De son créateur, l’homme a reçu, pour sa route, « la grâce de participer à la fécondité inépuisable de sa source ». Il possède en soi une richesse qui ne s’épuise pas. Pour Hans Urs von Balthasar, il a toujours « une ouverture secrète, par où entrent à partir de l’éternel des provisions de sens constamment renouvelées. » En cela, il ne peut, selon le théologien, « s’enfermer dans le silence » (1). Il semble obligé de se plier à la loi qui se manifeste à lui. Cela ne l’empêche pas cependant de choisir de résister et de faire le tri, de passer au dessus, d’oublier. (2) Il me semble, pour reprendre l’image développée dans les billets précédents, qu’il s’enferme surtout dans cet aveuglement déjà décrié par Jésus. L’homme résiste à Dieu. C’est sa liberté, mais j’ajouterais aussi, c’est profondément humain. Et il nous faut trouver en nous, tous les moyens possibles pour désensabler la source. L’enjeu est de retrouver cette fraîcheur juvénile qui nous faisait voir Dieu dans l’irruption fragile de toute beauté.
(1) Hans Urs von Balthasar, La Théologique, I – Vérité du monde, ibid, p.114-115
(2) cf. chez P. Ricœur, Le temps et l’oubli
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