Quelques milliers de notes et réflexions interactives sur la vie et la foi, à partir de lectures souvent théologiques et à la lumière d'un Autre... Petit "blog" catholique d'un apprenti théologien (Bac canonique), perdu dans l'immensité de la toile... (ordonné diacre en septembre 2018)...
25 juin 2010
Symphonie trinitaire
Suite aux remarques des premiers lecteurs sur la Mélodie trinitaire, publié en début d'année, je viens de mettre en ligne une nouvelle édition, rebaptisée "Symphonie trinitaire". Elle reprend et résume les trois contemplations : Le dernier Pont, Dieu de Faiblesse, Danse trinitaire. Mais ce travail n'est pas qu'un résumé. Il constitue un essai de reprise des grands axes définis dans ces trois contemplations pour les rendre plus accessibles.
Cette méditation, qui est une résonance sur mes dernières lectures, notamment la théologie de Joseph Moingt, essaye également de suivre et développer les intuitions cumulées de Jürgen Moltmann, Wolfgang Pannenberg, Hans Urs von Balthasar tout en restant compréhensible pour tous, ce qui n'est pas une mince affaire.
Ce travail cherche aussi à répondre à la quête spirituelle des lecteurs de mon roman le plus théologique, les enfants de l'Avre, où les dialogues qui le terminent (entre Marthe et le moine Timothée) tracent un chemin de rédécouverte de la foi.
Comment répondre à ce désir de mieux connaître Dieu, au delà des certitudes fragiles du "Dieu trop bien connu" dont la toute-puissance masque le vrai Dieu, celui que révèle Jésus-Christ ?
Si l'on suit l'intuition de Pannenberg, il faut partir de la croix et de la résurrection, pour faire le chemin des premiers chrétiens. Ils ont commencé par douter, lorsque celui qu'il suivait est mort de façon ignominieuse. Ce temps d'incertitude et de vide, ce samedi saint spéculatif où ne demeure que le cri du souffrant et l'incompréhension de ceux qui l'entourent, n'est il pas le chemin de tout homme face à la violence et au mal. Dieu n'habite pas ce vide, bien au contraire, face à ce mal qui se dévoile, il apparaît caché. Ce temps d'attente, de vide, est proche de celui rencontré par le peuple au désert. C'est le temps de la maturation du désir.
Puis viens le tombeau vide. Alors des signes fragiles révèlent quelque chose d'impensable. Une rumeur jaillit et se répand.
Ce chemin est celui des chercheurs de Dieu. Il ira jusqu'à revisiter le sens de la Croix, comprendre la tension qui se dévoile au sein de la symphonie trinitaire, dans le creuset d'une quadriphonie : 4 évangiles... 4 manière de dire l'inconcevable et l'indicible...
Vous le sentez peut-être, la Symphonie trinitaire est au coeur d'une compréhension du plan de Dieu sur l'homme. On y perçoit les mouvements et la tendresse des trois personnes divines. Contemplation à découvrir...
Bonne lecture.
10 juin 2010
Les amants de l'Avre
Les amants de l'Avre est un petit roman consacré à la vie conjugale. Sur l'intuition de mon épouse, il m'a semblé intéressant de travailler sur l'histoire au long cours d'une vie de couple. Voici donc l'histoire d'Alice et Charles. Ils se sont rencontrés dans la petite enfance, dans une vallée perdue (celle qui occupe mes dimanches...). Ce qui n'était alors qu'une amitié de jeunesse a conduit à autres chose. Séparés par la vie, dans ce qu'elle recèle souvent de brutalité, ils ont pris des chemins différents mais ce sont recroisés.
Quel est l'enjeu de ce nouveau roman ? Il cherche à répondre à une question qui touche à l'impossible : comment construire un amour sur 50 ans ? Quels en sont les failles, les pièges et les joies ? Mais, à travers ce récit à deux voix, Les amants de l'Avre propose un peu plus qu'un roman. C'est une manière d'interpeller notre propre idée du mariage, des joies et des peines de la vie à deux, dans un chemin qui peut nous conduire jusqu'au grand départ.
Au sein de cette histoire, la Parole de Dieu n'est pas absente. Elle habite le discernement de l'un et de l'autre, conduit à des choix et des interpellations. On y retrouve notamment le Cantique des cantiques, qui sert de trame...En cela, ce livre est un peu plus qu'un roman... Une autre manière d'envisager la vie conjugale...
07 juin 2010
Cette Eglise que je cherche à aimer
A l'heure où notre Eglise est fortement critiquée, trainée dans la boue pour des actes commis par ses membres, il peut être bon de s'interroger sur ce qui la rend aimable. A partir d'une réflexion éclairante de Joseph Moingt (in Dieu qui vient à l'homme, tome 3), l'auteur fait le point sur ses propres arguments en faveur de l'Eglise. Ce constat en demi teinte ne fait pas d'impasse sur les problèmes actuels de l'Eglise. Il insiste sur ce qui déjà est "sacrement du Christ" et trace quelques sentiers pour qu'ensemble nous puissions faire grandir l'Eglise...
L'une des principales propositions, déjà partiellement entendue, c'est d'arrêter de présenter l'Eglise comme la Cité de Dieu sur terre, mais de reconnaître, à l'image des hommes qui la compose, qu'elle reste traversée par le mal... Alors peut-être, cette Eglise de pécheurs pardonnés pourra être témoin du travail difficile mais actif de la grâce en elle...
Un texte engagé... A découvrir...
Comme tous mes ouvrages, "Cette Eglise que je cherche à aimer" est disponible sur http://stores.lulu.com/cheriard
05 juin 2010
La Danse de l'espionne
Quand on commence à laisser ses doigts danser sur le clavier, la magie des mots qui nous arrivent du plus profond du coeur traduit souvent des impressions mêlées. Depuis des années j'explore le monde de la théologie à la recherche d'un dire sur Dieu. Intellectuel... tel à été le verdict amical d'un ami avec qui j'ai souvent la joie de déjeuner. Certes le monde des idées m'habite, envahit mes réflexions solitaires et génère l'envie pour moi de partager avec d'autres ces contemplations multiples.
Mais le monde du réel est souvent loin de celui des idées. Depuis Le cheval d'écume et Les enfants de l'Avre, mes deux premiers romans, cette confrontation entre le récit et la pensée théologique m'a conduit sur d'autres chemins. Et comme l'un de mes lieux de détente était le monde de l'espionnage (rien à voir avec la théologie, me direz vous), je me suis mis à écrire aussi dans ce sens. Comme ces textes étaient à mille lieux des écrits précédents, j'ai commencé à écrire cette nouvelle série sous un pseudonyme. Mais la théologie m'a reprise... Même le monde violent des armes et du suspense ne peut échapper à l'interpellation de Dieu. C'est pourquoi, après presque neuf mois d'absence, je vous propose de découvrir La danse de l'espionne. Ce roman de plus de 500 pages est en fait un recueil de 4 nouvelles. A partir d'une trame de guerre nucléaire, c'est devenu le roman d'une femme confrontée à ses propres contradictions. Touchée par l'amour, elle n'échappe pas à la grâce. Comme dans Les enfants de l'Avre, c'est la rencontre d'hommes d'exception et notamment de l'aumônier d'une grande école d'ingénieurs qui va la conduire à se laisser habiter par le souffle invisible de Dieu... A découvrir...
07 mai 2010
Le cercle - Aimer Dieu et son prochain
Je trouve que le texte suivant est une autre manière de traduire l'invitation à la danse
"Plus on est uni au prochain, plus on est uni à Dieu. Pour que vous compreniez le sens de cette parole, je vais vous donner une image tirée des Pères : Supposez un cercle tracé sur la terre, c'est-à-dire une ligne tirée en rond avec un compas, et un centre. On appelle précisément centre le milieu du cercle. Appliquez votre esprit à ce que je vous dis. Imaginez que ce cercle c'est le monde, le centre Dieu, et les rayons les différentes voies ou manières de vivre des hommes. Quand les saints, désirant approcher de Dieu, marchent vers le milieu du cercle, dans la mesure où ils pénètrent à l'intérieur, ils se rapprochent les uns des autres en même temps que de Dieu. Plus ils s'approchent de Dieu, plus ils se rapprochent les uns des autres ; et plus ils se rapprochent les uns des autres, plus ils s'approchent de Dieu. Et vous comprenez qu'il en est de même en sens inverse, quand on se détourne de Dieu pour se retirer vers l'extérieur : il est évident alors que, plus on s'éloigne de Dieu, plus on s'éloigne les uns
des autres, et que plus on s'éloigne les uns des autres, plus on s'éloigne aussi de Dieu. Telle est la nature de la charité. Dans la mesure où nous sommes à l'extérieur et que nous n'aimons pas Dieu, dans la même mesure nous avons chacun de l'éloignement à l'égard du prochain. Mais si nous aimons Dieu, autant nous approchons de Dieu par la charité pour lui, autant nous communions à la charité du prochain ; et autant nous sommes unis au prochain, autant nous le sommes à Dieu."
Source : "Dorothée de Gaza (v. 500-?), moine en Palestine, Instructions, VI, 76-78 (trad. SC 92, p. 281-287)" cité par Evangile au Quotidien...
"Plus on est uni au prochain, plus on est uni à Dieu. Pour que vous compreniez le sens de cette parole, je vais vous donner une image tirée des Pères : Supposez un cercle tracé sur la terre, c'est-à-dire une ligne tirée en rond avec un compas, et un centre. On appelle précisément centre le milieu du cercle. Appliquez votre esprit à ce que je vous dis. Imaginez que ce cercle c'est le monde, le centre Dieu, et les rayons les différentes voies ou manières de vivre des hommes. Quand les saints, désirant approcher de Dieu, marchent vers le milieu du cercle, dans la mesure où ils pénètrent à l'intérieur, ils se rapprochent les uns des autres en même temps que de Dieu. Plus ils s'approchent de Dieu, plus ils se rapprochent les uns des autres ; et plus ils se rapprochent les uns des autres, plus ils s'approchent de Dieu. Et vous comprenez qu'il en est de même en sens inverse, quand on se détourne de Dieu pour se retirer vers l'extérieur : il est évident alors que, plus on s'éloigne de Dieu, plus on s'éloigne les uns
des autres, et que plus on s'éloigne les uns des autres, plus on s'éloigne aussi de Dieu. Telle est la nature de la charité. Dans la mesure où nous sommes à l'extérieur et que nous n'aimons pas Dieu, dans la même mesure nous avons chacun de l'éloignement à l'égard du prochain. Mais si nous aimons Dieu, autant nous approchons de Dieu par la charité pour lui, autant nous communions à la charité du prochain ; et autant nous sommes unis au prochain, autant nous le sommes à Dieu."
Source : "Dorothée de Gaza (v. 500-?), moine en Palestine, Instructions, VI, 76-78 (trad. SC 92, p. 281-287)" cité par Evangile au Quotidien...
12 février 2010
Le don de lui-même
De même, le Seigneur a formé de la boue avec sa salive et l'a étendue sur les yeux de l'aveugle-né (Jn 9,6) pour nous faire comprendre que quelque chose lui manquait, comme au sourd-muet. Une
imperfection innée de notre pâte humaine a été supprimée grâce au levain qui vient de son corps parfait... Pour combler ce qui manquait à ces corps humains, il a donné quelque chose de lui-même, tout comme il se donne à manger [dans l'eucharistie]. C'est par ce moyen qu'il fait disparaître les
défauts et ressuscite les morts, pour que nous puissions reconnaître que, grâce à son corps « où habite la plénitude de la divinité » (Col 2,9), les défauts de notre humanité sont comblés et que la vraie vie est donnée aux mortels par ce corps où habite la vraie vie.
Saint Ephrem (v. 306-373), diacre en Syrie, docteur de l'Église
Sermon « Sur notre Seigneur », 10-11
Source : L'Evangile au Quotidien, 4 Quai KOCH - 67000 STRASBOURG - FRANCE
imperfection innée de notre pâte humaine a été supprimée grâce au levain qui vient de son corps parfait... Pour combler ce qui manquait à ces corps humains, il a donné quelque chose de lui-même, tout comme il se donne à manger [dans l'eucharistie]. C'est par ce moyen qu'il fait disparaître les
défauts et ressuscite les morts, pour que nous puissions reconnaître que, grâce à son corps « où habite la plénitude de la divinité » (Col 2,9), les défauts de notre humanité sont comblés et que la vraie vie est donnée aux mortels par ce corps où habite la vraie vie.
Saint Ephrem (v. 306-373), diacre en Syrie, docteur de l'Église
Sermon « Sur notre Seigneur », 10-11
Source : L'Evangile au Quotidien, 4 Quai KOCH - 67000 STRASBOURG - FRANCE
16 janvier 2010
La danse trinitaire
La danse c'est l'art de conjuguer ensemble la distance et la proximité, "l'aller vers" et le "retour en", le geste et la musique... Il y a donc une poétique et une esthétique. Pourquoi ne pas essayer de conjuguer ce terme avec une certaine manière de parler de Dieu. Non pour réduire sa manifestation à un jeu codifié mais pour ouvrir une introduction au "pas de Dieu" vers l'homme à une poétique et au mystère, donner un sens métaphorique à ce qui reste de l'indicible.
La danse trinitaire, ma septième contemplation, maintenant disponible... Elle effleure en quelques phrases la théologie de J. Moingt, mon dernier maître à penser...
09 janvier 2010
La Danse
Je viens de retrouver une vieille image trouvée chez P. Ricoeur. Il y parle de "l'antique rêve de (...) l'innocence et de l'action gracieuse ; l'aisance de la danse (...) comme une percée tout de suite évanouissante en direction d'un stade final de liberté où vouloir et pouvoir seraient sans hiatus, où nul effort viendrait rider de sa disgrâce le cours docile du mouvoir..."(1)
Il me semble que ce concept de danse pour être utilisé dans une description pastorale de ces mouvements de Dieu au sein de la Trinité économique...
Je suis en train de préparer un cours essai sur ce thème qui s'intitulerait "La danse Trinitaire"...
(1er jet à paraître bientôt, je vous en reparlerai...). Il chercherait à centrer l'analyse sur la première partie de l'axiome de Rahner : "La trinité économique est égale à la trinité immanente et inversement". Comment contempler la Trinité économique ? Est-ce que le terme de "danse" apporte un plus dans cette compréhension... Il s'agit bien sûr d'une danse tragique, dont la plus belle image est celle déjà développée dans Le dernier pont...
Est-ce que je pousse trop loin l'anthropocentrisme ?
Paul Ricoeur, Philosophie de la Volonté, I - Le volontaire et l'involontaire, Aubier, 1950, 2° éd.1988, p. 292
Il me semble que ce concept de danse pour être utilisé dans une description pastorale de ces mouvements de Dieu au sein de la Trinité économique...
Je suis en train de préparer un cours essai sur ce thème qui s'intitulerait "La danse Trinitaire"...
(1er jet à paraître bientôt, je vous en reparlerai...). Il chercherait à centrer l'analyse sur la première partie de l'axiome de Rahner : "La trinité économique est égale à la trinité immanente et inversement". Comment contempler la Trinité économique ? Est-ce que le terme de "danse" apporte un plus dans cette compréhension... Il s'agit bien sûr d'une danse tragique, dont la plus belle image est celle déjà développée dans Le dernier pont...
Est-ce que je pousse trop loin l'anthropocentrisme ?
Paul Ricoeur, Philosophie de la Volonté, I - Le volontaire et l'involontaire, Aubier, 1950, 2° éd.1988, p. 292
05 décembre 2009
Le Dernier Pont
Voici le fruit d'une longue méditation sur la Passion chez Jean. "Le Dernier Pont" est celui tracé par l'Evangéliste entre le lavement des pieds et la croix, une invitation à l'homme qui révèle, au delà de l'élévation, l'amour infini de Dieu pour l'homme. Ce livre, qui reprend les méthodes de lecture narrative de l'exégèse moderne, intègre aussi notre dernière méditation "Dieu de Faiblesse" et en annexe l'intégralité du blog de Lectio Divina - Selon Saint Jean avec la plupart de ses commentaires. Ce blog, créé avec quelques amis de 2006 à 2007 avait pour objet de méditer l'Evangile, au jour le jour.
Le dernier pont est un livre à offrir à ceux qui veulent partir sur les pas de l'évangéliste et méditer sur la mélodie de l'auteur au sein de la symphonie pastorale des 4 évangiles.
Publié au profit d'une oeuvre d'évangélisation, Le Dernier Pont est la 6ème contemplation publiée par Claude Hériard.
11 novembre 2009
Dieu de faiblesse
Je l'ai présenté entre les lignes dans les posts précédents...
Dieu de faiblesse est la cinquième contemplation de l'amphore et le Fleuve.
A la différence des quatre premières et dans la lignée de cette réflexion sur la réception, elle est disponible gratuitement en téléchargement au lecteur. Comment oser d'ailleurs vous demander de payer ce que j'ai reçu d'ailleurs. Si mes autres publications étaient au profit des associations que je soutiens, ces quelques pages sont un cadeau aux chercheurs fidèles qui soutiennent cet essai de lecture. Issu de la contemplation de Varone (Ce Dieu que je cherche à comprendre), Jürgen Moltmann (Le Dieu crucifié, Théologie de l'Espérance) et Joseph Moingt (L'homme qui venait de Dieu, Dieu qui vient à l'homme), Dieu de faiblesse est un petit résumé de ce qui semble être l'axe le plus novateur de la théologie moderne, la contemplation que le "bien connu' de Dieu est mort (un Dieu tout puissant et immuable, fruit de nos projections et de nos philosophies) et que seul un Dieu faible sauvera l'humanité, parce qu'à genoux devant Judas pour lui laver les pieds (cf. Jn 13 et post précédent), Dieu répète encore le cri de l'"où es tu "lancé dans le jardin... (Gn 3).
Comme tous ces travaux de recherche publié chez Lulu, c'est aussi une invitation au dialogue. N'hésitez pas après lecture à partager vos impressions, soit sous ce post, soit dans la page commentaire de http://www.lulu.com/content/7669266, idéalement dans les deux...
Lavement des pieds... quatrième relecture
Une première lecture d'un des sommets de la théologie johannique passe par la double contemplation qui résulte de la structure même du récit en narrativité. La première partie du texte, au sein même du dialogue entre Jésus et Pierre (Jn 13, 6-10) nous invite à nous laisser purifier par le Christ et donc à recevoir le pardon de Dieu, avec une pointe donnée dans le verset 8 : "Si je ne te lave pas les pieds, tu n'auras point part avec moi" (*). La deuxième, donnée par la deuxième partie (12-20) est une invitation à l'amour communautaire et réciproque. Mais au sein même de l'ensemble de l'attitude de Jésus, nous entrons également en résonance avec le propre chemin de Dieu vers l'homme, cet abaissement de Dieu qui depuis la Shékinah (Gloire du Verbe) qui cherche l'homme dans le jardin (Targum de Gn 3) ne va cesser d'exprimer le "j'ai soif" crié par Dieu à l'humanité... Ce cri trinitaire ne cesse de se conjuguer dans l'Ecriture. On le trouvera dans l'entre-deux de la visite à Mambré, entre-les lignes de l'échange entre Moïse et Dieu en Ex 33, dans la voix d'un fin silence où la tendresse de Dieu vient chercher l'homme juste et lui fait entendre le chant des autres chercheurs de Dieu, le coeur des 7000 (cf. 1 R 19). Dans l'Evangile de Jean, nous l'avons déjà entendu dans le "donne moi à boire" prononcé à la Samaritaine (Jn 4), il sera interprété dans la danse du Fils, au pied de la femme adultère et résonnera dans le cri final prononcé sur la Croix. Au j'ai soif de ton humanité, viendra répondre, comme en écho, la symphonie du don trinitaire, jaillissement infini du fleuve d'amour, face auquel notre amphore reste bien petite...
Plus je médite ce texte plus sa portée, ce sommet théologique, ressemble à cette échelle de médiation présentée en Jn 1,51 où le Christ apparaît à la fois comme l'échelle et le nouveau Jacob (**)... L'échelle est accrochée au sommet du ciel. Ce Dieu de faiblesse révélée dans la kénose du Fils, résonnera chez Paul dans l'affirmation "Dieu lui a donné le nom" (Ph 2)... Jésus est le Christ... (***)
* cf. Y-M Blanchard, Saint Jean, Edit° de l'Atelier, p. 27
** cf. Targum néofiti de Gn 28
*** cf. W. Kasper, Jésus le Christ, Edit° du Cerf...
Plus je médite ce texte plus sa portée, ce sommet théologique, ressemble à cette échelle de médiation présentée en Jn 1,51 où le Christ apparaît à la fois comme l'échelle et le nouveau Jacob (**)... L'échelle est accrochée au sommet du ciel. Ce Dieu de faiblesse révélée dans la kénose du Fils, résonnera chez Paul dans l'affirmation "Dieu lui a donné le nom" (Ph 2)... Jésus est le Christ... (***)
* cf. Y-M Blanchard, Saint Jean, Edit° de l'Atelier, p. 27
** cf. Targum néofiti de Gn 28
*** cf. W. Kasper, Jésus le Christ, Edit° du Cerf...
04 novembre 2009
La nudité
Le père de François voulait le faire comparaître devant l'évêque pour
qu'il renonce à tous ses droits d'héritier et lui restitue tout ce qu'il
possédait encore. François, en véritable amant de la pauvreté, se prête
volontiers à la cérémonie, se présente au tribunal de l'évêque et, sans
attendre un moment ni hésiter en quoi que ce soit, sans attendre un ordre
ni demander une explication, enlève aussitôt tous ses habits et les rend à
son père... Rempli de ferveur, emporté par l'ivresse spirituelle, il quitte
jusqu'à ses chausses et, complètement nu devant toute l'assistance, déclare
à son père : « Jusqu'ici je t'ai appelé père sur la terre ; désormais, je
puis dire avec assurance : ' Notre Père qui es aux cieux ', puisque c'est à
lui que j'ai confié mon trésor et donné ma foi. »
L'évêque, un homme saint et très digne, pleurait d'admiration à
voir les excès où le portait son amour de Dieu ; il s'est levé, a attiré le
jeune homme dans ses bras, l'a couvert de son manteau et a fait apporter de
quoi l'habiller. On lui a donné le pauvre manteau de bure d'un fermier au
service de l'évêque. François l'a reçu avec reconnaissance et, ramassant
ensuite sur le chemin un morceau de gypse, y a tracé une croix ; ce
vêtement signifiait bien cet homme crucifié, ce pauvre à moitie nu. C'est
ainsi que le serviteur du Grand Roi a été laissé nu pour marcher à la suite
de son Seigneur attaché nu à la croix.
Source : lEvangileauquotidien.org
qu'il renonce à tous ses droits d'héritier et lui restitue tout ce qu'il
possédait encore. François, en véritable amant de la pauvreté, se prête
volontiers à la cérémonie, se présente au tribunal de l'évêque et, sans
attendre un moment ni hésiter en quoi que ce soit, sans attendre un ordre
ni demander une explication, enlève aussitôt tous ses habits et les rend à
son père... Rempli de ferveur, emporté par l'ivresse spirituelle, il quitte
jusqu'à ses chausses et, complètement nu devant toute l'assistance, déclare
à son père : « Jusqu'ici je t'ai appelé père sur la terre ; désormais, je
puis dire avec assurance : ' Notre Père qui es aux cieux ', puisque c'est à
lui que j'ai confié mon trésor et donné ma foi. »
L'évêque, un homme saint et très digne, pleurait d'admiration à
voir les excès où le portait son amour de Dieu ; il s'est levé, a attiré le
jeune homme dans ses bras, l'a couvert de son manteau et a fait apporter de
quoi l'habiller. On lui a donné le pauvre manteau de bure d'un fermier au
service de l'évêque. François l'a reçu avec reconnaissance et, ramassant
ensuite sur le chemin un morceau de gypse, y a tracé une croix ; ce
vêtement signifiait bien cet homme crucifié, ce pauvre à moitie nu. C'est
ainsi que le serviteur du Grand Roi a été laissé nu pour marcher à la suite
de son Seigneur attaché nu à la croix.
Source : lEvangileauquotidien.org
17 octobre 2009
Le ver est dans le fruit
Au terme de ce chemin, vient l'ultime révélation, celle du péché d'orgueil. C'est le plus pernicieux, celui que l'on ne veut pas voir.
C'est le problème de Nicodème, qui reste dans la nuit. Bien que proche du Seigneur, il ne veut pas voir. C'est la poutre et la paille, c'est peut-être aussi l'ultime combat du Christ.
Non pas ma volonté de puissance mais Ta gloire.
Entre la nuit de Nicodème et la 6ème heure de la Samaritaine, se tient l'ultime clé, celle du passage sur l'autre rive.
Lui est dans la nuit, elle s'expose, nue à la lumière de midi.
Nicodème refuse de voir, il reste dans la nuit.
La Samaritaine reconnait son sauveur. Il lui demande à boire, en dépit de son péché.
En elle, malgré ce qui l'a conduit au péché, il y un chemin de vie.
Chez le pharisien, la nuit demeure.
Ce problème, ce vers dans le fruit. Je n'y échappe pas.
Et j'en demande pardon.
Peut-être que toutes ces pages ne valaient rien, sauf à découvrir ma propre tour d'orgueil, peut-être plus immense que je ne l'imaginais.
Il me reste plus qu'à passer sur l'autre rive.
Ce pas est le plus dur.
Jésus reste à genou devant Judas, ultime geste du Dieu de faiblesse devant celui qui va partir pour sa dernière nuit. Laissons nous laver les pieds sans résister à l'appel.
C'est le problème de Nicodème, qui reste dans la nuit. Bien que proche du Seigneur, il ne veut pas voir. C'est la poutre et la paille, c'est peut-être aussi l'ultime combat du Christ.
Non pas ma volonté de puissance mais Ta gloire.
Entre la nuit de Nicodème et la 6ème heure de la Samaritaine, se tient l'ultime clé, celle du passage sur l'autre rive.
Lui est dans la nuit, elle s'expose, nue à la lumière de midi.
Nicodème refuse de voir, il reste dans la nuit.
La Samaritaine reconnait son sauveur. Il lui demande à boire, en dépit de son péché.
En elle, malgré ce qui l'a conduit au péché, il y un chemin de vie.
Chez le pharisien, la nuit demeure.
Ce problème, ce vers dans le fruit. Je n'y échappe pas.
Et j'en demande pardon.
Peut-être que toutes ces pages ne valaient rien, sauf à découvrir ma propre tour d'orgueil, peut-être plus immense que je ne l'imaginais.
Il me reste plus qu'à passer sur l'autre rive.
Ce pas est le plus dur.
Jésus reste à genou devant Judas, ultime geste du Dieu de faiblesse devant celui qui va partir pour sa dernière nuit. Laissons nous laver les pieds sans résister à l'appel.
13 octobre 2009
Pastorale du Seuil
Que tous soient sauvés...
La foi ne doit pas être réservée à une élite, mais elle est la joie de Dieu pour tout homme.
Pourquoi le Christ est-il prêt à abandonner son troupeau pour la brebis perdue ? Pourquoi préfère-t-il manger avec les publicains et les pécheurs plutôt qu'avec les pharisiens. Au nom de quoi s'agenouille-t-il devant la femme adultère et demande-t-il à boire à la Samaritaine ?
Vous le savez, depuis des années tous mes efforts portent sur la question de la "pastorale du seuil"... Comment réduire l'écart entre l'Eglise et le monde, développer cette mission particulière auprès de ceux qui n'osent pas passer le seuil de nos Eglises.
Je vous signale donc qu'une nouvelle éditions de mon livre "Chemins d'humanité, Chemins vers Dieu" est disponible. Publié sous le titre de Pastorale du Seuil, cet essai reprend certaines réflexions issues de L'amphore et le Fleuve. Cette nouvelle version est plus large que le premier essai plus axé sur la préparation au mariage des "gens du seuil". Cet élargissement me semble important du fait de l'ampleur des problèmes pastoraux que traversent et va traverser notre Eglise...
06 octobre 2009
Marthe et Marie
Ecoutons Saint Augustin : "Vous comprenez, je crois, que ces deux femmes, toutes deux chères au
Seigneur, toutes deux dignes de son amour, et toutes deux ses disciples...,
ces deux femmes donc, sont l'image de deux formes de vie : la vie de ce
monde et la vie du monde à venir, la vie de travail et la vie de repos, la
vie dans les soucis et la vie dans la béatitude, la vie dans le temps et la
vie éternelle.
Deux vies : méditons sur elles plus longuement. Considérez de quoi
est faite cette vie-ci : je ne dis pas une vie répréhensible..., une vie de
débauches, d'impiétés ; non, je parle d'une vie de travail, chargée
d'épreuves, d'angoisses, de tentations, de cette vie qui n'a rien de
coupable, de cette vie qui était bien celle de Marthe... Le mal était
absent de cette maison, avec Marthe comme avec Marie ; s'il y avait été,
l'arrivée du Seigneur l'aurait dissipé. Deux femmes, donc, y ont vécu, les
deux ont reçu le Seigneur, deux vies estimables, toutes deux droites, l'une
faite de travail, l'autre de repos... L'une de travail, mais exempte de
compromissions, écueil d'une vie donnée à l'action ; l'autre exempte
d'oisiveté, écueil d'une vie de loisir. Il y avait là deux vies, et la
source même de la vie...
La vie de Marthe, c'est notre monde ; la vie de Marie, le monde que
nous attendons. Vivons celle-ci avec rectitude, pour obtenir l'autre en
plénitude. Que possédons-nous déjà de cette vie-là ?... En ce moment,
justement, nous menons un peu cette vie-là : loin des affaires, à l'écart
des soucis familiaux, vous vous êtes rassemblés, vous êtes là à écouter.
Vous comportant ainsi, vous ressemblez à Marie. Et cela vous est plus
facile qu'à moi, qui dois prendre la parole. Ce que je dis, cependant,
c'est du Christ que je le tiens, et cette nourriture est celle du Christ.
Car il est le pain commun à tous, et c'est pour cela que je vis en
communion avec vous. (*)"
Il me semble que cette tension est à retenir. Il ne s'agit pas d'une opposition mais d'une tension. Et c'est dans cette direction qu'il me semble utile de se positionner.
La fuite du réel n'est pas la solution. La résignation au réel non plus.
Dans sa "théologie de l'espérance", J. Moltmann (p. 16ss) nous invite à aller plus loin que le consentement. Il me semble qu'il rejoint là la tension ouverte par Augustin...
(*) Saint Augustin (354-430), évêque d'Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l'Église
Sermon 104 ; PL 38, 616 (trad. Luc commenté, DDB 1987, p. 92 rev.)
Source : http://www.lEvangileauquotidien.org
Seigneur, toutes deux dignes de son amour, et toutes deux ses disciples...,
ces deux femmes donc, sont l'image de deux formes de vie : la vie de ce
monde et la vie du monde à venir, la vie de travail et la vie de repos, la
vie dans les soucis et la vie dans la béatitude, la vie dans le temps et la
vie éternelle.
Deux vies : méditons sur elles plus longuement. Considérez de quoi
est faite cette vie-ci : je ne dis pas une vie répréhensible..., une vie de
débauches, d'impiétés ; non, je parle d'une vie de travail, chargée
d'épreuves, d'angoisses, de tentations, de cette vie qui n'a rien de
coupable, de cette vie qui était bien celle de Marthe... Le mal était
absent de cette maison, avec Marthe comme avec Marie ; s'il y avait été,
l'arrivée du Seigneur l'aurait dissipé. Deux femmes, donc, y ont vécu, les
deux ont reçu le Seigneur, deux vies estimables, toutes deux droites, l'une
faite de travail, l'autre de repos... L'une de travail, mais exempte de
compromissions, écueil d'une vie donnée à l'action ; l'autre exempte
d'oisiveté, écueil d'une vie de loisir. Il y avait là deux vies, et la
source même de la vie...
La vie de Marthe, c'est notre monde ; la vie de Marie, le monde que
nous attendons. Vivons celle-ci avec rectitude, pour obtenir l'autre en
plénitude. Que possédons-nous déjà de cette vie-là ?... En ce moment,
justement, nous menons un peu cette vie-là : loin des affaires, à l'écart
des soucis familiaux, vous vous êtes rassemblés, vous êtes là à écouter.
Vous comportant ainsi, vous ressemblez à Marie. Et cela vous est plus
facile qu'à moi, qui dois prendre la parole. Ce que je dis, cependant,
c'est du Christ que je le tiens, et cette nourriture est celle du Christ.
Car il est le pain commun à tous, et c'est pour cela que je vis en
communion avec vous. (*)"
Il me semble que cette tension est à retenir. Il ne s'agit pas d'une opposition mais d'une tension. Et c'est dans cette direction qu'il me semble utile de se positionner.
La fuite du réel n'est pas la solution. La résignation au réel non plus.
Dans sa "théologie de l'espérance", J. Moltmann (p. 16ss) nous invite à aller plus loin que le consentement. Il me semble qu'il rejoint là la tension ouverte par Augustin...
(*) Saint Augustin (354-430), évêque d'Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l'Église
Sermon 104 ; PL 38, 616 (trad. Luc commenté, DDB 1987, p. 92 rev.)
Source : http://www.lEvangileauquotidien.org
30 septembre 2009
Les 3 humilités
Les trois sortes d'humilité : La première sorte d'humilité est
nécessaire au salut éternel. Elle consiste à m'abaisser et m'humilier
autant que cela m'est possible pour que j'obéisse en tout à la Loi de Dieu
notre Seigneur. De la sorte, même si on faisait de moi le maître de toutes
les choses créées en ce monde ou s'il y allait de ma propre vie temporelle,
je n'envisagerais pas de transgresser un commandement, soit divin soit
humain... La deuxième sorte d'humilité est une humilité
plus parfaite que la première. Elle consiste en ceci : je me trouve à un
point tel que je ne veux ni ne m'incline davantage à avoir la richesse
plutôt que la pauvreté, à vouloir l'honneur plutôt que le déshonneur, à
désirer une vie longue plutôt qu'une vie courte, étant égal le service de
Dieu notre Seigneur et le salut de mon âme... La troisième
sorte d'humilité est l'humilité la plus parfaite : c'est quand, tout en
incluant la première et la deuxième, la louange et la gloire de sa divine
majesté étant égales, pour imiter le Christ notre Seigneur et lui
ressembler plus effectivement je veux et je choisis davantage la pauvreté
avec le Christ pauvre que la richesse, les opprobres avec le Christ couvert
d'opprobres que les honneurs ; et que je désire davantage être tenu pour
insensé et fou pour le Christ qui, le premier, a été tenu pour tel, plutôt
que « sage et prudent » dans ce monde (Mt 11,25).
Saint Ignace de Loyola (1491-1556), fondateur des jésuites
Exercices spirituels, 2e semaine, 12e jour (trad. DDB 1986, p. 103)
Source : Evangile au quotidien
nécessaire au salut éternel. Elle consiste à m'abaisser et m'humilier
autant que cela m'est possible pour que j'obéisse en tout à la Loi de Dieu
notre Seigneur. De la sorte, même si on faisait de moi le maître de toutes
les choses créées en ce monde ou s'il y allait de ma propre vie temporelle,
je n'envisagerais pas de transgresser un commandement, soit divin soit
humain... La deuxième sorte d'humilité est une humilité
plus parfaite que la première. Elle consiste en ceci : je me trouve à un
point tel que je ne veux ni ne m'incline davantage à avoir la richesse
plutôt que la pauvreté, à vouloir l'honneur plutôt que le déshonneur, à
désirer une vie longue plutôt qu'une vie courte, étant égal le service de
Dieu notre Seigneur et le salut de mon âme... La troisième
sorte d'humilité est l'humilité la plus parfaite : c'est quand, tout en
incluant la première et la deuxième, la louange et la gloire de sa divine
majesté étant égales, pour imiter le Christ notre Seigneur et lui
ressembler plus effectivement je veux et je choisis davantage la pauvreté
avec le Christ pauvre que la richesse, les opprobres avec le Christ couvert
d'opprobres que les honneurs ; et que je désire davantage être tenu pour
insensé et fou pour le Christ qui, le premier, a été tenu pour tel, plutôt
que « sage et prudent » dans ce monde (Mt 11,25).
Saint Ignace de Loyola (1491-1556), fondateur des jésuites
Exercices spirituels, 2e semaine, 12e jour (trad. DDB 1986, p. 103)
Source : Evangile au quotidien
24 septembre 2009
Les enfants de l'Avre
Souvent la théologie, parce qu'elle reste de l'ordre des mots, n'est pas accessible aux plus grand nombre. Et c'est au travers d'une histoire humaine, au sein d'un chemin d'humanité que la tendresse du Dieu caché peut se révéler entre les lignes.
L'histoire de Marthe, située au cœur de l'une des crises les plus graves de notre histoire, n'est pas le récit d'une victoire par les armes. En 1424, elle a tout perdu, mais une médiation se fait et entre les lignes, au delà de la violence et de la mort, un souffle se révèle.
Au plus fort du roman, des paroles sont échangées, un chemin se trace... Est-ce que la révélation peut se faire, au sein même du désespoir... "C'est quand je suis faible que je suis fort"...
Un peu comme Le Monde de Sophie, c'est au cœur du roman qu'une théologie se dévoile. Un essai de traduction de la tendresse de Dieu.
Les enfants de l'Avre, une des nouvelles contenue dans Entre-Deux est maintenant achevé. Et attend vos commentaires. Disponible en téléchargement pour les amis... Vendu sur Lulu.com au profit d'un projet d'évangélisation... PS de 2011 : La genèse de se roman vient de paraître en octobre 2011 sous le titre "Simon le vieux" cf ici
24 juillet 2009
Dieu de tendresse
Une des caractéristiques de la prédication de Jésus n'est-elle pas d'être à la fois pleine d'autorité et de verve face aux sages, aux savants et aux hypocrites mais à l'inverse d'être pleine d'attention et de tendresse pour ceux que l'homme rejette, bannit et condamne.
Faut-il voir dans cette différence de traitement une des caractéristiques même de la tendresse de Dieu. Pourquoi cette attitude face aux brebis perdues, face à ces fils prodigues, qu'ils s'appellent Zachèe, la femme adultère ou le bon larron. Pourquoi critique-t-on ce Jésus qui mange chez les publicains, va au devant des samaritaines considérées comme impures, embrasse les lépreux et s'agenouille devant Judas... N'est-ce pas parce que justement, devant ceux que rejette l'homme; Dieu veut se faire humble. Est-ce là que l'on trouve les traces de la théologie de la Croix, celle d'un Dieu qui meurt au milieu des abandonnés, qui se fait pécheur pour sauver ce qui était perdu...?
Faut-il voir dans cette différence de traitement une des caractéristiques même de la tendresse de Dieu. Pourquoi cette attitude face aux brebis perdues, face à ces fils prodigues, qu'ils s'appellent Zachèe, la femme adultère ou le bon larron. Pourquoi critique-t-on ce Jésus qui mange chez les publicains, va au devant des samaritaines considérées comme impures, embrasse les lépreux et s'agenouille devant Judas... N'est-ce pas parce que justement, devant ceux que rejette l'homme; Dieu veut se faire humble. Est-ce là que l'on trouve les traces de la théologie de la Croix, celle d'un Dieu qui meurt au milieu des abandonnés, qui se fait pécheur pour sauver ce qui était perdu...?
21 juillet 2009
Chemins de Liberté - Aimer en vérité
Au-delà d’une fausse liberté qui le conduirait à suivre le chemin de la facilité, l’homme dispose d’une triple assistance. Cette assistance n’est en fait autre que le triple don de Dieu qui se manifeste par une parole qui libère, puis par un signe, un symbole, une figure dressée sur le bois de la croix ; celle du Christ qui a répondu oui à l’appel. A cela, l’Eglise ajoute l’importance du don de l’Esprit, qui renouvelle et aide à interpréter le sens de ce qui est déposé au cœur de chacun et permet d’entendre puis de répondre à l’appel.
Le don de liberté est de fait le fruit de cette assistance trinitaire qui donne à l’homme les moyens d’avancer dans ce choix. Et c’est au terme de ces trois dons, perçus de manière différente par chacun, que le choix doit se faire, et qu’il reste libre. C’est à l’issue de ce choix que prend sens la réponse à l’appel.
Au triple don de la liberté peut répondre un triple questionnement. Une interpellation qui ne vise pas l'homme extérieur, mais l'homme intérieur, le soi-même qui seul peut répondre à la question :
- est-ce que mon acte est digne du crucifié ?
- est-ce que j'agis pour ma propre gloire ?
- est-ce que mon amour est vrai ?
Peut-être faut-il pour cela quitter le domaine de la seule contemplation que nous avons emprunté dans les chemins précédents. En effet, il ne s"agit plus de regarder et contempler l'oeuvre de Dieu reçu ou déployé autour de nous, mais d'avancer dans l'intimité du "me voici" très personnel qui ne concerne personne d'autre que moi. Cela ne peut être une injonction faite aux autres, une morale clamée comme le chemin de l'humanité, mais la simple introspection personnelle...
On rejoint peut-être le chemin qui passe la triple tentation de l'avoir, du pouvoir et du valoir, que l'on doit écarter au profit d'une vérité véritable. Sur ce chemin, la méditation donnée par Benoït XVI dans sa dernière encyclique n'est pas à ignoer.(*) Caritas in veritate...
(*) Extraits de notes pour la dernière partie de l'Amphore et le fleuve : Chemins de liberté
23 juin 2009
Passons sur l'autre rive
Qu'est-ce qui sépare les deux côtés du lac... ?
D'un côté, le temps des paraboles, la recherche du bien, du beau et du vrai en soi...
Mais cette recherche est stérile, si tout cela est pour soi...
Il a un passage à faire, une mort à soi-même qui nous fait prendre conscience que cette course aux valeurs est vaine si l'on ne prend pas en compte la souffrance d'autrui... Ce saut intérieur, c'est ce à quoi nous conduit la kénose...
Dieu dort sur le bateau... Est-ce le sommeil de la mort...
Nous sommes affolés par cette tempête alors que Dieu dort...
Mais cette mort de Dieu est le chemin de notre passage et de notre libération.
C'est l'hyperbole qui nous jette ailleurs...
Du jeté là au jeté ailleurs...
Et alors vient la liberté véritable, celle des enfants de Dieu...
A la tempête succède la paix sur le lac, celle de ceux qui ont quitté leur parure (Ex 33) pour se tourner vers la tente de la rencontre...
Dans l'amphore et le Fleuve j'ai tracé ce chemin... Mais il reste encore à décrire cela...
Ce jeté ailleurs doit être développé... La route n'est pas finie.
Vous la trouverez entre les lignes dans Entre-Deux... Une petite surprise qui n'est pas affichée sur la couverture... Un passage...
06 mai 2009
Le cheval d'écume
Le cheval d'écume est l'histoire de la rencontre de deux amoureux de la mer. Drame de destins qui se croisent et se décroisent sur fond de tempête et d'accalmies. Un roman écrit qui est aussi une forme de parcours initiatique sur le mariage...
Après des années à écrire des choses sérieuses, j'ai voulu tenter de changer de style... L'écriture d'un roman est une nouvelle aventure. Mais peut-on changer vraiment ? Dans cet essai, je ne renie rien de ce qui m'anime...
A découvrir...
Comme toujours, mes livres sont vendus au profit de la FICPM, ONG...
PS : Pour les amis, une version gratuite est disponible sur demande...
12 avril 2009
Le fleuve
En illustration à ce que je disais sur l'amphore et le fleuve :
"Cours donc à cette source de vie et de lumière avec un vif désir, qui que tu sois et, dans ton amour de Dieu, crie-lui de toute la force de ton cœur : "Ô beauté indicible du Très-Haut, éclat très pur de la lumière éternelle, Vie qui vivifies toute vie, clarté qui illumines toute lumière et conserves en l'éternelle splendeur les astres divers qui brillent devant le trône de la divinité depuis l'origine des temps ! "Ô flot éternel et inaccessible, limpide et doux, dont la source est cachée aux yeux de tous les mortels ! Ta profondeur est sans fond, ta hauteur sans limites, ta largeur sans bornes, ta pureté sans aucun trouble. C'est de toi que découle le fleuve qui réjouit la cité de Dieu (ps 45, 5)... pour que nous te chantions des hymnes de louange, dans l'explosion de la joie et de l'action de grâce (Ps 41, 5), car nous savons par expérience qu'auprès de toi est la source de la vie et que dans ta lumière nous verrons la lumière (Ps 35, 10)."
Saint Bonaventure, l'arbre de vie, Opera Omnia, 8, 79
"Cours donc à cette source de vie et de lumière avec un vif désir, qui que tu sois et, dans ton amour de Dieu, crie-lui de toute la force de ton cœur : "Ô beauté indicible du Très-Haut, éclat très pur de la lumière éternelle, Vie qui vivifies toute vie, clarté qui illumines toute lumière et conserves en l'éternelle splendeur les astres divers qui brillent devant le trône de la divinité depuis l'origine des temps ! "Ô flot éternel et inaccessible, limpide et doux, dont la source est cachée aux yeux de tous les mortels ! Ta profondeur est sans fond, ta hauteur sans limites, ta largeur sans bornes, ta pureté sans aucun trouble. C'est de toi que découle le fleuve qui réjouit la cité de Dieu (ps 45, 5)... pour que nous te chantions des hymnes de louange, dans l'explosion de la joie et de l'action de grâce (Ps 41, 5), car nous savons par expérience qu'auprès de toi est la source de la vie et que dans ta lumière nous verrons la lumière (Ps 35, 10)."
Saint Bonaventure, l'arbre de vie, Opera Omnia, 8, 79
25 février 2009
Toute faiblesse
La toute faiblesse de Dieu est comme le pendant à la toute puissance des dieux grecs. Dieu n'a pas choisi la foudre et le tonnerre pour se révéler au peuple juif. Ou s'ils l'ont cru, d'abord, ce n'était pas la piste principale... La toute faiblesse de Dieu, la voix d'un fin silence, c'est peut-être la notion qui a pris le plus de temps à prendre dans notre société, du fait même de la coexistence des deux courants de pensée, mais aussi surtout de notre éternelle tentation de puissance, y compris dans l'Eglise...
07 février 2009
L'amphore et le fleuve
Face à ce fleuve d'amour qui se déverse sur l'homme, saint Bonaventure avait cette image fabuleuse d'un homme, tenant une amphore, debout dans le fleuve et incapable d'en saisir le flot.
C'est donc "L'amphore et le Fleuve" que j'ai choisi pour réunir en un seul tome mes trois dernières contemplations :
- "Retire tes sandales", une contemplation écrite suite à la lecture de l'œuvre d'Urs von Balthasar,
- "La voix d'un fin silence" une analyse transversale des théophanies de Dieu dans l'ancien et le Nouveau Testament
- "Les mains vides", une relecture philosophique de l'amour-don...
Rappel : Vous trouverez sous ce lien l'ensemble de mes publications y compris une contribution à un ouvrage collectif, Chemin vers le mariage, publié récemment chez Bayard sous la direction de S. Kerrien.
Les mains vides
Toute fécondité de l'homme vient de Dieu. Prendre conscience que nous ne sommes rien que des passeurs d'un amour infini qui nous vient d'ailleurs, c'est amorcer un chemin nouveau, aride et dérangeant. C'est avancer sur une terre inconnue, celle de la réalisation soudaine que si nous sommes les sarments d'une vigne, nous ne faisons que passer la sève qui vient d'ailleurs et qui coule en nous, nous irrigue et nous fait vivre.
Je vous annonce la naissance de ma troisième contemplation, "Les mains vides", qui reprend et médite sur ce thème.
18 décembre 2008
Communion
"Communier à Dieu, communier à l'homme, c'est donc une seule et même chose et, si l'homme de la rue qui ne sait rien de rien de ce que signifie Dieu entrait ici {dans l'église], il faudrait, si nous vivions en vision la messe, qu'il sente en entrant qu'il se passe un évènement colossal, un évènement unique, un action qui embrasse vraiment tout l'univers et qui récapitule toute l'histoire, il faudrait qu'il sente une telle charge d'humanité, qu'il en soit pénétré jusqu'au fond de son être et qu'il rencontre à travers nous le visage de Dieu, qu'il le respire en nous et que, sans que nous ayons besoin de rien dire, il s'en aille ayant rencontré, vraiment rencontré le Seigneur." (1)
Cela fait résonner en moi l'hymne de la FICPM : "Je voudrais qu'en vous voyant vivre les gens puissent dire, voyez comme ils s'aiment"... C'est peut être un rêve, mais c'est cela que l'on peut appeler pour moi la pastorale d'engendrement.
(1) Maurice Zundel, homélie du 6 fév. 1966 (cité par Magnificat, Décembre 2006)
Cela fait résonner en moi l'hymne de la FICPM : "Je voudrais qu'en vous voyant vivre les gens puissent dire, voyez comme ils s'aiment"... C'est peut être un rêve, mais c'est cela que l'on peut appeler pour moi la pastorale d'engendrement.
(1) Maurice Zundel, homélie du 6 fév. 1966 (cité par Magnificat, Décembre 2006)
25 octobre 2008
Dieu inutile
Que nous apporte-t-il pourrait-on dire ? Benoît XVI répond, Jésus nous a apporté qu’une chose Dieu. « Dès lors » ajoute-t-il, « nous connaissons le chemin que nous hommes, nous devons emprunter dans le monde. Jésus à apporté Dieu (...) la foi, l’espérance et la charité. Seule la dureté de nos cœurs nous fait considérer que c’est peu de chose » (1)
(1) J. Ratzinger (Benoît XVI), Jésus de Nazareth, Flammarion, 2007 p. 64
(1) J. Ratzinger (Benoît XVI), Jésus de Nazareth, Flammarion, 2007 p. 64
08 octobre 2008
Tentations
A la faim dans le monde qu’oppose le tentateur à Jésus, celui-ci répond par l’Eucharistie, nous dit Benoît XVI : « ce n’est pas seulement de pain que l’homme doit vivre, mais de la parole qui sort de la bouche de Dieu » Mt 4,4 (1)
(1) J. Ratzinger (Benoît XVI), Jésus de Nazareth, Flammarion, 2007 p. 53
PS : ce message est dédié à Bernard, qui me demande de continuer... Je serais moins régulier, faute de temps...
05 octobre 2008
53210 visiteurs
Depuis la création de ce blog, l'organisme officiel de statistiques Xiti indique 53.210 visiteurs uniques cumulés (20454 pour l'année pleine 2007)... A priori, il y a donc un peu d'intérêt pour ces pages. Mais est-il réel ? Que cherche le visiteur ? Est-ce que j'y réponds...? Comme vous avez pu le voir, ce blog est en pause depuis quelques mois, parce que je ne trouve plus le temps, mais peut-être aussi l'intérêt de continuer. Vos avis restent les bienvenus... Ce que ce blogue vous a apporté, ce qu'il pourrait vous apporter, ce que vous auriez aimé trouver... ?
Dans les faits, ces pages avaient surtout pour but de vous partager les découvertes faites au fil d'une lecture. Plusieurs centaines de billets sont issus, entre autre, de la lecture des 17 tomes de la trilogie d'Urs von Balthasar, un chemin qui a été pour moi passionnant mais qui est maintenant achevé (même si je relis actuellement deux tomes en français - je n'avais pour l'instant que les versions allemandes...)
Mais partager ses lectures ne peuvent avoir que deux finalités :
- donner envie de lire...
- susciter un dialogue.
Faute d'avoir réussi sur le deuxième point j'espère avoir stimulé le premier... en espérant ne pas avoir d'ailleurs dépassé mon "droit de citation", qui reste toujours difficile à cerner dans ce type d'exercice...
Si j'observe le faible nombre d'acheteur de mes livres, il ne me reste plus qu'à espérer que vous lisez les "maîtres..."
Mais le désert ne me stimule plus beaucoup...
Un blog reste un flash parcellaire et limité qui ne suscitera jamais la conversion intérieure que peut opérer la lecture cursive d'un livre ou d'un évangile...
J'attends vos réactions sur ce blogue ou sur mes livres, avant de continuer... S'il y en a... A défaut, je considérerais que c'était vain et que j'ai juste cédé comme bien d'autre à la vanité narcissique d'une technologie naissante et que ce blog n'avait pas d'intérêt... ce qui est très probablement vrai...
Dans les faits, ces pages avaient surtout pour but de vous partager les découvertes faites au fil d'une lecture. Plusieurs centaines de billets sont issus, entre autre, de la lecture des 17 tomes de la trilogie d'Urs von Balthasar, un chemin qui a été pour moi passionnant mais qui est maintenant achevé (même si je relis actuellement deux tomes en français - je n'avais pour l'instant que les versions allemandes...)
Mais partager ses lectures ne peuvent avoir que deux finalités :
- donner envie de lire...
- susciter un dialogue.
Faute d'avoir réussi sur le deuxième point j'espère avoir stimulé le premier... en espérant ne pas avoir d'ailleurs dépassé mon "droit de citation", qui reste toujours difficile à cerner dans ce type d'exercice...
Si j'observe le faible nombre d'acheteur de mes livres, il ne me reste plus qu'à espérer que vous lisez les "maîtres..."
Mais le désert ne me stimule plus beaucoup...
Un blog reste un flash parcellaire et limité qui ne suscitera jamais la conversion intérieure que peut opérer la lecture cursive d'un livre ou d'un évangile...
J'attends vos réactions sur ce blogue ou sur mes livres, avant de continuer... S'il y en a... A défaut, je considérerais que c'était vain et que j'ai juste cédé comme bien d'autre à la vanité narcissique d'une technologie naissante et que ce blog n'avait pas d'intérêt... ce qui est très probablement vrai...
08 septembre 2008
La voix d'un fin silence
Une longue contemplation sur les déplacements de Dieu vers l'homme à travers l'Ancien Testament puis le nouveau, depuis le "Ou es tu ?" du jardin d'Eden jusqu'au silence de la croix. Je travaillais dessus depuis près d'un an. Le résultat de mes recherches est maintenant disponible sous ce lien : La voix d'un fin silence. Vous trouverez également sous ce lien, un accès à un extrait gratuit du document, de 74 pages à télécharger...
21 mai 2008
Blog en pause
En pleine préparation de mes examens de deuxième année de théologie...
Peu de disponibilité donc...
J'invite les visiteurs assidus et frustrés à faire le pas vers l'une de mes publications, fruit d'un travail plus abouti que ce blogue, recueil au jour le jour...
Peu de disponibilité donc...
J'invite les visiteurs assidus et frustrés à faire le pas vers l'une de mes publications, fruit d'un travail plus abouti que ce blogue, recueil au jour le jour...
30 avril 2008
Dialogue - 2
« L’enseignement de Jésus ne vient pas d’un apprentissage humain (...) il provient du contact direct avec le Père, du dialogue face à face » (1)
(1) J. Ratzinger (Benoît XVI), Jésus de Nazareth, Flammarion, 2007 p.27
(1) J. Ratzinger (Benoît XVI), Jésus de Nazareth, Flammarion, 2007 p.27
24 mars 2008
Il est ressuscité
Vous me direz que ce n'est pas une nouvelle bien fraîche et pourtant, à chaque Pâques, cela peut être pour nous une renaissance. C'est une question de perspective intérieure. Cette année, la grâce du pardon m'a été accordée avec beaucoup de vigueur et je loue le rythme du liturgique qui m'a préparé et accordé à nouveau cette joie de sentir l'amour et la présence du Christ.
Alléluia.
Alléluia.
19 mars 2008
Ombres et lumières
A quoi bon l’histoire cruelle et inénarrable de l’humanité – qui n’est qu’un bain de sang et de larmes – si tous ces sacrifices, insensés en eux-mêmes, ne devaient finalement être repris dans un ultime sacrifice conscient et intégrant tous les autres qui puisse être offert à Dieu, non comme à un tyran pervers mais à ce Dieu qui est de soi offrande absolue au-delà de toutes les formes imaginables de l’imprudence, et qui le révèle comme un signe au sommet ou culmine le monde [la croix est la réponse au Dieu qui a tout donné en son Fils !] (1)
(1) Hans Urs von Balthasar, Epilogue p.74
(1) Hans Urs von Balthasar, Epilogue p.74
18 mars 2008
15 mars 2008
Non violence
La non-violence dans l’hindouisme va jusqu’à, soit la destruction de l’apparence de la personnalité, soit à une efficacité politique (Gandhi). Nulle part, pour Hans Urs von Balthasar, « on a rejoint ce que Jésus signifie avec son commandement (qu’il a d’abord mis en pratique lui-même) de ne pas tenir tête au méchant, de tendre l’autre joue (Mt 5, 39) ». Car il ne vise pas pour lui la perfection, ni la connaissance mais la substitution et l’amortissement de la violence au plan de l’esprit. Balthasar renvoie à ses développements sur ce qu’il appelle la Dramatique théologique où le « se montrer lumineux » débouche dans le « se donner ». (1)
(1) Hans Urs von Balthasar, Epilogue, ibid, p. 52
(1) Hans Urs von Balthasar, Epilogue, ibid, p. 52
09 mars 2008
Décentrement du Christ
Tout cela présuppose l’abaissement de la croix, cette perte de soi dans le don qui rend possible pour un autre l’aurore d’une liberté nouvelle. (1)
(1) Hans Urs von Balthasar, Epilogue p. 51
(1) Hans Urs von Balthasar, Epilogue p. 51
07 mars 2008
Source et grâce
« une grâce réside en toute beauté : quelque chose de plus se montre que ce que j’avais le droit d’en attendre. De la vient surprise et l’admiration : n’est-ce pas déjà chose étrange qu’il y aît de l’être en un flux incessant et sans mesure, mais qui se déverse en des essences pour parvenir à sa réalisation parfaite ? Et cela aussi bien en moi, car je ne suis pas parfait moi-même dans l’existence ; je la lui dois et ce sera même la toujours un sujet de tourment jusqu’à l’éternité (...) grâce au sens fort qui fait transparaître non plus seulement la beauté mais la Gloire ; et quand on en est touché ce n’est plus uniquement l’étonnement et le ravissement qui s’imposent, mais l’adoration» (1)
(1) Hans Urs von Balthasar, Epilogue, ibid, p. 46
24 février 2008
Accueillir le beau
Celui qui accueille la beauté sous tous ses modes (...) à la capacité de lire les figures comme totalités en raison de l’unité de son aperception. Il ne glane pas quelques impressions isolées mais «saisit dans un jugement intuitif, qui ne classifie pas mais unifie, des totalités dans leurs apparitions sorties de la profondeur ». Ce respect et cette reconnaissance sont « le signe d’une réalité profonde inaccessible ». (1)
(1) Hans Urs von Balthasar, Epilogue, ibid, p. 42
(1) Hans Urs von Balthasar, Epilogue, ibid, p. 42
14 février 2008
Dialogue
Dans le dialogue « la parole de l’interlocuteur est, de toute évidence, l’extériorisation de l’autre : ce dernier veut que soit compris non les sons qui sortent de sa bouche mais lui-même ». (1)
L’intérêt dans ce cadre d’une démarche conjugale est par la relation de permettre de prendre conscience qu’au-delà de soi-même l’autre existe, est irréductiblement autre et par mon désir m’appelle à être moi-même et pour l’autre. En ce sens, le désir est fondement de mon décentrement.
On retrouve d’ailleurs plus loin chez Hans Urs von Balthasar, une idée qui vient élargir ce concept : « Les amants, du fait qu’entre eux règne l’être englobant, ne se ferment jamais l’un pour l’autre mais dans leur fécondité (quel qu’en soit le résultat) s’ouvrent au mystère fondamental de l’être. La fécondité liée à la seule nature (la procréation d’un enfant par exemple) demeure un symbole, important il est vrai, mais tout de même limité de cette fécondité de l’amour. Il reste qu’à celui-ci doit correspondre à l’intérieur de l’identité divine quelque chose qui demeure inexprimable au niveau de l’archétype. » (2)
(1) Hans Urs von Balthasar, Epilogue, ibid, p. 37
(2) ibid. p. 40
L’intérêt dans ce cadre d’une démarche conjugale est par la relation de permettre de prendre conscience qu’au-delà de soi-même l’autre existe, est irréductiblement autre et par mon désir m’appelle à être moi-même et pour l’autre. En ce sens, le désir est fondement de mon décentrement.
On retrouve d’ailleurs plus loin chez Hans Urs von Balthasar, une idée qui vient élargir ce concept : « Les amants, du fait qu’entre eux règne l’être englobant, ne se ferment jamais l’un pour l’autre mais dans leur fécondité (quel qu’en soit le résultat) s’ouvrent au mystère fondamental de l’être. La fécondité liée à la seule nature (la procréation d’un enfant par exemple) demeure un symbole, important il est vrai, mais tout de même limité de cette fécondité de l’amour. Il reste qu’à celui-ci doit correspondre à l’intérieur de l’identité divine quelque chose qui demeure inexprimable au niveau de l’archétype. » (2)
(1) Hans Urs von Balthasar, Epilogue, ibid, p. 37
(2) ibid. p. 40
12 février 2008
Engagement
Atteindre non pas une indifférence mais « une disponibilité pour s’engager, en pleine connaissance de cause, dans les circonstances diverses que Dieu dispose. Cette attitude seule est conforme à la condition de créature et trouve son modèle dans le Christ » (1) N’est-ce pas cela le décentrement, non un dépouillement, mais une passivité plus que passive, une passivité active où l’on se perd non pour atteindre l’extase mais pour devenir passeur, la passivité active du passeur de Dieu, du sarment qui laisse transparaître la lumière, sans y rajouter et sans lui faire ombrage, mais en étant, devenant actif dans la passivité.
Cela implique de ne pas être imperméable et impassible au malheur, mais bien à y entrer jusqu’à en éprouver l’angoisse, l’aversion et le dégoût. Ici il devient humainement presque impossible pour le chrétien d’imiter le Christ (...) mais l’injustice supportée volontairement fait entrer dans le mystère de la puissance salvifique de la croix. « Qui vient me suivre, qu’il prenne sa croix avec lui chaque jour ». (1)
(1) Hans Urs von Balthasar, Epilogue, ibid, p. 27
Cela implique de ne pas être imperméable et impassible au malheur, mais bien à y entrer jusqu’à en éprouver l’angoisse, l’aversion et le dégoût. Ici il devient humainement presque impossible pour le chrétien d’imiter le Christ (...) mais l’injustice supportée volontairement fait entrer dans le mystère de la puissance salvifique de la croix. « Qui vient me suivre, qu’il prenne sa croix avec lui chaque jour ». (1)
(1) Hans Urs von Balthasar, Epilogue, ibid, p. 27
06 février 2008
Souffrance
La souffrance et la mort étaient le plus souvent considérées comme ce dont la religion devait libérer l’homme (...). Dans la vision chrétienne, en revanche, la souffrance et la mort sont la preuve suprême que Dieu est amour : le Christ en croix, révélant en sa personne l’amour de Dieu prend sur lui le péché du monde et l’enfouit dans sa mort. (1)
(1) Hans Urs von Balthasar, Epilogue, ibid, p. 26
(1) Hans Urs von Balthasar, Epilogue, ibid, p. 26
31 janvier 2008
Décentrement - limites
Nous terminons cette lecture partagée de la trilogie de Balthasar par son Epilogue...
Pour lui, le dépouillement est passage en Dieu. Il est commun à toutes les religions orientales. Elles ont leur fondement dans l’insaisabilité : comment à côté de Dieu peut-elle posséder une valeur définitive et une dignité ultime ? Une telle incertitude est surmontée dans le christianisme par son affirmation centrale : Dieu, pour recevoir le nom d’amour veut être lui-même don de soi et fécondité et ainsi, à l’intérieur de son unité ménager un espace à l’autre ; cet autre « est la clé » pour Hans Urs von Balthasar. (1)
(1) Hans Urs von Balthasar, Epilogue, traduction par Camille Dumont, s.j., Culture et Vérité, 1997, v° allemande, Epilog, 1987, p. 25
Pour lui, le dépouillement est passage en Dieu. Il est commun à toutes les religions orientales. Elles ont leur fondement dans l’insaisabilité : comment à côté de Dieu peut-elle posséder une valeur définitive et une dignité ultime ? Une telle incertitude est surmontée dans le christianisme par son affirmation centrale : Dieu, pour recevoir le nom d’amour veut être lui-même don de soi et fécondité et ainsi, à l’intérieur de son unité ménager un espace à l’autre ; cet autre « est la clé » pour Hans Urs von Balthasar. (1)
(1) Hans Urs von Balthasar, Epilogue, traduction par Camille Dumont, s.j., Culture et Vérité, 1997, v° allemande, Epilog, 1987, p. 25
20 janvier 2008
Le bruit d'un fin silence
A l'occasion du troisième anniversaire de ce blogue, je vous signale la publication d'un 8ème livre fruit de mes premiers travaux en exégèse. Cet essai constitue une "deuxième contemplation" du mystère de la révélation de Dieu. Après Retire tes sandales !, et porté par les nombreux encouragements de mes premiers lecteurs, il m'a semblé intéressant de méditer sur les différentes théophanies de Dieu dans l'Ancien Testament. Cette première version s'attache à relier ces rencontres entre l'homme et Dieu, ce qu'elles trahissent de l'invisible et en quoi elles préparent celle du Christ en croix.
La publication chez Lulu publishing permet une grande souplesse dans l'édition. C'est donc un premier essai qui se nourrira de vos remarques et réactions.
Je vous propose donc de découvrir "Le bruit d'un fin silence" et reste dans l'attente de vos remarques constructives.
Trinité - contemplation
Reste inimitable le fait que le Père divin est plus que "Faveur", "Fidélité", "Miséricorde" à savoir amour substantiel en lui-même. C’est pourquoi, en lui-même, il a besoin de l’aimé qu’il a engendré dans le libre don de soi. Et pour prouver le parfait renoncement à soi de leur union, il a besoin du troisième qui est le fruit et l’attestation de l’unité qui existe entre l’amour qui engendre et l’amour qui se reçoit gracieusement. Chrétiennement la source originelle n’est pas accessible autrement autant que dans cette unité transnumérique. (1)
Cette méditation de la Trinité n'a cessé de m'habiter et justifié la publication de Retire tes sandales !.
(1) d’après Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p.429
Cette méditation de la Trinité n'a cessé de m'habiter et justifié la publication de Retire tes sandales !.
(1) d’après Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p.429
18 janvier 2008
17 janvier 2008
Le témoignage
Le témoignage est d’abord « la réalisation de l’amour des frères à l’intérieur de l’Église »(1)
Nous avons encore du chemin à parcourir...
(1) Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p. 402
Nous avons encore du chemin à parcourir...
(1) Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p. 402
13 janvier 2008
Ecoute - II
« Mais ce n’est pas notre parole qui est première – elle est simple réponse – mais à l’origine », ajoute Hans Urs von Balthasar, « il y a le fait que l’Esprit qui sonde les profondeurs de la divinité (...) nous fait connaître les dons gracieux de Dieu. » (1 Co 2, 10-12, 16). (1)
(1) Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p. 363
(1) Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p. 363
08 janvier 2008
Ecouter
« S’écouter soi-même ensemble avec le Verbe qui sort du Père est l’origine de toute "écoute biblique" (contemplation, méditation). Pour Hans Urs von Balthasar, il ne peut y avoir de prière chrétienne qui ne soit pas dans l’Esprit du Christ une réponse à la Parole que le Père nous adresse dans le Christ par l’Esprit, en qui il se révèle et s’offre à nous. Cependant, l’Esprit met sur notre langue non pas sa propre parole, mais celle du verbe divin, Jésus. Il est celui qui suscite et médiatise le dialogue, sans qu’il prenne lui-même la parole. Il est sans parole (alalêtos : Rm 8,20) mais il sait la Parole juste et il peut la produire là où elle n’est pas sue suffisamment » (1)
J'aime bien cette approche, ce commerce au sens des Pères de l'Eglise entre ce qui est au coeur de nous-mêmes et ce qui nous dépasse, participation à la louange trinitaire ?
(1) Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p. 362
J'aime bien cette approche, ce commerce au sens des Pères de l'Eglise entre ce qui est au coeur de nous-mêmes et ce qui nous dépasse, participation à la louange trinitaire ?
(1) Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p. 362
04 janvier 2008
A genoux
Pour Hans Urs von Balthasar, nous ne pouvons que tomber à genoux devant la lumière divine : « la théologie est quelque chose qui ne marche pas en l’absence de la prière » a dit Markus Barth dans sa leçon d’adieu. Le contenu « ne se dégrade jamais en chose déjà sue et possédée : l’Esprit ne médiatise pas seulement la vérité mais dévoile la vérité à nouveau » (1)
(1) Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p. 350
(1) Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p. 350
02 janvier 2008
Pastorale
L’efficacité d’un style de vie chrétien qui se passe de paroles (1 P3,1) et qu’en effet, le mode de vie du prédicateur à une influence décisive sur l’efficacité de sa parole. Comme le disait F. Mauriac « un bon prêtre n’a rien à dire. Je le regarde et cela me suffit ». (1)
(1) F. Mauriac, cité par P. Duployé o.p. Rhétorique et Parole de Dieu, Cerf, p. 85 cité par Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p. 323
Avec tous mes voeux pour cette année 2008...
(1) F. Mauriac, cité par P. Duployé o.p. Rhétorique et Parole de Dieu, Cerf, p. 85 cité par Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p. 323
Avec tous mes voeux pour cette année 2008...
31 décembre 2007
Esprit libre
« Dans le mystère de l’Église ou est conservé tout ce qui contribue au salut, le magister interior ne s’adresse jamais à l’individu seulement "à titre privé", mais en vue de sa mission chrétienne, qui est toujours liée à l’Église d’aujourd’hui et de tous les temps ». (1) Pour Balthasar il peut certes s’agir d’une proclamation objective de la parole, mais elle doit être éclairée « par la force qui vient d’en Haut » (Lc 24,9)
(1) Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p. 320-1
(1) Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p. 320-1
28 décembre 2007
Kénose de l'Ecriture
L'un des plus beaux apports de ma lecture de Balthasar réside probablement dans cette découverte de la kénose de l'Ecriture. Je retrouve dans ce beau texte de Beauchamp, quelques éléments de cette même contemplation largement commentée dans "Retire tes sandales !".
Pour Beauchamp, "le concept d'intimité pourra peut-être nous aider à comprendre pourquoi l'on dit souvent que les écritures sont inspirées du Saint Esprit. (…) L'esprit Saint évoque précisément l'intériorité, la profondeur et par conséquent la douceur de l'action divine sur les auteurs de l'écriture : une action aussi douce non seulement respecte mais consacre les libertés.
Dans Dei Verbum, souligne-t-il, le concile Vatican II nous dit cela en disant « Dieu dans la sainte écriture a parlé par les hommes à la manière des hommes » Saint-Augustin continue par cette petite phrase « car c'est en parlant ainsi que Dieu allait à notre recherche ». Dei Verbum continue en ajoutant que « compte tenu de la vérité et de la sainteté divine, l'écriture sainte manifeste l'admirable descente jusqu'à nous de la sagesse éternelle pour que nous apprenions l'indicible volonté de Dieu et jusqu'où il a adapté sa parole dans sa sollicitude et providence pour l'être humain, les mots de Dieu exprimé dans les langues humaines se sont faits semblables aux paroles de l'homme tout comme le Verbe du Père éternel ayant revêtu la chair de la faiblesse humaine s'est rendu semblable aux hommes » Dei Verbum 3,13
Nous voici parvenus, ajoute Beauchamp, au point qui est peut-être le plus important de l'enseignement conciliaire sur l'écriture. Pour le commenter il faut sans doute repartir d’un peu plus haut et reprendre au besoin certains éléments de ce que nous avons déjà dit. L'enseignement du concile insiste sur la faiblesse de l'homme et de ses paroles puisqu'il parle de « descente jusqu'avec » « d'adaptation ».
Cela n'est possible, ajoute-t-il que si l'Ecriture reste vraiment "des paroles, à condition qu'on trouve le point où elle puisse entrer jusqu'au coeur de notre parole". (1)
(1) Paul Beauchamp, Parler d'Ecritures Saintes, Editions du Seuil, Paris, 1987, p20-22
Pour Beauchamp, "le concept d'intimité pourra peut-être nous aider à comprendre pourquoi l'on dit souvent que les écritures sont inspirées du Saint Esprit. (…) L'esprit Saint évoque précisément l'intériorité, la profondeur et par conséquent la douceur de l'action divine sur les auteurs de l'écriture : une action aussi douce non seulement respecte mais consacre les libertés.
Dans Dei Verbum, souligne-t-il, le concile Vatican II nous dit cela en disant « Dieu dans la sainte écriture a parlé par les hommes à la manière des hommes » Saint-Augustin continue par cette petite phrase « car c'est en parlant ainsi que Dieu allait à notre recherche ». Dei Verbum continue en ajoutant que « compte tenu de la vérité et de la sainteté divine, l'écriture sainte manifeste l'admirable descente jusqu'à nous de la sagesse éternelle pour que nous apprenions l'indicible volonté de Dieu et jusqu'où il a adapté sa parole dans sa sollicitude et providence pour l'être humain, les mots de Dieu exprimé dans les langues humaines se sont faits semblables aux paroles de l'homme tout comme le Verbe du Père éternel ayant revêtu la chair de la faiblesse humaine s'est rendu semblable aux hommes » Dei Verbum 3,13
Nous voici parvenus, ajoute Beauchamp, au point qui est peut-être le plus important de l'enseignement conciliaire sur l'écriture. Pour le commenter il faut sans doute repartir d’un peu plus haut et reprendre au besoin certains éléments de ce que nous avons déjà dit. L'enseignement du concile insiste sur la faiblesse de l'homme et de ses paroles puisqu'il parle de « descente jusqu'avec » « d'adaptation ».
Cela n'est possible, ajoute-t-il que si l'Ecriture reste vraiment "des paroles, à condition qu'on trouve le point où elle puisse entrer jusqu'au coeur de notre parole". (1)
(1) Paul Beauchamp, Parler d'Ecritures Saintes, Editions du Seuil, Paris, 1987, p20-22
21 décembre 2007
Noël en toi...
Kénose
« La mort économique du Fils apparaît clairement comme la révélation dans le monde de la kénose intra-trinitaire, du renoncement à soi de l’amour du Père et du Fils – renoncement qui, comme nous l’avons montré, est la présupposition de la procession de l’Esprit d’amour absolu, non kénotique de Dieu. Le don de soi trinitaire-économique est le fondement de toute l’existence chrétienne. ». Comme le souligne Hans Urs von Balthasar, « La doctrine de la kénose est le spécifique du christianisme dit avec raison Théo Kobusch ». (1)
(1) in « Freiheit und Tod, dans ThQ 1984, 185-203 et p. 287, cité par Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p. 292
(1) in « Freiheit und Tod, dans ThQ 1984, 185-203 et p. 287, cité par Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p. 292
20 décembre 2007
Décentrement
Ainsi, pour Hans Urs von Balthasar, le « don suprême de Dieu, l’Esprit-Saint ne saurait être atteint autrement qu’à travers un renoncement radical – non à une chose mais au propre soi, et ici à la possession du Jésus saisissable, visible, expérimental ». (1)
C'est ce décentrement qui constitue le coeur de mon essai récent intitulé "Retire tes sandales !"
(1) Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p.291
C'est ce décentrement qui constitue le coeur de mon essai récent intitulé "Retire tes sandales !"
(1) Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p.291
19 décembre 2007
Emmaüs et Ascension
La disparition du Christ devant le regard des disciples d’Emmaüs est pour Hans Urs von Balthasar, « comme le commentaire de la promesse : C’est l’Esprit qui vivifie, la chair ne sert de rien » (Jn 6,63) ». Il cite à ce sujet saint Thomas qui utilise lui-même un passage de saint Augustin. « Le Christ ne voulut pas donner l’Esprit à ses disciples de son vivant, parce qu’ils n’étaient pas préparés. En effet, comme le Saint Esprit et un amour spirituel, il s’oppose à l’amour charnel. Or les disciples s’attachaient avec un certain amour charnel à l’humanité du Christ, ils ne s’étaient pas encore élevés à l’amour spirituel, il paraissait être un homme semblable à eux ». (1)
Je suppose que l'on peut lire la péricope de Marie Madeleine de la même manière. C'est en acceptant un décentrement de nos sens que nous pouvons être réceptifs d'autre chose. Complexe dans un contexte d'incarnation qui reste nécessaire...
(1) Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p.290
Je suppose que l'on peut lire la péricope de Marie Madeleine de la même manière. C'est en acceptant un décentrement de nos sens que nous pouvons être réceptifs d'autre chose. Complexe dans un contexte d'incarnation qui reste nécessaire...
(1) Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p.290
18 décembre 2007
Corps et Esprit
Pour Hans Urs von Balthasar, le Mystère consiste dans le fait que dans le don de l’Esprit le Fils ressuscité se donne également lui-même, comme le Fils qu’il est, parce que l’on peut dire tout aussi bien, à l’inverse, que dans le don de l’Esprit, le donateur est parfaitement présent ». C’est pourquoi, ajoute-t-il, «l’Esprit dans l’Église exigera toujours une corporéité parfaite et sera hostile à toute spiritualisation idéaliste » (1)
(1) Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p.287
(1) Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p.287
16 décembre 2007
Dans sur - II
L’Esprit est dans et au dessus de l’Eglise. « Dans pour autant qu’il achève et conforme l’ordre des ministères inauguré par le Christ. Au dessus : pour autant que son ordre divin ; que nous ne pouvons embrasser du regard, ébranle toujours à nouveau l’ordre humain, se figurant lui-même, afin de le renouveler selon sa libre compréhension. (1)
A méditer
(1) Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p.241
A méditer
(1) Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p.241
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