Il y a dans certaines des dernières photos publiées par un ami une tristesse intrinsèque, qui me saute aux yeux, même s’il évoque Pâques.
Les narcisses sauvages sortent leur plus beau jaune mais leurs orientations désordonnées évoquent plus pour moi l’individualisme actuel que la communion ecclésiale.
Il faut prendre du champ pour découvrir le polyèdre et la « Complicité » qui peut transcender cette tentation moderne.
Le terme « complicité » est d’ailleurs une des « étincelles » de l’auteur de ces photos...(opus éponyme tome 3 p. 116).
« La trinité autrement dite et dans un autre ordre, le Père, le Fils et la Complicité », écrivait-il...
Pourquoi avons nous perdu cette complicité ?
Pourquoi en suis-je à mon 50 eme billet(voir plus) sur la danse ?
Parce que l’Église s’est cassée et mérite une nouvelle harmonie ?
Où se trouve-elle ? Quels chemins de réconciliation ecclésiale sont possibles ?
Comment conjuguer nos différences ?
Peut-on aller plus loin dans la notion papale de polyèdre ou celle justinienne de logos spermatikos, sans écraser nos différences mais les entendre au sens symphonique, comme autant de notes qui interpellent notre propre chemin et nous aident à rejoindre et différencier la véritable valeur ajoutée et l’élan original et originel de « l’après Jésus »....
Disgression en forme d’interpellation
—-
Je ne suis pas de ceux qui considèrent qu’un homme est tout mauvais même s’il a pondu des textes qui dérangent ou commis des actes décevants. Jean Vanier, par exemple, n’est pas qu’un monstre... en lui cohabitait la grâce et la faute (révélée bien tardivement). Faut-il tout jeter ? Ses textes sur la vulnérabilité méritent un arrêt sur image.
Chaque homme, comme le souligne Paul, moi compris, est capable du meilleur et du pire.
Je ne vais pas effacer Paul VI parce qu’en Humanae Vitae coexiste de belles exhortations sur le respect conjugal et des appels qui ont cassé l’équilibre fragile entre le peuple et l’Église...
Cherchons à trouver la Complicité perdue au delà de nos errements. Ecoutons donc Paul VI dans ce qu’il dit sur la fonction pastorale du prêtre (avant un deuxième billet à paraître sur l’autre dimension tout aussi essentielle)...
« Lorsque l'heure fut venue de retourner au Père, en quittant ce monde, Jésus voulut choisir et appeler d'autres « pasteurs selon son cœur » (Jr 3,15). Il l'a fait par libre choix, afin qu'ils continuent sa propre mission, dans le monde entier, jusqu'à la fin des temps. Ils seront ses envoyés, ses messagers, ses apôtres. Ils ne seront pasteurs qu'en son nom, pour le bien du troupeau et dans la force de son Esprit, auquel ils devront rester fidèles.
Le premier de tous, Pierre, après la triple profession d'amour envers Jésus, est nommé pasteur de ses brebis et de ses agneaux (Jn 21,15). Puis tous les apôtres. Et après eux, d'autres encore, et tous dans le même Esprit. Et tous, dans tous les temps, devront guider le troupeau du Seigneur qui leur a été confié, non comme des dominateurs, mais comme les modèles du troupeau (1P 5,3), avec un total désintéressement et tout l'élan de leur cœur. Ainsi seulement, ils pourront recevoir un jour la récompense méritée, quand reparaîtra le Chef des pasteurs.
(1).
Peut-on raison garder sans céder à la critique facile - sport national plus exercé que le pied-ballon 🙂 (pour éviter l’anglicisme 🙂
Nous avons besoin de pasteur.e.s pourrais-je écrire qui aident à trouver une saine complicité, à nous faire danser ensemble au lieu de nous déchirer sur des fautes inexcusables et des rancœurs de rétroviseurs. Cela demande néanmoins ce que j’appelle dans plusieurs de mes livres une descente de tours (orgueil, suffisance...). Et ce chemin ne se fera que dans la Complicité que seul l’Esprit de Pentecôte peut instiller en nos cœurs blessés ou blessants...
Il faut probablement pour cela que nos doutes et nos peurs soient à nouveau convertis par le vent fragile de l’espérance pour que sous ce souffle de discret renaisse la communion perdue et qu’enfin de ses fleurs individuelles jaillissent à nouveau un feu « de/en Dieu »
(1) Paul VI, Message pour la Journée des vocations 1971 (trad. DC, t. 68, p. 405) découvert ce matin dans l’Évangile au Quotidien.
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