Quelques milliers de notes et réflexions interactives sur la vie et la foi, à partir de lectures souvent théologiques et à la lumière d'un Autre... Petit "blog" catholique d'un apprenti théologien (Bac canonique), perdu dans l'immensité de la toile... (ordonné diacre en septembre 2018)...
30 avril 2017
La danse de l'âme
(1) Hildegarde de Bingen, citée par Cheng p. 50
29 avril 2017
Une âme ?
L'âme est "une basse continue qui résonne en chacun de nous" disait Jacques de Bourbon Busset(1). Elle est reliée au "Souffle originel" précise Cheng.
La encore, je résonne avec le "bruit d'un fin silence" qui a marqué ma recherche. Quand l'esprit s'enferme dans sa raison, le souffle est ailleurs, il n'est pas dans le tonnerre ou le vent, mais dans ce souffle imprévisible qui nous conduit ailleurs.
(1) Cheng, ibid. p. 42
28 avril 2017
La tentation irénique du dialogue interreligieux
Il serait faut de croire que le dialogue est facile et que beaucoup de chose nous rapproche. S'il est possible de trouver des rayons de Vérité (Nostra Aetate 2) chez l'autre, il serait dangereux de croire que nous partageons le même socle commun que le Isha des musulmans est le même que le Jésus que nous venérons. Le dialogue demande autant humilité et écoute que compréhension de nos différences. Espérons que les impasses réciproques de nos fondamentalismes nous conduisent à trouver des lieux pour progresser vers l'Amour.
Il est temps d'aborder les choses de "manière moins naïve"(1), de "se regarder sans se compromettre"(2) et en même temps il faut faire un pas vers l'autre.
(1) Mgr Pontier, Lourdes 2007, cité par François Jourdain, Islam et Christianisme, comprendre les différences de fond, Vézelay, L'artilleur, 2015, p. 200
(2) Jean XXIII ibid. p. 201
Y a-t-il une âme masculine ?
On pourra aussi relire sur ce point les propos de mon ami Christophe Gripon sur la sagesse (2)
(1) François Cheng, De l'âme, p. 41
(2) cf. Tag de 2016.
27 avril 2017
L'ombre mystérieuse - Le Clézio
Face à la mort
A méditer à l'aune du pessimisme ambiant. Qu'est-ce que cet Ouvert ?
(1) op cit p. 35
25 avril 2017
Une nécessaire interprétation
(1) Claude Geffré op. Cit. p. 53
(2) à paraître
(3) Geffré p. 54
De l'âme - François Cheng
"Cette simplicité de l'âme, nous consacrons notre vie à l'acquérir, ou à la retrouver si nous l'avons connue, car c'est un don de l'enfance qui le plus souvent ne survit pas à l'enfance. Il faut très longtemps souffrir pour y rentrer, comme tout au bout de la nuit on retrouve une autre aurore..."(2)
(1) François Cheng, De l'âme, Albin Michel, 2016
(2) Bernanos, Blanche de la Force dans le dialogue des Carmélites cité par Cheng p. 28
23 avril 2017
Raymond Aron - Le spectateur engagé
(1) https://www.collegedesbernardins.fr/content/raymond-aron-1905-1983
22 avril 2017
Gandhi, le pape François et la Vérité
Face à l'explosion actuelle de la violence, notre Pape à raison d'aller en Égypte au péril d'une Vérité à dévoiler en commun.
(1) op cit. p. 42
21 avril 2017
Une Vérité cachée - de Jn 18 à Claude Geffré
Geffré parle de la "verité-manifestation qui renvoie à une plénitude qui demeure encore cachée (...) dévoilement fugitif qui s'accompagne d'un voilement simultané". Il fait mention de l'aletheia d'Heidegger tout en soulignant son "ignorance étonnante de la vérité au sens hébraïque"(1).
"La vérité entière n'est vérité que parce qu'elle est part de Dieu" souligne-t-il plus loin. "C'est l'essence même de la vérité d'être en partage" (...) car la vérité la plus sacrée, la plus absolue, est toujours livrée dans la contingence d'un langage historique", ce qui rend le dialogue interreligieux d'autant plus essentiel (3) car c'est là où s'éclaire nos propres contingences.
(1) Claude Geffré, Le christianisme comme religion de l'Évangile, op. Cit. p. 40
(2) p. 41
(3) voir mon "dialogue avec Yasmina" à paraître.
20 avril 2017
Idolâtrie de l'unicité
Geffré va plus loin et est très actuel quand il condamne à la fois, à la suite de Mohammed Arkoun (1) le triangle violence-sacré-vérité d'un islam semi-fanatisé(1) et l'idolâtrie plus large qui consiste "à conférer à un peuple, à une Église, une communauté, un livre, une unicité exclusive qui n'appartient qu'à Dieu" (2).
Cet tentation d'affirmer qu'on détient la vérité nous fait oublier que la Vérité est une personne divine, par définition non préhensile comme l'affirme si bien Monique Baujard dans le Dvd 2 du bien commun de la CEF(3)
(1) op. Cit. p. 36
(2) p. 37
(3) editions de l'atelier
Pluralisme et dialogue interreligieux, de Geffré au Pape François en Égypte
"Il y a un mauvais pluralisme, celui qui coïncide de avec une idéologie qui désespère de toute vérité et de toute hiérarchie des valeurs. Mais un bon pluralisme est possible qui témoigne simplement d'une humanité plurielle qui fait de la diversité une chance dans la conquête progressive de la vérité" (1)
Rejoint-on là l'ouverture tracée par Nostra aetate (2) qui voit dans les autres religions des parcelles d'un bien commun ? Nous savons que Christ est chemin, vérité et vie. Mais le christianisme n'est pas forcément le tout de la Vérité car il n'est qu'un héritage parfois défiguré de ce que le Christ cherche à apporter. Le pluralisme devient alors une ouverture et une interpellation pour nous conduire vers le Christ véritable, ce corps trinitaire vers lequel nous cherchons à tendre, cette danse à laquelle nous sommes appelés.
Prions pour qur le voyage du pape François en Égypte fasse grandir le dialogue interreligieux dans cette direction.
(1) Claude Geffré, Le christianisme comme religion de l'Évangile, op. Cit. p. 31
(2) " L’Église catholique ne rejette rien de ce qui est vrai et saint dans ces religions. Elle considère avec un respect sincère ces manières d’agir et de vivre, ces règles et ces doctrines qui, quoiqu’elles diffèrent sous bien des rapports de ce qu’elle-même tient et propose, cependant reflètent souvent un rayon de la vérité qui illumine tous les hommes. Toutefois, elle annonce, et elle est tenue d’annoncer sans cesse, le Christ qui est « la voie, la vérité et la vie » (Jn 14, 6), dans lequel les hommes doivent trouver la plénitude de la vie religieuse et dans lequel Dieu s’est réconcilié toutes choses" Nostra Aetate n.3
Empreinte du Christ
L'office des lectures nous redonne à méditer une vieille catéchèse baptismale qui donne à penser : "Nous savons très précisément que notre baptême, s'il est purification des péchés et nous attire le don de l'Esprit Saint, est aussi l'empreinte et l'image de la passion du Christ. C'est pourquoi saint Paul proclamait : Ne le savez-vous pas ? Nous tous, qui avons été baptisés en Jésus Christ, c'est dans sa mort que nous avons été baptisés. Nous avons donc été mis au tombeau avec lui par le baptême."
Il y a là une piste à creuser en termes de dynamique sacramentelle. Qu'est-ce qu'être empreinte du Christ, comment celui-ci transforme nos vies en profondeur ? Lui laissons nous toute la place ?
19 avril 2017
les conversions d'Amoris Laetitia - Alain Thomasset
Emmaüs - Saint Grégoire le Grand
Par cette épreuve, le Seigneur voulait voir si ceux qui ne l'aimaient pas encore comme Dieu étaient du moins capables de l'aimer comme voyageur. La Vérité cheminait avec eux ; ils ne pouvaient donc pas demeurer étrangers à l'amour : ils lui ont proposé l'hospitalité, comme on le fait pour un voyageur. Pourquoi d'ailleurs disons-nous qu'ils lui ont proposé, alors qu'il est écrit : « Ils le pressèrent. » Cet exemple nous montre bien que nous ne devons pas seulement offrir l'hospitalité aux voyageurs, mais le faire de façon pressante.
Les disciples mettent donc la table, offrent de quoi manger ; et Dieu, qu'ils n'avaient pas reconnu à l'explication de l'Écriture Sainte, ils le reconnaissent à la fraction du pain. Ce n'est donc pas en entendant les commandements de Dieu qu'ils ont été éclairés, mais en les mettant en pratique." (1)
14 avril 2017
Sermon sur la Passion -Saint Léon le grand
"Le Seigneur est livré à ceux qui le haïssent. Pour insulter sa dignité royale, on l'oblige à porter lui-même l'instrument de son supplice. Ainsi s'accomplissait l'oracle du prophète Isaïe : Il a reçu sur ses épaules le pouvoir. En se chargeant ainsi du bois de la croix, de ce bois qu'il allait transformer en sceptre de sa force, c'était certes aux yeux des impies un grand sujet de dérision mais, pour les fidèles, un mystère étonnant : Le vainqueur glorieux du démon, l'adversaire tout-puissant des puissances du mal, présentait sur ses épaules, avec une patience invincible, le trophée de sa victoire, le signe du salut, à l'adoration de tous les peuples.
Comme la foule allait avec Jésus au lieu du supplice, on rencontra un certain Simon de Cyrène, et on fit passer le bois de la croix des épaules du Seigneur sur les siennes. Ce transfert préfigurait la foi des nations, pour qui la croix du Christ devait devenir, non un opprobre, mais une gloire. En vérité, le Christ, notre Pâque, a été immolé. Il s'est offert au Père en sacrifice nouveau et véritable de réconciliation, non dans le Temple, dont la dignité avait déjà pris fin, mais à l'extérieur et hors du camp, pour qu'à la place des victimes anciennes dont le mystère était aboli, une nouvelle victime fût présentée sur un nouvel autel, et que la croix du Christ fût cet autel, non plus du temple, mais du monde.
Devant le Christ élevé en croix, il nous faut dépasser la représentation que s'en firent les impies, à qui fut destinée la parole de Moïse : Votre vie sera suspendue sous vos yeux, et vous craindrez jour et nuit, sans pouvoir croire à cette vie. Pour nous, accueillons d'un cœur libéré la gloire de la croix qui rayonne sur le monde. Pénétrons d'un regard éclairé par l'Esprit de vérité le sens de la parole du Seigneur annonçant l'imminence de sa Passion : C'est maintenant le jugement du monde, c'est maintenant que le prince de ce monde va être jeté dehors. Et moi, une fois élevé de terre, j'attirerai tout à moi. " (1)
À contempler en ce jour du vendredi saint...
(1) Saint Léon le grand, Sermon sur la Passion, source AELF
( 2) voir aussi mon chemin de croix 2016 sur http:/prierdieu.blogspot.fr et "le dernier pont" cherz lulu.com
13 avril 2017
vérité et humilité
À méditer
12 avril 2017
Entrer en dialogue - 2
On retrouve là, avec d'autres mots, ce que je cherche à exprimer dans Pastorale du seuil.
(1) le bien commun, tome 2, op. Cit p. 22ss
Judas et le mal
07 avril 2017
Entrer en dialogue - 1
Le tome 2 du livre "notre bien commun" (1) publié par la CEF et le SNFS insiste particulièrement sur l'importance du dialogue comme approche particulière de notre monde. Monique Baujard cite non seulement Eclesiam Suam 67 "l'Église se fait conversation", mais Ad Gentes 11 : "engager conversation avec" comme démarche présynodale nécessaire. Le dialogue n'a rien de facultatif dit elle. J'ajouterai qu'il est essentiel dans toute pastorale du seuil, à défaut de quoi l'homme ne peut ouvrir son coeur.
(1) Notre bien commun, tome 2, Paris, éditions de l'atelier, 2016, p16ss
05 avril 2017
Six beaux parcours de croyants musulmans
(3) à paraître prochainement sur Amazon
Le pluralisme religieux toujours à penser
(1) Anne-Bénédicte Hoffner, La Croix du 30 mars 2017
31 mars 2017
Girard et ses limites
Nous entrons au coeur de l'interpellation initiale de Geffré. Pourquoi Dieu a-til permis l'existence de plusieurs courants religieux. Quel est le sens du pluralisme de principe qui correspond à un vouloir mystérieux de Dieu concernant le destin religieux de l'humanité ?(1) Quel est le sens symbolique de la présence des trois religions monothéistes à Jérusalem. Où se situe l'appel des hommes de bonne volonté ? Quelle est la vocation universelle de l'humanité ? Comment ordonner sous se plan un véritable dialogue interreligieux dans la mouvance de l'impulsion de Vatican II ?
(1) Geffré ibid. p. 8
Religion et chaos
Nous poursuivons notre lecture de Claude Geffré et son approche pluraliste pratique du phénomène religieux. J'aime la phrase qu'il reprend de Peter Berger : "la religion est la tentative la plus audacieuse pour concevoir l'univers entier comme ayant une signification humaine"(1). On pourrait souligner son rôle sociale, éthique et raisonnable. Face au chaos, la religion apparaît comme un lieu de pacification.
Qu'apporte le christianisme dans tout cela ?
Avant d'entendre la réponse de Geffré, j'aime me poser la question.
On peut peut-être suivre à ce stade la piste de René Girard ou celle deJurgen Moltmann et voir l'échec contre la violence des hommes que constitue la faiblesse d'un Dieu crucifié.
On peut aussi rejoindre le premier post et retrouver la notion d'ouverture fissionnelle de l'homme au divin par l'interpellation kénotique du Fils.
Dans un essai de dialogue interreligieux, affirmer la suprématie du christianisme serait osé et prétentieux. Notre seule espérance est de montrer qu'en dépit de nos faiblesses et de nis erreurs, Christ est plus fort que la mort, Christ est pour nous un guide vers l'amour, Christ est chemin vers Dieu.
À méditer.
(1) Peter Berger, la religion dans la conscience moderne. Paris, centurion, 1971, p. 60, cité par Geffré, ibid. p. 22
30 mars 2017
Étymologie de religion - une quête de sens
Deux origines possibles du mot religio entraînent une différence de perspective. Selon Cicéron, il vient de legere et désigne le rassemblement d'un ensemble de cultes et de pratiques, alors que pour Tertullien, il vient de religare, "le lien de piété par lequel nous sommes reliés à Dieu, un système de reliance" et donc plus l'observance de rites mais une dépendance au divin (1). Cette différence est-elle constitutive de notre manière de vivre en Dieu. La question mérite d'être posée tant elle nous libère du rituel et nous ouvre à l'essentiel. Non d'ailleurs pour nier l'importance du rite, mais pour l'ancrer dans une profondeur et une intimité.
(1) Claude Geffré, Le christianisme comme religion de l'Évangile, Paris, Cerf, 2013, p. 18
On n'épuise pas la source
"La parole de Dieu est un arbre de vie qui, de toutes parts, te tend des fruits bénis ; elle est comme ce rocher ouvert dans le désert, qui devient pour tout homme, de toutes parts, une boisson spirituelle : « Ils ont mangé un aliment spirituel, et ils ont bu un breuvage spirituel » (1Co 10,3 ; Ex 17,1s).
Que celui qui obtient en partage une de ces richesses n'aille pas croire qu'il n'y a dans la parole de Dieu que ce qu'il y trouve ; qu'il se rende compte plutôt qu'il n'a été capable d'y découvrir qu'une seule chose parmi bien d'autres. Enrichi par la parole, qu'il ne croie pas que celle-ci est appauvrie ; incapable d'épuiser sa richesse, qu'il rende grâces pour sa grandeur. Réjouis-toi, parce que tu es rassasié, mais ne t'attriste pas de ce que la richesse de la parole te dépasse.
Celui qui a soif se réjouit de boire, mais il ne s'attriste pas de son impuissance à épuiser la source. Mieux vaut que la source apaise ta soif, plutôt que ta soif n'épuise la source. Si ta soif est étanchée sans que la source soit tarie, tu pourras y boire à nouveau, chaque fois que tu auras soif. Si, au contraire, en te rassasiant, tu épuisais la source, ta victoire deviendrait ton malheur. Rends grâces pour ce que tu as reçu et ne murmure pas pour ce qui demeure inutilisé. Ce que tu as pris et emporté est ta part ; mais ce qui reste est aussi ton héritage.(1)
(1) Saint Ephrem, Commentaire de l'Évangile concordant, 1, 18-19 ; SC 121 (trad. SC, p. 52-53), source Évangile au quotidien.
29 mars 2017
L'œuvre et le silence
C'est ce que dit l'apôtre Paul quand il est venu annoncer Dieu aux Athéniens : « En lui nous avons la vie, le mouvement et l'être » (Ac 17,28)... En effet, nous ne sommes pas en Dieu comme sa propre substance, au sens où il est dit qu'« il a la vie en lui-même » ; mais, puisque nous sommes autre chose que lui, nous ne pouvons être en lui que parce qu'il agit ainsi : « Sa Sagesse s'étend avec force d'un bout du monde à l'autre et elle gouverne l'univers » (Sg 8,1)...
Les œuvres bonnes que Dieu a faites (Gn 1,31), nous les voyons ; son repos, nous le verrons après avoir accompli nos bonnes œuvres."(1)
22 mars 2017
La pureté du coeur - Saint Théophile d'Antioche
Mais, si tu le veux, tu peux guérir. Confie-toi au médecin et il opérera les yeux de ton âme et de ton cœur. Qui est ce médecin ? C'est Dieu, qui guérit et vivifie par le Verbe et la Sagesse. C'est par son Verbe et sa Sagesse que Dieu a fait toutes choses. Comme dit le Psaume : Le Seigneur a établi les cieux par sa Parole, et leur puissance par le Souffle de sa bouche. Cette Sagesse est souveraine. En effet : Dieu a fondé la terre par sa Sagesse ; il a disposé les cieux par son intelligence ; c'est par sa science que furent creusés les abîmes, que les nuées ont distillé la rosée.
Si tu comprends cela et si ta vie est pure, pieuse et juste, tu peux voir Dieu. Avant tout, que la foi et la crainte de Dieu entrent les premières dans ton cœur, et alors tu comprendras cela. Quand tu auras dépouillé la condition mortelle et revêtu l'immortalité, alors tu verras Dieu selon ton mérite. C'est ce Dieu qui ressuscitera ta chair immortelle, en même temps que ton âme. Et alors, devenu immortel, tu verras le Dieu immortel, à condition d'avoir cru en lui maintenant."(1)
Puis entrez dans l'oraison finale :
Qui peut saisir le langage des étoiles, Stance
qui peut surprendre la musique des âmes,
qui saura d'un coeur assez libre
connaître la Parole de la vie ?
R/Celui que ton Esprit habite, Seigneur,
accueille les secrets du Père.
Heureux l'homme dont le regard
traverse l'invisible
pour chercher ton visage.
Heureux l'homme dont l'esprit
découvre la sagesse
dans la folie de la croix.
(1) SAINT THEOPHILE D'ANTIOCHE lettre à Autolycus, source AELF
18 mars 2017
Politique et théologie dans le dialogue islamo-chrétien
C'est en écho que je retrouve avec plaisir la question soulevée par saint Justin dans son Apologie 8, 3(2) des sperma tou logou (semences du Verbe) qui nous ouvrent à une réflexion ouverte et humble sur les pas de Dieu en l'homme(3).
(1) in Perspectives et Réflexions, n•4 - 2016, op. Cit p. 45. Traduction d'un article paru en langue arabe par Antoine Fleyfel et Sophie Cherrier.
(2) Justin, œuvres complètes Paris Brepols 1994 p. 330
(3) Justin est cité dans l'article suivant de Charbel Maalouf, La philosophie grecque et la théologie patristique entre le refus, la confrontation et le dialogue in Perspectives et Réflexion p. 63
Platon et les Pères
Intéressante analyse de Charbel Maalouf sur la lecture de Platon par les pères de l'Église(1). Il y fait allusion à l'article de R. Arnou(2) qui note la difficulté d'une analyse objective des rapports entre platonisme et théologie aux premiers siècles (qu'il s'agisse de Platon ou de ses dérivés comme Philon, Plutarque et Plotin...).
L'éclectisme est pour lui développé, comme le syncrétisme religieux. Faut-il sans méfier. L'idée de Justin déjà citée plus haut des "semences du verbe" est là pour nous rappeler que Dieu prend des voies diverses pour nous ramener à lui.
Justin, poursuit-il, souligne que les révélations païennes sont partielles et que nous seuls avons eu la plénitude : "Tout le Verbe dans le Christ" (3)
Là où les choses deviennent intéressantes, c'est quand Maalouf fait entrer la critique d'Harnaak et sa thèse historico-critique sur la perversion grecque du christianisme en particulier chez Grégoire de Nysse, avant de souligner, à l'inverse l'apport du Capadocien sur une lecture dépouillée de la philosophie grecque. N'est-ce pas la l'enjeu : une interpellation du monde et un "travail de retranchement pour retrouver le fruit positif de la philosophie" (4)
Un travail qui est celui d'un véritable dialogue...
(1) Perspectives et réflexions, op. Cit p. 61
(2) R. Arnou, Platonisme des Pères, Dictionnaire de théologie catholique Paris Letouzey et Ané, t. XII col. 2259
(3) Apologie 10, op. Cit. p. 331
(4) Charbel Maalouf ibid p. 71
16 mars 2017
La crainte de Dieu - Saint Hilaire
La vraie crainte de Dieu
Heureux serons ceux qui craignent le Seigneur, qui marchent sur ses chemins. Toutes les fois que l'on parle de la crainte du Seigneur dans les Écritures, il faut remarquer qu'elle n'est jamais présentée seule, comme si elle suffisait à la perfection de notre foi ; on lui préfère ou on lui substitue quantité de choses qui font comprendre quelle est la nature et la perfection de cette crainte du Seigneur. Nous connaissons par là ce que dit Salomon dans les Proverbes : Si tu demandes la sagesse, si tu appelles l'intelligence, si tu la cherches comme l'argent et si tu creuses comme un chercheur de trésor, alors tu comprendras la crainte du Seigneur.Nous voyons ainsi à travers quelles étapes on parvient à la crainte du Seigneur. D'abord, il faut demander la sagesse, consacrer tous ses efforts à comprendre la parole de Dieu, rechercher et approfondir dans la sagesse ; et c'est après que l'on comprendra la crainte du Seigneur. Or, dans l'opinion commune des hommes, on ne comprend pas ainsi la crainte.La crainte est l'effroi de la faiblesse humaine qui redoute de souffrir des accidents dont elle ne veut pas. Elle naît et elle s'ébranle en nous du fait de la culpabilité de notre conscience, du droit d'un plus puissant, de l'assaut d'un ennemi mieux armé, d'une cause de maladie, de la rencontre d'une bête sauvage, bref la crainte naît de tout ce qui peut nous apporter de la souffrance. Une telle crainte ne s'enseigne donc pas : elle naît naturellement de notre faiblesse. Nous n'apprenons pas quels sont les maux à craindre, mais d'eux-mêmes ces maux nous inspirent de la crainte.Au contraire, au sujet de la crainte du Seigneur, il est écrit ceci : Venez, mes fils, écoutez-moi : la crainte du Seigneur, je vous l'enseignerai. Il faut donc apprendre la crainte de Dieu, puisqu'elle est enseignée. En effet, elle n'est pas dans la terreur, elle est dans la logique de l'enseignement. Elle ne vient pas du tremblement de la nature, mais de l'observance du précepte ; elle doit commencer par l'activité d'une vie innocente et par la connaissance de la vérité.Pour nous, la crainte de Dieu est tout entière dans l'amour, et la charité parfaite mène à son achèvement la peur qui est en elle. La fonction propre de notre amour envers lui est de se soumettre aux avertissements, d'obéir aux décisions, de se fier aux promesses. Écoutons donc l'Écriture, qui nous dit : Et maintenant, lsraël, qu'est-ce que le Seigneur te demande ? Sinon que tu craignes le Seigneur ton Dieu, que tu marches sur tous ses chemins, que tu l'aimes et que tu observes, de tout ton cœur et de toute ton âme, les commandements qu'il t'a donnés pour ton bonheur.Nombreux sont les chemins du Seigneur, bien qu'il soit lui-même le chemin. Mais lorsqu'il parle de lui-même, il se nomme le chemin et il en montre la raison lorsqu'il dit : Personne ne va vers le Père sans passer par moi. Il faut donc interroger beaucoup de chemins et nous devons en fouler beaucoup pour trouver le seul qui soit bon ; c'est-à- dire que nous trouverons l'unique chemin de la vie éternelle en traversant la doctrine de chemins nombreux. Car il y a des chemins dans la Loi, des chemins chez les prophètes, des chemins dans les évangiles, des chemins chez les Apôtres ; il y a aussi des chemins dans toutes les actions qui accomplissent les commandements, et c'est en les prenant que ceux qui marchent dans la crainte de Dieu trouvent le bonheur. (1)
A méditer.
( 1) COMMENTAIRE DE SAINT HILAIRE SUR LE PSAUME 127, source AELF
07 mars 2017
Le trépied des oeuvres
Donc la prière, la miséricorde, le jeûne doivent former un seul parrainage pour nous recommander à Dieu, doivent former un seul plaidoyer, une seule prière en notre faveur sous cette triple forme."(1)
03 mars 2017
Le trépied eucharistique
Plus qu'une question de définition, c'est l'aspect synthétique qui me semble ici intéressante.
Je découvre en même temps que mon insistance habituelle sur l'unique sacrifice du Christ est de fait trop protestante, car elle fait obstacle à la contemplation de la venue du Christ en moi, à travers le saint sacrifice de la messe.
Le trépied eucharistique est alors ici intéressant à plusieurs titres. Il me faut ensuite reconnaître que "les cérémonies, les bénédictions mystiques, les lumières et les encensements (...) soulignent la majesté d'un si grand sacrifice et [que] les esprits des fidèles seraient stimulés, par le moyen de ces signes visibles de religion et de piété, à la contemplation des choses les plus hautes qui sont cachées dans ce sacrifice(2)"
Si j'ai du mal avec l'ostentation, je dois peut-être encore me convertir pour accepter qu'il y a là une nécessaire mise à distance entre mon moi trop présent et ce Dieu qui vient à nous.
À méditer...
(1) O'Mallley, Trente, ibid. p. 234
(2) Concile de Trente p. 1493, cité par O'Malley p. 235
25 février 2017
Silence de Martin Scorcese -2
Après avoir lu plusieurs articles sur le sujet, dont celui de Gael Giraud dans la Croix et celui déjà cité, j'ai pris le temps d'aller voir le film. Quelques remarques :
- une analyse fine de la question de la miséricorde pour les faibles,
- un questionnement intérieur sur la foi dans l'adversité qui nous interpelle,
- une contemplation de la foi populaire qui n'est pas sans écho avec les interpellations de notre pape
- un film qui pose question
Je le conseille
24 février 2017
Le côté ouvert
23 février 2017
La dynamique de l'éternité
C'est probablement en écho avec mon travail de recherche sur la "dynamique sacramentelle" que je trouve cette citation interpellante. Car il y a la pour moi une notion de continuité à travailler.
(1) Vivre sa mort en chrétien, Lessius, cité par David Roure, La Croix du 23/2/2017
22 février 2017
Silence de Scorcese - une théologie de la faiblesse
Etudes, n. 4235 p. 77ss
Le christianisme n'est pas une religion
Telle est l'exigence spécifique du christianisme, "critique radicale du pouvoir (...) d'un Dieu pouvoir" (1)
Je retrouve la des idées défendues dans "Dieu de faiblesse" et plus récemment dans "Dieu n'est pas violent".
(1) Etudes, n. 4235, p. 56
21 février 2017
Quand l'Incréé fait l'imparfait
Saint Irénée, donné aujourd'hui en commentaire de l’Évangile me conduit à cette nuance : "Dieu n'aurait-il pas pu faire l'homme parfait dès le commencement ? Pour Dieu, qui est depuis toujours identique à Lui-même et qui est incréé, tout est possible. Mais les êtres créés, parce que leur existence a commencé après la sienne, sont nécessairement inférieurs à Celui qui les a faits... Créés, ils ne sont donc pas parfaits ; venant d'être mis au monde, ils sont de petits enfants, et comme des petits enfants, ils ne sont ni accoutumés ni exercés à la conduite parfaite... Dieu donc pouvait donner dès le commencement la perfection à l'homme ; mais l'homme était incapable de la recevoir, car il n'était qu'un petit enfant." (1) Il lui faut donc quelque chose de plus et ce plus est la grâce qui se révèle en Jésus Christ.
(1) Irénée de Lyon, Contre les hérésies, IV 38, 1-2
16 février 2017
Le chemin de la grâce - Concile de Trente
On pense en écho au "tout est grâce" de Bernanos, mais aussi à ce que je tente de décrire maladroitement dans "La dynamique sacramentelle" en contemplant le chemin de Dieu en l'homme, au delà et en dépit de ses adhérences.
O'Malley précise : "si la foi était au commencement de la justification, ce n'est pas par la foi seule que celle-ci s'accomplissait, mais par la foi conjointe à l'espérance et à la charité, ce qui rendait efficace en vue du salut la coopération à la grâce" (2)
(1) op. Cit p. 142
(2) p. 144
15 février 2017
Le double aveuglement
13 février 2017
Entre dans ta chambre
(1) François Cassingena-Trévédy, Pour toi quand tu pries, Vie monastique, n. 37, abbaye de Bellefontaine. P. 43
10 février 2017
Tradition ou traditions
Il n'est pas étonnant que dans la foulée il rejette le terme "sources" pour défendre celui de "canaux de communication"(2), car un canal n'arrête pas de déverser le dire de Dieu sans se figer dans le dit... pour reprendre la distinction que j'apprécie chez Lévinas(3)
(1) John W. O'Malley, Le concile de Trente, ce qui s'est vraiment passé, op. Cit. p. 124
(2) ibid. p. 123
(3) sans mentionner la sourate de la Caverne...
08 février 2017
Les mistrals gagnants - Anne-Dauphine Juilland
Ces enfants ont en eux une vérité toute simple.
Dans la lignée de mes commentaires déjà postée sur les deux livres d'Anne-Dauphine Julliand, je vous invite à ce détour.
05 février 2017
Celui que Jésus aimait
Une place à prendre ? demande Claude Flipo (1). Ce n'est pas pour s'ajouter à la figure de l'évangile, explique-t-il, mais parce que le livre reste ouvert. "il faut continuer d'écrire, avec l'Esprit du Dieu vivant et sur des coeurs de chair, toutes ces choses que Jésus a faites..."
(1) p. 247
04 février 2017
Marie Madeleine et Gn2
(1) cf. Op. Cit. p. 234
03 février 2017
La grâce à bon marché - Dietrich Bonhoeffer
Dietrich Bonhoeffer nous interpelle contre cette grâce à bon marché dans des termes qui m'interpellent : "la grâce à bon marché, c'est la grâce comme marchandise à brader, le pardon au rabais" (1). Claude Flipo renchérit "la grâce à bon marché, c'est la grâce sans l'obéissance, c'est la grâce sans la croix(2)". Bonhoeffer précise "la grâce coûte cher d'abord parce qu'elle a coûté cher à Dieu, parce que Dieu n'a pas trouvé que son Fils fut trop cher pour notre vie, mais qu'il l'a donné pour nous(3)".
À contempler peut-être pas comme une opposition mais comme une tension entre Croix et miséricorde, don et réception, morale et pastorale, Baptiste et le joueur de flûte ?
(1) Dietrich Bonhoeffer, Le prix de la grâce, Paris, Delachaux et Niestlé, 1962, cité par Flipo, ibid.
(2) Claude Flipo, ibid p. 211
(3) Dietrich Bonhoeffer, ibid.
02 février 2017
Le mal chez Hannah Arendt
Après le film et le reportage diffusé sur Arte sur Hannah Arendt le même jour (à voir en replay), on ne peut que s'interroger sur toutes ces petites superficialités qui nous empêchent d'aller au dela, de retrouver notre conscience intérieure perdue. À méditer.
01 février 2017
La pastorale des deux aveugles chez Marc
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Pour vivre cet entre-deux et comprendre l'exigence que cela comporte, il faut du temps, un chemin de désert(1), "l'expérience de la fragilité humaine", le renoncement et "faire confiance à Jésus en cheminant à sa suite (2)".
(1) cf. mon travail éponyme
(2) Flipo, ibid p. 173
30 janvier 2017
Surin - la troisième voie
(1) voir à ce sujet le dernier numéro de Projet
(2) Surin cité par Flipo, ibid. p. 166
28 janvier 2017
La barque de Solwenn - réédition
une nouvelle édition numérique de ma trilogie "Le chant du large", un roman sur l'amour, la souffrance et l'espérance :
1) La barque de Solwenn (en téléchargement gratuit)
2) Maria et Elena
3) Le sourire de Nolwenn
Un roman qui se nourrit de mes recherches pastorales.
Le chant du large (texte intégral) est aussi disponible en version papier sur Amazon.fr, sous ce lien.
27 janvier 2017
Mère Térésa et l'Église
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Heureux celui qui reconnaît sa "docte ignorance", disait hier mon curé...
Bienheureuse humilité...
Chemin inaccessible à l'homme, mais grâce donnée par Dieu ?
(1) Claude Flipo, ibid. p. 117-8
25 janvier 2017
Jaïre, croire au delà de la mort
(1) Claude Flipo, Hommes et Femmes du Nouveau Testament, cinquante portraits bibliques, ibid. p. 78.
24 janvier 2017
Centre et décentrement
(1) Claude Flipo, ibid. p. 107
23 janvier 2017
La foi qui touche
Mais peut-être que je donne trop la communion en paroisse et que ces bouches ouvertes manquent de charme... :)
(1) Claude Flipo Ibid p. 174
22 janvier 2017
Va chercher ton mari - Jn 4
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(1) Claude Flipo, ibid. p. 66
21 janvier 2017
De l'Église à l'homme
On ne sait rien, à ce stade de la foi de l'homme, mais il faut goûter à ce passage de la foi des autres à sa propre espérance. "Ne regarde pas mes péchés mais la foi de ton Église". C'est bien la foi de l'Église qui nous porte jusqu'à Lui, alors même que la nôtre est encore fragile, et que notre coeur est bien pauvre en amour"(1).
(1) Claude Flipo, ibid. p. 51
20 janvier 2017
Joseph le passeur
Après celles de Zacharie, d'Elisabeth et des bergers qui entrent en résonance avec Silo le berger, ma dernière lecture pastorale, je m'arrête sur la figure de Joseph. Flipo en fait un portrait de passeur, d'écoutant du "bruit de fin silence", de lanceur qui mérite d'être contemplée dans une lectio très ignatienne.
(1) Claude Flipo, Hommes et femmes du nouveau testament, cinquante portraits bibliques, Paris, Seuil, 2006, p. 30ss.