"Sans cesse nous portons dans notre corps l'agonie de Jésus afin que la vie de Jésus soit elle aussi manifestée dans notre corps" (2 Co 4,10) Balthasar voit en cela le signe simultané de la mort et de la résurrection. "Que le chrétien soit en marche jusqu'à la croix, c'est ce que Jésus prédit à Pierre (Jn 21,18) (...) mais cela n'empêche pas (...) que le chrétien est foncièrement ressuscité, en route vers le ciel (Ep 2,6 Col 31,4)" Pour lui déjà la gloire de la résurrection brille à travers son être et son action (1)
Il met ainsi en opposition la lumière et les ténèbres. Dans son prologue, Jean montre ainsi l'irruption de la lumière dans le dernier recoin de tout se qui se cache. Il nous reste ou bien à nous abandonner à la lumière ou bien à se fermer plus profondément encore.
Et si "les stigmates" que nous portons dans la chair (Ga 6,27 ou Col 1,24) était aussi proximité et distance. Si le coeur ouvert du Christ nous apparaissait comme la source intarissable de l'amour qui se déverse en nous, à côtés de nous, en dépit de nous, et que nous avons à charge de répandre, de porter plus loin que nos Souffrances et nos joies.
N'est-ce pas là la bonne nouvelle de l'Eucharistie, au delà du signe élevé de la croix.
(1) Urs von Balthasar, Dramatique Divine, III, p.358
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