Quelle peut être le sens d’un décentrement véritable. Peut-on paraphraser les termes de Balthasar et concevoir la réceptivité comme quelque chose qui peut faire de nous un « espace éclairé absolument vide » au point qu’il faille « que quelque chose y brille pour qu’on s’aperçoive du rayonnement lumineux » (1) Il me semble que pour en arriver à ce niveau de détachement, il faut percevoir combien nous ne sommes que peu de chose et que ce qui est en nous de bon nous vient d’ailleurs. Alors peut-on arriver à cette transparence qui fait rayonner la lumière qui en nous vient d’ailleurs. On rejoint alors ce que suggère plus loin Balthasar : « Le sujet qui s’ouvre à la vérité éprouve précisément à son contact, tout le contraire d’un sentiment de maîtrise dominatrice épuisant son objet. Il a plutôt l’impression paradoxale d’accomplir un progrès véritable dans la connaissance et le savoir (…) une extension de plus en plus large et infinie. » (2).
Ce qui compte alors, c’est peut-être de rester ouvert, les sens entièrement tournés vers la réceptivité de ce qui, venant d’ailleurs, nous donne d’être, de vivre et de désirer. Une ouverture à toute vérité possible qui devient « participation finie à la lumière infinie »
(1) Hans Urs von Balthasar, La Théologique, I – Vérité du monde, ibid, p.49
(2) Ibid p. 50-51
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