Pour Schelling, le péché originel est dans la préférence donnée à la volonté propre sur la volonté de l'amour divin, "au dessus du créé"... (1). Je ne comprends pas cela comme un esclavage, mais bien comme un acte de discernement. Cela fait résonner pour moi la phrase de Paul, dans Romains 12 : "Ne vous conformez pas au siècle présent, mais soyez transformés par le renouvellement de l'intelligence, afin que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait." Ce discernement est peut-être le chemin de notre liberté, celle qui nous éloigne de la volonté du fond et nous permet d'entrer dans celle qui donne vie, et qui est amour.
L'homme pour être bon devrait mourir à toute particularité, subordonner sa volonté propre à la volonté de Dieu. Pour vivre en Dieu, qui est pour chaque volonté particulière un feu dévorant, l'homme doit mourir à toute particularité (2).
On en arrive au paradoxe d'un Dieu qui respecte notre unicité, qui nous a créé unique, mais qui nous appelle à trouver en nous et en l'autre, ce qui deviendra le feu dévorant de l'amour, et ce qui en cela nous libérera de nos servitudes.
(1) Urs von Balthasar, ibid p. 488
(2) ibid p. 489
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