31 janvier 2006

Sagesse du monde

"Gardons nous de la sagesse de ce monde (...) car ils ne cherchent pas une religion et une sainteté intérieure mais une religion et une sagesse qui apparaissent extérieurement aux hommes." (1)

Pour un blogger ça dérange...

(1) Saint François d'Assise

30 janvier 2006

Imitation de Jésus-Christ

"Si tu savais à fond la Bible et les sentences de tous les philosophes, a quoi tout cela te servirait-il sans l'amour de Dieu et sans la grâce" (1)
Sans commentaires

(1) Imitation I 2,1

Une auto-critique de la raison éclairée....

"La foi ne doit pas s'opposer à la raison mais elle n'accepte pas de se soumettre à la domination exclusive de la raison "éclairée" et de ses méthodes" (1)
Je pense que l'on peut méditer là sur la différence entre croyance et foi. J'entends par croyance cette béate naïveté qui nous fait prendre le sensible pour une expression du divin. Elle est nécessaire au simple mais ne doit pas laisser place à un aveuglement. A l'inverse, la raison tue ce qui est incarné en nous. On retrouve la vision du balancier qui doit nous maintenir entre la tentation du subjectif et de l'objectif...
"La foi chrétienne affirme des vérités qu'elle ne soumet pas à une interprétation symbolique largement ouverte mais qu'elle comprend comme des assertions vraies immédiatement valables (...) elle affirme que Jésus a vécu, est mort et ressuscité en un temps déterminé ! Elle affirme même que le même Dieu qui est devenu homme dans le Christ est le créateur de l'Univers. Par de telles assertions, la foi chrétienne dépasse le domaine de la connaissance purement symbolique pour atteindre celui de l'intelligence historique et philosophique". (2)
Charge à nous d'être témoin de cette lumière, sans l'imposer mais sans la mettre non plus sous le boisseau...
Apprends nous à évangéliser...
(1) d'après Joseph Ratzinger, ibid p. 365
(2) ibid p. 367

Balises : Evangelisation Ratzinger foi raison

29 janvier 2006

Praxis...

Pour le pseudo-Denys c'est l'écriture sainte qui est véritablement pour lui ce que les anciens entendaient par ce mot "Parole de Dieu en langage humain". Bonnaventure rejoint ce point de vue en affirmant que seule l'Ecriture est théologie au sens propre du terme... "La théologie est une science spirituelle. Les théologiens types sont les auteurs de l'Ecriture Sainte. On ne peut étudier la théologie que dans le contexte d'une praxis spirituelle correspondante et se maintenir dans la disposition de la comprendre en même temps comme exigence de vie. (1)
Ce lien entre la théologie de l'Ecriture Sainte et la vie s'explique pour moi dans ce que cherchait à faire le texte sublime de l'Imitation de Jésus-Christ. S'il a un peu vieilli dans son style, il demeure cet essai de vivre en Christ, c'est-à-dire de chercher par une profonde communion à sa vie, à sa parole dans la voie de l'unique et de parvenir ainsi à découvrir l'intouchable...
A défaut, on prend le risque que la théologie se dégénère en mentalité académique Or la théologie n'a d'intérêt que si on la fait et on la vit avec ses tripes comme l'exprime J.H. Gagey dans le colloque Rahner Balthasar sur lequel je reviendrais...

(1) d'après Joseph Ratzinger, ibid p. 361

28 janvier 2006

L'intouchable

Il y a dans la kénose une piste essentielle, celle d'un homme qui va jusqu'à se déposer lui-même et à rendre possible grâce à l'histoire de Dieu parmi les hommes la rencontre de l'être même de Dieu. Pour J. Ratzinger (1) on peut tracer là un parallèle entre Thomas d'Aquin et Irénée de Lyon : "le véritable fondement de la théologie catholique dans ses démêlés avec le gnosticisme : ce que Jésus-Christ apporte de nouveau dit-il, c'est qu'il a ouvert accès à la rencontre avec l'Intouchable, avec celui qui était jusqu'alors inaccessible, avec le Père lui-même, et qu'il a abattu le mur infranchissable qui séparait l'homme de l'être de Dieu et de sa vérité".
Cela implique que le sens même de la christologie est manqué, dès lors qu'elle reste enfermée dans le cercle de l'anthropologie et de l'histoire et ne devient pas une théo-logie dans laquelle s'exprime la réalité métaphysique de Dieu lui-même.
J'ajouterai que nous devons poursuivre cette démarche qui consiste à partir de la rencontre de l'homme, sans s'arrêter au seuil d'une révélation qui donne sens, sans se révéler totalement mais comme une aube nouvelle où la lumière divine vient tout d'un coup couronner le chemin du montagnard.
Souvent nous percevons la cîme derrière les nuages, mais notre chemin reste embué par nos propres errements, nos hésitations et souvent nous restons sans lumière... La méditation, le retour à l'essentiel de notre foi est chemin... et la route est longue...

(1) d'après Joseph Ratzinger, ibid p. 358

Balises : Ratzinger kenose anthropologie

25 janvier 2006

Benoît XVI - Deus Caritas est

La nouvelle encyclique est un petit bijou.
Claire, limpide, d'une grande cohérence. Je la commenterai plus en détail, mais je veux saluer l'événement. J'ai aimé y retrouver des traces de la philosophie personnaliste de Jean Paul II, telle que développée dans l'Amour Humain sur le plan divin (Catéchèses du Mercredi), mais il va plus loin dans la recherche d'une cohérence globale :
- entre l'eros et l'agapé
- entre amour et eucharistie,
- entre charité et église
- solidarité et prière...
A lire absolument

Le texte intégral...

Premiers Commentaires

Catéchisme et évangélisation

J. Ratzinger écrivait en 1982 que le refus de tout catéchisme au cours des dix dernières années est finalement une attitude qui se laisse dicter son objet par la praxis de la transmission et qui ne cherche plus à partir de l'objet les modes possibles de la transmission. Cela interpelle nos chemins pastoraux. Et c'est vrai que nous tombons souvent dans ce travers au nom de la brebis perdue que l'on ne veut pas forcer à entendre une bonne parole, par respect de sa fragile liberté.

Je pense que dans les deux thèses il y a l'expression d'un souci, celui de trouver le bon ton entre l'explicite et l'implicite, la pédagogie et le besoin de donner des repères. Le plus important pour moi, n'est pas de se figer dans une des deux positions mais de maintenir une tension qui permet à l'autre d'être mais qui n'oublie pas l'importance du message et la libération qu'il apporte quand les repères s'effondre.
Rigueur, progressivité, respect, invitation, éclairage...
tout un chemin.

Balises : Ratzinger Pédagogie Pastorale Evangélisation Catéchisme

24 janvier 2006

Communion à construire

Sur le chemin d'une unité en devenir, on sent l'existence de plus en plus nécessaire de groupements où l'on puisse expérimenter la communauté de foi (1) mais cela implique que cette ouverture soit réelle, qu'il n'y aie pas de cohabitation passive mais un désir réciproque et ce désir, c'est dans la qualité de l'amour partagé qu'il peut prendre naissance...
Il nous faut travailler cette unité "en vertu de la foi et dans l'espérance que Dieu donnera cette unité quand il saura que le temps en est venu" (2). En attendant soyons vigilants sur ce qui rassemble et sépare...
Et rendons grâce à Dieu de ces conversions du coeur, rendues possibles par ces rencontres de l'autre différent et pourtant animé, au fond de lui, du même désir...

(1) d'après Joseph Ratzinger, ibid p. 346
(2) ibid p. 349

23 janvier 2006

Jeûne eucharistique

Selon Origène "Jésus ne peut boire seul le calice ; il ne veut le boire qu'en union avec tous ses disciples. Le calice festif de Jésus est reporté au jour où il pourra le boire avec tous." (1)
Pour J. Ratzinger, il faut peut-être permettre l'éclosion de célébration liturgique où les chrétiens séparés, rassemblés en tant que séparés, entrent de façon constante dans cette abstention de Jésus, se mettent en communion avec lui, donc entre eux, précisément dans cette abstinence, s'unissent (...) et célèbrent ainsi l'Eucharistie de l'Espérance ? (2)

A méditer...

(1) in Lev. hom. VII, 2 ; vol 2 édition Baehrens p. 374/380
(1) d'après Joseph Ratzinger, ibid p. 342

20 janvier 2006

Commenter l'Evangile...

Lire ensemble l'Evangile selon saint Jean, à raison de 2 ou 3 versets par jour...
Un nouveau projet en gestation.
Renseignements et inscription :
http://selonsaintjean.blogspot.com/

Oecuménisme

Le risque et le potentiel de l'oecuménisme de base "sans institution..." est à la fois de générer des lieux de rencontre et de progression mais parfois aussi de parvenir à une guerre et une division plus grande.
En cela l'Institution doit promouvoir le bon, distinguer ce qui n'est pas valable et rendre possible pour l'ensemble ce qui est profitable. "Elle a un rôle d'encouragement, de discernement, de décantation et de médiation". Le but est favoriser l'unité de tous, ne pas attendre à chaque fois les ordres d'en haut mais innover "dans la responsabilité à l'égard de l'ensemble et dans l'ouverture à l'ensemble".

Je pense qu'en cette semaine de l'unité, il est à la fois utile de rappeler les limites mais important de stimuler toutes les initiatives. Toutes ces rencontres qui permettent qu'au delà des discours nous percevions la richessse de nos propres chemins. Non pas pour renier nos différences, mais pour percevoir à quel point, il y a dans chaque homme, une parcelle du Verbe qui s'agenouille et qui tend à l'unité...

(1) d'après Joseph Ratzinger, ibid p. 335-340

Autres liens sur ces thèmes : Oecuménisme Unité Dialogue Ratzinger Chemins de dialogue Prière pour l'unité

19 janvier 2006

Les conditions d'une communauté

Pour que la communauté reste ecclésiale, il faut que s'instaurent ces allers retours entre le haut et le bas, que l'échellon local reste lié à l'échellon diocésain mais aussi au niveau de l'église toute entière.
Et je crois que notre Eglise prend doucement la direction de cette ouverture, dans la dynamique de la réception de LG 37, même s'il reste encore un long chemin à parcourir pour que la brebis perdue accède à sa vocation de membre à part entière dans l'Eglise.
C'est là pourtant un chemin pleinement évangélique et me rappelle cette vieille femme du temple, qui par son obole avait son nécessaire. Chacun a reçu des talents. Nous sommes tous appelés, à la hauteur de ce que nous avons reçu à avancer dans cette direction...

18 janvier 2006

Le droit au sacrement

Le droit des fidèles aux sacrements est à la fois une vue "trop individualiste du fonctionnement mais d'un autre point de vue cela constitue un rappel important de la valeur que possède devant Dieu chaque croyant en tant que personne. La question du Salut est une question personnelle." (1)

Je pense qu'avant de décider que tel ou tel n'est pas "mur" pour le sacrement, il faudrait y réfléchir à deux fois. En toutes hypothèses nous ne serons jamais dignes d'être un signe efficace de l'amour du Christ, alors laissons à Dieu le jugement et cherchons à accueillir les brebis perdues, ne fermons pas la porte à ceux qui restent en chemin. D'ailleurs, avons nous trouvé la porte de sortie ?

(1) d'après Joseph Ratzinger, ibid p. 333

NB : Ce qui me frappe en ce début de la semaine pour l'unité, c'est notre difficulté à être signe, à être lieu d'unité. Je ne peux concevoir ce blogue par exemple comme un lieu de revendication qui exploite cette nouvelle capacité d'expression pour en faire le lieu d'une revendication personnelle, de communautarisme primaire. L'écriture est pour moi bien au contraire un lieu de cheminement intérieur que j'aime partager un peu, pour voir si mes balbutiements font hurler mes frères en humanité... Et en cela je suis allergique à ces jugements trop rapide, à ce moralisme sec qui classe et caractérise les idées et les personnes. Le drame est réel, mais il intervient au sein d'un monde complexe. Et chaque personne est digne de respect, même si l'aveuglement où l'erreur apparente semble troubler ses pas.

Balises : Communion unité jugement Ratzinger

17 janvier 2006

Projet n°290 - Ukraine, quotas...

Après le n°289, le N°290 de la revue Projet du Ceras amène son lot d'interrogations et d'analyse. Surprenant qu'avec cette revue on touche autant au réel, au coeur des problématiques d'aujourd'hui.
Projet est au coeur de l'actualité internatioanale et sociale de notre temps :
- L'Ukraine,
- Les quotas pour immigrés,
- Le respect de la personne,
- Que faire dans nos banlieues...
- La presse sous pression...
Encore un grand cru... A lire et relire...
Renseignement et abonnements...

Prendre le temps...

Prendre le temps de s'arrêter, de réfléchir, ne pas se laisser entraîner par le feu de l'action, par la course à la productivité, par le tout tout de suite mais se laisser habiter par autre chose, un ailleurs, une lente découverte au fond de soi d'un appel, d'une parole.

Se laisser habiter par une présence, discrète, respectueuse.

Prendre le temps pour laisser venir Dieu.

Parcourir, méditer sa parole.

S'arrêter pour qu'il vive en nous.

Communauté - III (Succession et héritage)

La succession apostolique est le "signe extérieur de la validité de l'Eucharistie".
Le contenu de la catholicité c'est l'apostolicité. A défaut l'Eucharistie devient un repas communautaire, le lieu où se réalise la communauté en y trouvant le symbole de l'action réciproque de ses membres, une organisation qui décide d'elle-même et ne peut plus alors proposer que des fonctions et non plus de véritables vocations (1)
La communauté est constituée par l'appel de la Parole de Dieu certes mais la Parole de Dieu n'est pas libre et sans attache. (2)

Il nous faut donc vérifier à chaque fois que nos actes, notre pensée, nos actions sont au service de la communauté et se laisse éclairer par ce qu'elle a construit dans le temps par la tradition non pas comme un poids qui nous contraint à nous conformer à un carcan figé mais comme un héritage. Je pense que c'est dans la méditation de l'héritage que nos chemins peuvent être des chemins de libération et peuvent nous conduire jusqu'à dire, "Que ta volonté soit faite", librement et sans contraintes. Parce que cet héritage nous libère des servitudes de l'aujourd'hui, des esclavages de nos passions séculières. Ce n'est pas sombrer pour autant dans la loi du rétroviseur qui dirait "avant c'était mieux", mais c'est avancer sans renier le fait qu'avant nous une multitude de croyants ont été traversé par le souffle de l'Esprit et nous apportent ce que nous ne pourrons jamais trouver seul. Le passé est un vecteur de l'Esprit. Vouloir le contourner, c'est peut-être se laisser aller à l'orgueil...
(1) d'après Joseph Ratzinger, ibid p. 328-330
(2) ibid p. 331

Balises : Communauté tradition héritage liberté Ratzinger

16 janvier 2006

Communauté - II

Le concept de communauté luthérienne a donné lieu dans l'Eglise à un concept de communauté comme le lieu ou l'Eucharistie est présidée. Mais souligne J. Ratzinger, "Le Seigneur ne surgit pas de ce que la communauté a de personnel, il ne peut venir que de l'extérieur, comme celui qui se donne. Et ce Seigneur n'est jamais qu'un seul, non divisé. Le recevoir cela signifie déjà par conséquent entrer en unité avec les autres et là où cela n'a pas lieu, c'est à lui qu'on ferme la porte. Cela signifie que l'unité avec toutes les autres communautés n'est pas quelque chose qui viendrait ultérieurement à l'Eucharistie, où même n'y viendrait pas, mais elle est au contraire un élément constitutif intrinsèque de la célébration eucharistique. L'unité avec les autres est le fondement intrinsèque de l'Eucharistie." Célébrer l'Eucharistie, cela signifie donc entrer dans l'unité de l'Eglise universelle."(1)
Ce texte chatouille notre tendance à répéter que si deux ou trois sont réunis en son nom, il est au milieu d'eux, mais à tête reposée je pense que cette mise au point est sage et constructrice d'une plus grande unité au delà des chapelles et de l'individualisme qui habite souvent notre conception occidentale de la catholicité.

(1) d'après Joseph Ratzinger, ibid p. 328

15 janvier 2006

Communauté

Lumen Gentium au nº 26 souligne que l'Eglise est "présente en tous les légitimes groupements locaux de fidèles qui unis à leur pasteurs, reçoivent dans le Nouveau Testament, eux aussi le nom d'Eglises.... Chaque fois que la communauté de l'autel se réalise en dépendance du ministère sacré de l'évêque, se manifeste le symbole de cette charité et de cette unité du corps mystique sans laquelle le salut n'est possible".
Cette affirmation repose cependant sur le lien avec l'évêque. Même si ce dernier ne doit pas être de l'ordre d'une obéissance aveugle, il convient de souligner que notre Eglise n'aura son sens d'universelle, c'est-à-dire de catholique que lorsque l'unité et la réalité d'un lien seront maintenues. A défaut, nous construisons des chapelles qui n'ont pas d'avenir.

Certes l'Esprit souffle où il veut.
Certes quand deux ou trois sont réunis au nom du Christ, il est présent.

Mais ne sortons pas ces affirmations de leur contexte. On aboutirait à une guerre de chapelle et finalement, on peut se demander alors, si nous serions véritablement en Christ... Il vaut bien une douloureuse fidélité à une insouciante liberté. Le sujet est délicat, mais il mérite réflexion...

Balises : Communauté Evêque Lumen_Gentium Vatican

14 janvier 2006

Prêtre médiateur

Il est médiateur mais comme serviteur du Christ. Ainsi J. Ratzinger invite-t-il à "ne pas construire un être à coté de lui, mais seulement en lui" (1) Evoquant le conflit entre Augustin et l'évêque donatiste Parménien, Augustin rappelle que ce n'est pas l'évêque qui est médiateur, c'est le Christ. Il faut ainsi "relativiser l'importance du ministre et manifester sa dignité secondaire en face du primat absolu du Christ" (2) Dénoncer par là ces exigences de sainteté dont saint Augustin souligne le caractère pharisaïque : "dans le même temple ont prié pharisien et publicain". En cela ajoute Ratzinger, il faut se méfier des inventions personnelles où l'on se surestime et se donne une importance que l'on n'a pas. "Si je vais à l'Eglise c'est pour rencontrer non pas ce que moi, ou celui-ci ou celui-là nous avons inventé, mais ce qui nous est donné comme la foi de l'Eglise présente à travers les siècles et qui peut nous soutenir tous. Exprimer cette foi, cela donne au prédicateur, fût-il minable, le poids des siècles (...) le prêtre manquera toujours sa mission s'il veut cesser d'être un serviteur, un envoyé qui sait qu'il ne s'agit pas de lui mais de ce que lui même peut recevoir" (3)

Outre une réflexion et un message pour les prêtres, cette analyse nous renvoie à notre propre regard. Celui que l'on porte au ministre du sacrement, pendant la consécration. Comme je l'évoquais précédemment, cela nous permet de voir en l'homme le Christ qui n'est pas seulement présent dans l'Eucharistie mais en l'homme par une tradition apostolique et pneumatique, c'est-à-dire que nous ne sommes en réalité pas seulement en train de faire mémoire de la Cène, mais de l'actualiser dans l'aujourd'hui de nos vies. Le rendre présent en toutes choses, habiter en Lui. Etre en Christ... Tout un programme...

(1) d'après Joseph Ratzinger, ibid p. 315
(2) et (3), ibid pages 316 et 317

13 janvier 2006

Prêtre, quel héritage..

"Comme le Père, moi aussi je vous envoie". Pour J. Ratzinger, "la médiation repose ici sur l'abnégation de l'envoyé qui se tient entièrement derrière le message et derrière celui qui l'a envoyé, et qui transmet non pas lui-même mais l'autre. La médiation implique ici chez un homme la désappropriation de soi pour laisser passage à un autre."(1)
J'ai découvert ainsi que symboliquement, ce n'était plus l'évêque qui célébrait l'eucharistie, mais que par le geste où il se décoiffe, il manifeste ainsi, qu'à travers lui, c'est le Christ qui devient présent. Cette image rejoint mes recherches sur le décentrement. Comme le prêtre doit s'inscrire dans cette ressemblance, cela implique aussi pour nous laïcs une "imitation", dans tout ce qui peut faire de nous, non pas une icône du Christ, mais une invitation à celui dont nous ne sommes pas à dignes de dénouer les sandales.

(1) d'après Joseph Ratzinger, ibid p. 307

Un an déjà...

Un petit bilan...
En reprenant dans ce fil, des citations d'un tiers, je me laisse conduire sur un chemin, au delà de là des lieux où je serais allé tout seul. C'est peut-être là le travail d'un décentrement qui s'amorce. Non que j'adhère systhématiquement de tout mon être à ce que dit un autre, mais parce que la vérité est parfois ailleurs que là où je pensais aller. C'est ce cheminement qu'il me semble intéressant de partager... Cette parole d'un tiers qui nous introduit à l'écoute du Tiers. Que ces tiers qui m'ont accompagné sur le chemin de ce blog depuis un an se nourissent eux-mêmes d'une tradition vivante, qu'ils soient habités par fois par la kénose discrète de l'Esprit dans leurs vies, comme je le sens parfois effleurer mes propres pas, c'est ce qui m'engage à poursuivre le chemin. En espérant qu'il soit aussi lumière pour d'autres...

Quelques stats :
- 320 billets sur chemins de lecture,
près de 500 billets au total en comprenant les autres blogs...
- 1200 pages vues en décembre
Peu de commentaires...
Mais ce ne sont pas des sujets d'actualité
et j'avoue ne pas faire d'effort pour être toujours limpide...
Si vous appréciez, merci cependant de me le faire savoir...
Peut-être en laissant un mot anonyme sur ce billet...
Ou à mon mail public chdcpm CHEZ yahoo.com

12 janvier 2006

Médiateur - III

La médiation est exclusive car inclusive. Elle est l'unique médiation réelle entre l'être humain et Dieu, en sorte que toutes les médiations à côté d'elle ne méritent plus ce nom. Jésus exclut toute autre médiation vers Dieu parce qu'il est capable d'inclure tout en lui, parce que sa médiation est valable pour tous les lieux et pour tous les temps (1)
Peut-être qu'une manière de comprendre est d'affirmer que Dieu est amour, et que de fait, c'est dans l'amour infini du Fils, qui révèle celui du Père que tous nos amours finis trouvent une médiation. Nier cela serait se prendre pour Dieu, prétendre dépasser l'amour du Fils et donc nier sa médiation.

(1) d'après Joseph Ratzinger, ibid p. 304

11 janvier 2006

Médiateur - II

"L'ensemble de l'ordonnance cultuelle de l'Ancien Testament restait dans le domaine de la sarx (chair), c'est à dire de la réalité intérieure au monde, elle n'atteignait pas le domaine proprement divin, le domaine du pneuma. Elle restait donc dans l'ordre des images (Hb 10,1) et n'arrivant pas jusqu'à la réalité même. Le culte tout entier n'arrivait pas à transpercer pour ainsi dire le mur des images : il représentait mais ne réalisait pas. Seul le Christ qui se donne sur la Croix fait éclater les images en mourrant de la mort d'un supplicié. Il ne traverse pas un voile symbolique, mais il transperce le voile réel, le voile de la chair, mur de séparation de notre existence terrestre et entre par elle dans l'autre monde, en présence de la majesté céleste du Dieu vivant. (1) On dépasse là les quelques réflexions sur le voile de la chair déjà esquissée plus haut. Je me demande même s'il ne faudrait pas paraphraser ce texte sur la place du sacrement de mariage dans la médiation du Christ ? Que fait-on de notre sacrement ? Reste-t-on dans le domaine de la chair où introduit-on un lien vers le Christ et sa médiation. A argumenter...
(1) d'après Joseph Ratzinger, ibid p. 303

10 janvier 2006

Médiateur - I

Le mot n'apparaît que six fois dans le nouveau Testament. C'est donc un concept périphérique et théologique. Et pourtant,...
Nous allons y revenir...

09 janvier 2006

Cathédrales

Une cathédrale, simple bâtiment n'est rien. "Elle ne devient cathédrale que par les hommes qui construisent l'espace de l'âme, qui des pierres fait une cathédrale et par là maintiennent ouvert l'appel infini aux hommes, appel sans lequel étouffe l'humanité de l'homme. "L'humanité n'a pas besoin de prêtres qui se battent pour leurs droits et pour leur émancipation (...) elle a besoin de "serviteurs de la cathédrale" dont la vie désintéressée et pure rende Dieu crédible et qui par là rendent l'homme à nouveau crédible. Telle est la voie étroite..." (1)

Pour un humble constructeur d'une cathédrale sur le net, c'est un symbole intéressant...

(1) d'après Joseph Ratzinger, ibid p. 298

08 janvier 2006

Accueil et kénose...

L'essentiel du kérygme est non seulement dans la kénose mais aussi dans l'accueil de l'homme, lequel, "dans l'homme-Dieu devient capable de répondre, précisément en tant qu'homme, et peut dans le Christ devenir à son tour sacrifice. (1)
Dieu s'anéantit et l'homme se sacrifie, double sacrifice en un sacrifice unique.
Cette double kénose qui rejoint celle de l'Esprit dans l'écriture, si j'utilise l'analyse de Soloviev par Hans Urs von Balthasar, traduit cette infinie tendresse de Dieu qui ne veut en rien froisser notre liberté et se met à genou devant l'homme, jusqu'à ce geste incomparable du lavement des pieds... En ce jour de l'épiphanie, il y a de quoi nous laisser fléchir le genou, comme le faisait Etty Hillesum, comme poussé par une force intérieure...

(1) d'après Joseph Ratzinger, ibid p. 293

Balises : Balthasar / Hillesum / Soloviev

07 janvier 2006

Relativiser la Cité de Dieu

Augustin a introduit le concept de la Cité de Dieu dans un contexte très particulier où dans chaque ville un autel se dressait contre un autre autel et l'Eglise était tiraillée entre donatistes et catholiques. Dans ce contexte "la véritable Eglise consisterait donc pour lui en ceux qui se rassembleront définitivement à l'appel de Dieu, ceux qui sont du nombre des élus". Par rapport à ce contexte Joseph Ratzinger affirme que "si l'état actuel de telle ou telle assemblée ne correspond pas à la communauté de la fin des temps, pourtant la communion ecclésiale est un degré préalable indispensable de la communauté à venir : l'appartenance définitive à l'Eglise célébrant l'Eucharistie est le signe de l'élection" (1)

Cette affirmation est à méditer à l'aune des billets précédents. Et elle interpelle le coeur même de nos cheminements propres, de chaque pas que nous faisons en route vers cette cité eschatologique...
(1) d'après Joseph Ratzinger, ibid p. 288

06 janvier 2006

Communion... ?

L'Eglise est communio. Il ne peut y avoir d'Eucharistie sans lien ecclésial. Ce n'est pas un groupe d'amis mais une Eglise. Et c'est vrai est que nous avons souvent la tentation de dire qu'il est présent, parce que deux ou trois sont réunis en son nom. Même s'il s'agit d'une parole d'Evangile, le prendre au pied de la lettre, c'est justifier ce qui pourrait être n'importe quoi. Sa présence n'est pas de notre fait, elle dépend d'une fidélité à l'ensemble du texte, dans sa version polyphonique, dans l'héritage d'une tradition, mais aussi de réalité de nos coeurs et de notre ouverture réelle à sa présence. Dieu n'est pas ce que nous voulons qu'il soit, il est quand nous quittons nos vouloirs finis pour accueillir l'infini de sa présence.... "L'individualisation de la messe, son éloignement par rapport à l'unité du mémorial, et par là le caractère privé qu'elle a revêtu ont été un amalgame entre la messe et les honoraires,(...) la messe devient une unité privée de gens pieux (et aussi de gens qui ne le sont pas) qui y traitent avec Dieu de leurs péchés privés" (1) Ainsi l' existence chrétienne privée se retire du côté du rite, tandis que l'Eglise se maintient dans l'ordre légal. Où est alors la communio ? Même si Joseph Ratzinger décrit la situation au Moyen Age, on pourrait en tirer des parallèles sur la situation actuelle et méditer sur l'unité qui nous anime dans la fidélité à la communion apostolique.

(1) d'après Joseph Ratzinger, ibid p. 286

05 janvier 2006

La place du Magistère

Pour J. Ratzinger, le Magistère revendique le droit d'initiative "A la confusion d'une Eglise sans consensus, il a à dire la parole qui a le droit d'exiger le consentement de tous". (1).
Et je pense que cette affirmation est cruciale, même si elle est douloureuse pour de nombreuses personnes. Si l'unité n'était plus, si nous allions vers un populisme chrétien, nous perdrions ce qui est contre vents et marées notre force principale : la fidélité et l'unité d'une difficile succession apostolique, que l'on ne doit pas afficher comme titre de gloire, mais comme trace de ce qui est vie en nous, en dépit de tout ce que nous faisons contre elle, en dépit de nos faiblesses. Sur la Pierre d'un triple reniement, le Christ a fondé son Eglise...
(1) d'après Joseph Ratzinger, ibid p. 263

03 janvier 2006

Eglise et totalité

"Le caractère pleinement concret de l'Eglise ne signifie pas que tout le reste ne puisse être non-église." Le signe "d'égalité n'est pas mathématique". L'Esprit saint ne peut être ramené de force à un signe mathématique même là où il s'attache et se donne concrètement. (1)

Je ne pense pas que l'on aille plus loin sur la piste rahnérienne des "chrétien anonymes" mais cette phrase fait raisonner en moi des éléments lus chez Lévinas, dans "Difficile Liberté"... Il était question de cette facheuse prétention des chrétiens à vouloir détenir le monopole de la liberté. Je pense que lorsque l'on évoque l'unité des chrétiens, il est important de garder cette ouverture à ce que l'autre peut nous apporter. Non que nous puissions renier ainsi notre foi, mais parce que cette ouverture est pour moi évangélique... Elle rappelle la parabole des petits chiens qui se nourissent des miettes et qui parfois dépassent notre propre entendement...
(1) d'après Joseph Ratzinger, ibid p. 259

02 janvier 2006

Unité - III

Dans l'étude fondamentale que Vinzenz Pfnür a publié en 1975 : "Annerkennug des Confession Augustana durch die catholische Kirche ? Zu einer aktuellen Frage des katolisch-lutherischen Dialogs, on peut se demander si la Confession d'Augsbourg peut être un chemin possible pour une unité ? Non pas pour opposer Luther ou Mélanchton mais pour dépasser les controverses...
Cependant cette approche est délicate, ne serait-ce parce qu'un texte de confession n'a pas de valeur de fait, ni un caractère obligatoire d'enseignement. "La sola scriptura de Luther tend à ce résultat qu'un enseignement ecclésial n'a pas d'autres qualifications théologique que celle d'une interprétation exacte de l'Ecriture et reste de ce fait toujours révisable en fonction d'une meilleure interprétation de l'Ecriture". (...) "Avant de reconnaître la confession d'Augsbourg par l'église catholique il faudrait une reconnaissance de cette dernière par les protestants ce qui renvoie à là place de "l'Eglise dans la foi"... (1). Et cette reconnaissance protestante serait un évènement créateur d'une réalité oecuménique" (2), un espace ecclésial à construire.
En conclusion, il s'agit pour J. Ratzinger d'un sujet erroné. On ne peut reconnaître la confession d'Augsbourg mais l'on est appelé plutôt à favoriser "un dialogue sur la structure théologique et ecclésiale des confessions luthériennes et leur compatibilité avec l'enseignement de l'Eglise" (3)

Je crois que l'enjeu est peut-être interne à la confession protestante, qui en se dispersant n'a pas forcèment l'unité, si fragile mais lieu de conversion intérieure qui caractérise le catholiscisme...
(1) d'après Joseph Ratzinger, ibid p. 250
(2) ibid p. 251
(3) ibid p. 256

31 décembre 2005

Le luxe de la division des chrétiens...

Athénagoras : "l'homme moderne et le monde ne peuvent plus s'offrir le luxe de la division chrétienne, des raisonnements et des réserves qui ne sont plus inspirées par l'évangile, des discussions académiques confortables et sans fin". Déclaration du patriarche à l'occasion du premier anniversaire de la levée de l'anathème. (1)

Je pense que nous devons tout faire pour mettre en place cette unité, à commencer par la conversion de notre regard sur les autres et au delà de ce qui est le fondement de notre foi...

(1) cité par Joseph Ratzinger, ibid p. 242

30 décembre 2005

Vers les orthodoxes...

Paul VI le 20 septembre 1963 écrivant au patriarche Athénagoras citait Philipiens 3, une parole que le patriarche reprendra dans un texte décisif à Noël 1965 (2 Co 5,18) : "ce qui était vieilli a disparu, voici que du neuf à ressurgi" (1)
Je crois que dans cette intuition doit reposer nos efforts. Certes cela reste périlleux, car nous sommes dépendants de nos évolutions respectives, de la construction de nos traditions qui constituent notre propre unité, et en même temps, il subsiste au delà, une unité plus grande, que nous partagions au temps des Pères de l'Eglise et avec laquelle nous devons faire du neuf. Cela passe bien sûr par une purification de notre mémoire et un pardon véritable et partagé. Comme un vieux couple qui partage la même origine de désir, mais qui doit secouer tout ce qui masque leur élan initial.
(1) d'après Joseph Ratzinger, ibid p. 229 à 232

A méditer...

29 décembre 2005

Unité ?

En complément du billet précédent, un peu pessimiste, je tiens ici à souligner la volonté clairement afficher d'avancer dans ce difficile chemin de l'unité :
On peut "se demander avec encore plus d'insistance si la permanence de la division est justifiable, car ce n'est l'unité qui a besoin d'être justifiée mais la division." (1).
Il semble plus important en effet d'entrer à mon avis dans une orientation de pensée et d'action qui respecte l'attitude oecuménique : l'autre dans sa recherche de ce qui est l'essentiel du christianisme ; attitude pour laquelle "l'unité est un bien prioritaire qui exige des sacrifices, tandis que la séparation a besoin d'être justifiée en chaque cas". (2)
Joseph Ratzinger va plus loin en opposant "Au chauvinisme ou confessionnalisme de la division" (...) "une herméneutique de l'union qui fait une lecture de la confession en s'orientant dans le sens de l'union." Pour lui deux attitudes s'opposent :
a) "un chauvinisme confessionnel qui s'oriente, en définitive, non d'après la Vérité mais d'après l'habitude et qui fixé dans ce qu'il a de propre, s'attache avant tout précisément à ce qui est orienté contre les autres
b) de l'autre côté, on a un une indifférence de la foi qui voit des obstacles dans la question de la vérité, (...) en fait une alliance de surface (...) porteuse de nouvelles divisions
.
La solution serait pour lui dans "une foi en recherche de l'unité" qui se laisse purifier et approfondir en vue de l'atteindre. Cette foi "exige de haut dépassement et impose le plus extrême dépouillement, réclamant de lui une patience inépuisable et la disponibilité pour une purification et un approfondissement toujours nouveaux". "Le christianisme repose sur la victoire de l'invraisemblable : "sur l'aventure de l'Esprit Saint qui conduit l'homme au dessus de lui et qui précisément par là le ramène à lui-même. (3)
(1) - (2) - (3) d'après Joseph Ratzinger, ibid p. 223- 226-227

28 décembre 2005

Les limites d'un oecuménisme hâtif...

Pour J. Ratzinger, un concile véritablement oecuménique pourrait bien fédérer un pluralisme et le conduire à l'universalité des chrétiens mais il n'y aurait pas là une véritable union et l'unique dogme commun serait celui de son impossibilité. On n'arriverait pas à l'union de l'Eglise mais à la renonciation définitive de l'unité... (1).
Je dois dire qu'au delà de cet extrait un peu court, la lecture de ses pages sur l'histoire des essais de rapprochement au cours des 50 dernières années est saisissante et instructive... Le chemin est long et escarpé au delà de la bonne volonté des uns et des autres, il y a effectivement quand on y réfléchit des enjeux pas simples, en particulier face à la disparité du protestantisme...

(1) d'après Joseph Ratzinger, ibid p. 220

27 décembre 2005

Noël vers Pâque, aboutissement

Depuis ce petit enfant livré jusqu'à Pâque, on progresse dans la révélation jusqu'à assister à l'aboutissement d'une Pâque définitive qui révèle le sens de l'histoire. C'est l'histoire d'un exode. Elle commence avec Abraham par l'invitation à sortir et cela reste continuellement son mouvement propre qui atteint à sa véritable profondeur dans la Pâque de Jésus-Christ : dans l'agape eis télos, dans l'amour radical qui va jusqu'à l'exode total hors de soi-même, à la sortie de soi pour aller aux autres jusqu'au don radical dans la mort. "Je m'en vais et je viens vers vous" (Jn 14, 28) (1) Notre vie n'a de sens que dans ce décentrement, ce quitte ton pays pour te trouver toi-même, mais ailleurs, en Christ, dans l'amour total qui n'est pas en toi... C'est peut-être ce que Hb 10,20 décrit comme le "passage au travers du voile de la chair". Est-ce pour autant une désincarnation ? Non, c'est en un sens une transfiguration qui nous serait demandée. Purification pour devenir être de lumière ? Décentrement pour une liberté nouvelle, au delà de ce qui nous retient hors de l'amour véritable. On voit dans ces balbutiements la difficulté même d'expression, la fragilité d'un excès de spirituel et l'importance, en même temps de cette ek-stase... "hors de soi pour se trouver soi-même" (2).
(1) d'après Joseph Ratzinger, ibid p. 210
(2) cf. J. Moltmann Theologie der Hoffnung, München, 1966 (5ème édition).

23 décembre 2005

Tout a changé

C'est à la fois une aporie chrétienne et une réponse chrétienne : rien n'a changé pour le monde et pourtant tout a changé. Il y a transformation du concept du Salut impliquée dans la diastase de point central et de fin, du télos et du péras comme l'exprime le cardinal Daniélou.
Et c'est peut-être en cela que Noël est plus qu'un conte merveilleux. Il est la manifestation première de la kénose d'un Dieu qui se fait petit enfant, être de chair fragile et pourtant rupture dans la chaîne implacable de la violence et de la mort. Le bruit d'un fin silence dans la violence d'un monde qui se déchaîne... et dont le massacre des saints innocents sera le premier signe.

22 décembre 2005

L'agir d'abord

La priorité de l'actio sur le Verbum est essentielle. Dieu a agi avant que l'homme le cherche...
"La résurrection d'entre les morts était attendue par Israël comme la conclusion de l'histoire, donc, au sens le plus littéral du mot comme eschaton, comme l'ultime action de Dieu" (1) Mais, j'ajouterais, elle n'a été que partielle, pour nous laisser le temps de goûter/désirer à sa présence.
Dans cette résurrection, "le cadre de l'histoire est dépassé, au dessus de l'histoire et ancré sur elle". (2) La résurrection est introduite dans l'histoire et nous sommes invités en quelque sorte à croire à l'eschaton au sein de l'histoire, à l'historicité de l'oeuvre eschatologique de Dieu. "La mort du Christ, la mort de Dieu provoquée par l'homme met en lumière avec l'effrayant effet d'un éclair l'épouvantable puissance de destruction de la méchanceté humaine, de la subversion des valeurs humaines comme la justice ou la piété au nom duquel Jésus a été condamné à mort. Mais cela signifie que Dieu maîtrise le passé de l'homme - le péché - en invitant à regarder vers l'avenir - vers le Christ (...) eschaton de l'histoire". (3)
De cette analyse surgit "une ligne de l'histoire du salut qui se prolonge encore et se situe à présent entre les deux signes du "déjà" et du "pas encore".
Je rejoins ce qui m'avais frappé également dans la thèse de R. Girard (cf. "Des choses cachées depuis la fondation du monde"). Ce que l'incarnation démontre ce n'est pas un Dieu qui assoiffe son désir de justice, mais bien au contraire, la mise au pilori du tout-amour.
Et c'est en cela qu'un renversement de l'histoire est rendu possible.
(1) d'après Joseph Ratzinger, ibid p. 207
(2) ibid p. 208
(3) p. 209

21 décembre 2005

Dieu Immuable... ? - II

Lorsque J. Ratzinger insiste sur le primat de l'histoire sur la métaphysique, sur toute la théorie de l'essence et de l'être, ce primat est mis en évidence par le fait que "l'image même de Dieu est soustraite à la simple doctrine de l'ousia". Il me semble que c'est ici que se situe la frontière décisive entre le concept du Dieu de la Bible et celui des Pères, ce qui constitue la difficulté constamment soulignée de la fusion patristique des pensées grecques et biblique et met en évidence une tâche dont la théologie chrétienne est loin d'être venue à bout. Pour le concept grec de Dieu l'essentiel est que Dieu est l'être pur immuable et que par conséquent il est agissant en aucune façon; son immutabilité absolue inclut qu'il s'enclose en lui-même, qu'il soit exclusivement tourné vers lui-même sans relation avec l'être mouvant (1). Pour le Dieu biblique, si je le comprends bien, la relation et l'agir sont plus essentiel. En cela création et révélation sont les deux propositions de base à son sujet. On peut ainsi dire que l'être ne "nous est pas accessible autrement que dans son agir." (2)
Cette vision rejoint ce que je cherchais depuis longtemps et qui me restait encore en porte à faux par rapport à ce que j'avais lu chez Thomas d'Aquin. J'y retrouve des éléments appréciés chez Varillon, notamment dans sa vision un peu iconoclaste mais combien éclairante de la souffrance de Dieu

(1) cf. Aristote, Politique 1325b 28 et Métaphysique 1074b, 21-35
(2) d'après Joseph Ratzinger, ibid p. 206

19 décembre 2005

Une brisure...

"La puissance de la mort, qui est la constante caractéristique de l'histoire a été brisée en un certain point par la puissance de Dieu et par là, une espérance toute nouvelle a été infusée dans l'histoire". (1)
C'est le nouvel Adam qui bouleverse notre histoire. Dieu s'est fait chair. Telle est notre foi.
(1) d'après Joseph Ratzinger, ibid p. 206

18 décembre 2005

Liberté fragile - II

Pour Joseph Ratzinger, le "concept central d'une philosophie et d'une théologie chrétienne de l'histoire devrait être la liberté, la liberté réelle qui inclut la non déductibilité et exclut par le fait même la cohérence parfaite de tout système de pensée; (...) Jésus-Christ avènement de la nouveauté et de l'imprévisible". (1) Si Dieu pouvait être pensé, déduit, il ne serait plus lui-même un être libre. On retrouve ce qui a déjà été évoqué largement dans ce blogue, à propos des liens entre liberté finie et infinie, à partir notamment des textes d'Urs von Balthasar... "La liberté a alors à faire dans chaque cas avec l'amour et l'amour avec le salut... Cela signifie ensuite que l'homme trouve le salut non pas dans un accès réflexe à lui-même, mais au delà dans la réflexion, dans un arrachement à lui-même, non dans une permanence en lui-même mais dans une sortie de lui-même. Cela signifie qu'en acceptant l'autre, le particulier, ce qui lui semble non nécessaire et libre, l'homme trouve la Totalité et le Vrai". (2)
J'aurais pu écrire ces phrases dans mes billets sur le décentrement... mais je m'incline devant cette ouverture à l'altérité... et je trouve là une consécration à cette recherche difficile sur la raison, l'intelligence de la foi, non comme une seule intelligence mais comme à travers l'acte de recevoir une possibilité d'être éclairé par l'autre.
(1) et (2) d'après Joseph Ratzinger, ibid p. 189

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17 décembre 2005

Liberté fragile

La faiblesse du concept rahnérien serait une conception de la liberté trop axée sur l'auto-réalisation, qui confrontée à la liberté divine conduirait à l'impression que Dieu agit seul. A travers cela on aboutit pour J. Ratzinger à une pré-destination. La Totalité rahnérienne n'est pas pour lui ouverte, à la différence d'une tension spirituelle qui doit être absolument une synthèse ouverte". (1) Mais où se trouve l'ouverture... Dans une fidélité à la Tradition, dans une quête incessante à travers la science théologique, où finalement peut-être dans ce décentrement qui me questionne depuis si longtemps, ce pas en avant dans l'inconnu de Dieu... ?

(1) d'après Joseph Ratzinger, ibid p. 188

Ek-stase... Dépassement

Pour J. Ratzinger, la direction à prendre pour dépasser Rahner serait "une spiritualité de conversion, de l'ek-stase, du dépassement de soi, qui est bien aussi un concept fondamental de Rahner "mais qui perd dans sa synthèse son sens concret.
Rahner a voulu trop. A l'inverse, Hans Urs von Balthasar a défini son programme d'une théologie de l'histoire en lui donnant le titre "le tout par fragments" pour bien souligner dès l'abord qu'il n'est pas donné à l'homme de voir et de lire le tout en lui-même, mais qu'il peut que "le pressentir en fragments dans ce qu'il a de positif et de particulier". (1)
La lecture de ces deux grands théologiens du XXième siècle qui marque ma vie depuis deux ou trois ans et cette écriture s'éclaire petit à petit à travers cette prise de distance par un tiers... Elle interpelle au delà de la lecture d'un mot à mot où l'on reste marqué par un certain mimétisme... Je pense que la vérité se trouve dans cette tension, dans cette recherche hyperbolique entre ce qui est révélé et ce qui peut traverser notre quête de l'intérieur, comme ce dépôt insaisissable d'un souffle fragile...

(1) d'après J. Ratzinger, ibid p.186 et 187

15 décembre 2005

Que tous soient un...

Les crises ne peuvent être dépassées que par la solidarité de tous les chrétiens. C'est justement pour cela que le dialogue oecuméniques est maintenant plus nécessaire qu'autrefois. Nous les chrétiens, ne devons nous pas apprendre de ceux qui sont loins de l'Église que le dialogue est le seul chemin pour résoudre les différends et que c'est seulement ensemble que nous pouvons affronter les grandes tentations qui attaquent les fondements même de la foi ? Personne ne peut s'enfermer dans son autosuffisance. Chaque chrétien, chaque confession, a besoin de tous les autres chrétiens et de tous les hommes, même si dans son Èglise il témoigne de la plénitude de la vérité. Il faut bien avoir conscience que la division des chrétiens est un péché contre l'Esprit Saint et qu'elle est le plus grand obstacle sur le chemin de la conversion du monde au Christ. Le Sauveur a prié pour que tous soient un afin que le monde croie (Jn 17,21).
Métropolite Seraphim, communication à Bucarest en 1998, cité par Magnificat, nº 132, novembre 2003

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14 décembre 2005

Nouveauté...

La phrase de K. Rahner "Celui qui accepte son existence ... celui-là dit oui au Christ (ibid p. 225ss) contredit la nouveauté du christianisme et réduit la libération chrétienne à une libération illusoire. (1)

Il ne s'agirait pas d'accepter sa condition comme un Job moderne, mais d'entrer dans une tension, qui va au-delà...
(1) d'après J. Ratzinger, ibid p. 185

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13 décembre 2005

Un fil rouge

Il n'y a pas de bon choix, ni de choix facile. Notre vie est toujours plus complexe et fragile dans un monde où les répères sont flous ou multiples. Je pense que seule une prise de distance, un temps de réflexion, un temps d'éclairage et de prière nous permet de trouver ce difficile équilibre.
La lecture d'un tiers aide à ce cheminement même si elle nous dérange dans nos certitudes. C'est ce que j'essaye de vous faire partager depuis près d'un an... J'espère que cela vous est utile... mais le petit nombre de retour m'interpelle. Bonne préparation de cet avénement...

12 décembre 2005

Madeleine Delbrel

"Seigneur, révélez-nous le grand orchestre de vos desseins, où ce que vous permettez jette des notes étranges dans la sévérité de ce que vous voulez. Apprenez nous à revêtir chaque jour notre condition humaine comme une robe de bal, qui nous fera aimer de vous tous ses détails comme d'indispensables bijoux. Faites nous vivre votre vie, non comme un jeu d'échecs où tout est calculé, non comme un match où tout est difficile, non comme un théorème qui nous casse la tête, mais comme une fête sans fin où votre rencontre se renouvelle, comme un bal, comme une danse, entre les bras de votre grâce, dans la musique universelle de l'amour. Seigneur, venez nous inviter..." (1)
Ce texte entre en raisonnance avec tout ce que j'écrivais sur l'harmonie trinitaire, la danse des personnes divines, à laquelle nous sommes conviés, par l'Esprit et en Christ.
Madeleine Delbrel, Nous autres gens des rues, p. 91-92, Seuil

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10 décembre 2005

Pères de l'Eglise

"La fréquentation des Pères n'est pas un simple travail de catalogue de musées du passé. Les Pères sont le passé commun de tous les chrétiens et c'est dans la redécouverte de cette communauté que réside l'espérance pour l'avenir de l'Eglise, son devoir - notre vie d'aujourd'hui." (1)
En écoutant une conférence de P. Gourier, le co-fondateur de Talitha Koum, je mesurais la richesse déjà entre-aperçue dans mon analyse de saint Antoine de la richesse de la philocalie. Un nouveau chemin de lecture dont je vous parlerai...
(1) d'après J. Ratzinger, ibid p. 167

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09 décembre 2005

Intelligence de la foi (suite)

En comprenant la foi comme une philosophie et en acceptant de se placer dans le Credo ut intelligam les Pères ont reconnu la responsabilité rationnelle de la foi (1)
Il me semble qu'il y a là un début de réflexion intéressante sur un sujet que je suis en train de travailler dans l'article théologie de Wikikto, à propos d'un hommage au cardinal Volk fait par J. Ratzinger... et dont je reparlerais... C'est en tout cas dans la ligne de ce que j'ai déjà commencé à traité de nombreuses fois dans ce blog...
cf. notamment ici
(1) d'après J. Ratzinger, ibid p. 166

PS : Sympa d'ailleurs l'option de recherche de Blogger... devrais essayer plus souvent...
PS 2 : Renaud m'a traité de serial blogger récemment... Je trouve le mot assez fin... C'est un petit peu ma drogue du matin, quand les neurones sont tous frais...

08 décembre 2005

Séparation

On peut déclarer la guerre à l'archaïsme ou au romantisme dans la liturgie, mais il ne faut pas pour autant "couper les liens avec les formes fondamentales de l'Eglise ancienne et de la prière ecclésiale". (1) Car dans ce cas on construit son Eglise à soi... et l'on reconstruit une babel fragile.
(1) d'après J. Ratzinger, ibid p. 165

07 décembre 2005

Religiosité, religion...

A un évêque sud-américain, un chrétien qui venait de passer chez les évangéliques aurait dit : "merci pour vos oeuvres, mais nous avons besoin d'une religion. L'homme ne vit pas seulement de pain." L'élément propre et permanent du christianisme nous conduit bien au-delà de ce que nous appelons habituellement réalité, et c'est précisément là dessus que repose sa force salvatrice... (1)
Cette remarque est interpellante, mais qu'est-ce à dire ? Faut-il pour autant sombrer dans l'irrationnel, le sacré pour le sacré. Je pense que l'on sort à peine d'une religion où se mêle superstition et carcan social. Cela n'implique pas qu'il faille tomber dans l'excès de rationalité ou de réalisme, mais que l'équilibre à trouver est peut-être dans un savant dosage entre une foi raisonnée et l'ouverture à un infini qui nous dérange, une Parole qui sépare, interpelle et conduit à un décentrement de nos petites têtes raisonnantes. Entre mystique, irrationnel, superstition, science, croyance et foi véritable, il y a un fil ténu qui se dessine. Nous ne devons pas pour autant rejeter l'inconnu, mais chercher justement à quitter nos certitudes...

(1) d'après J. Ratzinger, ibid p. 145

06 décembre 2005

Ceci est mon corps...

Ne plus chercher seul et à tâtons la transcendance mais percevoir dans le "Ceci est mon corps" une "anticipation de sa mort et de fait l'acte le plus radical de la condition humaine, tel que seul pouvait l'accomplir celui qui est en même temps le Fils". (1) Je crois que nous ne pouvons mesurer l'ampleur, la hauteur et la profondeur de cette phrase sans l'avoir véritablement offert, ce qui est l'oeuvre d'une vie...

(1) d'après J. Ratzinger, ibid p. 145

05 décembre 2005

Liturgie

Pour J. Ratzinger, l'Eglise "devient Eglise par la liturgie, par laquelle elle entre dans la prière de Jésus-Christ et se situe ainsi avec lui dans la sphère du Saint Esprit et par là au Père. Elle devient Eglise par l'adoration et l'adoration du point de vue du Christ et trinitaire. Ceci est proprement son nerf vital sans lequel le courant de vie s'arrête en elle. Là se réalise un échange : seule l'association réelle des particuliers à la prière peut donner une âme à la liturgie, au service communautaire de Dieu. Et seul celui-ci, grâce à son efficience propre, peut porter la prière des individus et leur donner force.(1)
Ce texte est à méditer et à reméditer à l'aune des développements déjà donnés dans ce blog notamment "eucharistie morne plaine"... La liturgie est essentielle mais à condition que la communauté lui consacre l'énergie suffisante pour qu'elle ne devienne pas, à force d'automatismes irréfléchis, un lieu de conformité, de panurgisme, d'obéissance social... On est tous coupables, si c'est devenu un état de fait. Et moi le premier... Et c'est pourquoi, je continue à plaider pour une humanisation de nos assemblées, qui ne soit pas lieu de cohabitation pacifique mais de communion vivante et partagée. Le rôle du prêtre y est essentiel, non pas forcément pour présider mais pour vérifier, stimuler, réveiller cette communion, au lieu, comme je le vois parfois, de réciter son rôle... La critique est certes facile. Mais sur ce plan, nous sommes tous co-responsables et si le prêtre est faible, c'est souvent parce que nous fidèles nous sommes incapables d'en faire plus.
(1) d'après J. Ratzinger, ibid p. 144

04 décembre 2005

Intelligence de la foi

Je ne peux m'empêcher de redonner cette phrase qui me semble essentielle sur le plan pastoral : "Si nous ne pouvons inventer la foi, nous pouvons réfléchir sur elle et même, il faut absolument le faire, car seule peut être transmise la foi que l'on s'est appropriée intérieurement." (1)
J'ai déjà longuement commenté ce que j'appelais l'intelligence de la foi. Si l'on peut arguer que la raison tue le coeur, je pense qu'il serait dangereux de tomber dans la superstition ou le sentimentalisme béat tel qu'on le voir parfois dans certaines communautés. Il y a un équilibre à trouver et la compréhension, la libre adhésion de l'esprit aux mouvements du coeur me semblent essentiels...

(1) d'après J. Ratzinger, ibid p. 143

03 décembre 2005

Avenir de l'Eglise

"L'Eglise ne peut être sauvée par des compromis et des adaptations, ni par de simples théories, mais seulement par une prise de conscience d'elle-même et par une profondeur de foi qui ouvre la porte à l'Esprit Saint et à sa puissance d'union (...) l'unité de l'Eglise n'est pas réalisée par des hommes, mais ne peut être opérée que par l'Esprit Saint" (1)
Cela fait raisonner en moi, cette homélie entendue le 17 novembre à St Philippe : La violence ne sauvera pas le monde. Seule la bonté des hommes, éclatante et joyeuse peut transformer le coeur.
On a trop souvent tendance à critiquer l'Eglise de l'intérieur comme de l'extérieur, alors qu'elle n'est image que de ce que nous sommes, individuellement et collectivement.
Seule l'intelligence de nos actes, l'intelligence de la foi et un amour en actes et en vérité nous fera progresser dans ce sens.

(1) d'après J. Ratzinger, ibid p. 132

02 décembre 2005

Baptême sans la foi

Si j'interprêtre bien ce passage, pour J. Ratzinger, si le baptême est donné sans la foi, le caractère sacramentel est imprimé mais la grâce n'est pas donnée... (1). Cela dérange ma conception de la grâce que je perçoit comme don gratuit et infini de Dieu. J'ose croire qu'il s'agit d'une mauvaise traduction. Pour moi le problème ne se situe pas dans le fait qu'elle soit donnée mais plutôt de la non réception... Le baptême sans la foi, c'est un chemin vers Dieu où l'on passe à côté de l'essentiel. Mais pour moi Dieu est présent. Il suffit de le chercher...
(1) d'après J. Ratzinger, ibid p. 112

01 décembre 2005

Dieu est

Jésus est radical dans son affirmation que Dieu est et la Résurrection est l'ultime concrétisation de cette phrase (1)
C'est peut-être ce qui nous différentie le plus du Christ. Cette incapacité à dire amen, à croire à cette existence au point de tout abandonner pour le suivre.
(1) d'après J. Ratzinger, ibid p. 107

30 novembre 2005

L'obéissance de Jésus

Le thème de l'obéissance ne cesse de me travailler (cf. lien). Peut-être est mes 20 ans de pastorale qui me conduisent à chercher toujours les mots justes.

L'obéissance de jésus est complexe. Jésus meurt parce que la vérité est attaquée ; son obéissance est l'adhésion stable à la Vérité contre la conspiration du mensonge.(1) Mais peut-être que le mot même d'obéissance en français courant à perdu son sens profond. Doit-on parler d'obéissance ou plutôt de la pleine adhésion au Père comme à sa vérité ? Je crois qu'il nous faut chercher d'autres mots, plus adaptés, moins péjoratifs pour exprimer ce qui n'est en fait qu'une harmonie, une symphonie à construire entre la volonté du Père et la liberté du Fils...

(1) d'après J. Ratzinger, ibid p. 105

29 novembre 2005

Jésus révolution ?

Jésus n'est pas révolutionnaire mais "pieux et libéral" en même temps a dit Ersnt Käseman (1)
Il ne s'agit pas de renier la tradition mais comme l'explique si bien Paul Ricoeur dans son 2ème tome de la philosophie de la Volonté, il faut retrouver au sein même de celle-ci ce qui en est l'essence. Les pharisiens avaient mis en place de nombreuses règles et préceptes pour mettre Dieu au coeur de leur vie, mais en s'attachant trop à la forme, avaient oublié l'essentiel : Dieu.
C'est peut-être cela le coeur de la nouveauté du christianisme. Un décentrement vers l'Unique.

(1) cité par J. Ratzinger, ibid p. 104