"Même quand nous sommes en Dieu, subsiste toujours en nous quelque chose qui n'était pas Dieu. Dieu hors de Dieu comme la fleur qui s'élève grâce à la lumière mais qui n'est pas lumière" (1). Cette distinction me semble essentielle, je l'ai déjà soulevé plus haut à partir de La Custode de Theillard de Chardin. On retrouve également le non aliud de Nicolas de Cuse. Dans cet autre que l'on ne peut saisir, on perçoit l'ouverture qui permet à la fois une vision anthropocentrique tout en laissant la place à une transcendance. Peut-être que finalement l'idée de temple de Dieu est ce qu'il y a de plus proche. Dieu repose en nous, en l'autre mais on ne peut le saisir. Toujours peut-on être attentif à cette présence, pour devenir transparent de la lumière.
Cette pensés rejoint celle d'Hegel lorsqu'il note la désespérance pour un particulier d'arriver à la vérité s'il demeure dans son pour soi. D'après Balthasar, il souligne ainsi le plus sévère enseignement de dépassement de soi destiné à une personnalité attachée à elle même. (2)
Mais chez Hegel, trois figures reprennent cette direction.
a) le stoïcisme, ou l'être est chez soi. L'homme n'a pas de contenu propre ce qui le conduit à l'ennui.
b) le scepticisme qui conduit à une conscience de soi confuse
c) ou le chrétien qui fait reddition de son autonomie dans l'obéissance, dans la renonciation. (3)
Mais cette critique de Hegel fait abstraction pour moi de la victoire, celle de Dieu qui unit à l'homme s'inscrit sur le chemin d'une liberté retrouvée, d'une humanité qui par sa conformité libre au désir de Dieu, participe à la victoire de l'amour.
(1) Urs von Balthasar, ibid p. 491
(2) ibid p. 493
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