Il existe "un espace préalable de liberté" où l'homme peut développer sur la base de critère propres un véritable discernement. Mais "cet espace de libre choix, qui fait partie de la condition humaine comme présence au monde et aux hommes n'est nullement réduit à néant ni amoindri par la norme qu'apporte le Christ" Il est ciselé par celle-ci, car "à la lumière de l'Evangile, il devient clair que les choses ont été créés dans la Parole qui allait un jour devenir chair et que par conséquent elle est depuis toujours incluses dans la norme qui devait se manifester définitive dans le Christ. L'appel de la conscience à choisir la valeur la plus haute (...) se place secrètement sous la norme de la [libre] obéissance du Christ à son Père." (1)
Balthasar souligne ainsi notre héritage et en même temps ce chemin de crête qui nous permet, dans le brouillard de comprendre et saisir la direction de nos vies. C'est ce qu'exprime d'ailleurs autrement le "Je suis le chemin, la vérité et la vie" repris par saint Jean.
Le terme de norme utilisé par Balthasar peut paraître un peu désuet dans nos sociétés pour lesquelles la liberté est la seule valeur universelle. On pourrait y substituer une notion plus transcendance d'éclairage. Et l'on rejoindrait alors le concept de "conscience éclairée" donné par Jean-Paul II dans Veritatis Splendor...
(1) D'après Urs von Balthasar, ibid p. 71
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