Ni les mots, ni les techniques, ni les bons sentiments prometteurs ne font le poids en face de la souffrance, toujours actuelle et à qui rien n'échappe. Toutes ces démarches sont impuissantes et dépassées "par un acte capable de transmuer de l'intérieur la souffrance et de lui conférer un sens, et cet acte ne pouvait être porté que par Dieu. Cela ouvre une perspective inattendue sur le coeur de la synthèse chrétienne, qui est la divinité du crucifié Jésus de Nazareth. La théologie de la Bible déjà et dans son sillage la patristique ont vu, dans la possibilité que Dieu souffre avec (et pour) l'homme dans l'homme-Dieu, la clef de l'énigme de l'existence humaine, ce qui donne le sens, c'est précisément qu'en Jésus le Dieu impassible peut sans cesser d'être lui-même, faire l'expérience de la mort." En cela le "Pro nobis" est le "pivot de la théologie chrétienne". (1)
J'ajouterais cette phrase du Cardinal Etchegaraï, "qui n'a pas pleuré les larmes de la souffrance ne peut compatir à la souffrance de son frère". Et c'est bien le chemin du Christ, qui a souffert, pour pleurer ensuite avec nous, dès que le mal nous ronge. Pleurer et nous aider à espérer, car cela ne fait plus de doute : "Dieu a vaincu la mort".
(1) Urs von Balthasar, ibid p. 100
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