Comme annoncé, je viens de mettre en ligne mon dernier livre : Retire tes sandales !
Ce chemin est celui d'une "petite contemplation" sur la Trinité, esquissée à partir de l'oeuvre de celui que Benoît XVI appelle le "théologien agenouillé". A partir d'une méditation sur les 17 volumes que constituent la trilogie de Hans Urs von Balthasar, "Retire tes sandales !" constitue un très court essai de méditation sur ce qu'apporte la théologie de Balthasar et d'Adrienne von Speyr sur la Trinité. Loin des milliers de pages que constitue l'oeuvre à laquelle il fait référence, cet essai se veut simple et accessible. Une petite contemplation sur la révélation de Dieu depuis le buisson ardent jusqu'à la Croix, un chemin de découverte intérieure, le fruit de plusieurs années de lecture et de méditation.
Les produits de cette vente seront consacrés entièrement à un projet d'évangélisation.
Ce livre est disponible sur : http://stores.lulu.com/cheriard
Quelques milliers de notes et réflexions interactives sur la vie et la foi, à partir de lectures souvent théologiques et à la lumière d'un Autre... Petit "blog" catholique d'un apprenti théologien (Bac canonique), perdu dans l'immensité de la toile... (ordonné diacre en septembre 2018)...
17 août 2007
16 août 2007
Silence et Parole - II
Le silence habite dans la Parole. Pour Max Picard, « en Dieu, la parole et le silence ne font qu’un ». (1) Il ajoute d’ailleurs plus loin qu’« une couche de silence se glisse entre l’incarnation, cet événement inconcevable et l’homme » (2)
Pour K. Rahner, l’homme se tient ontologiquement face à un transcendant qui, en tant qu’il le fonde est de soi libre de ses gestes ; c’est pourquoi, l’homme doit compter « avec une parole éventuelle de Dieu rompant son silence et ouvrant ses profondeurs au regard de l’esprit fini ». (3) Et le théologien continue sur ce thème en affirmant qu’il « est le Dieu d’une révélation ou par la parole ou par le silence » (4).
C’est pour moi encore la trace de la pédagogie de Dieu. L’art de doser entre parole et silence, entre appel et temps de maturation, de discernement, voire de doute et de confirmation.
(1) Max Picard, die Welt des Schweigens, p 28 et 71
(2) cité par Hans Urs von Balthasar, La Théologique, II ibid, p.123
(3) K. Rahner, L’homme à l’écoute du Verbe, trad. J. Holbeck, Paris, Mame, 1968, p. 165 (le plus beau livre de K. Rahner d’après Hans Urs von Balthasar).
Pour K. Rahner, l’homme se tient ontologiquement face à un transcendant qui, en tant qu’il le fonde est de soi libre de ses gestes ; c’est pourquoi, l’homme doit compter « avec une parole éventuelle de Dieu rompant son silence et ouvrant ses profondeurs au regard de l’esprit fini ». (3) Et le théologien continue sur ce thème en affirmant qu’il « est le Dieu d’une révélation ou par la parole ou par le silence » (4).
C’est pour moi encore la trace de la pédagogie de Dieu. L’art de doser entre parole et silence, entre appel et temps de maturation, de discernement, voire de doute et de confirmation.
(1) Max Picard, die Welt des Schweigens, p 28 et 71
(2) cité par Hans Urs von Balthasar, La Théologique, II ibid, p.123
(3) K. Rahner, L’homme à l’écoute du Verbe, trad. J. Holbeck, Paris, Mame, 1968, p. 165 (le plus beau livre de K. Rahner d’après Hans Urs von Balthasar).
15 août 2007
Ascensionnel
Pour Hans Urs von Balthasar, il est important de trouver ce qui dans une spiritualité incarnée est authentiquement chrétien et de s’opposer à toutes ces prétentions des spiritualités « ascensionnelles extrabibliques » de détenir la vérité. (1)
Je vois ainsi le danger d’insister sur le fait que le décentrement, à la différence d’une sortie de soi, nécessite peut être une précision : le décentrement n’est pas pour moi désincarné mais seulement un changement de centre, un descente de tours, thème récurrent de ma trilogie « Chemins d’humanité, chemins vers Dieu » et qui fera l'objet d'un nouvel ouvrage en cours de finalisation : « Retire tes sandales !» où l’homme doit quitter sa prétention à être seul y compris dans l’ascèse pour s’ouvrir à une parole et un silence. La différence est ténue mais plus qu’importante.
(1) Hans Urs von Balthasar, La Théologique, II ibid, p. 119
14 août 2007
Silence - VI
La théologie négative conduit au silence. Après toute négation… Mais pour Hans Urs von Balthasar, « il y a au terme de la théologie chrétienne, une autre sorte de silence, celui de l’adoration, à laquelle la voix manque, à cause de l’excès du don ». (1)
Et le théologien nous présente un long plaidoyer sur les parallèles et les divergences entre une recherche néo-platonicienne et mystique du silence et les spécificités de la révélation chrétienne qui me conduisent à mettre des réserves sur tout ce que j’ai pu développer dans ces pages sur le thème du silence. Hans Urs von Balthasar insiste avec raison sur l’importance de la révélation et du verbe sans nier l’importance parallèle du silence de Dieu dans l’histoire de la révélation.
Je conclurais ainsi que le silence ne peut être qu’une introduction ou une conclusion à la Parole. Il l’introduit en préparant l’homme à l’écouter. Il conclut la Parole, en laissant à l’homme le temps d’y répondre.
Le pur silence peut être une tentation mystique et gnostique si l’on succombe à « l’échelle des émanations » pour tomber dans une voie de « purification » où l’on cherche à toujours plus se désincarner. Pour Hans Urs von Balthasar, « cette doctrine désincarnant la perfection a causé les plus grands ravages au Moyen Age et jusqu’au Temps Modernes (un saint Jean de la Croix n’en est pas exempt). « Contrairement à la ligne fondamentale chrétienne d’insertion dans le corps, un refus graduel de la corporéité devient alors le modèle non seulement de l’ascèse mais aussi en particulier des doctrines mystiques. A peu d’exception près, ce fut la perspective courante jusqu’aux Exercices spirituels de saint Ignace qui n’eurent pas assez d’influences pour contrecarrer la tendance néo-platonicienne. Il faudrait également rappeler saint Augustin qui, il est vrai, a des mots très durs dans ses Confessions, pour stigmatiser chez les néo-platoniciens l’absence de l’humilité condescendante du Christ, mais qui propose en contrepartie dans sa mystique un schéma ascendant très net du corps à l’imagination pour aboutir à la pure vision spirituelle et qui fut déterminant pour la postérité ». (2)
(1) Hans Urs von Balthasar, La Théologique, II ibid, p. 114
(2) Hans Urs von Balthasar, La Théologique, II ibid, p. 118
Et le théologien nous présente un long plaidoyer sur les parallèles et les divergences entre une recherche néo-platonicienne et mystique du silence et les spécificités de la révélation chrétienne qui me conduisent à mettre des réserves sur tout ce que j’ai pu développer dans ces pages sur le thème du silence. Hans Urs von Balthasar insiste avec raison sur l’importance de la révélation et du verbe sans nier l’importance parallèle du silence de Dieu dans l’histoire de la révélation.
Je conclurais ainsi que le silence ne peut être qu’une introduction ou une conclusion à la Parole. Il l’introduit en préparant l’homme à l’écouter. Il conclut la Parole, en laissant à l’homme le temps d’y répondre.
Le pur silence peut être une tentation mystique et gnostique si l’on succombe à « l’échelle des émanations » pour tomber dans une voie de « purification » où l’on cherche à toujours plus se désincarner. Pour Hans Urs von Balthasar, « cette doctrine désincarnant la perfection a causé les plus grands ravages au Moyen Age et jusqu’au Temps Modernes (un saint Jean de la Croix n’en est pas exempt). « Contrairement à la ligne fondamentale chrétienne d’insertion dans le corps, un refus graduel de la corporéité devient alors le modèle non seulement de l’ascèse mais aussi en particulier des doctrines mystiques. A peu d’exception près, ce fut la perspective courante jusqu’aux Exercices spirituels de saint Ignace qui n’eurent pas assez d’influences pour contrecarrer la tendance néo-platonicienne. Il faudrait également rappeler saint Augustin qui, il est vrai, a des mots très durs dans ses Confessions, pour stigmatiser chez les néo-platoniciens l’absence de l’humilité condescendante du Christ, mais qui propose en contrepartie dans sa mystique un schéma ascendant très net du corps à l’imagination pour aboutir à la pure vision spirituelle et qui fut déterminant pour la postérité ». (2)
(1) Hans Urs von Balthasar, La Théologique, II ibid, p. 114
(2) Hans Urs von Balthasar, La Théologique, II ibid, p. 118
13 août 2007
Théologie négative - V
Pour le Pseudo-Denys toutes les négations et suppressions « visent une affirmation dominant toutes choses » Cette forme de théologie, ajoute Hans Urs von Balthasar tend finalement vers la louange liturgique, la pure adoration. (1)
S’ouvre alors pour le théologien deux chemins ; celui de Bonaventure avec son excessus de l’amour au-delà de toute connaissance et celui de Thomas d’un Dieu contemplé par Dieu.
C’est le « chercher Dieu » des psaumes.
Il nous faut noter que dans certaines violences de l’Ancien Testament résident aussi la recherche de Dieu. Elle en constitue le balbutiement de toute la recherche de l’homme qui crie vers un Dieu qu’il ne pourra atteindre et croit le voir là où il n’est pas. Dépasser ce stade est possible mais il ne peut pas faire l’économie de notre propre recherche, des hauts et des bas de nos propres incompréhensions.
(1) Hans Urs von Balthasar, La Théologique, II ibid, p.109
S’ouvre alors pour le théologien deux chemins ; celui de Bonaventure avec son excessus de l’amour au-delà de toute connaissance et celui de Thomas d’un Dieu contemplé par Dieu.
C’est le « chercher Dieu » des psaumes.
Il nous faut noter que dans certaines violences de l’Ancien Testament résident aussi la recherche de Dieu. Elle en constitue le balbutiement de toute la recherche de l’homme qui crie vers un Dieu qu’il ne pourra atteindre et croit le voir là où il n’est pas. Dépasser ce stade est possible mais il ne peut pas faire l’économie de notre propre recherche, des hauts et des bas de nos propres incompréhensions.
(1) Hans Urs von Balthasar, La Théologique, II ibid, p.109
12 août 2007
Le connaître
Dieu est pour Henri de Lubac un « océan sans rivages » (1). Il y est donc l’infini inaccessible par excellence et pourtant le tout proche, parce qu’il a tout cédé dans le Fils. Il n’en reste pas moins que savoir que l’on ne connaît pas Dieu « représente le sommet de la connaissance humaine ».
(1) cité par Hans Urs von Balthasar, La Th. II, p. 107
(1) cité par Hans Urs von Balthasar, La Th. II, p. 107
11 août 2007
Théologie négative - IV
Voici un point de vue qui tempère l’affirmation catégorique citée dans mon premier billet sur ce thème : Pour saint Augustin : « La hauteur de Dieu au dessus de tout ne dépasse pas seulement notre discours, mais aussi notre pensée. Ce n’est pas un mince appoint pour notre intelligence, qu’avant de savoir ce que Dieu est, nous sachions ce qu’il n’est pas ». (1)
(1) Serm. Morin., Rome 1930, 47 cité par Hans Urs von Balthasar, La Th. II, p.107
(1) Serm. Morin., Rome 1930, 47 cité par Hans Urs von Balthasar, La Th. II, p.107
10 août 2007
Théologie négative - III
« Le fait même que, d’après la Bible, l’homme soit l’image de Dieu, que celui-ci ait imprimé son sceau au plus intime de l’homme, que cette image ait été rétablie et restaurée en Jésus-Christ, selon son modèle originel, tout cela empêche déjà que n’importe quelle négation subséquente n’ébranle le statut originaire de Dieu par rapport à l’homme. ».
Selon Grégoire de Nysse, il existe de ce fait une transcendance tout à fait originaire dans la nature de l’homme, un dépassement de soi vers l’infini puisque l’être image renvoie de par lui-même à un archétype inaccessible. (1)
Pour lui cette course vers Dieu qui fait aboutir à la vie en Dieu est si essentielle qu’il l’a fait continuer (comme d’ailleurs saint Irénée) dans toute l’éternité, sans que cela empêche notre béatitude. (2)
(1) Hans Urs von Balthasar, La Théologique, II ibid, p.105
(2) ibid p. 106
09 août 2007
Désir de Dieu
Selon Saint Thomas « toute chose désire naturellement Dieu de manière implicite et non explicite », (1) ou encore « tout être, en tendant vers ses propres perfections, tend vers Dieu » (2)
Certes, ajouterais-je, mais la difficulté est de raviver ce désir, parfois enfoui sous les sables du monde. "Désensablez la source", pour reprendre une expression chère à ma femme...
(1) De Ver. qu. 22, art 2c
(2) Sum. Th. I qu. 6, art. 1 ad 2 cité par Hans Urs von Balthasar, La Th. II p.106
Certes, ajouterais-je, mais la difficulté est de raviver ce désir, parfois enfoui sous les sables du monde. "Désensablez la source", pour reprendre une expression chère à ma femme...
(1) De Ver. qu. 22, art 2c
(2) Sum. Th. I qu. 6, art. 1 ad 2 cité par Hans Urs von Balthasar, La Th. II p.106
08 août 2007
L’idée de Dieu
«Préalablement à tous nous concepts, (...) l’idée de Dieu est en nous mystérieusement, dès l’origine » (1)
(1) H. de Lubac, Sur les chemins de Dieu, Cerf, 1983, p. 48s.
(1) H. de Lubac, Sur les chemins de Dieu, Cerf, 1983, p. 48s.
07 août 2007
Chercher
« Dans la relation de Dieu et de l’homme, aucun appel en effet ne retentit de façon plus constante dans l’Ancien Testament, répété 100 fois et décliné sous toutes ses formes, que celui de « cherche le Seigneur ». C’est comme si le rayon de la grâce, touchant ce qu’il y a de plus profond et de plus intime dans l’homme, avait mis à nu pour la première fois la plénitude de son être comme nature créée. Romain Guardini a certainement saisi un point décisif quand il dit qu’il n’y a pas seulement une nature et une grâce surnaturelle, mais qu’il existe aussi un troisième plan, celui des profondeurs de la nature qui ne s’éveillent que lorsqu’elles sont atteintes par la lumière de la grâce. Il écrit : « Il y a certaines réalités qui en soi appartiennent au monde (...) et qui n’émergent à la conscience qu’après avoir été ressaisies par les réalités correspondantes de l’ordre surnaturel » (1)
N’est-ce pas en quelque sorte le champ symphonique du monde, cette entrée en résonance qui fait de la création un miroir de Dieu.
(1) R. Guardini, Welt und Person, Würzburg, Werkbund 1952, 67
N’est-ce pas en quelque sorte le champ symphonique du monde, cette entrée en résonance qui fait de la création un miroir de Dieu.
(1) R. Guardini, Welt und Person, Würzburg, Werkbund 1952, 67
06 août 2007
Théologie négative - II
Au lieu d’un exercice méthodique de plongée en soi, on s’ouvre pour lui à une attitude d’adoration, échappant à toute méthode. Une obéissance nue, dans l’amour, envers un Dieu qui exige avec tendresse, remplace des approches et des ascensions systématiques. Abraham devient l’archétype de cette double attitude. (1)
C'est aussi pour moi le début du décentrement véritable...
(1) ibid p. 101
C'est aussi pour moi le début du décentrement véritable...
(1) ibid p. 101
05 août 2007
Théologie négative
La théologie négative, en sa première forme est le « plus solide bastion contre le christianisme ».
Je pense que le théologien critique là cet entêtement de la philosophie à définir Dieu par son absence... Au Dieu qui n'est pas, il oppose le Dieu qui s'est révélé...
A la différence, le Dieu de la révélation est pour lui le « Dieu qui a déjà saisi l’homme en recherche et qui lui adresse la parole, à la fois comme une grâce et comme une exigence, ceci coupe court à toute résignation devant l’inaccessible ». (1)
(1) Bathasar, ibid p. 101
Je pense que le théologien critique là cet entêtement de la philosophie à définir Dieu par son absence... Au Dieu qui n'est pas, il oppose le Dieu qui s'est révélé...
A la différence, le Dieu de la révélation est pour lui le « Dieu qui a déjà saisi l’homme en recherche et qui lui adresse la parole, à la fois comme une grâce et comme une exigence, ceci coupe court à toute résignation devant l’inaccessible ». (1)
(1) Bathasar, ibid p. 101
04 août 2007
Zen - Désaisissement et limites
Le dessaisissement exigé dans le zen serait pour beaucoup le meilleur moyen de vaincre la maladie moderne de l’anthropocentrisme sous toutes ses formes, idéalistes, matérialistes, technologique ou existentielle, et pour agir de façon créatrice dans le monde.
Mais pour Balthasar, le Zen se situe probablement au plus extrême opposé de ce que représente la quête de Dieu chez l’homme biblique. Pour l’Orient, la recherche du Dieu vivant se mue en une technique allant à la conquête de quelque chose qui se trouve au-delà de toute recherche. Dans la grande illumination, la vérité comme expérience est une présence qui comble : on a trouvé le secret et on à plus à chercher. En Occident, il demeure toujours quelque chose de la tension perpétuelle vers le but. Le théologien note d'ailleurs que Platon parle explicitement, en de nombreux endroits, de la nécessité et de la valeur de la recherche.(1)
Se repose la question souvent évoquée dans ces lignes de la valeur de cette prise de distance sur soi. Le désaisissement Zen n'est pas le décentrement. Dans le désaisissement, il s'agit pour moi de s'affranchir de toute réalité, alors que le décentrement consiste simplement à ne plus en faire une barrière, et donc à devenir ouvert sur autre chose, écoutant. La différence peut paraître ténue, mais elle est essentielle...
(1) Urs von Balthasar, ibid p. 99
Mais pour Balthasar, le Zen se situe probablement au plus extrême opposé de ce que représente la quête de Dieu chez l’homme biblique. Pour l’Orient, la recherche du Dieu vivant se mue en une technique allant à la conquête de quelque chose qui se trouve au-delà de toute recherche. Dans la grande illumination, la vérité comme expérience est une présence qui comble : on a trouvé le secret et on à plus à chercher. En Occident, il demeure toujours quelque chose de la tension perpétuelle vers le but. Le théologien note d'ailleurs que Platon parle explicitement, en de nombreux endroits, de la nécessité et de la valeur de la recherche.(1)
Se repose la question souvent évoquée dans ces lignes de la valeur de cette prise de distance sur soi. Le désaisissement Zen n'est pas le décentrement. Dans le désaisissement, il s'agit pour moi de s'affranchir de toute réalité, alors que le décentrement consiste simplement à ne plus en faire une barrière, et donc à devenir ouvert sur autre chose, écoutant. La différence peut paraître ténue, mais elle est essentielle...
(1) Urs von Balthasar, ibid p. 99
03 août 2007
Image du Dieu invisible - II
Dieu a fait la créature à son image et sa ressemblance pour qu’elle soit capable de l’intérieur et par sa grâce, de lui servir en quelque sorte de caisse de résonance où il puisse se dire et se rendre intelligible.
On retrouve la le thème principal de ma deuxième partie du le tome 2 de Bonheur dans le Couple...
(1) D'après Hans Urs von Balthasar, ibid p. 86
On retrouve la le thème principal de ma deuxième partie du le tome 2 de Bonheur dans le Couple...
(1) D'après Hans Urs von Balthasar, ibid p. 86
02 août 2007
Image du Dieu invisible
Le Christ est image (eikon). Il est pour Hans Urs von Balthasar, « l'image originale (…) définitivement érigée par Dieu lui-même, en vertu de quoi il était interdit à l’homme d’en sculter ! (...) Celui là seul qui s’est fait homme est appelé par antonomase « image du Dieu invisible » (Col 1,15) ou bien image de Dieu, en précisant que la Gloire de Dieu resplendit en lui (2 Co, 4, 4) ». Mais ajoute-t-il, Jésus n’est pas unilatéralement image comme reflet tombant d’en haut. S'il rend présent Celui dont il est l’image, il est aussi image en tant qu'achèvement ou restauration du caractère iconique de l’homme, perdu ou effacé par la faute. (1)
Alors si l'homme et la femme sont créés à l'image et la ressemblance de Dieu, c'est bien pour tendre à devenir signe "efficace" de cet amour du Christ. Pour aimer comme, comme nous le dit si bien Ephésiens 5. Quelle perspective....
(1) Hans Urs von Balthasar, ibid p.76
Alors si l'homme et la femme sont créés à l'image et la ressemblance de Dieu, c'est bien pour tendre à devenir signe "efficace" de cet amour du Christ. Pour aimer comme, comme nous le dit si bien Ephésiens 5. Quelle perspective....
(1) Hans Urs von Balthasar, ibid p.76
01 août 2007
Le tout autre...
Et cependant, comme le précise Balthasar, Jésus reste, même dans son humanité le tout-autre, l’unique, comme interprète du Père. (1)
C'est donc dans une tension entre la vénération du Christ en croix et l'imitation d'un homme que nous devrions nous situer. Et c'est pour moi une partie du "mystère" de l'incarnation, de ce don dans notre humanité d'un Dieu qui se penche pour nous relever. Jéshoua : Dieu Sauve.
(1) cf. ibid p.75
31 juillet 2007
Anthropomorphisme
« On a le choix. Ou l’on n’a pas d’anthropomorphisme ou un anthropomorphisme sans restriction, qui est alors une réduction humaine, générale et totale de Dieu (…) s’il a voulu être humain, qui pourrait objecter quoi que ce soit ? S’il descend lui-même de cette hauteur et fait cause commune avec la créature, pourquoi devrais-je moi, le retenir de force, sur cette hauteur ? Comment serait-ce moi qui l’abaisserais par la représentation de son humanité s’il s’abaisse de lui-même ? » (1) Pour moi cette kénose est un dialogue de sourds sans un décentrement de l’écoutant qui ne peut à défaut atteindre « une attitude d’écoute purement réceptive » (2)
Il y a donc un cheminement intérieur pour quitter ce qui peut être exaltant dans une vision de Dieu sur-homme et inaccessible, projection de tous nos phantasmes et le passage au réel, l'invitation à l'amour du prochain, l'action...
(1) Schelling, F.W. Brief an Eschermayer, 1812 dans Werke I,8 167-168 cité par Hans Urs von Balthasar, La Th. II, p. 74
(2), Hans Urs von Balthasar, ibid p. 75
30 juillet 2007
Suivre le Christ
Le Christ n’est pas un surhomme. "C’est justement ce côté inimitable qui doit être imité par ceux qui en connaissent le sens". (1)
A nous d'en décrypter le chemin par la manducation de la Parole, par la contemplation de la vie, mais aussi en réveillant en nous ce qui nous conduit vers lui.
(1) Balthasar, ibid p. 73
A nous d'en décrypter le chemin par la manducation de la Parole, par la contemplation de la vie, mais aussi en réveillant en nous ce qui nous conduit vers lui.
(1) Balthasar, ibid p. 73
28 juillet 2007
Dévoilement - IV (le mystère)
"Le mystère n’est pas une sorte d’au-delà de la vérité mais il en est la propriété permanente" (1)
C'est pour compléter le billet précédent, parce qu'il demeure un mystère dans la vérité révélée que subsiste notre désir, que nous sommes en chemin vers ce qui reste "la joie des bienheureux".
(1) Ibid p.71
C'est pour compléter le billet précédent, parce qu'il demeure un mystère dans la vérité révélée que subsiste notre désir, que nous sommes en chemin vers ce qui reste "la joie des bienheureux".
(1) Ibid p.71
27 juillet 2007
Dévoilement - III
Pour Saint Irénée : « le dévoilement n’est pas une totale mise en évidence » (1). A ce jour où nous contemplons ce merveilleux texte sur la rencontre de Moïse avec Dieu, on perçoit la subtilité de la révélation, progressive jusqu'à celle de l'homme-Dieu. Mais là encore, le Christ en croix n'est pas la Lumière infini de Dieu. Il est la pierre angulaire, l'unique médiateur de la lumière divine, tout en laissant l'homme libre du saut de la foi. En cela il reste pour moi chemin...
(1) Cité par Balthasar, ibid p. 70
26 juillet 2007
Dilection diffère de condilection
« il y a condilection à proprement parler lorsque deux amis en aiment un troisième dans une concorde de la dilection, dans une communauté de l’amour et que les affections des deux premiers s’unifient dans l’incendie de ce troisième amour » (1)
Pour Hans Urs von Balthasar, c’est seulement de cette manière que Richard dépasse la forme de l’amour déjà connue dans l’Antiquité et qu’il atteint celle du total oubli de soi, qui est la charité chrétienne, dont la perfection se trouve en Dieu. Dans cet amour, il voit aussi la plénitude de la Gloire.
(1) Richard de Saint Victor, De Trin. III, 19 cité par Hans Urs von Balthasar, Th II, p.40
cf. ibid II, 4 Hans Urs von Balthasar, Th II, p.40
Pour Hans Urs von Balthasar, c’est seulement de cette manière que Richard dépasse la forme de l’amour déjà connue dans l’Antiquité et qu’il atteint celle du total oubli de soi, qui est la charité chrétienne, dont la perfection se trouve en Dieu. Dans cet amour, il voit aussi la plénitude de la Gloire.
(1) Richard de Saint Victor, De Trin. III, 19 cité par Hans Urs von Balthasar, Th II, p.40
cf. ibid II, 4 Hans Urs von Balthasar, Th II, p.40
25 juillet 2007
Pesée relative
"Une once d'action vaut mieux qu'une tonne de théories...".(1) Cela renvoie à Pascal, qui après avoir publié ses pensées s'est retiré du monde pour vivre la charité auprès des plus pauvres. Ce blogue ne vaut rien s'il ne suscite en moi (ou en vous) de passer à l'action...
(1) Friedrich Engels
(1) Friedrich Engels
24 juillet 2007
Fécondité
La fécondité n’est pas seulement la loi propre de la vie organique mais également – idée reprise par Scheeben – celle de la vie spirituelle. Elle peut être, pour lui, engendrement dans le beau et par là même production d’un fruit (1).
On retrouve ce débordement de l'Esprit que je commentais dans la structure économique trinitaire. Je ne peux concevoir que le don du Père dans le Fils ne donne pas lieu à un débordement plus grand, qui reste intra-trinitaire. Il est fécond par essence, et nous en percevons les fruits, miettes d'un pain partagé, goutte d'un fleuve jaillisant, étincelle d'une lumière qui nous enveloppe...
(1) Cité par Hans Urs von Balthasar, ThII, p.63
23 juillet 2007
Pastorale
« Le devoir absolu de ceux qui sont parvenus à la plénitude de la foi est d’aider les autres à poursuivre la route » (1)
La grande difficulté est de trouver le moyen d'être passeur de Dieu, pour reprendre l'expression de Théobald. C'est l'une de mes préoccupations principales, celles qui a motivé la publication de "Chemins d'Humanité, chemins vers Dieu". Parce que l'on exporte pas ses convictions. On peut juste transparaître d'une lumière qui nous dépasse, mais qui est avant tout reçue et donc intransmissible sauf si celui qui en est à l'origine, trouve chez l'autre une porte d'entrée, qui sera peut-être différente de celle qui nous a donné accès à la lumière. Nous sommes des amateurs...
(1) Hans Urs von Balthasar, Théologique II, p. 32
La grande difficulté est de trouver le moyen d'être passeur de Dieu, pour reprendre l'expression de Théobald. C'est l'une de mes préoccupations principales, celles qui a motivé la publication de "Chemins d'Humanité, chemins vers Dieu". Parce que l'on exporte pas ses convictions. On peut juste transparaître d'une lumière qui nous dépasse, mais qui est avant tout reçue et donc intransmissible sauf si celui qui en est à l'origine, trouve chez l'autre une porte d'entrée, qui sera peut-être différente de celle qui nous a donné accès à la lumière. Nous sommes des amateurs...
(1) Hans Urs von Balthasar, Théologique II, p. 32
22 juillet 2007
Aimer
21 juillet 2007
Charité
Il ne peut y avoir de charité (caritas) entre moins de deux personnes, car on ne peut dire de personne qu’on éprouve de la charité pour soi-même ; bien plus, l’amour (dilectio) tend vers l’autre afin d’être charité (caritas). (1)
(1) d'après Grégoire le Grand, In Evang. 17,1 (PL 76, 1139) cité par Hans Urs von Balthasar, Th. II, p. 39
(1) d'après Grégoire le Grand, In Evang. 17,1 (PL 76, 1139) cité par Hans Urs von Balthasar, Th. II, p. 39
19 juillet 2007
Les entrailles de Dieu
L’Ancienne, comme la Nouvelle Alliance (Lc 1,78) parlent des « splanchna », de l’intérieur, des entrailles de la miséricorde de Dieu et le mot est employé aussi pour désigner la pitié de Jésus envers les pécheurs et les malades. Ainsi pour Balthasar, « le portrait de Dieu est le parfait contre-pied de l’intouchable du néo-platonisme qu’elle que soit la forme dont il rayonne dans son isolement » Avec le Ps 145,9 ajoute Hans Urs von Balthasar, on chante : « sa miséricorde règne sur toutes ses œuvres » Ps 145,9. (...) Le cœur de Dieu devient transparent pour nous dans les paraboles du bon Samaritain, du Fils prodigue ou de la recherche de la brebis perdue.
Ibid p.156
Ibid p.156
18 juillet 2007
La vérité unique
« La vérité unique - explicitation du Père par le Fils - elle-même explicitée par l’Esprit est finalement vérité trinitaire, mais en tant que a-lêtheia (dévoilement), révélée dans le monde et pour le monde ». (1)
Balthasar souligne ainsi à la suite de Jn 1,14 que la grâce-charité (Charis) et (la vérité dévoilée) l’alêtheia ont atteint leur plénitude (plêrês) dans le Fils incarné du Père.(2)
Le théologien ajoute non sans raison que cette vérité devient plénitude « seulement lorsque le Père se dévoile intégralement dans le Fils devenu pleinement homme pour en être l’interprète et lorsque cette plénitude est susceptible d’être « reçue » par l’homme grâce à l’Esprit Saint ».
(1) Hans Urs von Balthasar, Théologique II, ibid p. 13ss
(2) Je note d’ailleurs que la traduction de ce verset par la nouvelle Bible de Bayard parle tendresse et de fidélité. Il me semble que traduire grâce-charité en tendresse est intéressant mais que par contre le transfert qui va de vérité à fidélité est peut-être un raccourci pastoral intéressant mais qui en limite le sens. La Tob, quant à elle se contente de parler de grâce et de vérité.
Balthasar souligne ainsi à la suite de Jn 1,14 que la grâce-charité (Charis) et (la vérité dévoilée) l’alêtheia ont atteint leur plénitude (plêrês) dans le Fils incarné du Père.(2)
Le théologien ajoute non sans raison que cette vérité devient plénitude « seulement lorsque le Père se dévoile intégralement dans le Fils devenu pleinement homme pour en être l’interprète et lorsque cette plénitude est susceptible d’être « reçue » par l’homme grâce à l’Esprit Saint ».
(1) Hans Urs von Balthasar, Théologique II, ibid p. 13ss
(2) Je note d’ailleurs que la traduction de ce verset par la nouvelle Bible de Bayard parle tendresse et de fidélité. Il me semble que traduire grâce-charité en tendresse est intéressant mais que par contre le transfert qui va de vérité à fidélité est peut-être un raccourci pastoral intéressant mais qui en limite le sens. La Tob, quant à elle se contente de parler de grâce et de vérité.
17 juillet 2007
Esprit – source de vie
« En plus de l’eau et du sang qui coulent de la plaie du côté, l’Esprit rend témoignage, parce que l’Esprit est vérité (1 Jn 5,6) » (1). On peut ajouter que l’eau et le sang ne sont de fait que le signe visible du don de l’Esprit. Ils préfigurent la fécondité de Dieu sous toutes ses formes trinitaires, procédant de l’amour du Père dans le Fils et procédant de l’amour du Fils au-delà de sa mort et dans sa résurrection.
Pour Hans Urs von Balthasar, l’Esprit s’est « ex-spiré à la mort de Jésus » (2) comme l’indiquerai Jn 19, 30 (« il rendit le souffle ») ou Lc 23,46 (Je remets ton souffle entre tes mains).
(1) Hans Urs von Balthasar, Théologique II, p. 12
(2) ibid p. 17
Pour Hans Urs von Balthasar, l’Esprit s’est « ex-spiré à la mort de Jésus » (2) comme l’indiquerai Jn 19, 30 (« il rendit le souffle ») ou Lc 23,46 (Je remets ton souffle entre tes mains).
(1) Hans Urs von Balthasar, Théologique II, p. 12
(2) ibid p. 17
16 juillet 2007
"Je suis la vérité"
Nous arrivons presque à l’issue de notre lecture de la trilogie balthasarienne avec l’avant dernier tome de la troisième partie : La Théologique, II (1). Hans Urs von Balthasar commence (2) par une question fondamentale. De qu’elle droit, Jésus-Christ ose-t-il dire : « je suis la vérité » (Jn 14,6) ? Pour le théologien, cela doit « s’enraciner d’en haut, suivant le mouvement de quelqu’un qui est venu là pour devenir, sur terre, cette vérité est pour en témoigner ».
Il me semble que cette affirmation interpelle dès le départ notre foi. Nous ne pouvons entrer dans cette dynamique que par un acte de fiance, de foi…
(1) La Théologique, II – Vérité de Dieu, Culture et Vérité, Traduction Béatrice Déchelotte et Camille Dumont, s.j., Namur février 1995, titre original Théologik II – Warheit Gottes, Johannes Verlag, 1985. Nous citerons plus loin cet ouvrage sous la référence « Théologique II ».
(2) Ibid p. 9
Il me semble que cette affirmation interpelle dès le départ notre foi. Nous ne pouvons entrer dans cette dynamique que par un acte de fiance, de foi…
(1) La Théologique, II – Vérité de Dieu, Culture et Vérité, Traduction Béatrice Déchelotte et Camille Dumont, s.j., Namur février 1995, titre original Théologik II – Warheit Gottes, Johannes Verlag, 1985. Nous citerons plus loin cet ouvrage sous la référence « Théologique II ».
(2) Ibid p. 9
15 juillet 2007
Beauté
Qui peut dire la signification d’une symphonie de Mozart ? Et pourtant chaque note est pleine de sens nous rappelle Hans Urs von Balthasar. Plus l’œuvre est parfaite, plus aussi son contenu à interpréter est inépuisable.
Il conçoit alors la beauté comme le « rayonnement inexpliqué du foyer de l’être sur le plan extérieur de l’image ». Un rayonnement qui s’imprime sur l’image elle-même et « lui confère une unité, une plénitude et une profondeur représentant bien plus que ce que l’image en elle-même contient. Elle est généralement ce qui donne à la vérité le caractère permanent d’une grâce ». (1)
Cela fait résonner en moi ce que je me plais à affirmer sur le « je te reçois et je me donne à toi ». On reçoit infiniment plus que ce que l’on ne pourra jamais donner, parce que le don de l’autre n’est que la face visible du don de Dieu. L’autre est image d’un mystère plus grand, plus infini qui l’habite et le transcende.
(1) Hans Urs von Balthasar, La Théologique, I – Vérité du monde, ibid, p.149-150
Il conçoit alors la beauté comme le « rayonnement inexpliqué du foyer de l’être sur le plan extérieur de l’image ». Un rayonnement qui s’imprime sur l’image elle-même et « lui confère une unité, une plénitude et une profondeur représentant bien plus que ce que l’image en elle-même contient. Elle est généralement ce qui donne à la vérité le caractère permanent d’une grâce ». (1)
Cela fait résonner en moi ce que je me plais à affirmer sur le « je te reçois et je me donne à toi ». On reçoit infiniment plus que ce que l’on ne pourra jamais donner, parce que le don de l’autre n’est que la face visible du don de Dieu. L’autre est image d’un mystère plus grand, plus infini qui l’habite et le transcende.
(1) Hans Urs von Balthasar, La Théologique, I – Vérité du monde, ibid, p.149-150
14 juillet 2007
La source
De son créateur, l’homme a reçu, pour sa route, « la grâce de participer à la fécondité inépuisable de sa source ». Il possède en soi une richesse qui ne s’épuise pas. Pour Hans Urs von Balthasar, il a toujours « une ouverture secrète, par où entrent à partir de l’éternel des provisions de sens constamment renouvelées. » En cela, il ne peut, selon le théologien, « s’enfermer dans le silence » (1). Il semble obligé de se plier à la loi qui se manifeste à lui. Cela ne l’empêche pas cependant de choisir de résister et de faire le tri, de passer au dessus, d’oublier. (2) Il me semble, pour reprendre l’image développée dans les billets précédents, qu’il s’enferme surtout dans cet aveuglement déjà décrié par Jésus. L’homme résiste à Dieu. C’est sa liberté, mais j’ajouterais aussi, c’est profondément humain. Et il nous faut trouver en nous, tous les moyens possibles pour désensabler la source. L’enjeu est de retrouver cette fraîcheur juvénile qui nous faisait voir Dieu dans l’irruption fragile de toute beauté.
(1) Hans Urs von Balthasar, La Théologique, I – Vérité du monde, ibid, p.114-115
(2) cf. chez P. Ricœur, Le temps et l’oubli
(1) Hans Urs von Balthasar, La Théologique, I – Vérité du monde, ibid, p.114-115
(2) cf. chez P. Ricœur, Le temps et l’oubli
13 juillet 2007
Iceberg
J’ai longuement développé dans « Chemins d’humanité, chemins vers Dieu » le concept de tours : cette carapace humaine qui s’enferme et se protège derrière ses certitudes et son savoir. Peut-être qu’il faut relever, au-delà de cette apparence, l’immense fragilité de l’être. C’est peut-être une manière d’excuser cette construction arrogante. Parce que l’homme est fragile, sensible, il ne résiste à l’agression du monde qu’à travers l’édification de ses propres défenses. Et cette apparence masque l’immense iceberg de l’être. On n’aura jamais fini de percevoir, au-delà des apparences, l’insondable et immense mystère de l’être humain.
12 juillet 2007
Illusions
Pour le théologien, « la pensée technique moderne croit être vraiment au fond d’un domaine entier de l’être ; elle estime l’avoir maîtrisé au point qu’il ne recèle plus aucun mystère » (1). Il me semble que cette toute-puissance humaine ne peut finalement être ébranlé que par l’interpellation de la toute-faiblesse. Car ce n’est pas lorsque l’homme est tout puissant qu’il s’ouvre à un ailleurs. C’est probablement lorsqu’il chute, qu’il se blesse, que peut se produire l’interpellation du kérygme.
(1) Hans Urs von Balthasar, La Théologique, I – Vérité du monde, ibid, p.108
(1) Hans Urs von Balthasar, La Théologique, I – Vérité du monde, ibid, p.108
11 juillet 2007
Révélation
De la graine à la plante, de la plante à la fleur se dit le « message sans doute le plus éloquent de la nature muette » et « quand la forme parfaite en soi penche vers son déclin et, tout juste à ce moment, alors que nous pressentons la mort, elle nous surprend en livrant son fruit, auquel un double sens est lié : être consumé dans la terre en vue d’une nouvelle naissance, ou être consommé dans la bouche, pour la nourriture d’êtres plus élevés » (1) C’est pour Hans Urs von Balthasar le mystère de la vie. Cette vérité est dévoilement. Le vivant se dévoile simplement par sa vie en acte, « il ouvre son sens degré par degré, avec une clarté presque excessive ». Pour lui, ajoute-t-il plus loin, la vérité « se trouvera toujours infiniment plus riche et plus étendue que ce qu’on arrive à en percevoir ».
Je trouve là encore que l’analogie entre l’humain et le divin est porteuse de sens. Comme une hyperbole qui nous fait prendre conscience de cette double tension du don pascal : être consumé dans la terre pour renaître à la vie et être partagé comme nourriture pour les hommes…
(1) Hans Urs von Balthasar, La Théologique, I – Vérité du monde, ibid, p. 91 et 93
Je trouve là encore que l’analogie entre l’humain et le divin est porteuse de sens. Comme une hyperbole qui nous fait prendre conscience de cette double tension du don pascal : être consumé dans la terre pour renaître à la vie et être partagé comme nourriture pour les hommes…
(1) Hans Urs von Balthasar, La Théologique, I – Vérité du monde, ibid, p. 91 et 93
10 juillet 2007
Désacralisation
Hans Urs von Balthasar s’insurge contre la perte chez l’homme de tout sens du mystère de l’être, le renoncement à l’admiration et à l’adoration. D’une certaine manière, ajoute-t-il « en accentuant si nettement la différence entre pensée profane et pensée sacralisée, comme le fait Bergson, on pose en absolu la faille qui les sépare et l’on ne veut plus aucun moyens d’y poser remède. On coupe définitivement en deux ce que Thomas d’Aquin regarde comme une unité indissoluble, c'est à dire l’unité de la fonction judicative de l’intellect et la fonction réceptrice. On arrache ainsi à la pensée rationnelle son caractère de mystère, on enlève à la pensée intuitive et compréhensible sa crédibilité, sa structure logique, en la condamnant à devenir marginale et irrationnelle ». Il conclut que pour lui « ce fut toujours une saine philosophie de ne voir, dans ces deux versants de l’être, aucune contradiction ni la moindre opposition ». (1)
Je ne sais si le problème réside actuellement dans la perte du sacré et de toute admiration. Il s’agit pour moi plutôt d’une vanité qui refuse de se considérer comme « dépendant » de tout être qui mettrait en danger l’individu dans sa toute-puissance. Il me semble que nous venons d’atteindre le sommet de la tour de Babel. Plus rien ne retient l’homme et le sacré n’a tout simplement plus sa place, sauf à l’heure des « trois failles », où, pour reprendre les termes du Cardinal Daniélou, il est touché dans sa chair (la naissance, l’amour et la mort). Alors s’ouvre une fenêtre sur la transcendance… Essayons de favoriser l’entrebâillement par une révélation qui puisse atteindre le cœur.
(1) Hans Urs von Balthasar, La Théologique, I – Vérité du monde, ibid, p. 88
Je ne sais si le problème réside actuellement dans la perte du sacré et de toute admiration. Il s’agit pour moi plutôt d’une vanité qui refuse de se considérer comme « dépendant » de tout être qui mettrait en danger l’individu dans sa toute-puissance. Il me semble que nous venons d’atteindre le sommet de la tour de Babel. Plus rien ne retient l’homme et le sacré n’a tout simplement plus sa place, sauf à l’heure des « trois failles », où, pour reprendre les termes du Cardinal Daniélou, il est touché dans sa chair (la naissance, l’amour et la mort). Alors s’ouvre une fenêtre sur la transcendance… Essayons de favoriser l’entrebâillement par une révélation qui puisse atteindre le cœur.
(1) Hans Urs von Balthasar, La Théologique, I – Vérité du monde, ibid, p. 88
09 juillet 2007
Ouverture et mysticisme
Le risque de cette réceptivité est peut-être de tomber dans le sensible, dans l’absolu des sens qui risquent de nous éloigner du réel, du temps et de l’instant. C’est pourquoi le théologien insiste pour dire qu’il n’y a pas d’autre connaissance de Dieu « que celle qu’on obtient par la médiation de la contingence du monde et il n’en existe pas d’autre capable de conduire à Dieu par une voie plus directe » (1) C’est peut-être l’erreur du bouddhisme, qui en nous retirant du réel pense trouver ailleurs ce qui n’existe que dans la communion… Le danger de tout mysticisme est là.
C’est pourquoi, Hans Urs von Balthasar insiste avec raison sur le fait que pour atteindre une quelconque ressemblance avec Dieu tout sujet doit être « premièrement arraché à lui-même et jeté vers le dehors. Il prend conscience de cette ressemblance divine exactement dans la mesure où il constate sa propre présence à l’autre, et donc quand il confesse sa réalité de créature » (2) J’ajouterais que cette réalité de créature ne peut être conçue en soi, sans la prise de conscience des « autres » créatures…
(1) et (2) Hans Urs von Balthasar, La Théologique, I – Vérité du monde, ibid, p.53
C’est pourquoi, Hans Urs von Balthasar insiste avec raison sur le fait que pour atteindre une quelconque ressemblance avec Dieu tout sujet doit être « premièrement arraché à lui-même et jeté vers le dehors. Il prend conscience de cette ressemblance divine exactement dans la mesure où il constate sa propre présence à l’autre, et donc quand il confesse sa réalité de créature » (2) J’ajouterais que cette réalité de créature ne peut être conçue en soi, sans la prise de conscience des « autres » créatures…
(1) et (2) Hans Urs von Balthasar, La Théologique, I – Vérité du monde, ibid, p.53
08 juillet 2007
Ouverture et décentrement
Quelle peut être le sens d’un décentrement véritable. Peut-on paraphraser les termes de Balthasar et concevoir la réceptivité comme quelque chose qui peut faire de nous un « espace éclairé absolument vide » au point qu’il faille « que quelque chose y brille pour qu’on s’aperçoive du rayonnement lumineux » (1) Il me semble que pour en arriver à ce niveau de détachement, il faut percevoir combien nous ne sommes que peu de chose et que ce qui est en nous de bon nous vient d’ailleurs. Alors peut-on arriver à cette transparence qui fait rayonner la lumière qui en nous vient d’ailleurs. On rejoint alors ce que suggère plus loin Balthasar : « Le sujet qui s’ouvre à la vérité éprouve précisément à son contact, tout le contraire d’un sentiment de maîtrise dominatrice épuisant son objet. Il a plutôt l’impression paradoxale d’accomplir un progrès véritable dans la connaissance et le savoir (…) une extension de plus en plus large et infinie. » (2).
Ce qui compte alors, c’est peut-être de rester ouvert, les sens entièrement tournés vers la réceptivité de ce qui, venant d’ailleurs, nous donne d’être, de vivre et de désirer. Une ouverture à toute vérité possible qui devient « participation finie à la lumière infinie »
(1) Hans Urs von Balthasar, La Théologique, I – Vérité du monde, ibid, p.49
(2) Ibid p. 50-51
Ce qui compte alors, c’est peut-être de rester ouvert, les sens entièrement tournés vers la réceptivité de ce qui, venant d’ailleurs, nous donne d’être, de vivre et de désirer. Une ouverture à toute vérité possible qui devient « participation finie à la lumière infinie »
(1) Hans Urs von Balthasar, La Théologique, I – Vérité du monde, ibid, p.49
(2) Ibid p. 50-51
07 juillet 2007
Passivité
Je ne peux plus lire le mot passivité sans que résonne à mes oreilles l’expression lévinassienne de « passivité plus que passive » qui habite Autrement qu’être et au-delà de l’essence. Il ne me semble pas qu’Hans Urs von Balthasar s’éloigne de ce concept quand il considère que la passivité « permet de recevoir comme un don toujours plus enrichissant ce qui lui est offert par le Tu » (1)
(1) Hans Urs von Balthasar, La Théologique, I – Vérité du monde, ibid, p.48
(1) Hans Urs von Balthasar, La Théologique, I – Vérité du monde, ibid, p.48
06 juillet 2007
Dévoilement - II
Pour Hans Urs von Balthasar, l’homme, en devenant apte à se mesurer lui-même, et après s’être « dévoilé à ses propres yeux » devient « sujet ». « En se dévoilant, il devient intérieurement lumineux, il s’éclaire lui-même et se rend transparent, c'est à dire que son être à la forme particulière de la conscience ». Sur ce point, le théologien ajoute que c’est en se reconnaissant comme homme « qu’il saisit du même coup ce qu’est l’être en général et en sa totalité » (1). Ainsi mesure-t-il non seulement son propre être mais aussi foncièrement tout être. On pourrait à ce stade basculé dans ce que dit Catherine de Sienne : « Dans la connaissance de toi-même tu deviendras humble, puisque tu y verras que tu n'es rien par toi-même et que ton être vient de moi puisque je vous ai aimés avant que vous n'ayez existé. » mais ce n’est pas le propos d’Hans Urs von Balthasar qui continue sa maïeutique à petits pas. (2) Et cependant, il se trahit dans l’affirmation suivante : « Pour être capable d’éprouver et de goûter toutes les richesses de l’être, il faut une sorte de pauvreté, une sensibilité pour ce qui est autre et conduit plus loin, une aptitude à écouter une révélation étrangère, une conviction d’être obligé de toujours apprendre, et d’en être capable » (1)
(1) Hans Urs von Balthasar, La Théologique, I – Vérité du monde, ibid, p.46-7
(2) Sainte Catherine de Sienne (1347-1380), tertiaire dominicaine, docteur de l'Église, co-patronne de l'Europe in Dialogues, ch. 4 (trad. Seuil 1953, p. 37 rev)
(1) Hans Urs von Balthasar, La Théologique, I – Vérité du monde, ibid, p.46-7
(2) Sainte Catherine de Sienne (1347-1380), tertiaire dominicaine, docteur de l'Église, co-patronne de l'Europe in Dialogues, ch. 4 (trad. Seuil 1953, p. 37 rev)
05 juillet 2007
Vérité - II
Pour le théologien, la seconde propriété de la vérité, après l’absence de repli sur soi (alêthéia) c’est 'emet' : on peut faire confiance, se reposer sur. Lié le dévoilement à la confiance, c’est introduire pour moi la condition de tout dévoilement. Il ne peut y avoir de vérité sans fiance et l’échange de la confiance, de la foi, est terreau de toute révélation. La fidélité, la constance, la solidité des rapports humains ne peut s’éprouver que dans le temps. Et le temps est ce qui donne à l’échange, son poids, sa mesure.
04 juillet 2007
Dévoilement - I
Pour Balthasar, le sens même de la vérité se définit comme un dévoilement, une mise à nue, une ouverture. En cela elle est absence de repli dans l’être (a-lêtheia) (1). Toute son analyse va porter sur ce dévoilement dans une tension entre la pudeur, l’intimité et la révélation. Ce qui me frappe c’est peut-être la puissance à ce niveau de l’analogie entre le dévoilement de l’homme et celui de la vérité divine. On touche à la puissance de l’image, même anthropocentrique dans l’expression de la théologie.
(1) Hans Urs von Balthasar, La Théologique, I – Vérité du monde, Culture et Vérité, Traduction Camille Dumont, s.j., Namur 1994, Théologik – Warheit des Welt, Johannes Verlag, 1985, p.37-8
(1) Hans Urs von Balthasar, La Théologique, I – Vérité du monde, Culture et Vérité, Traduction Camille Dumont, s.j., Namur 1994, Théologik – Warheit des Welt, Johannes Verlag, 1985, p.37-8
03 juillet 2007
Travail de la grâce
Nous continuons notre cheminement à travers l’œuvre d’Hans Urs von Balthasar en abordant cette fois le troisième triptyque de sa trilogie : Theologik et en particulier son premier tome sur la Vérité du monde.
Pour lui, on découvre en effet, « dans le domaine naturel, une ampleur, une plénitude, une rareté qui permettent aussi d’apprécier pleinement le travail de la grâce : celle-ci, en effet a besoin de toute cette plénitude pour se déployer : elle la pénètre, l’informe, l’élève et la mène à son dernier achèvement. » (1). Cette malaxation de la glaise humaine, ce champ exécutoire du logos évoque pour moi ce qu’il disait plus haut, à la suite de Soloviev sur la kénose de l’Écriture. C’est dans le travail philosophique, dans la rumination de l’esprit que la théologie prend racine. Sans cela, ajoute-t-il, elle ne serait bâtie que sur « des concepts desséchés » ou se « bricolerait des bases »
(1) Hans Urs von Balthasar, La Théologique, I – Vérité du monde, Culture et Vérité, Traduction Camille Dumont, s.j., Namur 1994, Théologik – Warheit des Welt, Johannes Verlag, 1985, p. 12
Pour lui, on découvre en effet, « dans le domaine naturel, une ampleur, une plénitude, une rareté qui permettent aussi d’apprécier pleinement le travail de la grâce : celle-ci, en effet a besoin de toute cette plénitude pour se déployer : elle la pénètre, l’informe, l’élève et la mène à son dernier achèvement. » (1). Cette malaxation de la glaise humaine, ce champ exécutoire du logos évoque pour moi ce qu’il disait plus haut, à la suite de Soloviev sur la kénose de l’Écriture. C’est dans le travail philosophique, dans la rumination de l’esprit que la théologie prend racine. Sans cela, ajoute-t-il, elle ne serait bâtie que sur « des concepts desséchés » ou se « bricolerait des bases »
(1) Hans Urs von Balthasar, La Théologique, I – Vérité du monde, Culture et Vérité, Traduction Camille Dumont, s.j., Namur 1994, Théologik – Warheit des Welt, Johannes Verlag, 1985, p. 12
02 juillet 2007
Sainte Catherine de Sienne - Décentrement
[Dieu a dit à sainte Catherine :] « Tu demandes à me connaître et à m'aimer, moi, la Vérité suprême. Voici la voie pour qui veut arriver à me connaître parfaitement et me goûter (…) ne sors jamais de la connaissance de toi-même et, abaissée que tu seras dans la vallée de l'humilité, c'est en toi-même que tu me connaîtras. C'est dans cette connaissance que tu puiseras tout ce qui te manque, tout ce qui t'est nécessaire. Nulle vertu n'a de vie en elle-même si elle ne la tire de la charité ; or l'humilité est la nourrice et la gouvernante de la charité.
Dans la connaissance de toi-même tu deviendras humble, puisque tu y verras que tu n'es rien par toi-même et que ton être vient de moi puisque je vous ai aimés avant que vous n'ayez existé. » (1)
Il me semble que l’on touche là encore au source même de ce que j’appelle le décentrement, cette plongée au cœur de soi pour sortir de la toute puissance de soi, y trouver plus grand que soi et se centrer sur cet essentiel plus profond que toute ma profondeur…
(1) Sainte Catherine de Sienne (1347-1380), tertiaire dominicaine, docteur de l'Église, co-patronne de l'Europe in Dialogues, ch. 4 (trad. Seuil 1953, p. 37 rev), source : Evangile au Quotidien du 3 mars 2007
Dans la connaissance de toi-même tu deviendras humble, puisque tu y verras que tu n'es rien par toi-même et que ton être vient de moi puisque je vous ai aimés avant que vous n'ayez existé. » (1)
Il me semble que l’on touche là encore au source même de ce que j’appelle le décentrement, cette plongée au cœur de soi pour sortir de la toute puissance de soi, y trouver plus grand que soi et se centrer sur cet essentiel plus profond que toute ma profondeur…
(1) Sainte Catherine de Sienne (1347-1380), tertiaire dominicaine, docteur de l'Église, co-patronne de l'Europe in Dialogues, ch. 4 (trad. Seuil 1953, p. 37 rev), source : Evangile au Quotidien du 3 mars 2007
01 juillet 2007
Fécondité spirituelle
C’est avant tout spirituellement que l’homme doit être fécond. Tel est pour lui à la fois le don et le devoir qu’il doit exécuter par obéissance envers Dieu.
Dans l’acte d’amour sexuel authentique, la part de l’homme qui a première vue n’est qu’action devient un réel don, mais seulement s’il comprend la perte de soi comme une manière de se retrouver en se donnant à l’autre. « L’homme ouvre la femme du dehors il l’a pénètre pour donner lieu au processus féminin d’enfantement qui se déroule du dedans au dehors. Les deux sont liés : chacun des deux mouvements est à la fois fin et commencement. On a de plus une dialectique entre solitude et couple : l’homme fait appel à la puissance d’enfantement de la femme pour engendrer en elle (...) dans l’acte même qui le rend agissant comme principe masculin, il manifeste à la femme la puissance qui réside en elle, tandis que la femme, en enfantant, manifeste la force de l’homme : dans l’acte de conception l’homme est actif, la femme contemplative, dans la naissance c’est l’inverse". (1)
Il me semble, même si Balthasar rejette l'intuition de K. Barth de trouver dans cette échange des éléments de comparaison avec la trinité économique semble latents. Il y a, de toute évidence depuis Genèse 2 et le Cantique des Cantiques, une analogie forte entre le mystère conjugal et le mystère divin, que l'on ne peut systhématiser, mais que l'on ne peut non plus oublier. C'est pour moi un chemin de réflexion en termes de pastorale du mariage. Non pour justifier un discours dogmatique mais pour introduire, dans un discours pastoral sur l'amour, une dimension chrétienne qui la dépasse, un sens sacramentel...
(1) Adrienne von Speyr, 80 psaumes, p. 113s cité par Hans Urs von Balthasar DDIV, p. 433
Dans l’acte d’amour sexuel authentique, la part de l’homme qui a première vue n’est qu’action devient un réel don, mais seulement s’il comprend la perte de soi comme une manière de se retrouver en se donnant à l’autre. « L’homme ouvre la femme du dehors il l’a pénètre pour donner lieu au processus féminin d’enfantement qui se déroule du dedans au dehors. Les deux sont liés : chacun des deux mouvements est à la fois fin et commencement. On a de plus une dialectique entre solitude et couple : l’homme fait appel à la puissance d’enfantement de la femme pour engendrer en elle (...) dans l’acte même qui le rend agissant comme principe masculin, il manifeste à la femme la puissance qui réside en elle, tandis que la femme, en enfantant, manifeste la force de l’homme : dans l’acte de conception l’homme est actif, la femme contemplative, dans la naissance c’est l’inverse". (1)
Il me semble, même si Balthasar rejette l'intuition de K. Barth de trouver dans cette échange des éléments de comparaison avec la trinité économique semble latents. Il y a, de toute évidence depuis Genèse 2 et le Cantique des Cantiques, une analogie forte entre le mystère conjugal et le mystère divin, que l'on ne peut systhématiser, mais que l'on ne peut non plus oublier. C'est pour moi un chemin de réflexion en termes de pastorale du mariage. Non pour justifier un discours dogmatique mais pour introduire, dans un discours pastoral sur l'amour, une dimension chrétienne qui la dépasse, un sens sacramentel...
(1) Adrienne von Speyr, 80 psaumes, p. 113s cité par Hans Urs von Balthasar DDIV, p. 433
De la page à la vie
La plus grande difficulté de la lectio divina est justement dans la capacité à rapprocher le texte de notre quotidien, de notre aujourd’hui. Faire émerger un message « qui parle à mon aujourd’hui », à ma vie… Le risque est de « réduire la lectio divina à une grille moraliste voire culpabilisante ». Pour E. Bianchi, cela rendrait « stérile la possible fécondité de la lecture », alors que tout devrait nous conduire à ouvrir notre cœur et le rendre disponible « à la contemplation du visage du Christ » (1)
En conclusion, il reprend d’ailleurs les termes de Jean-Paul II, dans Novo Millennio Ineunte (2) : « Nous nourrir de la Parole pour que nous soyons des serviteurs de la Parole dans notre mission d’évangélisation, c’est assurèment une priorité pour l’évangélisation au début du nouveau millénaire »
(1) Enzo Bianchi, Ecouter la parole, Les enjeux de la Lectio Divina, Lessuis 2006, p. 92
(2) Novo Millennio Ineunte, 40 , Documentation Catholique 2240, 21 janvier 2001
PS : L'été approche avec ses périodes d'absence mais aussi des temps plus grands pour la lecture... A venir, dans Chemins de Lecture, la fin de la trilogie de Balthasar (La Théologique...), le nouveau livre de Benoît XVI,...
En conclusion, il reprend d’ailleurs les termes de Jean-Paul II, dans Novo Millennio Ineunte (2) : « Nous nourrir de la Parole pour que nous soyons des serviteurs de la Parole dans notre mission d’évangélisation, c’est assurèment une priorité pour l’évangélisation au début du nouveau millénaire »
(1) Enzo Bianchi, Ecouter la parole, Les enjeux de la Lectio Divina, Lessuis 2006, p. 92
(2) Novo Millennio Ineunte, 40 , Documentation Catholique 2240, 21 janvier 2001
PS : L'été approche avec ses périodes d'absence mais aussi des temps plus grands pour la lecture... A venir, dans Chemins de Lecture, la fin de la trilogie de Balthasar (La Théologique...), le nouveau livre de Benoît XVI,...
30 juin 2007
Différences culturelles
On peut considérer que l’Écriture est dépassée parce qu’écrite il y deux mille ans, qu’elle ne s’adapte pas à l’ « homme moderne ». Mais, nous dit Enzo Bianchi, « l’adjectif moderne est moins important que le substantif « homme ». Pour lui, les différences culturelles n’annulent pas mais permettent bien plutôt l’émergence de la « radicale unité et ressemblance de tous les hommes » (1) Et c’est pourquoi, pour reprendre les termes du protestant Hamman, lire la Bible, c’est lire sa propre histoire, ses propres balbutiements…
(1) Enzo Bianchi, Ecouter la parole, Les enjeux de la Lectio Divina, Lessuis 2006, p. 95-96
(1) Enzo Bianchi, Ecouter la parole, Les enjeux de la Lectio Divina, Lessuis 2006, p. 95-96
29 juin 2007
Prière collaborative
« On ne règle pas sa prière. On est pris dans la prière. C’est un don qui vient de Dieu » (1)
Par l’événement trinitaire de la mort du Fils sur la croix, « chaque prière est soulevée et emportée dans une telle plénitude qu’elle reçoit son sens ultime (...) car dans l’abondance céleste, rien n’est superflu. » (2)
Peut-être faut-il relire ces phrases, quand dans la routine des jours, on bascule dans le rite et la répétition, loin d'un véritable décentrement qui nous rend accueillant de Dieu.
(1) Hans Urs von Balthasar, DD IV, le Dénouement, p. 365
(2) Jan von Ruusbroec, cité par Hans Urs von Balthasar, p. 366
Par l’événement trinitaire de la mort du Fils sur la croix, « chaque prière est soulevée et emportée dans une telle plénitude qu’elle reçoit son sens ultime (...) car dans l’abondance céleste, rien n’est superflu. » (2)
Peut-être faut-il relire ces phrases, quand dans la routine des jours, on bascule dans le rite et la répétition, loin d'un véritable décentrement qui nous rend accueillant de Dieu.
(1) Hans Urs von Balthasar, DD IV, le Dénouement, p. 365
(2) Jan von Ruusbroec, cité par Hans Urs von Balthasar, p. 366
28 juin 2007
Parler de Dieu…
"Par quel moyen ? Par les meilleurs, étant donnés ceux auxquels ils s'adressent : avec tous ceux avec qui ils sont en rapport, sans exception, par la bonté, la tendresse, l'affection fraternelle, l'exemple de la vertu, par l'humilité et la douceur toujours attrayantes et si chrétiennes. Avec certains sans leur dire jamais un mot de Dieu ni de la religion, patientant comme Dieu patiente, étant bon comme Dieu est bon, étant un tendre frère et priant. Avec d'autres en parlant de Dieu dans la mesure qu'ils peuvent porter ; dès qu'ils en sont à la pensée de rechercher la vérité par l'étude de la religion, en les mettant en rapports avec un prêtre très bien choisi et capable de leur faire du bien. Surtout voir en tout humain un frère."
Charles de Foucauld (1858-1916)
Source : http://www.evangileauquotidien.org
Charles de Foucauld (1858-1916)
Source : http://www.evangileauquotidien.org
27 juin 2007
Etre source
« Celui qui boit à la source, d’après la parole du Seigneur, devient lui-même la source, recevant la Parole divine il est fait lui-même parole (...) celui qui reçoit devient aussi une plaie saignante, une blessure d’amour qui pénètre au plus intime du cœur, c'est à dire jusqu’à la participation à la divinité, car l’amour est-il dit, c’est Dieu » (1)
Pour Hans Urs von Balthasar, il s’agit de quelque chose comparable à ce qu’exprime le Cantique des Cantiques : « blessée par la flèche d’amour, l’épouse à une plaie qui se transforme en joie nuptiale »
(1) d’après Grégoire de Nysse, cité par Hans Urs von Balthasar, p.363
Pour Hans Urs von Balthasar, il s’agit de quelque chose comparable à ce qu’exprime le Cantique des Cantiques : « blessée par la flèche d’amour, l’épouse à une plaie qui se transforme en joie nuptiale »
(1) d’après Grégoire de Nysse, cité par Hans Urs von Balthasar, p.363
26 juin 2007
Un feu purificateur
Je n'est jamais été très en faveur d'un discours sur l'enfer et le purgatoire qui renforce pour moi à outrance la culpabilité (cf. mes notes anciennes sur le livre de L. Basset). Mais il me semble que les réflexions d'Adrienne von Speyr, appliqué à soi-même ont de l'intérêt ne serait-ce que pour comprendre ces symboles véhiculées par la tradition de l'Eglise.
Pour elle, l’homme face à Dieu est comme mis à nu. Son agir est exposé et « l’amour du Seigneur pour l’homme est devenu du feu ». (1) Peut-être voit-on trop le feu sous l’aspect négatif alors qu’il s’agit en fait de se laisser consumer en Christ dans une purification bienheureuse, certes non sans souffrance, mais pour notre bien. Il s’agit de « vivre mon impureté dans la pureté de Dieu ». C’est pour Adrienne von Speyr, le grand atout du purgatoire… Le moi se dissout de telle sorte que « ce Tu prenne peu à peu des contours précis. Une espérance surgit qui repose finalement sur le Seigneur (...) c’est le commencement de mon abandon ». Il faut pour elle s’arracher « à ce qui me centre sur moi-même car mon je doit être transporté en Dieu » (2). Elle ajoute ne plus souhaiter qu’une chose, « être délivré de moi et pour cela je paierai n’importe quel prix ». (3)
Cela ouvre une nouvelle vision de la Croix : « la connaissance du péché ouvre la perspective sur ce que le Seigneur a fait à la croix, sur la façon dont il a porté sur lui le péché. « Je touche alors, en ce qui me concerne, le nœud où se rencontre l’amour et le châtiment ». (4)
(1) Adrienne von Speyr, Objektive Mystik, 322, cité par Hans Urs von Balthasar, ibid. p. 333
(2) ibid p. 369, cité par Hans Urs von Balthasar, ibid. p. 334
(3) ibid. p. 342
(4) ibid. p. 371, cité par Hans Urs von Balthasar, ibid. p. 336
Pour elle, l’homme face à Dieu est comme mis à nu. Son agir est exposé et « l’amour du Seigneur pour l’homme est devenu du feu ». (1) Peut-être voit-on trop le feu sous l’aspect négatif alors qu’il s’agit en fait de se laisser consumer en Christ dans une purification bienheureuse, certes non sans souffrance, mais pour notre bien. Il s’agit de « vivre mon impureté dans la pureté de Dieu ». C’est pour Adrienne von Speyr, le grand atout du purgatoire… Le moi se dissout de telle sorte que « ce Tu prenne peu à peu des contours précis. Une espérance surgit qui repose finalement sur le Seigneur (...) c’est le commencement de mon abandon ». Il faut pour elle s’arracher « à ce qui me centre sur moi-même car mon je doit être transporté en Dieu » (2). Elle ajoute ne plus souhaiter qu’une chose, « être délivré de moi et pour cela je paierai n’importe quel prix ». (3)
Cela ouvre une nouvelle vision de la Croix : « la connaissance du péché ouvre la perspective sur ce que le Seigneur a fait à la croix, sur la façon dont il a porté sur lui le péché. « Je touche alors, en ce qui me concerne, le nœud où se rencontre l’amour et le châtiment ». (4)
(1) Adrienne von Speyr, Objektive Mystik, 322, cité par Hans Urs von Balthasar, ibid. p. 333
(2) ibid p. 369, cité par Hans Urs von Balthasar, ibid. p. 334
(3) ibid. p. 342
(4) ibid. p. 371, cité par Hans Urs von Balthasar, ibid. p. 336
25 juin 2007
Mort pour nous
Chacun meurt isolément pour tomber dans le vide de l’existence à la différence, comme le dit Hans Urs von Balthasar du Christ « qui au contraire meurt essentiellement « pour » (anti, hyper) tous les pécheurs condamnés à mourir. Le pour (hyper) fait naître une réciprocité qui s’énonce comme suit : « le corps est pour le Seigneur et le Seigneur est pour le corps » Il est mort pour tous afin que les vivants ne vivent plus à eux-mêmes, mais à celui qui est mort et ressuscité pour eux (2 Co, 5,15) (1)
Cette exclusive du Christ est peut-être un peu forte, sauf à intégrer "en christoï" ceux qui ont suivi le chemin du martyre. Mais il y a peut-être là encore cette idée de décentrement. Ne pas vivre pour soi-même, mais vivre pleinement, librement ‘pour’… C’est le plus dur…
(1) Hans Urs von Balthasar, Dramatique Divine, IV, Le Dénouement, p. 311
Cette exclusive du Christ est peut-être un peu forte, sauf à intégrer "en christoï" ceux qui ont suivi le chemin du martyre. Mais il y a peut-être là encore cette idée de décentrement. Ne pas vivre pour soi-même, mais vivre pleinement, librement ‘pour’… C’est le plus dur…
(1) Hans Urs von Balthasar, Dramatique Divine, IV, Le Dénouement, p. 311
24 juin 2007
Souffrance
« Celui qui souffre reçoit joie et grâce » et en même temps « solitude et mort ». Le Seigneur accorde toujours à celui qui souffre, au sein même de la souffrance, des grâces qui font pénétrer en de nouveaux mystères » (1)
Sans commentaires, puisque comme le souligne avec raison le Cardinal Etchégaraï, celui qui n’a pas souffert vraiment ne peux saisir l’immensité du mystère. Je ne suis qu’un observateur et j’avoue que certaines personnes autour de moi sont comblées de grâce, en dépit ou à travers l’immensité de leur souffrance.
(1) Hans Urs von Balthasar, ibid p. 308-9
Sans commentaires, puisque comme le souligne avec raison le Cardinal Etchégaraï, celui qui n’a pas souffert vraiment ne peux saisir l’immensité du mystère. Je ne suis qu’un observateur et j’avoue que certaines personnes autour de moi sont comblées de grâce, en dépit ou à travers l’immensité de leur souffrance.
(1) Hans Urs von Balthasar, ibid p. 308-9
23 juin 2007
Mort mystique ou décentrement
Comme pouvait le dire au premier siècle Ignace d’Antioche : « Il n’y a plus en moi de feu pour aimer la matière, mais en moi une eau vive qui murmure et dit au-dedans de moi : viens vers le Père » (1), l’Eglise a souvent, par ses saints, tendu vers ce que l’on appelle la mort mystique, à l’instar de Thérèse de Jésus qui dit écrit « Je vis sans vivre moi-même et ainsi j’espère de mourir, parce que je ne meurs pas. En moi-même, je ne vis plus, et sans Dieu je peux pas vivre ». (2). Cela peut conduire pour Hans Urs von Balthasar à une aspiration à un anéantissement qui n’a rien de chrétien et peut conduire par exemple au boudhisme. A cela il me semble important d’opposer l’affirmation christique « Mon heure n’est pas encore venue » (Jn 7,32). Il y a un temps pour vivre l’aujourd’hui et un temps pour mourir. Chez saint Paul, existe ainsi un contrepoids qui est l’urgence de la tâche terrestre, de même qu’Ignace d’Antioche qui souligne que malgré son désir du ciel, il travaillerait volontiers sur terre, jusqu’à la fin du monde, si c’est la tâche que le Christ lui confie. Ce qui fait conclure par Hans Urs von Balthasar que le « signe authentiquement chrétien de la participation à la mort et à la déréliction de Christ est moins dans l’extase d’amour que dans la « croix portée quotidiennement » (2)
En quelle sorte, je préfère la notion de décentrement à mort à soi-même. Car il ne s’agit pas de mourir et devenir un automate de Dieu. Il s’agit de mettre le centre de nos pensées, de nos actes et de nos paroles en Christ.
(1) Ignace d’Antioche, Epître aux Romains, 6, 1-7,2 cité par Hans Urs von Balthasar, ibid. p. 307
(2) cité par Hans Urs von Balthasar, ibid p. 308
En quelle sorte, je préfère la notion de décentrement à mort à soi-même. Car il ne s’agit pas de mourir et devenir un automate de Dieu. Il s’agit de mettre le centre de nos pensées, de nos actes et de nos paroles en Christ.
(1) Ignace d’Antioche, Epître aux Romains, 6, 1-7,2 cité par Hans Urs von Balthasar, ibid. p. 307
(2) cité par Hans Urs von Balthasar, ibid p. 308
22 juin 2007
Le dévoilement
« La croix seule démontre que Dieu est amour » nous dit Hans Urs von Balthasar citant 1 Jn 4, 8-16 : « Voici comment s’est manifesté l’amour de Dieu au milieu de nous : il a envoyé son Fils unique au milieu du monde ».
Je pense avec lui que le dévoilement ultime, le résumé de toute la révélation est cet amour exposé. Et c’est pourquoi le voile se déchire de haut en bas. Dieu le déchire lui-même. Tout est révélé mais tout reste possible.
Je pense avec lui que le dévoilement ultime, le résumé de toute la révélation est cet amour exposé. Et c’est pourquoi le voile se déchire de haut en bas. Dieu le déchire lui-même. Tout est révélé mais tout reste possible.
21 juin 2007
Les 3 morts
Saint Ambroise distingue trois espèces de mort :
a) l’âme qui pèche doit mourir (Ez 18,4),
b) la mort mystique, c'est à dire qu’on l’on meurt au péché afin de vivre pour Dieu en étant comme le dit Paul, « ensevelis par le baptême dans la mort » (Rm 6,4)
c) celle au terme de la vie
« la première est mauvaise, la deuxième est bonne, la troisième est en soi indifférente : elle se fait amère pour la plus part qui s’attachent aux biens terrestres ; au contraire, elle est désirée par ceux qui aspirent à être avec le Christ » (1)
Qu’est-ce que cette mort mystique, n’est-ce pas d’une certaine manière ce que nous n’avons de cesse d’approcher à travers nos recherches sur la kénose et le decentrement, un rejet volontaire de tout ce qui nous entraîne dans la spirale du péché, ce qui nous rattache au monde pour mourir à cette part de nous-mêmes qui n’est pas en Dieu… La mort mystique, qu’elle soit sacramentelle ou en vue de Dieu est le chemin…
« Dans la vie comme dans la mort nous appartenons au Seigneur » (Rm 14, 7_8) (...) l’espace disponible, le décentrement créé par « le détachement de la foi est alors occupé par le Christ et son Esprit qui nous confirme que nous sommes comme le Fils, devenus enfants du Père, entraînés dans la relation que l’Esprit suscite avec le Fils, si bien que l’imago trinitatis s’achève pleinement en nous. (...) nous sommes co-héritiers « si par ailleurs nous souffrons avec lui pour être aussi glorifiés avec lui » Rm 8,17 (2)
(1) cité par Hans Urs von Balthasar, Dramatique Divine, IV, Le Dénouement, p.303
(2) ibid. p. 305
a) l’âme qui pèche doit mourir (Ez 18,4),
b) la mort mystique, c'est à dire qu’on l’on meurt au péché afin de vivre pour Dieu en étant comme le dit Paul, « ensevelis par le baptême dans la mort » (Rm 6,4)
c) celle au terme de la vie
« la première est mauvaise, la deuxième est bonne, la troisième est en soi indifférente : elle se fait amère pour la plus part qui s’attachent aux biens terrestres ; au contraire, elle est désirée par ceux qui aspirent à être avec le Christ » (1)
Qu’est-ce que cette mort mystique, n’est-ce pas d’une certaine manière ce que nous n’avons de cesse d’approcher à travers nos recherches sur la kénose et le decentrement, un rejet volontaire de tout ce qui nous entraîne dans la spirale du péché, ce qui nous rattache au monde pour mourir à cette part de nous-mêmes qui n’est pas en Dieu… La mort mystique, qu’elle soit sacramentelle ou en vue de Dieu est le chemin…
« Dans la vie comme dans la mort nous appartenons au Seigneur » (Rm 14, 7_8) (...) l’espace disponible, le décentrement créé par « le détachement de la foi est alors occupé par le Christ et son Esprit qui nous confirme que nous sommes comme le Fils, devenus enfants du Père, entraînés dans la relation que l’Esprit suscite avec le Fils, si bien que l’imago trinitatis s’achève pleinement en nous. (...) nous sommes co-héritiers « si par ailleurs nous souffrons avec lui pour être aussi glorifiés avec lui » Rm 8,17 (2)
(1) cité par Hans Urs von Balthasar, Dramatique Divine, IV, Le Dénouement, p.303
(2) ibid. p. 305
20 juin 2007
De Caïn à Judas
De Caïn à Judas, le regard bienveillant de Dieu devant l’homme pécheur n’a pas changé. On entend résonner comme un « qu’as-tu fais de mon Fils » en écho au « qu’as-tu fais de ton frère ». Mais un espérance transparaît, une lueur perce les nuages de notre humanité et dans cette brèche rayonne la pâle lueur d’un Dieu crucifié. Dernier appel d’une dramatique divine et nous ne l’entends pas…
19 juin 2007
Futilité - II
« Il doit y avoir dans le Père une puissance incroyable pour qu’il accepte de regarder comme dans l’impuissance l’entrée de son Fils en sa Passion » bien qu’il ait le pouvoir de le préserver de la mort » (1)
C’est devant la mort que toute futilité perd son sens !
« Les chrétiens sont toujours les plus proches de la perfection de la foi quand ils se trouvent abandonnés, quand tout est devenu parfaitement incroyable, qu’il n’y a plus rien à concevoir, à sentir ni à toucher et qu’il ne leur reste plus que le saut dans la foi » (2)
Mais combien de temps resterons nous au seuil, raisonnant, fier de notre savoir et incapable de faire le saut dans l’inconnu de Dieu. Le dit n’est qu’une pâle image de l’agir et l’agir ne peut se dire…
(1) Adrienne von Speyr, Pa 88, cité par Hans Urs von Balthasar p. 299
(2) Adrienne von Speyr, Johannes 218, ibid p.299
C’est devant la mort que toute futilité perd son sens !
« Les chrétiens sont toujours les plus proches de la perfection de la foi quand ils se trouvent abandonnés, quand tout est devenu parfaitement incroyable, qu’il n’y a plus rien à concevoir, à sentir ni à toucher et qu’il ne leur reste plus que le saut dans la foi » (2)
Mais combien de temps resterons nous au seuil, raisonnant, fier de notre savoir et incapable de faire le saut dans l’inconnu de Dieu. Le dit n’est qu’une pâle image de l’agir et l’agir ne peut se dire…
(1) Adrienne von Speyr, Pa 88, cité par Hans Urs von Balthasar p. 299
(2) Adrienne von Speyr, Johannes 218, ibid p.299
Inscription à :
Articles (Atom)