Quelques milliers de notes et réflexions interactives sur la vie et la foi, à partir de lectures souvent théologiques et à la lumière d'un Autre... Petit "blog" catholique d'un apprenti théologien (Bac canonique), perdu dans l'immensité de la toile... (ordonné diacre en septembre 2018)...
14 juin 2015
Anne-Dauphine Julliand - Deux petits pas sur le sable mouillé
- "Deux petits pas sur le sable mouillé", Paris, Les Arènes, 2011
- "Une Journée particulière", Paris, Les Arènes, 2013
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Une lecture particulière pour une histoire particulière.
On ne peut rester indifférent au chemin de cette mère qui découvre que sa fille Thaïs va mourir, que sa deuxième enfant est aussi marquée par cette terrible leucodystrophie métachromatique.
Comme toute souffrance, on reste d'abord sans voix et puis progressivement on vibre en profonde empathie avec cette femme et son chemin plein d'espérance et plein de désir de vivre l'aujourd'hui, "d'ajouter de la vie aux jours"
Cela met bien sûr aussi à jour nos propres fragilités, nos propres souffrances, ce petit frère que j'ai aussi perdu et dont ma mère a fait aussi un étonnant témoignage, dans "L'enfant à coeur ouvert".
La souffrance est aussi chemin de vérité sur la vie, sur Dieu.
J'y trouve bien sûr un écho à mes deux essais sur la souffrance (1) qui restent bien sûr très théoriques par rapport à ce réel, ce vécu. Et pourtant, la même quête surgit.
Je ne peux souligner dans ce double texte qu'une phrase qui résume tout :
"La réponse à la souffrance, c'est l'amour" (2).
Il a fallu à Anne-Dauphine Julliand deux tomes pour distiller cette réponse, sur le bout des lèvres. Et cette progression dans la révélation est une voie qui me touche.
Saluons ce cheminement exceptionnel.
(1) voir notamment sous ce lien :
- Quelle espérance pour l'homme souffrant, Createspace, 2012
- Où es-tu mon Dieu, Souffrance et création, Createspace, 2015
et les romans qui y sont associés :
- Le collier de Blanche
- Le chant du large
- Les tisseuses de l'Avre
(2) "Une Journée particulière", op. cit. p. 195
Le chemin du désert - Un itinéraire spirituel
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Cet essai, maintenant disponible sur Amazon/Kindle* reprend des pistes de recherche de l'Amphore et le Fleuve. A partir d'une manducation de Luc 4 et Mat 4 (les tentations du Christ) il cherche à établir une lecture narrative des grands épisodes de désert (Osée, Genèse, Exode, Nombres, 1 Rois 19...) et de tracer un itinéraire spirituel pour l'homme de notre temps.
A titre de résumé, on retrouve ce texte de Josué : "Les enfants d'Israël
marchèrent pendant quarante ans dans le désert jusqu'à ce (...) que Yahweh dit à Josué: «Ôte ta chaussure de tes pieds, car le lieu sur lequel tu te tiens est saint.» (Josué, 5.6,15)
* Ce livre est vendu à prix coûtant et reste en téléchargement gratuit sur KDP, comme tous les publications récentes de l'auteur en théologie.
La graine de moutarde - Dynamique sacramentelle
13 juin 2015
Un véritable décentrement
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eptant de devenir sans importance en lui-même, il pourra devenir vraiment important parce qu'il sera pour le Seigneur un lieu d'irruption dans ce monde" (4) En agissant in Persona Christi, en lui se substitue Celui pour qui il vit. La dynamique sacramentelle devient alors signe au delà du signe, creuset où le fleuve du Verbe prend son lit, pour arroser le monde, depuis le coeur blessé du Christ jusqu'aux confins de l'humanité.
Alors peut-on contempler la parole d'Isaïe, également donnée dans la liturgie d'aujourd'hui : "Je tressaille de joie dans le Seigneur, mon âme exulte en mon Dieu. Car il m'a vêtue des vêtements du salut, il m'a couverte du manteau de la justice, comme le jeune marié orné du diadème, la jeune mariée que parent ses joyaux. Comme la terre fait éclore son germe, et le jardin, germer ses semences, le Seigneur Dieu fera germer la justice et la louange devant toutes les nations." (Isaïe 61, 10-11)
(4) ibid p. 318
12 juin 2015
Source du côté du Christ
"Du côté du Christ endormi sur la Croix, surgit l'Église" nous rappelle saint Bonaventure (1) en ajoutant que "la sagesse divine a bien voulu que la lance d'un soldat ouvre et transperce ce côté. Il en sortit du sang et de l'eau, et c'était le prix de notre salut qui s'écoulait ainsi. Jailli de sa source, c'est-à-dire du plus profond du cœur du Christ, il donne aux sacrements de l'Église le pouvoir de conférer la vie de la grâce et, à ceux qui ont déjà en eux la vie du Christ, il donne à boire de cette eau vive qui jaillit jusque dans la vie éternelle".
Nous retrouvons là l'essence même de ce que j'appelle la dynamique sacramentelle...
(1) in L'Arbre de vie, 29-30, 47 (trad. cf bréviaire Sacré Cœur et Orval) source AELF, office des lectures en la solennité du Sacré Coeur.
Oecumenisme du sang - pape François
Dans une belle méditation sur la Samaritaine et la soif du Christ qui est une "soif de rencontre" et de dialogue, le pape nous invitait à une unité qui "se fait sur le chemin, (...) en marchant"
« L’engagement commun à annoncer l’Évangile permet de dépasser toute forme de prosélytisme et la tentation de compétition », a-t-il souligné à Saint-Paul hors les murs le 25 janvier 2015. « Nous sommes tous au service de l’unique et même Évangile ! », a-t-il conclu, faisant de nouveau ressortir le fait que ceux qui persécutent aujourd’hui les chrétiens dans le monde ne distinguent pas l’Église à laquelle ils appartiennent. Ce que le pape François appelle « l’œcuménisme du sang ».
Cela souligne aussi pour moi cette inguérissable souffrance de la séparation. Pouvons nous continuer à déchirer la tunique unique au lieu de travailler sens à construire l'unité, dans et au seuil de nos églises.
09 juin 2015
Lumière du sacrement
Dynamique sacramentelle - suite - présence réelle
C'est une idée qui conduit à un déplacement par rapport à l'affirmation de l'Eucharistie comme sacrement central, non pour le nier mais pour le mettre en perspective. Cela conforte en effet cette idée de dynamique sacramentelle qui ne met pas l'acte au centre mais cherche à voir plus loin, cette réalité foncière de l'en Christo, de la koinonia (cf. Paul).
Le même Paul ne critiquait-il pas la manière dont les premiers chrétiens ne mangeaient pas ensemble au sein même de l'eucharistie (cf. 1 Cor 11, 21ss). Ce rappelle à l'ordre et à l'unité reste valable.
08 juin 2015
Pratique isolée, catéchèse et pastorale
Même s'il ajoute une ligne sur l'importance de rencontrer des chrétiens habités par leur foi, je le rejoins et met aussi des réserves sur son affirmation qui me semble trop idéaliste. Car pour moi la dynamique sacramentelle ne prend pas naissance nécessairement dans la seule catéchèse ou l'évangélisation. Il y a plusieurs portes d'entrée à une foi agissante (2) et je crois que l'important est de ne pas fermer la porte en chargeant trop la bête. Il nous faut apprendre à donner soif et les chemins de Dieu en l'homme sont innombrables.
(1) Kasper, Serviteur de la joie, op. cit. p. 92
(2) Je développe ce point dans "Pastorale du seuil"
07 juin 2015
Le bon pasteur
"Celui qui guide et qui a le courage de donner par la foi une direction claire et sûre (...) mais également celui qui réagit (...) avec compréhension, compassion et patience envers ceux qu'il rencontre (....) capable de dire la vérité dans la charité."
W. Kasper, serviteur de la joie, op. cit. p. 85
Sacrement source
je te prends dans mes mains, (...)
et tu deviens
la Nuée qui dissout les ténèbres.
Mendiant du feu,
je te prends dans mes mains, (...)
et tu deviens
l'Incendie qui embrase le monde.
Mendiant d'espoir,
je te prends dans mes mains (..)
et tu deviens
le Torrent d'une vie éternelle.
Mendiant de toi,
je te prends dans mes mains, (..)
et tu deviens
le Trésor pour la joie du prodigue.
Mendiant de Dieu,
je te prends dans mes mains ; (...)
et je deviens
l'Envoyé aux mendiants de la terre.
Banquet précieux et stupéfiant, qui apporte le salut et qui est rempli de douceur ! Peut-il y avoir rien de plus précieux que ce banquet où l'on ne nous propose plus, comme dans l'ancienne Loi, de manger la chair des veaux et des boucs, mais le Christ qui est vraiment Dieu ? Y a-t-il rien de plus admirable que ce sacrement ? (...) Il est offert dans l'Église pour les vivants et pour les morts afin de profiter à tous, étant institué pour le salut de tous. Enfin, personne n'est capable d'exprimer les délices de ce sacrement, puisqu'on y goûte la douceur spirituelle à sa source et on y célèbre la mémoire de cet amour insurpassable, que le Christ a montré dans sa passion.
Il voulait que l'immensité de cet amour se grave plus profondément dans le cœur des fidèles. C'est pourquoi à la dernière Cène, après avoir célébré la Pâque avec ses disciples, lorsqu'il allait passer de ce monde à son Père, il institua ce sacrement comme le mémorial perpétuel de sa passion, l'accomplissement des anciennes préfigurations, le plus grand de tous ses miracles ; et à ceux que son absence remplirait de tristesse, il laissa ce sacrement comme réconfort incomparable." (1)
06 juin 2015
Dynamique sacramentelle - Un aller retour
(1) op. Cit. chapitre V
(2) Joie de croire, joie de vivre
05 juin 2015
Kasper - Serviteur de la joie
Sans surprise, il évoque alors le lavement des pieds...
04 juin 2015
Dynamique sacramentelle
Oui, manifestement, vous êtes une lettre du Christ, écrite par notre ministère, non avec de l'encre, mais par l'Esprit du Dieu vivant ; non sur des tables de pierre, mais sur des tables de chair, sur vos cœurs."
03 juin 2015
Trinité
02 juin 2015
Reconsidérer le sacerdoce commun
Afin d'être prêtre pour les autres, le ministre ordonné ajoute t il, doit être chrétien avec les autres et, comme Jean sur la poitrine de Jésus, apprendre dans l'amitié avec le Christ à être ami de Dieu et des hommes" sans s'en isoler, mais en famille.
01 juin 2015
Docta spes - une espérance réfléchie
31 mai 2015
Impossible à l'homme, Marc 10, 27
26 Et ils étaient encore plus étonnés, et ils se disaient les uns aux autres : " Qui peut donc être sauvé ? " 27 Jésus les regarda, et dit : " Aux hommes cela est impossible, mais non à Dieu : car tout est possible à Dieu. " 28 Alors Pierre, prenant la parole : " Voici, lui dit-il, que nous avons tout quitté pour vous suivre. " 29 Jésus répondit : " Je vous le dis en vérité, nul ne quittera sa maison, ou ses frères, ou ses sœurs, ou son père, ou sa mère, ou ses enfants, ou ses champs, à cause de moi et à cause de l'Evangile, 30 qu'il ne reçoive maintenant, en ce temps présent, cent fois autant : maisons, frères, sœurs, mères, enfants et champs, au milieu même des persécutions, et dans le siècle à venir, la vie éternelle. 31 Et plusieurs des derniers seront les premiers, et des premiers, les derniers. " (1)
(2) saint Grégoire le grand, Commentaire de Job
(3) Saint Jean Chrysostome, Homélie sur le débiteur de dix mille talents, 3 ; PG 51, 21 (trad. Delhougne, Les Pères commentent, p. 297) source : AELF
30 mai 2015
Souffrance de Job, souffrance du Christ
"Job offrait une préfiguration du Christ. (...) Job est appelé par Dieu un homme juste. Le Christ est la justice, et tous les bienheureux se désaltèrent à sa source (...) Le diable tenta Job par trois fois. De même, d'après l'Évangile, il a essayé par trois fois de tenter le Seigneur. Job a perdu toutes les richesses qu'il avait. Et le Seigneur a délaissé par amour pour nous tous les biens au ciel ; il s'est fait pauvre pour nous rendre riches. (...) Job fut couvert d'ulcères. Et le Seigneur, en s'incarnant, a été souillé par les péchés de tout le genre humain. (1)
Sur cette piste de Job, voir aussi Philippe Némo et sa réponse par E. Lévinas que je résume dans "Quelle espérance..."
(1) Saint Zénon de Vérone, Homélie sur Job, source : Textes liturgiques © AELF.
29 mai 2015
Froment de Dieu et Esprit Saint
(2) Saint Irénée, traité contre les hérésies
28 mai 2015
L'essaim qui nous attaque
(2) Saint Grégoire le Grand, Homélies sur l'Évangile, n°2 ; PL 76, 1081 (trad. Luc commenté, DDB 1987, p. 141 rev.) Source : evangileauquotiden.org
27 mai 2015
Liturgie des heures
https://itunes.apple.com/fr/app/id991620025
Une production de mon gendre en téléchargement gratuit.
23 mai 2015
À la lumière de Pâques, en chemin vers la Pentecôte
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Quel est l'enjeu : "Si le Christ est en vous, votre corps a beau être voué à la mort à cause du péché, l’Esprit est votre vie, parce que vous êtes devenus des justes. Et si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts donnera aussi la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous". (Rm 8, 10-11)
"Tous ensemble ils dansent, et ils chantent : « En toi, toutes nos sources ! » nous dit le Psaume 86, 7.
L'enjeu est aussi pastorale, comme le clame Zacharie à son fils, il nous faut, à la suite du Baptiste devenir nous aussi "prophète du Très-Haut, marcher devant, à la face du Seigneur, et préparer ses chemins 77 pour donner à son peuple de connaître le salut(...) [dévoiler la] "78grâce [et] la tendresse, (...) l'amour de notre Dieu, (..) 79 pour illuminer ceux qui habitent les ténèbres et l'ombre de la mort, [et] conduire (...) au chemin de la paix. (Luc 1, 76-78).
"Il nous a rendus participants de sa divinité et il nous incorpore tous à lui. D'ailleurs la divinité à laquelle nous participons par cette communion n'est pas divisible en parties séparées ; il s'ensuit nécessairement que nous aussi, une fois que nous avons participé à elle en vérité, nous sommes inséparables de l'Esprit unique, formant un seul corps avec le Christ." (3). Nous parvenons alors "en Christ"
(3) Syméon le Nouveau Théologien, Éthique 1, 6-8 (trad. Prière mystique, Cerf 1979, p. 75 rev.)
22 mai 2015
Jean 21 - Agape et Philia, le dernier agenouillement
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21 mai 2015
Mea culpa - suite
Cela met à mon avis en lumière la phrase de Paul : c'est quand je suis faible que je suis fort. La faiblesse de Dieu peut être un fantasme à la hauteur de ma timidité. Elle peut être aussi la révélation de ce que Varillon affirme : "seul l'amour est tout puissant". Or, à mon avis, l'amour véritable inclut une part de faiblesse, celle qui renonce à la puissance pour Autrui.
Mea culpa ?
Du désert à l'agir
(1) Kasper, La miséricorde, op. Cit. p. 140, qui cite notamment Tertullien, de la patience, 6 ; Chrysostome, commentaire de Matthieu, Homélie 18, n.3 ; et Thomas d'Aquin, S. Th. II/II. Q. 25 a. 8...
(2) cf. Kasper ibid. p. 133
20 mai 2015
Le pont des planches - Nouvelle
Mars 1944.
Une histoire d'amours impossibles à la veille de la libération.
Je vous livre ici une petite histoire au sein de cette vallée qui m'enchante et m'inspire depuis plus de 7 ans. Le pont des planches est un récit de résistance, d'honneur et de fraternité.
Contrairement aux apparences données par ce premier extrait, cette nouvelle est le début de la saga la plus "théologique" des mes "oeuvres" romanesques.
Extrait : "Quand, venant du lieu-dit Le Chêne-Simon et sortant de la grande forêt on parvient sur la route qui longe la vallée de l'Avre, le regard quitte les couleurs légères des jeunes pousses de fougères pour se perdre dans un vaste horizon de verts plus soutenus. Vers l'ouest on aperçoit les méandres de la rivière qui épousent la colline sud jusqu'à la Mulotière avant de rejoindre les contreforts du village médiéval de Tillères, son château et les restes du vieux prieuré bénédictin . Au nord, la vue plonge dans la vallée et se laisse distraire par la haute flèche de l'église d'Acon. Puis, se tournant vers l'est, il suit la route qui longe la crête.
C'est là que vers dix heures, alors que les derniers signes du brouillard qui masquaient la vallée disparaissaient en de fines volutes blanches, le cheval galopait sur la crête... Bertille se laissait entraîner dans sa course folle. Ses longs cheveux ondulaient dans le vent, masquant parfois son visage de grandes boucles noires qu'elle repoussait d'un geste. Elle était de grande
taille, avec un joli cou qui apparaissait par instant, au gré des sauts de l'animal. Si elle n'avait pas eu ce visage un peu chevalin, elle aurait pu ressembler à cette Diane chasseresse qui ornait le mur du salon, au-dessus de la grande cheminée. Elle avait néanmoins un certain charme et avait compté déjà
quelques déclarations enflammées. Pourtant, son cœur était encore libre. Aucun des prétendants ne valait pour l'instant la joie de ses courses folles dans la campagne normande. En ces temps de guerre, elle aspirait surtout à un peu de calme et d’air pur...
Au loin dans la vallée les premières pousses claires semblaient jaillir au faîte des feuillus, comme autant de promesses d'un printemps qui tardait pourtant à revenir après le long hiver qui avait enveloppé l'Avre d'un lourd manteau de neige.
Après un mois de février 1944 particulièrement sec et frais, la nature semblait exprimer au monde son désir de liberté. Un cri que tous partageaient, mais n'osait encore clamer, tant la France occupée ployait encore sous la souffrance et cette armée brutale qui lui ôtait toute joie.
Trois ans déjà qu'elle avait quitté Paris et sa vie tumultueuse pour s'enfermer dans les murs protecteurs de la grande maison bourgeoise cachée au fond des ruelles de Nonancourt. Elle s'était pliée à l'ordre paternel, sans rechigner, se contentant de goûter à la joie de se glisser à l'aube avec Nora, sa jument, sur les chemins discrets des alentours. La plupart du temps, elle grimpait sur la colline qui dominait Saint-Rémy à laquelle on accédait par une combe verdoyante. Là elle trottait dans les sous-bois, parcourait les sentiers qui la menaient jusqu'au château d'Escorpain, où elle déjeunait avec sa cousine Maëlle.
Depuis qu'en 1941, juste après son départ de Paris, son père avait réussi à rejoindre l'Angleterre, elle n'avait pas de nouvelles régulières. Allait-il survivre à cette reconquête qui s'annonçait si délicate ? Elle ne pouvait repousser la nuit des angoisses qui l'habitaient, quand elle l'imaginait à la tête d’une compagnie, se battant pour défendre sa liberté. C'était un homme doux dont la force reposait plus sur les mots que sur les armes. Pourquoi avait-il rejoint Londres ? Elle le savait proche du Général depuis qu'ils s'étaient croisés à Paris, mais cela n'expliquait pas son geste à ses yeux.
Depuis qu’il n’était plus là, l’inquiétude l’envahissait souvent. Seules la présence chaude de Nora, cette harmonie qui unit un cheval et sa cavalière lui apportaient du réconfort et guérissait partiellement la souffrance de cette absence.
Depuis la mort de sa mère, en 1938, elle avait développé pour son père un attachement presque fusionnel qui rendait sa fuite difficilement supportable.
Elle avait maintenant 25 ans... Et elle savait que tout cela ne serait que temporaire. Elle aspirait aussi à un nouveau printemps.
En ces premiers jours d'avril, les champs avaient une teinte chaude. Les sous-bois étaient couverts de campanules aux teintes violettes et les jeunes pousses de fougères surgissaient sous leurs manteaux de feuilles. Pour changer de ses paysages habituels, elle avait décidé de remonter la rivière, passer les moulins d'Islou et d'Heudez et grimper sur les hauteurs sud de la vallée
d'Acon, là où la vallée s'élargit et révèle tous ses charmes.
Elle tira sur la bride et remit Nora au pas. La jument souffla bruyamment, et un peu de vapeur d'eau s'échappa de ses flans. À l'horizon une silhouette apparut."
Cette petite nouvelle constitue en effet la nouvelle première partie d'une saga en constitution qui compte déjà 6 petits opus dont 5 déjà disponibles sur fnac.com, kobo.com , Amazon et kindle :
1. Le pont des planches
2. Le vieil homme et la perle
3. Le vieil homme et la perle (tome 2)
4. La perle
(version kindle et papier des tomes 2 à 4)
5. Le désir brisé
6. Chronique d'une fin de vie (projet, en cours d'écriture)
Rappel : mes 97 premiers titres...
19 mai 2015
La danse avec les anges
De là viennent (...) la distribution des dons spirituels (...), la danse avec les anges, la joie sans fin, la demeure en Dieu, la ressemblance avec Dieu".
À la veille de la Pentecôte, confions au Seigneur cette envie de danser. Qu'elle embrase l'Église d'un brin de folie pour son Dieu...
16 mai 2015
La prière stérile ?
14 mai 2015
Coïncidence des opposés
13 mai 2015
Suivre le Christ -2
12 mai 2015
Suivre le Christ
11 mai 2015
Du désert à l'ascension
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Il a déjà été élevé au-dessus des cieux ; cependant il souffre sur la terre toutes les peines que nous ressentons, nous ses membres. Il a rendu témoignage à cette vérité lorsqu'il a crié du haut du ciel : Saul, Saul, pourquoi me persécuter ? Et il avait dit aussi : J'avais faim, et vous avez donné à manger.
Pourquoi ne travaillons-nous pas, nous aussi, sur la terre, de telle sorte que par la foi, l'espérance, la charité, grâce auxquelles nous nous relions à lui, nous reposerions déjà maintenant avec lui, dans le ciel ? Lui, alors qu'il est là-bas, est aussi avec nous ; et nous, alors que nous sommes ici, sommes aussi avec lui. Lui fait cela par sa divinité, sa puissance, son amour ; et nous, si nous ne pouvons pas le faire comme lui par la divinité, nous le pouvons cependant par l'amour, mais en lui." (1)
Jésus nous trace le chemin
Et nous conduit vers le matin
De sa victoire.
(...) l'amour seul est puissance,
Mystère découvert
Aux yeux de l'espérance.
Vêtu de lumière,
(...)
Dans son offrande, vers la joie,
Ses mains nous portent.
(...)
Il fait mûrir tout l'univers,
Et son Esprit, dans nos déserts,
Est source vive."
08 mai 2015
Science théologique et pastorale
04 mai 2015
Beauté et sacrifice, Gerhard Nebel
La logique sacrificielle qui peut être conçue comme un retour au moralisme froid et sec de Luther, prend néanmoins chez Nebel une touche esthétique avec l'apport du concept du Beau. Est-ce un idéalisme ? Probablement dans une logique purement humaine. Pas si l'on rejoint là ce que j'ai longuement décrit comme faisant partie de la danse trinitaire, c'est à dire si l'on contemple ce que Emmanuel Durand décrit comme le principe de la circumincession, de ce Fils qui dans l'amour répond au don que le Père a fait de lui-même par le don encore plus étonnant de sa vie même jusqu'au scandale de la croix. La beauté sort alors des canons humains pour approcher le beau véritable, celui du don.
Nebel conclut étonnamment sa contemplation par une phrase qui rejoint ma quête : "celui qui veut glorifier le Crucifié en est réduit [à défaut des styles passés et révolus] à celui du désert. L'art de révélation ne peut pas plus être restauré que l'Empire ou une cathédrale détruite" (9)
(1) Gerhard Nebel, Das Ereignis des Schoenberg, Klein, 1955, p. 19 cité par Hans Urs von Balthasar GC I, op. Cit. p. 49
(2) livre de vie, chap. 20 et 21, op. Cit.
(3) Nebel, ibid. p. 85, GC1, p. 50
(4) Le chemin du désert. A paraître.
(5) Nebel, p. 148
(6) p. 195
(7) Hans Urs von Balthasar, ibid. p. 54
(8) Nebel, ibid.
(9) ibid. p. 195-196
03 mai 2015
Où es-tu ? Postface, relire Hans Urs von Balthasar...
Et voilà que j'ouvre à nouveau le maître 10 ans après.
"Il y a des époques", écrit-il, "où l'homme (...) se sent tellement humilié (...) que la tentation s'offre à lui chaque jour de mettre en doute la dignité de l'existence et de répudier le monde qui nie et détruit son propre caractère d'image. Devoir retrouver, à partir de ce vide sans écho, l'image que l'Auteur Premier avait envisagé pour nous, cette exigence apparaît surhumaine. Peut-être, en vérité n'est elle envisageable que chrétiennement. (1)
Je crois, in fine, que l'objet de mon livre se résume de fait à cela. Le monde en soi ne peut plus voir l'Auteur Premier à l'oeuvre tant il s'est défiguré et a perdu sa trace. Trouver un chemin d'espérance devient un acte de foi. Tel est peut être l'enjeu pastoral premier de notre temps.
J'ai eu l'intuition récemment que l'une des pistes pastorales pourrait être, en "pastorale familiale de la périphérie" (mon domaine principal de recherche), de creuser chez le couple loin de l'église la contemplation de la paternité comme étincelle de révélation du projet de l'Auteur Premier sur l'humanité .
Le théologien nous conduit sur un chemin équivalent. Écoutons le encore :" ce ne serait pas la peine d'être un homme si (...) il n'y avait pas l'Unique Nécessaire, la perle irremplaçable pour l'amour de qui nous vendons tout ce que nous avons (...) au point que nous considérons tout le reste comme balayure pour acquérir l'unique (Mt 13, 46, Ph 3, 8)." (2) Balthasar parle de l'amour humain et du mariage. 50 ans plus tard, je parlerai de paternité car il semble que ce soit la cause qui demeure la plus fiable dans notre monde, le lieu où se cristallise encore une quête de sens.
(2) ibid p. 23
Beauté de Dieu, Barth 2
La voie qu'il trace entre en tension avec la question que nous ne cessons de soulever sur la souffrance. Barth ne l'ignore pas en affirmant que si "l'on cherche la beauté du Christ dans une gloire qui ne serait pas celle du Crucifié, on la cherchera toujours en vain" (2).
"La beauté de Dieu, en se révélant elle-même, englobe la mort et la vie, la crainte et la joie, ce que nous trouvons laid comme ce que nous trouvons beau". (3)
Cela rejoint ce que je lisais récemment chez Thérèse d'Avila qui insistait sur la contemplation de la Croix (4) que l'on ne peut mettre de côté.
Peut être qu'une véritable esthétique n'entre pas dans les canons de la beauté mondaine. Elle part dans cette quête "du désert" que nous cherchons à entreprendre, en quittant la douceur apparente du monde pour trouver un ailleurs, un autrement qu'être qui n'ignore ni le bien, ni la souffrance, qui trace un chemin autre, visant la joie des assoiffés de Dieu, visant cette source qui bouleverse la Samaritaine et la conduit à chanter sa joie, à courir au village (Jn 4, 29), criant un "j'ai trouvé celui que mon coeur aime" qui nous rapproche du Cantique des Cantiques.
(1) Karl Barth ibid. p. 737, cité par Hans Urs von Balthasar, GC 1, ibid. p. 45
(2) ibid.
(3) ibid. 750, GC p. 46
02 mai 2015
Beauté de Dieu, Barth, postface 2
01 mai 2015
Désert 3 - sur les pas de Thérèse
29 avril 2015
Désert - suite
9où vos pères m'ont tenté et provoqué,
et pourtant ils avaient vu mon exploit.
10« Quarante ans leur génération m'a déçu, +
et j'ai dit : Ce peuple a le coeur égaré,
il n'a pas connu mes chemins.
11Dans ma colère, j'en ai fait le serment :
Jamais ils n'entreront dans mon repos. »
La course sans fin - sainte Catherine de Sienne
28 avril 2015
Adoration eucharistique ?
21 avril 2015
Par lui et en lui
Belle messe dominicale à l'issue d'une retraite avant hier.
Au moment de la consécration, le prêtre nous a invité à déposer sur l'autel toutes nos offrandes.
Elles ont alors jailli de l'assemblée, offrandes et prières multiples, feu d'artifice de nos vies réunies.
Aujourd'hui, l'hymne du bréviaire (sexte) résonne comme une réponse :
Le Fils de Dieu,
les bras ouverts,
A tout saisi dans son offrande,
L'effort de l'homme et son travail,
Le poids perdu de la souffrance.
L'élan puissant de son amour
Attire à lui la terre entière,
Il fait entrer dans son repos
Le monde en marche (..)
La création devient en lui
Première étape du Royaume.
C'est aussi un peu le résumé de ce que je viens d'écrire dans "où es tu ?"
20 avril 2015
Le chemin du désert - 2
18 avril 2015
La tentation du désert
15 avril 2015
Où es-tu mon dieu ?
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Extrait : Où est Dieu ? Est-il tout-puissant ? S’il l’est, pourquoi n’agit-il pas ? Et s’il agit, comment ? L’idée d’un Dieu créateur du beau peut-elle persister alors que nous ne cessons d’être confrontés à « l’horreur du mal » ? Toutes ces questions restent de l’ordre du mystère. Ici, tout chercheur doit reconnaître à la fois son incompétence et sa révolte. Et pourtant, il serait dommage de poser la plume, tant cette question reste au cœur du refus de nos contemporains d’adhérer à toute idée de Dieu. S’ils ne peuvent tolérer que le monde ne soit pas parfait, que la création ait des « ratés » et que l’horreur reste possible, qu’elle soit liée au mal de faute (la violence des hommes) ou au mal de peine (la nature et ses dérèglements) , la place de Dieu reste en question.
Où es-tu mon Dieu ? fait suite à mon mémoire de licence : "Quelle espérance pour l'homme souffrant ?".
12 avril 2015
Sur les pas de Thérèse d'Avila - 4
(1) Pensées sur l'amour de Dieu, in La vie de sainte Thérèse d'Avila, op. Cit. p. 259
11 avril 2015
Oraison selon saint Jean de la Croix
09 avril 2015
Danse de Thérèse
(1) Ibid. p. 240
08 avril 2015
Sur les pas de Thérèse - 3
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