A ces questions difficiles, les réponses sont multiples.
L'opposition entre Balthasar et Rahner sur le thème des chrétiens anonymes (1) qui a donné naissance chez Balthasar à Cordula ou l'épreuve décisive a déjà fait l'objet de commentaires dans ce blogue. Si le concept d'ernstfall (l'homme face à l'épreuve) que l'on retrouve par exemple dans D. Sibony à propos de sa critique de Lévinas... est que ce qui distingue le non-chrétien du chrétien véritable est peut-être à mon avis un des points les plus difficiles de toute "élucubration philosophique".
Comment jugez l'homme sur son aptitude à répondre à l'appel. Seul le Christ a pu dire véritablement, le fiat total, qui le conduisait à la mort. Ce chemin qui est aussi celui des martyrs est-il le privilège du chrétien véritable ? Peut-on faire de cette voie un chemin supérieur à tout autre homme.
Pour moi ce serait ignorer que chaque homme a été créé par amour et pour l'amour même si le choix et le mal existe en lui. Cela n'enlève pas l'importance du message du Christ. Cela ne contredit pas ma foi dans le fait qu'il est le chemin. Mais je m'incline et m'inclinerai encore devant tout geste d'humanité véritable et au delà d'une confession où d'une grâce validée par l'Eglise. Les voies de Dieu restent insondables et pour paraphraser Ignace, l'homme est plus grand que ce que l'on perçoit de lui. C'est pourquoi, à mon humble avis, le Christ, unique médiateur, s'est mis à genoux et à lavé les pieds de notre humanité en devenir...
(1) cf. ibid p. 25
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