« Qu'est-ce qui est le plus facile ? Dire à ce paralysé : "Tes péchés sont pardonnés", ou bien lui dire : "Lève-toi, prends ton brancard et marche" ?
Eh bien ! Pour que vous sachiez que le Fils de l'homme a autorité pour pardonner les péchés sur la terre… – Jésus s'adressa au paralysé –
je te le dis, lève-toi, prends ton brancard, et rentre dans ta maison. »
Il se leva, prit aussitôt son brancard, et sortit devant tout le monde. Tous étaient frappés de stupeur et rendaient gloire à Dieu, en disant : « Nous n'avons jamais rien vu de pareil. » (Marc 2, 10-12)
« Dans ce paralytique, c'est la totalité des païens qui est présentée au Christ pour être guérie. Mais les termes même de la guérison doivent être étudiés : ce qu'il dit au paralytique n'est pas : « Sois guéri », ni : « Lève-toi et marche », mais : « Sois ferme, mon fils, tes péchés te sont remis » (Mt 9,2). En un seul homme, Adam, les péchés avaient été transmis à toutes les nations. C'est pourquoi celui qui est appelé fils est présenté pour être guéri..., parce qu'il est la première œuvre de Dieu...; maintenant il reçoit la miséricorde qui vient du pardon de la première désobéissance. Nous ne voyons pas en effet que ce paralytique ait commis de péché ; et ailleurs le Seigneur a dit que la cécité de naissance n'avait pas été contractée à la suite d'un péché personnel ou héréditaire (Jn 9,3)...
Nul ne peut remettre les péchés hormis Dieu seul, donc celui qui les a remis est Dieu... Et pour que l'on puisse comprendre qu'il avait pris notre chair pour remettre aux âmes leurs péchés et pour procurer aux corps la résurrection, il dit : « Pour que vous sachiez que le Fils de l'homme a le pouvoir de remettre les péchés sur la terre, dit-il au paralytique : Lève-toi et prends ton lit ». Il aurait suffi de dire : « Lève-toi », mais...il a ajouté : « Prends ton lit et va-t-en chez toi ». D'abord, il a accordé la rémission des péchés, ensuite il a montré le pouvoir de la résurrection, puis il a enseigné, en faisant enlever le lit, que la faiblesse et la douleur n'atteindront plus les corps. Enfin, en renvoyant cet homme guéri à sa propre maison, il a montré que les croyants doivent retrouver le chemin conduisant au paradis, ce chemin qu'Adam, père de tous les hommes, avait quitté quand il a été brisé par la souillure du péché. » (1)
C'est nos propres enfermements qui sont ici guéris par Jésus. Sa grâce, c'est de nous libérer de nos adhérences au mal, de nous relever.
Mais cette conversion du cœur demande un effort de notre part, une contribution. Comme les porteurs du paralysé où les serviteurs qui remplissent d'eau les jarres à Cana nous devons nous prendre par la main, pour que Dieu nous relève et transforme en nous ce qui nous retient de courir vers lui. Nous laisser saisir pour être saisi (Ph 3).
Voir aussi https://prieenchemin.org/p/o/2263
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(1) Saint Hilaire, Commentaire de l'évangile de Matthieu, 8,5 (trad. SC 254, p. 199 rev.), source Évangile au quotidien
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