Pour être un bon danseur (...) il ne faut pas savoir où cela mène (...) il faut être comme un prolongement agile et vivant, de Vous, et recevoir par Vous la transmission du rythme de l'orchestre. Il ne faut pas à tout prix vouloir avancer, mais accepter de tourner, d'aller de côté. Il faut savoir s'arrêter et glisser au lieu de marcher. Et cela ne serait que des pas imbéciles si la musique n'en faisait une harmonie.
Mais nous oublions la musique de Votre Esprit, et nous faisons de notre vie un exercice de gymnastique ; nous oublions que dans Vos bras, elle se danse, que Votre sainte volonté est d'une inconcevable fantaisie, et qu'il n'est de monotomie et d'ennui que pour les vieilles âmes qui font tapisserie dans le bal joyeux de Votre amour.
Révélez-nous le grand orchestre de vos desseins, où ce que vous permettez jette des notes étranges dans la sérénité de ce que Vous voulez. Faites nous vivre notre vie, comme une danse dans la musique universelle de l'amour.
Madeleine Delbrel, Nous autres gens des rues, Seuil, p. 91-92
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