour pouvoir s'établir soi-même dans sa propre souveraineté, ni même pour pouvoir se reconnaître dans son identité. Elle se déroule en permanence dans la relation à l'autre : dans la forme générale d'une direction qui soumet la volonté du sujet à celle de l'autre ; avec comme objectif de déceler au fond de soi-même la présence de l'Autre, de l'Ennemi ; et avec pour fin dernière d'accéder à la contemplation de Dieu, en toute pureté de cœur. Cette pureté elle-même, il ne faut pas la comprendre comme la restauration de soi-même, ou comme un affranchissement du sujet. Elle est, au contraire, l'abandon définitif de toute volonté propre : une façon de n'être pas soi-même ni par aucun lien attaché à soi-même. Paradoxe essentiel à ces pratiques de la spiritualité chrétienne : la véridiction de soi-même est liée fondamentalement à la renonciation à soi. » (2)
Tradition dynamique
(2) Veritatis Gaudium n.4d.
(3) C'est par la sagesse que Yahweh a fondé la terre, par l'intelligence qu'il a affermi les cieux. C'est par sa science que les abîmes se sont ouverts, et que les nuages distillent la rosée. Mon fils, qu'elles ne s'éloignent pas de tes yeux, garde la sagesse et la réflexion; elles seront la vie de ton âme, et l'ornement de ton cou. Alors tu marcheras en sécurité dans ton chemin, et ton pied ne heurtera pas. Si tu te couches, tu seras sans crainte; et quand tu seras couché, ton sommeil sera doux. Proverbes 3:19-24
Proverbes 8:22-31 traduction BCC1923
09 février 2018
Polyèdre papal :-)
Nous avons déjà croisé plusieurs fois ce concept cher au pape. Il a là aussi sa place.
(1) Pape François, Veritatis Gaudium n.4d
(2) EG 236
Une culture de la rencontre - Veritatis Gaudium 4b
À méditer dans un contexte de repli culturel et de peurs.
(1) Pape François, Veritatis Gaudium n. 4b
Voir aussi sur le meme sujet : Le mendiant et la brise
05 février 2018
Une théologie à genoux - Veritatis Gaudium
L'expression « théologien à genoux » a été utilisée à ma connaissance par Ratzinger (Benoît XVI) lors de son Homélie à l'occasion des obsèques de Hans Urs von Balthasar. Elle ne me surprend pas dans la bouche du pape. Elle résonne avec ce que j'ai cherché à exprimer dans « à genoux devant l'homme ». Une théologie qui suit la théologie de Jn 13...
On la retouve chez Bonaventure « pour que nous parvenions à ce fruit et à ce terme directement en progressant par la route étroite des Écritures, il faut commencer par le commencement, c’est à dire accéder à une foi pure au Père des lumières en fléchissant les genoux de notre coeur afin que par son Fils, dans son Esprit-Saint, il nous donne la vraie la vraie connaissance de Jésus-Christ et, avec sa connnaissance son amour » (2).
(1) Pape François, Veritatis Gaudium n.3
(2) Bonaventure, Breviloqium, source Aelf, LDH, tome 4 p. 532
03 février 2018
Le conflit des interprétations
Je regrette que l'on ne prenne pas le sujet à bras le corps en pastorale. Mon livre « Dieu n'est pas violent » esquisse une réponse bien maladroite.
Le conflit des interprétations (sans allusion à ce qu'en dit Ricoeur) est prégnant. Peut-on avoir une lecture spirituelle de ce texte ? Est-ce la peste qui implique une lecture de Dieu ou Dieu qui envoie la peste ? Dieu est-il violent ?
J'ai aussi esquissé cette question dans "le mendiant et la brise"...
En attendant j'adhère à ce qu'en dit Christoph Théobald : Être à l'écoute de « l'imprévisible nouveauté de l'évangile et de ses destinataires infiniment diversifiés, et le courage de l'interprétation qui en découle ici et maintenant, en relation confiante avec les interprètes autorisés de l'Église » (1)
Tout un programme.
(1) Christoph Théobald, Donner un avenir à la théologie, Paris, Bayard, 2017 p. 60
Donner un avenir à la théologie - Christoph Théobald
(1) Christoph Théobald, Donner un avenir à la théologie, Paris, Bayard, 2017
01 février 2018
Le mendiant et la brise - Essai de dialogue islamo-chrétien
Et cette mise en situation nécessite une attention particulière puisqu'on est au cœur d'un dialogue islamo-chrétien. Sujet complexe dans le contexte actuel, mais qui ne peut être évacué d'un trait de plume.
C'est ce que j'essaye de développer dans ce nouveau petit opus, distribué gratuitement sur fnac.com ou publié en livre papier à petit prix sur Amazon.com (avec en bonus, le premier tome de la saga : "Le pont des planches").
La saga compte maintenant plus de 800 pages publiées en deux tomes ou 8 petites nouvelles séparées.
L’humilité chez Augustin
À méditer. Un chemin long et difficile...
(1) Saint Augustin, Traité sur l'Évangile de saint Jean 25, fin 15.16 (tr. alt. Tournay)
31 janvier 2018
Veritatis Gaudium - La joie de la Vérité - Pape François
«1. La joie de la vérité (Veritatis gaudium) exprime le désir poignant qui rend le cœur de tout homme inquiet tant qu'il ne trouve, n'habite et ne partage avec tous la Lumière de Dieu. La vérité, en effet, n'est pas une idée abstraite, mais c'est Jésus, le Verbe de Dieu en qui se trouve la Vie qui est la Lumière des hommes (cf. Jn 1, 4), le Fils de Dieu qui est en même temps Fils de l'Homme. Lui seul « dans la révélation même du mystère du Père et de son amour, manifeste pleinement l'homme à lui-même et lui découvre la sublimité de sa vocation » (1)
Amusante coïncidence, je commence la lecture de « Donner un avenir à la théologie » de Christoph Théobald, acheté dimanche au Bec Hellouin. Je tenterai de vous partager les correspondantves entre ces deux auteurs jésuites :-)
30 janvier 2018
Madeleine Delbrêl - En chemin vers la sainteté
Les vases communiquants - Eclats d’Evangile, Marion Muller-Collard
A trop vouloir prendre la place, nous n'en laissons plus à Dieu et inversement s'il se fait petit et fragile, c'est pour que nous trouvions en nous la force de l'imiter. C'est bien une tension théologique qui est en jeu ici. A nous de contempler la tripe kénose trinitaire pour percevoir l'abaissement et l'enfouissement de Dieu en nous qui nous introduit dans sa danse.
(1) Marion Muller-Collard, Éclats d'Evangile, Paris, Bayard, 2017 p.22
21 janvier 2018
Dieu flagellé et fragile
"Jésus, à cette heure de la journée tu as été flagellé pour moi, couronné d'épines, abreuvé pitoyablement de souffrances. Tu es mon vrai roi, hors de toi je ne connais personne. Tu t'es fait l'opprobre des hommes, abject et repoussant comme un lépreux (Is 53,3) jusqu'à ce que la Judée refuse de te reconnaître comme son roi (Jn 19,14-15). Par ta grâce, que moi au moins je te reconnaisse comme mon roi ! Mon Dieu, donne-moi cet innocent, si tendrement aimé, mon Jésus" (1)
La contemplation d’un Dieu fragile n’a d’autre finalité que de percevoir l’immensité de son amour, notre liberté et le chemin qui s’ouvre à nous, loin de toute quête de pouvoir ou d’orgueuil.
(1) Sainte Gertrude d'Helfta (1256-1301), moniale bénédictine
15 janvier 2018
Faire de notre vie une danse spirituelle
(1) Clément d'Alexandrie, cité par Claude Ollivier Le Pélerin, 4/4/1982
La maternité comme vocation
Le plus intéressant dans son analyse est de souligner que la maternité est souvent une élection et donc la réponse à une vocation qui dépasse et élève la femme au rang de co-créatrice. Cette particularité donne à la femme une place privilégiée dans l'économie du salut. Certes la maternité n'est pas donnée à toutes et la paternité n'est pas exclue de ce mouvement, mais reconnaître l'appel, c'est entendre là une dimension spéciale et essentielle devant laquelle, nous, les hommes devons être à genoux.
Au delà de cette particularité, il nous reste à changer notre regard, faire amende honorable et tout faire pour que le rejet de la femme dans l'Église laisse place à une saine harmonie ou nos complémentarités font grandir la sainteté et l'unité du peuple des baptisés, prêtres, prophètes et rois.
En donnant une vraie place à la femme, l'Église sera signe de sa pleine humanité.
(1) Lucetta Scarafia, Contre le génie féminin, Etudes n. 4238, mai 2017, p. 75sq
11 janvier 2018
Dieu fragile et caresse divine - Saint Jean de la Croix
« Ô touche délicate, Verbe Fils de Dieu, tu pénètres subtilement notre âme par la délicatesse de ton être divin ; tu la touches si délicatement que tu l'absorbes toute entière en toi, d'une manière si divine et si douce « qu'on n'en a jamais entendu parler en Canaan, qu'on ne l'a jamais vu au pays de Témân » (Ba 3,22). Ô touche délicate du Verbe, d'autant plus délicate à mon égard qu'ayant renversé les montagnes et brisé les rochers de la montagne de l'Horeb par l'ombre de ta puissance qui allait devant toi, tu t'es fait sentir si doucement, si fortement au prophète Élie « dans le délicat murmure de l'air » (1R 19,12). Comment es-tu brise légère et subtile ? Dis-moi comment tu touches si légèrement et si délicatement, ô Verbe, Fils de Dieu, toi qui es si puissant et si terrible ? Heureuse, mille fois heureuse l'âme que tu touches si délicatement ! ... « Tu les caches dans le secret de la face, c'est-à-dire ton Verbe, ton Fils, à l'abri du trouble des hommes. » (Ps 30,21) » (1)
(1) Saint Jean de la Croix (1542-1591), La Vive Flamme d'amour, strophe 2 (trad. Grégoire de Saint Joseph, Seuil 1947,1995, rev Tournay) source Évangile au quotidien
07 janvier 2018
Le signe d'un Dieu fragile
A la suite du post précédent je découvre cet hymne de l'épiphanie dans la prière des laudes :
Plus de signe dans la nuit,
L’étoile est morte.
Mais Dieu, là, dans son Enfant
Donné au monde.
Jésus Christ est révélé
Au cœur de l’homme.
Plus de voix venue du ciel
Quand Jean baptise.
Mais Jésus, Dieu reconnu
Dans sa Parole,
Quand lui-même la redit
Au cœur de l’homme.
Plus de jarres où réveiller
La joie des noces.
Mais du vin changé en sang.
Nouveau prodige !
Dieu, notre hôte en Jésus Christ
Au cœur de l’homme.(1)
La révélation d'un Dieu fragile ?
(1) Source AELF
Une épiphanie de lumière
L'étoile des mages est le signe dressé pour nous conduire à la lumineuse révélation d'un Dieu fragile. "Cette étoile nous invite toujours à suivre cet exemple d'obéissance et à nous soumettre, autant que nous le pouvons, à cette grâce qui attire tous les hommes vers le Christ.(...)Dans cette recherche, mes bien-aimés, vous devez tous vous entraider afin de parvenir au royaume de Dieu par la foi droite et les bonnes actions, et d'y resplendir comme des fils de lumière" (1)
A contempler
(1) Saint Léon le grand, Sermon sur l'épiphanie
06 janvier 2018
Fragilité et tressaillement -Jean louis Chrétien
On y découvre que le concept de fragilité est méconnu alors qu'il est plus positif que celui de faiblesse.
Aurais-je dû appeler mon livre éponyme «Un Dieu fragile » au lieu d'un « Dieu de faiblesse » ?
Écoutons Elodie Maurot sur ce thème : « saint Ambroise, [souligne] que « le Seigneur et créateur a assumé la fragilité de notre corps ». « Dans cette lumière neuve, la fragilité, sans être abolie, ce qu'elle ne sera qu'à la résurrection, peut être, non seulement fortifiée, mais véritablement transfigurée », analyse Jean-Louis Chrétien.
Chez Augustin, la fragilité ouvre au dynamisme : « Ayez à l'esprit, mes frères, la fragilité humaine : courez tant que vous vivez, afin de vivre ; courez tant que vous vivez, afin de ne pas mourir vraiment », écrit l'évêque d'Hippone.
Tout l'intérêt de l'ouvrage de Jean-Louis Chrétien est de montrer la richesse de ce thème intemporel, (...) . La fragilité apparaît même plus intéressante que l'idée de faiblesse, terme « négatif »,désignant « un manque, une absence, une privation » (de force). La fragilité a, elle, un « caractère positif ». Porteuse d'une ligne de faille ou de rupture, elle constitue potentiellement une ouverture. » (1)
Chemin d'espérance ? Elle rejoint en tout cas ce que je viens de publier sur le tressaillement dans « Le mendiant et la brise »
(1) La Croix du jeudi 4 janvier 2018 p.14