De la graine à la plante, de la plante à la fleur se dit le « message sans doute le plus éloquent de la nature muette » et « quand la forme parfaite en soi penche vers son déclin et, tout juste à ce moment, alors que nous pressentons la mort, elle nous surprend en livrant son fruit, auquel un double sens est lié : être consumé dans la terre en vue d’une nouvelle naissance, ou être consommé dans la bouche, pour la nourriture d’êtres plus élevés » (1) C’est pour Hans Urs von Balthasar le mystère de la vie. Cette vérité est dévoilement. Le vivant se dévoile simplement par sa vie en acte, « il ouvre son sens degré par degré, avec une clarté presque excessive ». Pour lui, ajoute-t-il plus loin, la vérité « se trouvera toujours infiniment plus riche et plus étendue que ce qu’on arrive à en percevoir ».
Je trouve là encore que l’analogie entre l’humain et le divin est porteuse de sens. Comme une hyperbole qui nous fait prendre conscience de cette double tension du don pascal : être consumé dans la terre pour renaître à la vie et être partagé comme nourriture pour les hommes…
(1) Hans Urs von Balthasar, La Théologique, I – Vérité du monde, ibid, p. 91 et 93
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