Pour Hans Urs von Balthasar, l’homme, en devenant apte à se mesurer lui-même, et après s’être « dévoilé à ses propres yeux » devient « sujet ». « En se dévoilant, il devient intérieurement lumineux, il s’éclaire lui-même et se rend transparent, c'est à dire que son être à la forme particulière de la conscience ». Sur ce point, le théologien ajoute que c’est en se reconnaissant comme homme « qu’il saisit du même coup ce qu’est l’être en général et en sa totalité » (1). Ainsi mesure-t-il non seulement son propre être mais aussi foncièrement tout être. On pourrait à ce stade basculé dans ce que dit Catherine de Sienne : « Dans la connaissance de toi-même tu deviendras humble, puisque tu y verras que tu n'es rien par toi-même et que ton être vient de moi puisque je vous ai aimés avant que vous n'ayez existé. » mais ce n’est pas le propos d’Hans Urs von Balthasar qui continue sa maïeutique à petits pas. (2) Et cependant, il se trahit dans l’affirmation suivante : « Pour être capable d’éprouver et de goûter toutes les richesses de l’être, il faut une sorte de pauvreté, une sensibilité pour ce qui est autre et conduit plus loin, une aptitude à écouter une révélation étrangère, une conviction d’être obligé de toujours apprendre, et d’en être capable » (1)
(1) Hans Urs von Balthasar, La Théologique, I – Vérité du monde, ibid, p.46-7
(2) Sainte Catherine de Sienne (1347-1380), tertiaire dominicaine, docteur de l'Église, co-patronne de l'Europe in Dialogues, ch. 4 (trad. Seuil 1953, p. 37 rev)
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