En renonçant à notre humanité, nous devenons admis à la procession du Fils, par et à travers l'Esprit Saint pour devenir enfants de Dieu. Ainsi, pour Irénée, le Verbe divin se fait porter par l'homme et l'homme offre une place au Verbe.
L'âme devient comme une femme enceinte qui a reçu la semence du Verbe. "Etre en grâce", cela se produit à partir du moment où l'autopossession de soi déploie ses dimensions à la fois vers l'origine et la fin jusqu'à reconnaître le don de Dieu et entrer dans la transcendance qui ouvre le fini à l'infini.
Cette grâce est l'amour divin offert et l'être de Dieu donné. La convergence recherché entre le don total de la créature à la volonté divine jusqu'à l'acte de se laisser engendrer par le Père avec le verbe Fils qui va jusqu'à dire "qu'il m'advienne selon ta Parole", c'est se laisser nouer la ceinture et en cela accueillir l'Esprit comme le don absolu de Dieu et dans cette rencontre devenir fécond.
De fait, étant infini par nature, la liberté divine ne peut pas ne pas être là où il y a une liberté finie mais sa présence est "secrète et latente" ce qui permet à la liberté de se réaliser, radicalement comme décision authentique pour ou contre son abandon à Dieu. L'immanence de Dieu comme grâce ne peut être une réalité étrangère ni autre chose. C'est donc d'une altérité intérieure qui est en cause.(1) On rejoint là ce soi-même comme un autre de Ricoeur, où la liberté finie est travaillée dans l'histoire et dans le temps à la recherche d'un appel transcendant véritable.
(1) d'après Hans Urs von Balthasar, ibid p. 264 à 273
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