05 octobre 2008

53210 visiteurs

Depuis la création de ce blog, l'organisme officiel de statistiques Xiti indique 53.210 visiteurs uniques cumulés (20454 pour l'année pleine 2007)... A priori, il y a donc un peu d'intérêt pour ces pages. Mais est-il réel ? Que cherche le visiteur ? Est-ce que j'y réponds...? Comme vous avez pu le voir, ce blog est en pause depuis quelques mois, parce que je ne trouve plus le temps, mais peut-être aussi l'intérêt de continuer. Vos avis restent les bienvenus... Ce que ce blogue vous a apporté, ce qu'il pourrait vous apporter, ce que vous auriez aimé trouver... ?

Dans les faits, ces pages avaient surtout pour but de vous partager les découvertes faites au fil d'une lecture. Plusieurs centaines de billets sont issus, entre autre, de la lecture des 17 tomes de la trilogie d'Urs von Balthasar, un chemin qui a été pour moi passionnant mais qui est maintenant achevé (même si je relis actuellement deux tomes en français - je n'avais pour l'instant que les versions allemandes...)

Mais partager ses lectures ne peuvent avoir que deux finalités :
- donner envie de lire...
- susciter un dialogue.
Faute d'avoir réussi sur le deuxième point j'espère avoir stimulé le premier... en espérant ne pas avoir d'ailleurs dépassé mon "droit de citation", qui reste toujours difficile à cerner dans ce type d'exercice...
Si j'observe le faible nombre d'acheteur de mes livres, il ne me reste plus qu'à espérer que vous lisez les "maîtres..."
Mais le désert ne me stimule plus beaucoup...

Un blog reste un flash parcellaire et limité qui ne suscitera jamais la conversion intérieure que peut opérer la lecture cursive d'un livre ou d'un évangile...

J'attends vos réactions sur ce blogue ou sur mes livres, avant de continuer... S'il y en a... A défaut, je considérerais que c'était vain et que j'ai juste cédé comme bien d'autre à la vanité narcissique d'une technologie naissante et que ce blog n'avait pas d'intérêt... ce qui est très probablement vrai...

08 septembre 2008

La voix d'un fin silence


Une longue contemplation sur les déplacements de Dieu vers l'homme à travers l'Ancien Testament puis le nouveau, depuis le "Ou es tu ?" du jardin d'Eden jusqu'au silence de la croix. Je travaillais dessus depuis près d'un an. Le résultat de mes recherches est maintenant disponible sous ce lien : La voix d'un fin silence. Vous trouverez également sous ce lien, un accès à un extrait gratuit du document, de 74 pages à télécharger...

21 mai 2008

Blog en pause

En pleine préparation de mes examens de deuxième année de théologie...
Peu de disponibilité donc...
J'invite les visiteurs assidus et frustrés à faire le pas vers l'une de mes publications, fruit d'un travail plus abouti que ce blogue, recueil au jour le jour...

30 avril 2008

Dialogue - 2

« L’enseignement de Jésus ne vient pas d’un apprentissage humain (...) il provient du contact direct avec le Père, du dialogue face à face » (1)

(1) J. Ratzinger (Benoît XVI), Jésus de Nazareth, Flammarion, 2007 p.27

24 mars 2008

Il est ressuscité

Vous me direz que ce n'est pas une nouvelle bien fraîche et pourtant, à chaque Pâques, cela peut être pour nous une renaissance. C'est une question de perspective intérieure. Cette année, la grâce du pardon m'a été accordée avec beaucoup de vigueur et je loue le rythme du liturgique qui m'a préparé et accordé à nouveau cette joie de sentir l'amour et la présence du Christ.
Alléluia.

19 mars 2008

Ombres et lumières

A quoi bon l’histoire cruelle et inénarrable de l’humanité – qui n’est qu’un bain de sang et de larmes – si tous ces sacrifices, insensés en eux-mêmes, ne devaient finalement être repris dans un ultime sacrifice conscient et intégrant tous les autres qui puisse être offert à Dieu, non comme à un tyran pervers mais à ce Dieu qui est de soi offrande absolue au-delà de toutes les formes imaginables de l’imprudence, et qui le révèle comme un signe au sommet ou culmine le monde [la croix est la réponse au Dieu qui a tout donné en son Fils !] (1)

(1) Hans Urs von Balthasar, Epilogue p.74

18 mars 2008

Dieu Amour


Dieu est l’Amour et rien d’autre (1)

(1) Hans Urs von Balthasar, Epilogue p. 67

15 mars 2008

Non violence

La non-violence dans l’hindouisme va jusqu’à, soit la destruction de l’apparence de la personnalité, soit à une efficacité politique (Gandhi). Nulle part, pour Hans Urs von Balthasar, « on a rejoint ce que Jésus signifie avec son commandement (qu’il a d’abord mis en pratique lui-même) de ne pas tenir tête au méchant, de tendre l’autre joue (Mt 5, 39) ». Car il ne vise pas pour lui la perfection, ni la connaissance mais la substitution et l’amortissement de la violence au plan de l’esprit. Balthasar renvoie à ses développements sur ce qu’il appelle la Dramatique théologique où le « se montrer lumineux » débouche dans le « se donner ». (1)

(1) Hans Urs von Balthasar, Epilogue, ibid, p. 52

09 mars 2008

Décentrement du Christ

Tout cela présuppose l’abaissement de la croix, cette perte de soi dans le don qui rend possible pour un autre l’aurore d’une liberté nouvelle. (1)

(1) Hans Urs von Balthasar, Epilogue p. 51

07 mars 2008

Source et grâce


« une grâce réside en toute beauté : quelque chose de plus se montre que ce que j’avais le droit d’en attendre. De la vient surprise et l’admiration : n’est-ce pas déjà chose étrange qu’il y aît de l’être en un flux incessant et sans mesure, mais qui se déverse en des essences pour parvenir à sa réalisation parfaite ? Et cela aussi bien en moi, car je ne suis pas parfait moi-même dans l’existence ; je la lui dois et ce sera même la toujours un sujet de tourment jusqu’à l’éternité (...) grâce au sens fort qui fait transparaître non plus seulement la beauté mais la Gloire ; et quand on en est touché ce n’est plus uniquement l’étonnement et le ravissement qui s’imposent, mais l’adoration» (1)

(1) Hans Urs von Balthasar, Epilogue, ibid, p. 46

24 février 2008

Accueillir le beau

Celui qui accueille la beauté sous tous ses modes (...) à la capacité de lire les figures comme totalités en raison de l’unité de son aperception. Il ne glane pas quelques impressions isolées mais «saisit dans un jugement intuitif, qui ne classifie pas mais unifie, des totalités dans leurs apparitions sorties de la profondeur ». Ce respect et cette reconnaissance sont « le signe d’une réalité profonde inaccessible ». (1)

(1) Hans Urs von Balthasar, Epilogue, ibid, p. 42

14 février 2008

Dialogue

Dans le dialogue « la parole de l’interlocuteur est, de toute évidence, l’extériorisation de l’autre : ce dernier veut que soit compris non les sons qui sortent de sa bouche mais lui-même ». (1)

L’intérêt dans ce cadre d’une démarche conjugale est par la relation de permettre de prendre conscience qu’au-delà de soi-même l’autre existe, est irréductiblement autre et par mon désir m’appelle à être moi-même et pour l’autre. En ce sens, le désir est fondement de mon décentrement.

On retrouve d’ailleurs plus loin chez Hans Urs von Balthasar, une idée qui vient élargir ce concept : « Les amants, du fait qu’entre eux règne l’être englobant, ne se ferment jamais l’un pour l’autre mais dans leur fécondité (quel qu’en soit le résultat) s’ouvrent au mystère fondamental de l’être. La fécondité liée à la seule nature (la procréation d’un enfant par exemple) demeure un symbole, important il est vrai, mais tout de même limité de cette fécondité de l’amour. Il reste qu’à celui-ci doit correspondre à l’intérieur de l’identité divine quelque chose qui demeure inexprimable au niveau de l’archétype. » (2)

(1) Hans Urs von Balthasar, Epilogue, ibid, p. 37

(2) ibid. p. 40

12 février 2008

Engagement

Atteindre non pas une indifférence mais « une disponibilité pour s’engager, en pleine connaissance de cause, dans les circonstances diverses que Dieu dispose. Cette attitude seule est conforme à la condition de créature et trouve son modèle dans le Christ » (1) N’est-ce pas cela le décentrement, non un dépouillement, mais une passivité plus que passive, une passivité active où l’on se perd non pour atteindre l’extase mais pour devenir passeur, la passivité active du passeur de Dieu, du sarment qui laisse transparaître la lumière, sans y rajouter et sans lui faire ombrage, mais en étant, devenant actif dans la passivité.

Cela implique de ne pas être imperméable et impassible au malheur, mais bien à y entrer jusqu’à en éprouver l’angoisse, l’aversion et le dégoût. Ici il devient humainement presque impossible pour le chrétien d’imiter le Christ (...) mais l’injustice supportée volontairement fait entrer dans le mystère de la puissance salvifique de la croix. « Qui vient me suivre, qu’il prenne sa croix avec lui chaque jour ». (1)

(1) Hans Urs von Balthasar, Epilogue, ibid, p. 27

06 février 2008

Souffrance

La souffrance et la mort étaient le plus souvent considérées comme ce dont la religion devait libérer l’homme (...). Dans la vision chrétienne, en revanche, la souffrance et la mort sont la preuve suprême que Dieu est amour : le Christ en croix, révélant en sa personne l’amour de Dieu prend sur lui le péché du monde et l’enfouit dans sa mort. (1)


(1) Hans Urs von Balthasar, Epilogue, ibid, p. 26

31 janvier 2008

Décentrement - limites

Nous terminons cette lecture partagée de la trilogie de Balthasar par son Epilogue...

Pour lui, le dépouillement est passage en Dieu. Il est commun à toutes les religions orientales. Elles ont leur fondement dans l’insaisabilité : comment à côté de Dieu peut-elle posséder une valeur définitive et une dignité ultime ? Une telle incertitude est surmontée dans le christianisme par son affirmation centrale : Dieu, pour recevoir le nom d’amour veut être lui-même don de soi et fécondité et ainsi, à l’intérieur de son unité ménager un espace à l’autre ; cet autre « est la clé » pour Hans Urs von Balthasar. (1)

(1) Hans Urs von Balthasar, Epilogue, traduction par Camille Dumont, s.j., Culture et Vérité, 1997, v° allemande, Epilog, 1987, p. 25

20 janvier 2008

Le bruit d'un fin silence


A l'occasion du troisième anniversaire de ce blogue, je vous signale la publication d'un 8ème livre fruit de mes premiers travaux en exégèse. Cet essai constitue une "deuxième contemplation" du mystère de la révélation de Dieu. Après Retire tes sandales !, et porté par les nombreux encouragements de mes premiers lecteurs, il m'a semblé intéressant de méditer sur les différentes théophanies de Dieu dans l'Ancien Testament. Cette première version s'attache à relier ces rencontres entre l'homme et Dieu, ce qu'elles trahissent de l'invisible et en quoi elles préparent celle du Christ en croix.
La publication chez Lulu publishing permet une grande souplesse dans l'édition. C'est donc un premier essai qui se nourrira de vos remarques et réactions.
Je vous propose donc de découvrir "Le bruit d'un fin silence" et reste dans l'attente de vos remarques constructives.

Trinité - contemplation

Reste inimitable le fait que le Père divin est plus que "Faveur", "Fidélité", "Miséricorde" à savoir amour substantiel en lui-même. C’est pourquoi, en lui-même, il a besoin de l’aimé qu’il a engendré dans le libre don de soi. Et pour prouver le parfait renoncement à soi de leur union, il a besoin du troisième qui est le fruit et l’attestation de l’unité qui existe entre l’amour qui engendre et l’amour qui se reçoit gracieusement. Chrétiennement la source originelle n’est pas accessible autrement autant que dans cette unité transnumérique. (1)

Cette méditation de la Trinité n'a cessé de m'habiter et justifié la publication de Retire tes sandales !.
(1) d’après Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p.429

18 janvier 2008

17 janvier 2008

Le témoignage

Le témoignage est d’abord « la réalisation de l’amour des frères à l’intérieur de l’Église »(1)
Nous avons encore du chemin à parcourir...

(1) Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p. 402

13 janvier 2008

Ecoute - II

« Mais ce n’est pas notre parole qui est première – elle est simple réponse – mais à l’origine », ajoute Hans Urs von Balthasar, « il y a le fait que l’Esprit qui sonde les profondeurs de la divinité (...) nous fait connaître les dons gracieux de Dieu. » (1 Co 2, 10-12, 16). (1)

(1) Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p. 363

08 janvier 2008

Ecouter

« S’écouter soi-même ensemble avec le Verbe qui sort du Père est l’origine de toute "écoute biblique" (contemplation, méditation). Pour Hans Urs von Balthasar, il ne peut y avoir de prière chrétienne qui ne soit pas dans l’Esprit du Christ une réponse à la Parole que le Père nous adresse dans le Christ par l’Esprit, en qui il se révèle et s’offre à nous. Cependant, l’Esprit met sur notre langue non pas sa propre parole, mais celle du verbe divin, Jésus. Il est celui qui suscite et médiatise le dialogue, sans qu’il prenne lui-même la parole. Il est sans parole (alalêtos : Rm 8,20) mais il sait la Parole juste et il peut la produire là où elle n’est pas sue suffisamment » (1)

J'aime bien cette approche, ce commerce au sens des Pères de l'Eglise entre ce qui est au coeur de nous-mêmes et ce qui nous dépasse, participation à la louange trinitaire ?

(1) Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p. 362

04 janvier 2008

A genoux

Pour Hans Urs von Balthasar, nous ne pouvons que tomber à genoux devant la lumière divine : « la théologie est quelque chose qui ne marche pas en l’absence de la prière » a dit Markus Barth dans sa leçon d’adieu. Le contenu « ne se dégrade jamais en chose déjà sue et possédée : l’Esprit ne médiatise pas seulement la vérité mais dévoile la vérité à nouveau » (1)

(1) Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p. 350

02 janvier 2008

Pastorale

L’efficacité d’un style de vie chrétien qui se passe de paroles (1 P3,1) et qu’en effet, le mode de vie du prédicateur à une influence décisive sur l’efficacité de sa parole. Comme le disait F. Mauriac « un bon prêtre n’a rien à dire. Je le regarde et cela me suffit ». (1)

(1) F. Mauriac, cité par P. Duployé o.p. Rhétorique et Parole de Dieu, Cerf, p. 85 cité par Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p. 323

Avec tous mes voeux pour cette année 2008...

31 décembre 2007

Esprit libre

« Dans le mystère de l’Église ou est conservé tout ce qui contribue au salut, le magister interior ne s’adresse jamais à l’individu seulement "à titre privé", mais en vue de sa mission chrétienne, qui est toujours liée à l’Église d’aujourd’hui et de tous les temps ». (1) Pour Balthasar il peut certes s’agir d’une proclamation objective de la parole, mais elle doit être éclairée « par la force qui vient d’en Haut » (Lc 24,9)

(1) Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p. 320-1

28 décembre 2007

Kénose de l'Ecriture

L'un des plus beaux apports de ma lecture de Balthasar réside probablement dans cette découverte de la kénose de l'Ecriture. Je retrouve dans ce beau texte de Beauchamp, quelques éléments de cette même contemplation largement commentée dans "Retire tes sandales !".
Pour Beauchamp, "le concept d'intimité pourra peut-être nous aider à comprendre pourquoi l'on dit souvent que les écritures sont inspirées du Saint Esprit. (…) L'esprit Saint évoque précisément l'intériorité, la profondeur et par conséquent la douceur de l'action divine sur les auteurs de l'écriture : une action aussi douce non seulement respecte mais consacre les libertés.

Dans Dei Verbum, souligne-t-il, le concile Vatican II nous dit cela en disant « Dieu dans la sainte écriture a parlé par les hommes à la manière des hommes » Saint-Augustin continue par cette petite phrase « car c'est en parlant ainsi que Dieu allait à notre recherche ». Dei Verbum continue en ajoutant que « compte tenu de la vérité et de la sainteté divine, l'écriture sainte manifeste l'admirable descente jusqu'à nous de la sagesse éternelle pour que nous apprenions l'indicible volonté de Dieu et jusqu'où il a adapté sa parole dans sa sollicitude et providence pour l'être humain, les mots de Dieu exprimé dans les langues humaines se sont faits semblables aux paroles de l'homme tout comme le Verbe du Père éternel ayant revêtu la chair de la faiblesse humaine s'est rendu semblable aux hommes » Dei Verbum 3,13

Nous voici parvenus, ajoute Beauchamp, au point qui est peut-être le plus important de l'enseignement conciliaire sur l'écriture. Pour le commenter il faut sans doute repartir d’un peu plus haut et reprendre au besoin certains éléments de ce que nous avons déjà dit. L'enseignement du concile insiste sur la faiblesse de l'homme et de ses paroles puisqu'il parle de « descente jusqu'avec » « d'adaptation ».

Cela n'est possible, ajoute-t-il que si l'Ecriture reste vraiment "des paroles, à condition qu'on trouve le point où elle puisse entrer jusqu'au coeur de notre parole". (1)


(1) Paul Beauchamp, Parler d'Ecritures Saintes, Editions du Seuil, Paris, 1987, p20-22

21 décembre 2007

Noël en toi...


"Le christ serait-il né mille fois à Bethléem, s'il ne naît pas en toi, c'est en vain qu'il est né"

Angelus Silésius

PS: Bonne naissance à tous.

Kénose

« La mort économique du Fils apparaît clairement comme la révélation dans le monde de la kénose intra-trinitaire, du renoncement à soi de l’amour du Père et du Fils – renoncement qui, comme nous l’avons montré, est la présupposition de la procession de l’Esprit d’amour absolu, non kénotique de Dieu. Le don de soi trinitaire-économique est le fondement de toute l’existence chrétienne. ». Comme le souligne Hans Urs von Balthasar, « La doctrine de la kénose est le spécifique du christianisme dit avec raison Théo Kobusch ». (1)

(1) in « Freiheit und Tod, dans ThQ 1984, 185-203 et p. 287, cité par Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p. 292

20 décembre 2007

Décentrement

Ainsi, pour Hans Urs von Balthasar, le « don suprême de Dieu, l’Esprit-Saint ne saurait être atteint autrement qu’à travers un renoncement radical – non à une chose mais au propre soi, et ici à la possession du Jésus saisissable, visible, expérimental ». (1)

C'est ce décentrement qui constitue le coeur de mon essai récent intitulé "Retire tes sandales !"

(1) Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p.291

19 décembre 2007

Emmaüs et Ascension

La disparition du Christ devant le regard des disciples d’Emmaüs est pour Hans Urs von Balthasar, « comme le commentaire de la promesse : C’est l’Esprit qui vivifie, la chair ne sert de rien » (Jn 6,63) ». Il cite à ce sujet saint Thomas qui utilise lui-même un passage de saint Augustin. « Le Christ ne voulut pas donner l’Esprit à ses disciples de son vivant, parce qu’ils n’étaient pas préparés. En effet, comme le Saint Esprit et un amour spirituel, il s’oppose à l’amour charnel. Or les disciples s’attachaient avec un certain amour charnel à l’humanité du Christ, ils ne s’étaient pas encore élevés à l’amour spirituel, il paraissait être un homme semblable à eux ». (1)
Je suppose que l'on peut lire la péricope de Marie Madeleine de la même manière. C'est en acceptant un décentrement de nos sens que nous pouvons être réceptifs d'autre chose. Complexe dans un contexte d'incarnation qui reste nécessaire...

(1) Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p.290

18 décembre 2007

Corps et Esprit

Pour Hans Urs von Balthasar, le Mystère consiste dans le fait que dans le don de l’Esprit le Fils ressuscité se donne également lui-même, comme le Fils qu’il est, parce que l’on peut dire tout aussi bien, à l’inverse, que dans le don de l’Esprit, le donateur est parfaitement présent ». C’est pourquoi, ajoute-t-il, «l’Esprit dans l’Église exigera toujours une corporéité parfaite et sera hostile à toute spiritualisation idéaliste » (1)

(1) Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p.287

16 décembre 2007

Dans sur - II

L’Esprit est dans et au dessus de l’Eglise. « Dans pour autant qu’il achève et conforme l’ordre des ministères inauguré par le Christ. Au dessus : pour autant que son ordre divin ; que nous ne pouvons embrasser du regard, ébranle toujours à nouveau l’ordre humain, se figurant lui-même, afin de le renouveler selon sa libre compréhension. (1)

A méditer

(1) Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p.241

14 décembre 2007

Obéissance et don

Le Père ne donne pas d’ordre au Fils (comme le veut le malentendu perpétuel concernant la doctrine anselmienne de l’incarnation). Comme le dit l’intuition profonde d’Adrienne von Speyr : « le Père demande en premier et il prie le Fils afin que celui-ci ait la joie d’exaucer » (1) Il n’y aurait pas commandement du Père dans un rapport maître esclave. Pour Hans Urs von Balthasar «les intentions du Père qui sont alors transmises au Fils, sont comme des commencements, des origines qui peuvent être requises par le Fils pour finir en actes ».

On notera là cette tendresse de Dieu qui révèle le prix de la liberté donnée à l’homme-Dieu. Et cet échange est garante et signe, à mon sens de notre propre liberté.

(1) Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p. 219

11 décembre 2007

Source

«L’autoprofération du Père dans le Fils (...) est suprêmement aimante et consentante. Or d’après Augustin, la Génératio Verbi elle-même contient déjà de l’amour car celle-ci est cum amor notitia. De la sorte, cette première procession en Dieu semble déjà contenir toute la circumincessio de la connaissance et de l’amour. Ainsi la mission du Fils par le Père dans le monde se fait elle aussi dans l’amour ».

Peut-on dire que l’Esprit est superflu ?

Non si l’on considère que la mission de l’Esprit dans le monde est d’après Hans Urs von Balthasar « par delà l’amour ici décrit du Père pour le Fils, même pour autant qu’il est la cause exemplaire du monde, peut-être même par delà même l’énoncé de Jn 3,16 « Dieu à tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique » (1)

Si l’on suit Hans Urs von Balthasar, il faudrait dire que son amour est plus débordant encore, et qu'il se manifeste dans l’Esprit qui telle une source chaude continue de jaillir du cœur de Dieu

(1) Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p. 214-215

09 décembre 2007

Figure et médiation

La figure du Fils se place au centre pour Hans Urs von Balthasar « parce que, maintenant à côté de l’esthétique, c’est la dramatique divine qui s’insère dans l’expérience chrétienne totale. Le combat, qui donne toute l’histoire du monde, entre le libre infini qui est le bien, et la liberté finie qui peut choisir entre le bien et le mal, se récapitule dans la croix et son « envers », la descente aux enfers. Et c’est dans cette concentration que devient finalement visible le troisième volet, la logique, en vertu de laquelle la figure de Jésus peut se désigner comme la vérité. (1)
Ces termes sont probablement un peu fort, mais donnent à réfléchir.

(1) Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p.195

08 décembre 2007

Image et ressemblance

La doctrine biblique de l’homme créé à l’image et la ressemblance précise pour Hans Urs von Balthasar que l’homme possède, dans son essence, une image non seulement du Fils, mais de la Trinité toute entière, donc aussi de l’Esprit Saint, ce sur quoi celui-ci doit s’appuyer. Et puisque l’oikonomia divine est intérieurement inséparable, il faut qu’il y ait à partir d’elle dans le monde, non seulement des logos spermatikoi*, mais également des spermata pneumatika**, de sorte que le domaine de l’Esprit, s’étende aussi loin que celui du Fils qui recouvre la création. (1)

(1) Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p.193
* Logo spermatikoi, germes du verbe, théorie qui remonte à Saint Justin et qui dit en substance qu'en tout homme, même non baptisé, réside une parcelle du verbe
** Germe de l'Esprit

06 décembre 2007

Renversement des compétences.

Pour Hans Urs von Balthasar, l’Esprit avait envoyé le Fils dans le monde, maintenant c’est le Fils qui envoie l’Esprit dans le monde. L’un et l’autre sont pour ainsi dire pris dans un mouvement infini qui implique un échange permanent des rôles (1), le Père enveloppant tout dans ce mouvement.

Peut-on dire aussi qu’il y prend part ?

C’est pour moi l’élargissement du principe de taxis à une spirale kénotique éternelle. On atteint là encore le mystère même de l’amour trinitaire

(1) Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p. 167

05 décembre 2007

Abandon

« L’Esprit fut celui qui – en tant qu’Esprit d’Amour et en tant que garant objectif – faisait que l’union entre le Père et le Fils dans la figure de l’abandon fut supportée jusqu’à l’extrême par l’un et l’autre. » (1)

Cela ne fait qu’amplifier ce que je notais plus haut à partir du "dans sur".
L'abandon est à comprendre pour moi dans la kénose des personnes. Le Père donnant tout, le Fils abandonnant tout et l'Esprit supportant et médiatisant le tout ?

(1) Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p.166

04 décembre 2007

Union trinitaire

« L’Esprit est le mouvement qui rend possible et que réussit cette disposition auprès du Père. L’Esprit fait que l’union hypostatique de la divinité et de l’humanité prend maintenant (sur la croix) une figure telle qu’elle fait apparaître jusqu’à l’extrême la différence entre Dieu et le pur homme. » (1)

« Le Père doit croître par le fait que le Fils dépose tout ce qui en lui est divin auprès du Père » (2)

Nous sommes plongés par là au cœur du mystère de la Trinité, comme un échange incessant entre le don de l’un et de l’autre et cette contemplation est porte du mystère. D’elle rayonne la lumière indicible du plan de Dieu sur l’homme.

(1) Adrienne von Speyr, Passion nach Matthaüs, Einsielden, Johannes Verlag, 1957, p. 154

(2) Adrienne von Speyr, ibid p. 153-154, cité par Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p. 166

01 décembre 2007

Dans sur

Nous faisons souvent l’erreur, au nom de la déréliction de considérer que la mort n’est pas trinitaire. Il ne faut pas oublier pour autant l’unité du dans-sur nous rappelle Hans Urs von Balthasar : « c’est au nom du Père que l’Esprit lui annonce la passion future, alors même que l’Esprit le ressent de l’intérieur de la conscience du Christ (qu’on pense ainsi aux « gémissements ineffables de l’Esprit » ) Rm 8, 26
Il y aurait donc une présence de l'Esprit au Sein du Christ en Croix, et celle de l'Esprit qui veillerait par sa présence, malgré le sentiment d'abandon, ressenti par le Christ, dans sa compassion vis à vis de toute l'humanité souffrante... Comme le rappelle Benoît XVi dans sa récente encyclique Spe Salvi, citant Bernard de Clairvaux, "Dieu ne peut pas souffrir, mais il peut compatir". La souffrance du Christ en croix est pour moi le signe de l'engagement trinitaire pour l'humanité.

(1) Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p.166

27 novembre 2007

Les deux mains du Père

Pour Irénée le Fils et l’Esprit forment « les deux mains du Père » et c’est avec ces deux mains que le Père forme l’image, en disant à l’un et l’autre : « Faisons l’homme à l’image de Dieu ». (1) (...) ce n’est pas seulement l’esprit humain mais tout l’homme charnel qui fut façonné par les mains du Père, c'est à dire par le Fils et l’Esprit à l’image et la ressemblance de Dieu (V, 6,1) et ajoute-t-il si cet homme porte comme fruit la foi en Dieu, il « est introduit dans son grenier » (V, 28,4).

Cela rejoint ce que je disais plus haut sur l’excès d’amour du Père et les fruits qui continuent d’être créés par l’élan créateur de Dieu. A cela s’ajoute le fait que le Christ donne sa chair, c'est à dire toute sa personne au sens hébreu de « basar » et que cette chair est nourrie par le Sang (la vie de Dieu) dans son Eucharistie (...) révélateur de la tendresse de Dieu.

(1) Saint Irénée, Adv. Haer. IV Pr 4, cité par Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p.159

22 novembre 2007

Kénose du Père - III

L’interpénétration d’amour absolu devrait apparemment se suffire éternellement à lui-même, « mais dans le caractère interne est d’un excès tel que – pour ainsi dire – imprévisiblement et précisément en tant qu’excès, il produit quelque chose qui, a nouveau, est Un ». Preuve que l’interpénétration amoureuse a réussi de même que l’enfant humain est en même temps la preuve de l’amour réciproque des parents et le fruit de cet amour. (1)

A cela, j’ai envie de m’interroger. Pourquoi ce mécanisme, cette taxis de l’économie trinitaire s’arrêterait-elle à trois. C’est le sens même pour moi de la création, parce que l’excès ne pouvait que donner naissance à d’autres, au-delà de la perfection initiale. C’est le pourquoi d’autres hommes « images et ressemblances » de Dieu, qui ne sont « divinisés » que lorsqu’ils sont « en-christoï ».

Cette forme de l’excès, ajoute d’ailleurs Hans Urs von Balthasar et donc du fruit (qui bien entendu peut être spirituel) fait partie de tout amour, précisément de l’amour supérieur. Dans cette mesure précisément chaque amour créatural parfait est une authentique imago trinitatis. (2)

(1) Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p.150

(2) ibid p. 151

21 novembre 2007

Kénose du Père - II

En engendrant l’homme transfère un part infime de lui-même, mais il garde son être tout pour lui. A l’inverse, pour Hans Urs von Balthasar, Dieu le Père transfère tout – d’après la théologie occidentale, il transfère avec toute la divinité également son pouvoir de produire l’Esprit – Comment alors reste-t-il néanmoins ce qu’il fut ? (1)

(1) Hans Urs von Balthasar, La Théologique, III – L’Esprit de Vérité p. 149

20 novembre 2007

Objectivité - Subjectivité

L’Eglise établie comme « esprit objectif » par Jésus et son Esprit Saint conserve toujours par rapport à l’âme individuelle qui s’est abandonnée à elle, la même autorité que possède le libre agir de Dieu par rapport à l’agir de la créature libéré par lui. Mais le fait que l’Esprit Saint en tant qu’Esprit ecclésial conserve cette double vision découle de sa double figure trinitaire et irréductible. Il est la suprême unité (subjective) du Père et du Fils et le fruit de cet amour, fruit détaché (objectif, personnel) de l’un et de l’autre. (1)

On pourrait dire, que cela se rapproche de l’image d’un enfant comme suprême unité et fruit objectif de l’amour de ses parents, mais là-dessus, Hans Urs von Balthasar souligne que ce ne peut être qu’une comparaison lointaine du mystère de la plénitude interne de l’unité divine absolue.

En toutes hypothèses, cette double oscillation entre l’objectif et le subjectif me semble essentielle. Nous y reviendrons.

(1) Hans Urs von Balthasar, La Théologique, III – L’Esprit de Vérité p.147

17 novembre 2007

Kénose de l’Esprit - VIII

Calvin et à sa suite, Theo Preiss montre en détail le rôle de l’Esprit-Saint. « Témoin d’un triple point de vue, il énonce et exégètise ce qu’il a entendu lui-même, rendant ainsi présent le Christ vivant. Ensuite, il s’efface dans une sorte de kénose devant le Père et le Fils (et c’est pourquoi il est difficile à appréhender comme personne). Enfin, il détourne – à l’opposé de Montant et de tous les mouvements pentecôtistes – le regard sur lui-même, de sorte que nulle introspection n’est à même d’observer l’agir de l’Esprit Saint. Par tout cela l’Esprit fait signe vers le Christ ». (1)

Cette théorie qui rejoint mes propos sur la triple kénose n’est pas très en faveur des mouvements charismatiques, si elle considère que ces mouvements utilisent l’Esprit, dans leur schéma, sans lui laisser respiration et kénose possible. Il ne peut y avoir monopole de l’Esprit par construction. Cela n’interdit pas la prière de louange et la joie partagée, mais elle doit, comme partout, s’accompagner d’un discernement et d’une distance, sur la réalité de la présence et de l’absence de Dieu à nos côtés. Pour Hans Urs von Balthasar Luther va dans ce sens sur l’Esprit et la lettre : Pour lui, « le Saint Esprit, ce ne sont pas des doutes ou des opinions subjectives qu’il a inscrit dans nos cœurs, mais des affirmations plus certaines et plus fortes que notre vie même et que toute expérience ». (2).

Mais, ajoute Hans Urs von Balthasar, cela introduit à un rétrécissement au regard de l’idée traditionnelle de l’Esprit comme exégète. (3)

(1) T. Preiss, Le témoignage intérieur du Saint Esprit, Cahiers Théologiques de l’actualité protestante, 13, Neuchâtel, 1946, cité par Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p.139

(2) Luther, MLO, V, 26 (WA18, 605,32)

(3) Hans Urs von Balthasar, ibid p. 140

16 novembre 2007

Kénose de l’Esprit - VII

Buber, dans le domaine de la pensée juive, a insisté sur « l’ineffabilité de l’Esprit qui a besoin de la rencontre entre les hommes pour pouvoir s’expliciter dans la Parole » (1)

(1) Hans Urs von Balthasar, La Théologique, III – L’Esprit de Vérité p.137

15 novembre 2007

Kénose de l’Esprit - VI

Pour Thomas, l’Esprit Saint n’a pas besoin d’être représenté comme personne de la même manière que nous représentons comme tels, le Fils et le Père, chaque hypostase divine à son propre tropos hyperarxeôs ou son modus existendi » (1). En effet, pour moi la kénose de l’Esprit est telle qu’il ne vient pas "apparaître comme personne saisissable, puisque son mode d’être est justement d’être où il veut et insaisissable, tout en étant vecteur de l’unité de tous", en christoï .

(1) Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p.130

14 novembre 2007

Kénose du Père

Bien que reposant sur lui-même, Dieu est toujours "kinèsis pros ti" : "tourné vers autre chose que lui-même". Il est Dieu pour lui-même et en même temps pour les autres ». (1)

(1) Hans Urs von Balthasar, La Théologique, III – L’Esprit de Vérité p. 120

13 novembre 2007

Unité

« Ce qui impressionne Basile tout aussi fortement que Cyrille de Jérusalem, c’est précisément l’unité de l’Esprit dans l’immense diversité de ses dons. C’est justement cette unité qu’il met sur un pied d’égalité avec l’unité du Père et du Fils ». (1)

Au-delà de la kénose, je pense qu’il faut ici introduire un autre aspect, qui ne fait pas voir l’Esprit comme un manipulateur, mais comme un souffle qui trouvera toujours un moyen pour souffler, malgré et au-delà de nos résistances individuelles. Et comme un torrent qui dévale au dessus des rochers, l’Esprit est la dynamique (dynamis) de Dieu en dépit de sa tendresse kénotique. C’est le paradoxe et c’est pourtant lumineux…

(1) Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p.110

[limite sur une théorie, problème du nombre, cf. 114-115 et notamment le problème de la taxis des processions (ordre) introduit par Basile] 110

11 novembre 2007

Kénose de l’Esprit - V

Dans l’Ancien Testament, il y a une distinction entre Parole et Esprit. L’Esprit y apparaît toujours comme la « puissante présence de Dieu, qui s’impose dans la nature, dans l’histoire de l’alliance en son ensemble ». C’est ce qui transparaît en effet dans la nuée sur le Thabor où l’Esprit qui pousse le Christ au désert dans le Nouveau Testament.

C’est ainsi que pour Tertullien, « il est le vicaire du Christ ».

En ce sens se joue sa kénose car autant il est force dans l’Ancien Testament, autant sa manifestation s’efface à mon avis devant l’incarnation, avant pour la permettre, après pour la révéler, ce à quoi, dans l’amour, le Fils répond lui-même par un effacement qui lui laisse toute responsabilité dans le message… Peut-on sur cette base parler de triple kénose ? C'est ce que j'ai essayé de développer dans Retire tes sandales

(1) Théologique III, L’Esprit de Vérité, p. 89 à 95

07 novembre 2007

La Chair et l’Esprit

Il y aurait deux cercles pauliniens : celui de la sarx (chair) qui ne comprend pas et celui du pneuma, qui est une folie inaccessible pour ceux du 1er cercle. (1)

Peut-on en tirer une explication de ces interventions de Jésus sur ceux qui ne veulent pas entendre, ce peuple à la nuque raide ? La question (mais est-ce une question) est où nous situons nous ?
Dans le cercle de la chair ou celui de l'esprit...
Malheureusement, il me semble que je reste dans le 1er cercle.

(1) Hans Urs von Balthasar, La Théologique, III – L’Esprit de Vérité p.78

04 novembre 2007

Les trois temps de la révélation

Il y aurait pour moi trois temps, sans pour autant ébaucher une théologie de l’histoire :

1) Dieu créateur et préparateur de l’incarnation
2) l’incarnation
3) l’interprétation, la relecture et la transmission kénotique avec une certaine forme de retrait des deux autres personnes divines ? ainsi qu’une préparation de l’homme à recevoir le Christ par l’intermédiation de l’Esprit Saint.

Chez Paul, on retrouve ce mouvement Oblation du Fils qui manifeste l’amour du Père (Rm 8, 32-39) jusqu’à la croix, centre et gond du kérygme paulinien (1 Co 1, 1 Ph 2,8) (...) et débouchant sur la dynamis de la résurrection, plus particulièrement attribuée à l’Esprit de Dieu (Rm 1, 4-8, 11) (1). C’est en cela, ajoute Hans Urs von Balthasar que l’Esprit doit être conçu comme « Introducteur et exégète »

(1) Hans Urs von Balthasar, La Théologique, III – L’Esprit de Vérité p. 76-77

30 octobre 2007

Kénose de l’Esprit - IV

De la même manière, Dieu n’est pas visible (ou rarement) en tout cas dans le présent mais dans le retour en arrière sur nos vies. La vérité est en même temps grâce. Pour Hans Urs von Balthasar, l’ouverture de l’espace d’amour entre le Père et le Fils se produit dans le Fils par son oblation au monde. Pareillement l’introduction de l’Esprit dans cet espace d’amour ouvert, qui est la vérité, est en même temps l’oblation de l’Esprit dans l’intériorité de celui qui accueille son témoignage. (1)

Cela nécessite pour moi deux choses :
1) une ouverture au message,
2) un décentrement pour laisser s’emplir du don du Christ.

(1) Hans Urs von Balthasar, La Théologique, III – L’Esprit de Vérité p. 65

27 octobre 2007

Kénose de l’Esprit - III

« Pourquoi le Fils ne suffit-il pas comme interprète, pourquoi faut-il encore l’envoi de l’Esprit ? » interpelle Hans Urs von Balthasar (1). C’est pour moi encore une question de pastorale où le Christ trace un chemin dans les cœurs mais n’impose pas la vérité. Il faut qu’il passe par la kénose et la mort pour que l’Esprit-Saint devienne interprète de ses actes et en cela révélateur de l’amour trinitaire.

Pour le théologien, une exégèse du Verbe fait chair dans sa totalité, la « vérité toute entière » ne peut être réalisée qu’à partir du moment où il est proféré jusqu’au bout : dans sa mort et sa résurrection » (…) « Ce n’est que [lorsque] elle est ainsi « embrassée et explicité dans son unité et sa profondeur (…) qu’est réalisée la vérité toute entière » (un message que seul le Paraclet peut transmettre à l’aune de l’Amour en actes et en Vérité du Christ) (2)

(1) Théologique III, L’Esprit de Vérité, p.62

(2) ibid p. 64

25 octobre 2007

Témoignage

Pour Benoît XVI l’annonce de la foi est inséparable du témoignage de vie car celle-ci n’est pas crédible lorsque le chrétien se présente comme un acteur qui se limite à jouer un rôle.
(...) « Il est évident que le témoignage personnel du prédicateur et le niveau d'exemplarité de la communauté chrétienne conditionnent l'efficacité de la prédication », a déclaré le pape.
Pour cette raison, a-t-il expliqué « la catéchèse est inséparable du témoignage de vie ».
« Celui qui éduque à la foi doit être « comme le disciple bien-aimé, qui a posé sa tête sur le cœur du Maître, et qui a appris là la façon de penser, de parler, d'agir ».

Source : Zenit.org

24 octobre 2007

Evangellein

Le sens d’Evangellein est l’annonce, l’introduction. Proclamer l’Évangile serait alors mettre sur le bon chemin (hodègein) cf. Jn 16, 13 (1)

Il me semble que cette formulation est dans la lignée de ce que j’ai essayé de développer dans Chemins d’humanité, chemins vers Dieu, c'est à dire une pastorale qui se doit d’être une introduction à la lumière et qui laisse un choix libre advenir.

J'espère que la réunion en cours sur la catéchèse n'oubliera pas de prendre cet aspect des choses en perspective.

(1) Hans Urs von Balthasar, La Théologique, III – L’Esprit de Vérité p. 61

23 octobre 2007

Kénose de l’Esprit - II

« Mais quand il viendra, lui, l’Esprit de Vérité, il vous introduira dans la vérité toute entière ; car il ne parlera pas de lui-même, mais ce qu’il entendra, il le dira et vous annoncera les choses à venir ». Jn 16, 13

Sans commentaires

21 octobre 2007

Binité et Trinité

Pour Hans Urs von Balthasar, le simple amour du Père et du Fils ne produit qu’une « binité » (Binität). Ce qui manque, ajoute-t-il, c’est « le miracle de la fécondité, du cadeau qui dépasse l’un et l’autre ». (1) On ne peut s’empêcher de penser, quand on a la joie d’être père, à ce toujours plus que constitue l’enfant. Car c’est bien de la même « image et ressemblance » qu’il s’agit. Le conjugal s’épuise quand il est tourné sur soi-même et qu’il n’intègre pas le don, ce débordement que constitue toute fécondité, dont l’enfant naturel n’est que la face la plus visible.

(1) Hans Urs von Balthasar, La Théologique, III – L’Esprit de Vérité p. 39

19 octobre 2007

Pneumatologie

Pour Karl Barth, seul les personnes disposant d’une base spirituelle et intellectuelle très solide, des Thébains authentiquement instruits, seront capables d’ébaucher une théologie du 3ème article [l’Esprit-Saint] » (1)

Il me semble, à la lecture de ces pages qu’Hans Urs von Balthasar rentre dans cette catégorie et que, comme toujours, je ne perçois que le dessus de la crème de ce nectar…

C'est ce que j'ai essayé de traduire partiellement dans Retire tes sandales, dont je viens de mettre en ligne une 4ème version (orthographe révisée par ma fille, qui l'a trouvé accessible... Elle a 16 ans et demi - un critère pour ceux qui hésiteraient....)....

(1) Karl Barth, Postface sur Friedriech D.E. Schleirmacher, dans la théologie protestante du XIXème siècle, Genève, Labor et Fides, 1969 463-464 cité par Hans Urs von Balthasar p.27

18 octobre 2007

Inépuisable lumière

« Adrienne von Speyr va jusqu’à dire que cet excès [de lumière] fait partie de l’essence même de Dieu qui dans sa vie trinitaire elle même, se trouve toujours de nouveau confronté à la surprise de la grandeur toujours plus grande qu’il est pour lui-même ». (1)

(1) Cité par Hans Urs von Balthasar, La Théologique, III – L’Esprit de Vérité p. 24